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La Bdthèque De 1001Bd : Freak's Squeele


Phileas
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Freak's Squeele

T.1 : Etrange Université
T.2 : Les chevaliers qui ne font plus "ni"
T.3 : Le tango de la mort
T.4 : Succube Pizza
T.5 : Nanorigines
T.6 : Clémentine
T.7 : A-Move & Z-Movie
Tome Hors-série : Vestigiales

Scénario : Florent Maudoux
Dessin : Florent Maudoux
Edition : Ankama
Collection : Label 619
Date de parution : 2008 à 2015 (2018 pour Vestigiales)
Genre : squeelien

Dans un topic récent, je m'étais lancé dans une critique assez sévère sur les mangas en général, tout en pointant tout de même quelques exceptions notables. Ma diatribe visait principalement la trop grande codification de la BD nippone et une culture dont le manga était le reflet et à laquelle je n'adhérais pas.
Toutefois, je m'étais promis de revenir sur une série qui présentait des similitudes évidentes avec les mangas sans toutefois en reprendre les codes trop étroits et la culture spécifique. Cette série, c'est bien entendu Freak's Squeele de Florent Maudoux. Une oeuvre que j'adore, qui a suscité mon enthousiasme dès son premier tome, à laquelle je me suis durablement attachée et qui est devenue ce qu'il faut bien qualifier (à mes yeux mais aussi à certains lecteurs fidèles de la F.E.A.H.) d'oeuvre culte.
Alors... serait-ce à dire que je me contredis ou que je raconte n'importe quoi ?

Le cas de FS (j'utiliserai ces initiales pour plus de commodité) est en fait compliqué.
Car, pour commencer, FS n'est pas à proprement parler un manga. C'est une oeuvre très hybride, qui se situe à la croisée de diverses expressions bédéphiliques et de diverses cultures (dont celles venues d'Asie entre autres).
Précisons toutefois un détail : dans sa première mouture, FS était pourtant bien un manga, c'est à dire un volume au format de poche de plus d'une centaine de pages avec un style graphique hérité du manga et un dynamisme dans la narration et le découpage n'ayant rien à envier aux meilleurs shônen. Cette première version a d'ailleurs été offerte dans une édition collector du tome 7 de la série finalement éditée par Ankama et qui s'intitule Chance of the Squeele et la culotte maudite (sic !). On peut voir et lire ce manga (en version crayonnée) qui éclaire sur l'intention de départ de son auteur (qu'il explicite d'ailleurs dans une préface).
Par ailleurs, Florent Maudoux a lui-même des origines en partie asiatique et la culture qui va avec, sans compter qu'il est aussi un lecteur de manga (mais pas que...) Bref, comme on le voit, si FS n'est pas considéré comme un manga - et a été, d'ailleurs, boudé par les lecteurs du genre à cause de son atypisme (ce qui, personnellement, me hérisse le poil) - il est pourtant bien issu, au départ, du "sérail" nippon. Et, même sous sa forme actuelle, on y retrouve bien sûr une parenté évidente dans le style graphique et le rythme, mais aussi dans nombre de références.

Malgré tout, FS se distingue fondamentalement des mangas par son aspect le plus important : le refus des codes, justement, et de l'attachement à une culture spécifique.
FS est de ce fait une oeuvre inclassable et hors des sentiers battus qui a fait souffler un grand vent de fraîcheur dans le monde de la BD. Une oeuvre libre, insoumise aux dikdats éditoriaux et aux habitudes de lecteurs trop souvent confinés dans leurs petites habitudes. Bref, un splendide soufflet/bras d'honneur/coup de pied au cul !
Déjà ça, sur le principe, suffirait à me mettre en joie.
Mais les intentions ne sont pas tout, mêmes les meilleurs : il faut encore que la série soit de qualité et à la mesure, pourrait-on dire, de son audace.

Dès son premier tome, FS donna le ton : une oeuvre "baroque" mutli-facettes mêlant fantastique, uchronie, aventure, super-héroïsme, vie de campus, humour déjanté et gavée comme une oie à Noël d'une foultitude de références à la culture-bis parmi lesquelles les séries B (voir Z) et empreinte d'un attachement qui va jusqu'à un certain militantisme des freaks, à la fois monstres de foire au premier degré et marginaux de tous poils au second. On retrouve dans ces deux tendances tout le cinéma "engagé" d'un Tim Burton : à l'instar du réalisateur de Beetlejuice et Edward Scissorhands, on peut constater le goût et la tendresse de Maudoux pour les laissés-pour-compte et son antipathie pour le conformisme et les "biens-nés" propre sur eux. Cette position idéologique se retrouve d'ailleurs clairement dans l'opposition - tout au long des 7 tomes- entre les deux universités présentes : la F.E.A.H., fac de seconde zone emplie de bras cassés, de freaks et de cancres (dont font partie le trio "perdant" mais ô combien héroïque à sa manière et terriblement attachants Xiong-Mao, Chance et Ombre de Loup mais aussi la bande de personnages pittoresques qui les entoure) et la très pédante Saint-Ange, institution élitiste, raciste, belliciste et fièrement drapée dans la bonne opinion qu'elle a d'elle-même.
On notera néanmoins que Maudoux, au fil de la série, refuse la simplicité de cette logique très binaire et montre les failles et les tourments de certains élèves de cette fac trop lisse pour être honnête (Ange, Claidheamor et Wang mu, soeur cadette de Xiong Mao).

