Pour leurs dix ans, Rue de sèvres ressortent les ouvrages qui ont marqué les lecteurs dans une jolie édition. L'occasion était rêvée pour moi qui n'avait pas lu "Cet été-là" de me plonger dans ce roman graphique fortement salué par la critique lors de sa sortie.
Les deux auteures sont cousines, et il faut reconnaitre que le dessin de Jillian convient très bien à ce roman graphique qui nous dévoile une tranche de vie adolescente hors du temps. Si j'ai un regret sur les regards, que je trouve désespérément peu expressifs, le reste est très réussi et le noir et blanc convient à merveille pour cette histoire...
Il se dégage des planches et du récit une forme de mélancolie, de lenteur, et d'atmosphère d'oisiveté estivale très réussie. Le récit prend son temps, quitte à finalement ne pas nous en raconter tant que cela, privilégiant la photographie d'instants et de psychologies de nos micros drames quotidiens. On est dans l'intimité des personnages, au sens premier du terme et c'est très réussi.
Il est difficile pour moi d'expliquer pourquoi j'ai aimé cet imposant roman graphique, et pourquoi également il ne m'a pas plus marqué que cela non plus. Je pense que comme beaucoup d'histoires de tranches de vies, voir de moments, notamment d'adolescence, si elles ne font pas vraiment échos à nos sensibilités ou nos vécus, elle sont nécessairement moins marquantes. Et je pense que c'est ce qui se passe ici. Je comprends donc pourquoi c'est un ouvrage majeur pour certains, et un bon roman graphique pour moi. Et pour vous ? Il faudra l'ouvrir, le lire, l'essayer pour le savoir, mais quoi qu'il en soit c'est une vraie belle lecture qui prend son temps. Bravo.
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