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Le syndrome de Munchausen


Monfreid...
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Résumé : Boston, une jeune femme confie son bébé à des inconnus dans un supermarché. Pendant ce temps le FBI commence une enquête sur des enlèvements d’enfants.


Avis : Le dessin opte pour un noir et blanc profond. Katou ne fait pas dans la dentelle, il participe à un polar noir alors les choses doivent être ou blanches ou noires…pas de place pour la nuance et c’est tant mieux. L’ambiance des décors est réaliste, c'est-à-dire feutré et lumineuse dans les intérieurs riches et très sombres dans les immeubles paumés. Ce réalisme dépeint non des bases sociales immuables mais ce que l’ont aime voir à la surface des choses, le mal n’est pas où l’on pense. C’est un traitement qui rappelle fortement les polars des années 50 du cinéma américain. L’atmosphère doit être omniprésente mais jamais trop lourde, il ne s’agit pas de donner un véritable climat particulier mais d’appuyer les actions. Les personnages au contraire sont mis en avant par une légère déformation de leurs expressions de visage. Leurs attitudes sont accentuées, comme surjouées, ce qui donne un aspect dramatique à l’ensemble. Il y a une volonté de condensé les émotions d’en afficher plusieurs au même moment. Ce mélange ma quelque peu choqué je comprend l’ambivalence et l’intérêt qu’il peut y avoir à dramatiser la théâtralisation d’une enquête mais à ce point et dans ce cas, je vois pas pourquoi ? Ce qui est dommage car les deux formes du dessins sont parfaitement maîtrisées, on à juste du mal à s’y retrouver. Les scènes d’action, bien modernes elles, sont aussi parfaitement rendues et crédibles. Aux niveaux graphiques cet album est donc agréable.

Le scénario joue sur deux tableau, la trame est elle aussi « datée » (ce n’est pas un mal) tandis que le ton et l’époque sont contemporains. Japp se tire bien des difficultés inhérentes à ce genre d’exercice. L’enquête est prenante et les scènes d’actions ne dénotent pas dans la narration. Ce n’est pas non plus « original » mais cela reste très honorable comme intrigue ; son traitement au premier degré permet de ressentir véritablement le poids des événements. Par contre la « psychologie » des personnages laisse à désirer on sent bien que certaines scènes ne sont là que pour leurs donner une profondeur (l’amoureux d’une des héroïnes, le souvenir d’enfance…). Ces artifices sont en défaveur de l’histoire, ils ne sont pas naturels et perturbent le récit plutôt qu’autre chose.
On a à faire à une intrigue assez simple qui se suit grâce à son « double jeux ». C’est à la fois une mise en avant d’un système manichéen et la découverte d’une personnalité malade. Face à cette bonne idée, l’auteur hésite constamment entre donner de l’épaisseur à ses personnages et faire parler les actions et elles seules. Cette hésitation est fatale au plaisir du lecteur. Aucun suspens ne peut plus se dégager une fois cette voie choisit. On se sent comme délaisser, on aurait aimé des lieux glauque, des semi-explications, des actions violentes et noires ou alors une certaine lenteur des personnages vraiment retords, des fait anodins lourds de sens…et on a ni l’un ni l’autre. Ce qui est fort dommage. Les règles du polar sont ici respectées quasiment à la lettre, malheureusement c’est la direction à choisir qui pose problème. Ce manque d’unité du récit finit d’entraîner dans sa chute les choix graphiques, eux aussi à double sens.


En voulant sans doute se faire plaisir en multipliant les bonnes intentions les auteurs oublient en route le petit truc qui donne envie de relire un album mainte et mainte fois. Mais cela reste néanmoins une Bd de bonne facture pour les amateurs du genre.

Bien à vous,
Monfreid...
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