I Was The Cat (V.O.)

[Phileas]

[center][url="http://www.servimg.com/view/16913139/792"][img]http://i35.servimg.com/u/f35/16/91/31/39/i-was-10.jpg[/img][/url][/center]


[b]I Was the Cat[/b]

[b]Scénario[/b] : Paul Tobin
[b]Dessin[/b] : Benjamin Dewey
[b]Edition[/b] : Oni Press
[b]Date de parution[/b] : août 2014 (USA)
[b]Genre[/b] : conspiration féline

[u]Synopsis[/u]: [i]Allison Breaking est une talentueuse journaliste avec son propre blog et un tas de factures à payer. Alors, lorsqu'elle reçoit une offre d'un mystérieux étranger nommé Burma afin d'écrire ses mémoires, elle ne peut la refuser, et ce malgré tous les drapeaux rouges qui s'agitent. Mais Burma est assez différent de tous les hommes qu'Allison a jamais connus, au sens littéral... parce que c'est un chat. Et ce chat a des histoires à raconter sur la façon dont il a façonné le monde (au cours de plusieurs existences) - ainsi qu'une autre histoire, plus sombre, qu'Allison doit prendre le risque de découvrir... l'histoire de ce que ce chat bien particulier fait avec la DERNIERE de ses neuf vies. [/i]

Il y a un début à tout : comme, en amoureux des chats et appâté par son postulat irrésistible, je voulais absolument lire ce comics qui n'a jamais été traduit en français, il m'a bien fallu le commander en VO et en faire la lecture [i]in english[/i] armé d'un dico (188 pages quand même... la BD, pas le dico). Et si certaines subtilités n'ont pas manqué de m'échapper, j'ai tout de même pu comprendre l'essentiel de son contenu. Suffisamment pour pouvoir en faire une critique que j'ai mise ici car il ne s'agit pas vraiment d'une nouveauté.

Les BD ayant pour héros des chats sont rarement originales et principalement destinées à un public jeunesse. La première originalité de cette BD est de proposer une histoire mature et d'intégrer son seul élément véritablement fantastique (un chat doué de conscience et de parole) dans un contexte réaliste d'une absolue banalité (le Londres contemporain). De fait, cela permet au scénariste de rendre le basculement vers l'incongru plus déconcertant, un peu comme si la voiture de Michel Vaillant se mettait subitement à agir comme une certaine Choupette. Si les chats anthropomorphisés sont légion dans la BD humoristique, il s'agit bien ici d'un chat tout ce qu'il y a de plus "réel" et de plus... chat. La seconde est l'idée de ce chat engageant une journaliste pour écrire ses mémoires à la manière dont pourrait le faire un capitaine d'industrie de la race des bipèdes.

[i]I Was The Cat[/i] s'articule autour de trois grands axes : les récits de Burma concernant ses huit vies antérieures (sous forme de flash-backs, of course), les réflexions de deux femmes (Allison et son amie parano Reggie ) au sujet de cet incroyable situation et une machination qui se met lentement mais impitoyablement en place à notre époque et dont le machiavélique Burma (et son vaste réseau d'affidés criminels) est le maître d'oeuvre. Et l'on passe assez vite de l'un à l'autre : le rôle de messager de Burma durant la guerre 14-18, son influence dans la création d'un panthéon déiste durant l'Egypte antique, sa rencontre avec Audrey Hepburn pour le film Breakfast at Tiffany's, sa collaboration avec Napoléon ou Théodore Roosevelt, ou encore son rôle de Moriarty (authentique ou presque !) durant le XVIIIiè siècle... Burma semble avoir tout connu, tout vécu et toujours avec la même optique : tenter, dans l'ombre et en manipulant les hommes (même les plus puissants), de dominer le monde ! Et bien qu'il jure à présent ses grands dieux avoir abandonné définitivement ses ambitions de mégalomane (qui se sont toujours soldées par des échecs) pour profiter d'une retraite dorée et paisible dans son hôtel particulier pour sa dernière incarnation, il n'en est rien. Car, pendant que notre narrateur à moustaches narre complaisamment ses aventures aux deux femmes qui ne savent trop quoi penser de la véracité de ses dires, une série d'attentats, de meurtres et de conspiration planètaire (devinez qui tire les ficelles ?) sont autant de signes avant-coureur d'une domination que nul dirigeant humain ne pourra empêcher.

Et c'est là, malheureusement, le défaut principal du scénario : son inexorabilité et l'absence de tout retournement de situation ou de suspense. L'histoire se déroule selon un principe logique de cause à effet tel que la lecture en devient hélas un chouia ennuyeuse car trop prévisible. Bien sûr, [i]I Was the Cat[/i] n'est pas un thriller et cette approche est probablement voulue par l'auteur mais elle rend la lecture parfois un brin ennuyeuse [size="2"]et longuette. L'autre défaut de l'album est le manque de relief des personnages humains, qui sont davantage utilisés comme des faire-valoir ou des hommes de main [/size]s'acquittant[size="2"] mécaniquement de leur besogne. Allison et Reggie, bien que très présentes, demeurent surtout (un peu trop ?) désinvoltes et [/size]spectatrices[size="2"] face à ce qui se trame, se contentant surtout de palabrer.[/size]
[i]I Was the Cat[/i] reste malgré tout un album très intéressant, une curiosité, un album atypique (volontairement ?) désarçonnant qui a ses défauts et maladresses mais qui aurait tout de même mérité une traduction par son originalité quand tant de comics formatés sortent à la pelle en français.

[b]Note[/b] : [url="http://www.servimg.com/view/16913139/793"][img]http://i35.servimg.com/u/f35/16/91/31/39/3_510.png[/img][/url]