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Les mémoires d'un motard


Monfreid...
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Auteur Ptiluc
4 volumes
Chez Albin Michel

La sortie du tome 4 me permet de faire une chronique sur la série..;allez hop tous (tes) en selle!

Résumé : Les aventures de Ptiluc à moto.

Avis : Les autobiographies pullulent avec plus ou moins de succès, avec plus ou moins de talent. C’est pareil pour le lecteur, ce genre de récits s’enchaîne et parfois l’excès démonstratif agace sérieusement. Quand on prend le premier tome de cette série ; l’idée que l’on va parler de route, de pannes, de souvenirs truculents et cocasses et enfin de compte de l’ego mal adapté d’u artiste contemporain, fait plus que nous effleurer . Le souci de l’ego prend encore plus d’ampleur quand on voit la taille que prend le texte dans ces opus.
Cédant à son penchant logorrhéique, Ptiluc livre sa vie en nous l’écrivant.
Forcément comme c’est son graphisme qui fait sa renommée, c’est à ça qu’on s’intéresse en premier.

Et là pas de doute c’est du Ptiluc. Des teintes admirables, des expressions percutantes et une mise en scène très vivante…autant de « marque de fabrique » qui ne vieillissent pas. Celles-ci changent pourtant avec l’arrivée « d’humains », de sa caricature et de moto très détaillées. Le fait que le dessin ne soit « que » des vignettes flottant dans une marée de mots, ne veut pas dire qu’elle soit sous le joug de celui-ci. Le fait qu’il n’y ait pas d’enchaînement entre les images, force l’auteur à ramassé leur sens à les rendre plus mordantes, leur effet se doit d’être immédiat. On s’aperçoit que cela fonctionne que les « vignettes » font rire. Mais ce rire n’est pas leur seule fin. Il y a aussi une « dramaturgie » de l’image, Ptiluc se met vraiment en scène. Le rire exprime ici la possibilité qu’il a de voir le sens comique de toutes les situations. Par exemple quand il dessine un accident qui lui est arrivé, l’atmosphère est pesante, la lumière violente, les trajectoires clairement dessinées et pourtant les yeux de son personnage sont ceux exorbités d’un lapin apeuré ce qui n’est pas dans le ton et donne un effet comique. L’humour n’est pas un l’exutoire de son âme torturée ou une manière d’attirer le passant, c’est la marque de son expérience.


Toujours, le graphisme va servir le texte dans ces ouvrages.
Le texte justement, un flot qui dénature la série, qui la rend bâtarde entre une BD jugée trop enfantine et le roman que l’on n’assume pas (encore). Les préjugés sont nombreux face ce genre d’exercice. Soit l’artiste tombe dans la fausse pudeur et se complet dans la vulgarité, soit le récit devient austère et sans intérêt. Afin d’éviter ces deux pièges, Ptiluc fonce tête baissé. Il nous parle ici de sa vie, de son enfance de comment il rêvait d’une moto en poussant son vélo sous la pluie et de comment l’ayant eu il est partie à la conquête du monde et des femmes. Dès lors le ridicule et l’improbable on leur place, Ptiluc à le sens de la mise en place, chaque événement est amené avec soin. Si l’on vous raconte les histoires d’un motard sus le retour on s’en fout ; alors qu’ici il à le savoir faire de rendre son histoire à la fois crédible et « générale », le contexte qu’il instaure fait que l’on s’intéresse à ce qu’il nous dit. On ne peut s’identifier à lui mais on peut se sentir conserver, par une vison de la vie forgée avec des mésaventures et des galères. La force de sa narration vient de son refus à ne jamais se donner en spectacle ni à se montrer en exemple. En lisant ces tomes on prend un plaisir direct, véhiculer par le dessin et les situations mais surtout par une absolue volonté de ne pas se « prendre la tête ».
De plus Ptiluc en personne qui a bourlingué sait faire preuve d’humilité et rester pudique ; sa facilité à digresser lui permet de ne jamais s’appesantir sur un sujet. On comprend certaines choses à mots couverts, ce qui installe une légèreté et une complicité dans le discours.
Englué comme tout homme dans son propre passé, Ptiluc nous livre des souvenirs qui sous couvert d’une bonne humeur contagieuse, délivrent une nostalgie bien sympa.


Des albums à lire et à relire, une boussole à la main, un œil dans le rétro de la vie et l’autre sur l’horizon qu’il nous reste à conquérir.

Autre album de Ptiluc chroniqué ici: La geste de gilles de Chin et du dragon de Mons

Sur ce bien à vous,
Monfreid...(vroum vroum biggrin.gif )
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