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Mine de rien


Monfreid...
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MINE DE RIEN L’intégrale

Par Peyraud


Résumé : Rendez-vous au café ; retard des amis ; jolies filles aux coins des rues ; voisin de palier ; paillasson…quotidien d’une bande de joyeux lurons.

Avis : Ce qui d’emblée énerve chez Peyraud c’est sa manie de venir chez nous. Est-ce qu’on lui a demandé de piller nos photos souvenirs ? Comment peut-on sereinement aller sur une terrasse ou faire un barbecue sans voir l’ombre de Peyraud ?
Faire sourire les gens par le biais de petites histoires cocasses, les journaux, les périodiques essaient de le faire chaque jour (sans égaler « peanuts »). L’auteur choisit ce format « entre deux chaises » pour nous exposer sa vision de notre vie. Mais il ne cherche pas à compiler nos affres quotidiens à un rythme effréné. Au contraire, il prend son temps, étire, le plus possible, les situations à la limite de la rupture comique. Tous les jours on fait sa lessive où on rencontre une ancienne conquête. Ces événements ne nous préoccupent guère plus de quelques secondes. Avec sa dextérité habituelle, Peyraud met ce genre de situations en place puis, au moment où l’identification s’opère chez le lecteur, il en détourne le cheminement avec humour. L’auteur ne tombe pas dans l’efficacité à tous prix, ce qui lui importe c’est d’embarquer le lecteur dans son histoire.
Essayons de comprendre son mode opératoire par un autre biais : le dessin. Il est fourbe et pernicieux. L’aspect stylisé, épuré, pratiqué dans un cadre récurrent, amène à penser que cela va nous être facilement assimilable. En effet, comme ce créneau (la vie des jeunes adultes) est actuellement traité avec un réalisme qui confine à l’absurde par nombre de médias, « la caricature » a l’avantage d’aller à l’essentiel sans se préoccuper d’un public visé. On se situe à la limite du symbolisme. L’auteur ne cherche pas à mettre en avant les travers de notre comportement quotidien, à rendre à tous prix risible nos petits défauts, il démontre que ces instants pris sur le vif donnent la tonalité, le piquant, les clés de notre fonctionnement. On ne se remet pas en cause chaque jour sur l’amitié ou l’amour. Ce sont de petits riens qui nous mènent à de grands chavirements. Autant de chose qu’arrivent à dénicher les traits de Peyraud.
Le portrait générationnel, le contexte moderne ne sont qu’un « prétexte », que le substrat qui lui permet de parler de ce qui fondent nos relations sociales. La mise en case rend admirablement les grands moments de solitude qui jalonne notre vie. Allier à une gestion de l’ambiance sonore et du « hors-champ » fort à propos, cela ne peut que nous émouvoir avant de nous faire rire. On ne lit pas une mécanique bien rôdée servant le seul but du rire où le second degré d’après coup ferait la joie des critiques. On s’immerge dans un enchaînement d’actions toutes en nuances. Ainsi, on prend du recul sur nos propres réactions ce qui nous permet d’objectiver nos sentiments avant de rire aux éclats.
Tout ce cheminement tient dans la délicatesse et la sobriété d’un « tic ». Peyraud finit systématiquement (ou presque) ses histoires avec une case en moins. Il y a un blanc, un temps mort qui laisse au lecteur le soin de terminer le récit, de s’y engouffrer. Un temps qui, tout en suspension, s’étire et se replie.

Bien à vous,
Monfreid...
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