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Le Café du voyageur


Monfreid...
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LE CAFE DU VOYAGEUR

Par Cailleaux


Résumé :
Amsterdam, Brest, Dartmooth…c’est loin de Djedda. Un port de la vieille Europe à une époque bénie où le jazz fait encore recette, où les écrivains côtoient les libraires auprès de femmes en robe de soirée. Époque ou vision altérée de notre monde ? Superbe récit de Mongo en quête d’autres rivages.

Avis : Autant balayer tous les soupçons d’emblée : non cet avis n’est pas impartial et oui cet album est mon préféré de Cailleaux.
Ce récit s’adresse aux rêveurs. Pas à n’importe quel rêveur ! Pas à ceux qui ont la limite de leur matelas pour seul horizon. Ici, on parle au rêveur qui marche la tête dans les nuages, qui courent tête baissée à la poursuite d’une chimère, d’une femme ou d’une île. A ceux qui aime Hugo Pratt.
Tout commence dans un café. Ou plutôt tout aurait du se terminer dans un café. Mongo est un écrivain. Il en a ras-le-bol des soirées mondaines et feutrées, il rêve d’ailleurs. Un matin morne et décisionnaire, il aide une femme apeurée qui aussitôt disparaît. Naturellement, il part à sa recherche. Cette trame, plus que conventionnelle, va être littéralement sublimée par Cailleaux. Ce dernier « adjoint » un ami à son héros, Merlin le libraire avec qui tout peut basculer. Merlin, à force d’alcool et de livres, a su trouver l’évasion quotidienne. Par son biais, on comprend les limites du recours aux paradis artificiels. Il est public, il pousse à la beuverie, à l’extravagance et à la satisfaction de l’instant. Le héros, tout engoncé qu’il est dans son costume et dans le beau monde, refuse cette oisiveté et préfère s’aventurer dans l’inconnu. On peut alors dépasser le stade du récit initiatique pour percevoir une quête de LA femme, dans un refus de nos conventions et de nos illusions. Il y a un renoncement à la pharmacopée moderne, véhicule éphémère et aliénant. Merlin c’est aussi le libraire qui vit dans son magasin vide. Il n’attire pas le client, il est aigri et blasé. Il incarne alors une ambivalence de notre société actuelle. Usant de récits romanesques pour séduire les femmes, il étale son « pathos » au grand jour, glissant du cynisme à l’ironie. Au fil des pages qu’il tourne, ses phantasmes et ses frustrations pénètrent le livre. La BD prend alors une nouvelle tournure grâce à une mise en abîme des actions de Mogo. Le roman que lit Merlin est le prélude des péripéties que va subir le héros. Dès lors, il ne peut plus être naïf ou candide.
Mogo va croiser sur sa route : une maison close, un peintre aveugle, un marin alcoolique poète et la désillusion. Toute rencontre est pareille à un indice, le rythme est celui d’un polar puisque l’on suit une piste qui va en se densifiant. Ce sont aussi les icônes d’un monde perdu.
Le dessin de Cailleaux esquisse ce trajet en forme de dérive où on ne sait jamais très bien où est la fiction. Son trait est un acheminement vers la compréhension et non la compréhension elle-même. Il y a un vécu plus qu’une intention derrière chaque case. Les intérieurs sont emplis de musique trop à l’étroit ou de fumée. Dehors il pleut, il neige ou il fait nuit. Seuls les rêves où les livres sont clairs et espacés. De ces derniers pourtant viendra la déception. Chez cet auteur, tout est toujours en mouvement, la vie vient des expressions saisies sur le vif. Il ne donne pas à contempler ou à rêver mais à voir.
A voir ce qui nous reste à faire avant d’embarquer.

Site sur Cailleaux : http://www.regaloeb.com/tian-cailleaux/
Autres Bds du même auteur : Les imposteurs, Blue train

Bien à vous,
Monfreid...
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Je suis persuadé que pour réussir à recréer des ambiances telle qu'elles sont décrites ici, il faut avoir un don. Et je pense que Christian Cailleaux fait partie de ces "élus".
Le scénario du "Café du voyageur" est un hymne à la poésie, à la finesse et à l'exotisme. Dès les premières pages, vous êtes embarqués dans une aventure sans action ni meurtres. Pourtant, le récit est digne d'intérêt. Cela est sûrement dû à la narration, au ton et au contexte.
L'auteur nous raconte, ici, la fascination d'un homme pour une femme qu'il a rencontrée dans un bar. Depuis lors, il fait tout pour la retrouver en enquêtant parmis les gens qu'elle aurait été susceptible de côtoyer.
La lecture de cet album se fait tout en douceur et avec une certaine sérénité. J'ai parfois eu l'impression que c'était une femme qui était à la base de ce récit tellement l'atmosphère y est délicate et feutrée.

Le dessin de Cailleaux est toujours aussi subtil. Son travail est assez proche de la ligne claire mais tout en restant très personnel.
Les ambiances feutrées d'avant-guerre sont très bien rendues et les parfums d'autrefois semblent vous chatouiller les narines.

"Le Café du voyageur" est une bd très agréable qui vous détendra à coup sûr.
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Monfreid! Merci!
sur tes conseils éclairés j'ai acheté et lu le café du voyageur... j'aime beaucoup! je n'en dirai guère plus. C'est différent... une tranche de vie, des personnages croqués, un héro idéaliste et doux réveur... une histoire à lire et à voyager...
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  • 8 months later...
je deterre ce vieux topic parce que ce we j'ai lu cette petite bd, et que je l'ai beaucou apprécié!
Les dessins sont clairs et efficaces, les personnages sont attachants à leur manière et l'on a veritablement envie de savoir ce qu'il va arriver a ce voyageur!
l'histoire n'est pas pleine d'aventure, mais juste l'envie du personne d'en aider une autre! c'est une histoire simple avec des gens et des réactions normales!
c'est tres bien écrit, et nos yeux glissent d'une case a l'autre comme sur de la glace!
et j'ai l'impression d'avoir lu une ode à la lecture et aux aventures que l'on peut vivre au travers de nos différentes lectures!

j'aime beaucoup quoi!
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  • 3 months later...
Le Troisième Thé



Paru en: mars 2002
Dessinateur: Cailleaux
Scénariste: Cailleaux
Genre: Labels indépendants
Editeur: TREIZE ETRANGE



Mandaté par ses amis antiquaires, Félix part au Sénégal à la recherche de vieilles reliques ayant appartenu à un colon français.

Plus ancien que Le café du voyageur mais dans le même esprit, le troisième Thé, se lit sans modération.
Si par bonheur vous avez lu la chronique de Monfreid et avez été séduit par le Café du Voyageur, partez sans hésiter sur les traces de Félix, en Afrique Noire.
Les teintes choisies pour cet album sont à dominantes brunes. Brunes comme l’Afrique. La langueur y est palpable, pourtant Félix a une mission.

Un livre pour rêver, rêver et voyager.
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CITATION(okilebo)
Tiens ? Pourquoi n'as-tu pas ouvert un topic sur cette bd ?  :shock:   :wink:

Bah parce que c'est une BD qui date de 2002, parue avant le café du voyageur. Celle ci étant exactement dans le même esprit, un genre de "suite, donc je trouvais ça plus judicieux de faire un mini avis à suivre plutôt qu'une pauvre chronique ésseulée ...

Sinon, tu l'as lu Le troisième Thé mon Oki?
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