L'âge Ingrat

[Monfreid...]

L'âge ingrat
de Chauzy
aux éditions: les rêveurs de runes

Résumé: L'artiste Chauzy, raconte sa jeunesse sous un jour à la fois tendre et comique. Paru dans "à suivre..." ces "brêves" ont étét rééditées en album par les rêveurs de runes, une chouette idée agrémenté de commentaires de l'artiste.

Avis: Avant d'être un auuteur connu, Chauzy fut (comme pas mal de monde quand on y pense) un enfant, un adolescent boutonneux et un lycéen en manque d'expérience...

...comme pas mal d'artistes (il le dit lui même) Chauzy à voulu faire profiter les autres des mésaventures qui lui sont arrivées à cette période...

...Comme peu d'artistes Chauzy réussi ce tour de force à merveille!

"L'âge ingrat" un âge et un sujet bourrés de stéreoptypes plus convenus les uns que les autres, poudre aux yeux des troubles de la personnalité que les artistes en manque de reconnaissance jettent en pature à un public émerveillé devant tant de (pseudo)lucidité! L'âge des premiers émois, l'âge où l'on observe autre chose que des papillons (merci Pierre), où les jambes des fille sosnt à rallonges, les discours des parents des plus pesants, l'humour au ras de la ceinture l'ego ancré aux chevilles de nos affres quotidien aux conséquences démultiplié...(le pré-ghost worl en somme!)

Enfin bref cette période c'est le sujet casse gueule par excellence.

Malgré son centre de gravité élevé Chauzy tient parfaitement la route!

Il n'aborde pas le sujet sous le modèle de la longue plainte déchirante, qui doit feindre l'âme du lecteur, mais par le biais d'histoires courtes.
Autant de "nouvelles" qui ont pour point communs de nous livrer quelques unes des expériences qui ont forgées l'homme et artiste Chauzy.

Le second degré usité offre l'occasion à des séances de lucidité comique d'une rare franchise et d'une encore plus rare drôlerie. Contrairement à la veine actuelle des artistes en mal narcissique cet auteur nous permet de nous moquer de lui.
Le rire franc et libéateur qui nait de ces mésaventures, ouvre alors à la porte à une empathie plus profonde. Le rire c'est l'élément qui ve nous permettre de nous approprier l'histoire de nous en faire les héros pathétiques (et non pathologiques).

La force de Chauzy est alors de ne tendre vers aucune généralisation, vers aucun discours...jamais il ne cherche à faire de son vécu une morale ou un acquis. On peut se délecter de ces pages sans fausse pudeur ou hypocrisie. On peut y rire à foison ou ressentir un pincement au coeur, passé du rire aux larmes avec simplicité et bonheur.

Cette "facilité" à émouvoir Chauzy la puise dans son trait! Comme le précisent les "rêveurs" la couleur est l'apanache de cet artiste, mais c'est pourtant avec un noir et blanc des plus cru qu'il réussi à nous prendre à son jeux!

Un noir et blanc à la fois chaleureux et glacial.
Chaleureux parce que c'est celui du souvenir, du regard proustien un brin paternaliste àl a fois nostalgique et joyeux.
Glacial parce que c'est aussi le regard sans concession, de l'objectivité sur ce qu'on fut et donc ce que nous sommes...la froideur de la prise de conscience...la froideur confortable et anésthésiante d'un bonheur passé.

Le dessin est impeccable, d'une maitrise absolue à la fois empreint de fortes influences (elles sont dans le livre...faut chercher ) et d'une liberté époustouflante. Par sa gestion de la lumière l'auteur impose une épaisseur, une vitalité à ses souvenirs...et donc une saveur particulière.
De celles qui sans nuls doutes (pour moi) ont influencés Larcenet dans son travail!

petit détail s'il se caricature à merveile Chauzy exagère vraiment sur la taille de son nez!
Et on devrait ouvrir une enquête sur les rapports desinateur/camion

Autres bds de Chauzy chroniquées ici: La vie de ma mère face A et La vie de ma mère face B

bonne lecture,
Monfreid...