J'avais envie d'insister sur cet aspect de FS : si la série se présente surtout comme un bon divertissement au ton souvent loufoque, déjanté et pleine de péripéties improbables (mais vrais), elle ne manque certainement pas d'à propos lorsqu'il s'agit de dénoncer certaines tares du système et approfondir la psychologie et le parcours de ses personnages. En ce sens, là encore (comme dans son refus d'appartenir à un genre de BD précis), FS est bien une oeuvre anti-conformiste et rentre-dedans qui ne se prive pas de dire ce qu'elle pense d'une société inique et corrompue que les héros révoltés dénoncent - et défoncent ! - avec toute l'énergie et la candeur de leur jeunesse.
Quant une BD conjugue la jouissance du fun le plus échevelé à la pertinence du discours quasiment anarchiste (et en tout cas anarchique), quand une BD sait à la fois proposer un univers fantastique tirant sur la fantasy et les comics super-héroïques sans pour autant oublier les problèmes de la réalité sociale SANS tomber dans le pesant pensum, quand une BD arrive à faire tenir une tripotée de références et influences (du cinéma hong-kongais aux films d'épouvante de la Hammer, du cinéma de Tarantino à celui des frères Coen, du gothisme burtonien aux animés de Miyazaki) qui pourrait virer au bordélique intégral mais garde pourtant une parfaite cohérence, je ne peux que squeeler.

Florent Maudoux, nouveau petit prodige sorti de nulle part et auteur à part entière qui a su digérer toutes ces références disparates pour créer son propre univers original et plein de pep's, avec des personnages parmi les plus sympathiques que j'ai pu rencontrer en BD (le trio vedette reste un must pour moi), nous a offert des albums pétillants d'imagination et d'humour avec (notons-le) une régularité métronomique (7 albums de plus de cents pages en 7 ans ! + le tome spécial Vestigiales 3 ans plus tard) qui démontre autant sa discipline que sa passion.
Et même si certains, je le sais, ne manqueront pas d'être plus réservés sur les 3 derniers tomes (ça se discute...) et malgré son relatif (in)succès dans un marché de la BD trop cloisonné (coincé ?) pour lui faire un meilleur accueil, Freak's Squeele reste pour moi un incontournable de cette dernière décennie qui mériterait une plus grande notoriété.
Pour peu qu'on ait le squeele, là est peut-être le problème.
Car le squeele, mec, tu l'as ou tu l'as pas, c'est tout ! cool.gif

Note : 5.0.png

PS : contrairement à l'habitude des 3 paragraphes (et comme il s'agit quand même ici de rendre compte d'une série complète), j'ai préféré diviser mon texte en plusieurs parties plus courtes pour une commodité de lecture.

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Clairement aussi enthousiaste que toi sur le début de la série, j'avoue avoir été perdu par la direction prise par les derniers tomes.
Après je l'ai lue très rapidement en peu de temps car je l'ai découverte il y a seulement un an ou deux.

Je manque clairement de lecture et de relecture, mais globalement je comprends que cette BD un peu hors normes puisse être un vrai coup de coeur.
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Ouaip, d'ailleurs moi aussi le tome 5 m'a surpris (et décontenancé) à l'époque (je ne suis pas le seul). Il y a quand même eu comme une petite cassure avec ce tome, et du coup j'avais été moins chaud avec le 6 (qui, en plus, est complètement déjanté et WTF... même pour FS) et le 7 qui était curieusement sérieux, voir grave.
MAIS si on relis le tout, ça forme pourtant un tout cohérent, je m'en suis rendu compte.
[size="2"]En fait, Freak's Squeele me fait bcp penser à Harry Potter (en plus loufoque, certes) et son évolution. Là aussi, dans les premiers tomes, c'est léger et fun et puis ça s'assombrit de plus en plus.[/size]
[size="2"]Mais c'est logique, finalement : ces deux oeuvres traitent du passage de l'adolescence à l'âge adulte, de l'insouciance aux responsabilités et aux traumas personnels.[/size]
[size="2"]C'est pour ça que je dis dans ma chronique que FS est moins superficiel qu'on peut le penser : rien que l'histoire d'Ange et de son pote Claid' dans leur enfer personnel du tome 6 (banlieue glauque, délinquance, drogues, violence) montre le changement de ton par rapport aux deux premiers tomes même si ça reste quand même plein d'humour et de fantaisie. [/size]
[size="2"]Mais c'est aussi ce qui fait l'intérêt de la série et l'empêche de n'être qu'une succession de scènes déjantées sans propos.[/size]
[size="2"]Mais c'est vrai que je préfère les 4 premiers tomes, qui sont toujours pour moi aussi savoureux.[/size]

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Les albums étaient bien mais c'est que je ne m'y retrouvais plus dans l'histoire dans mes souvenirs. Cela provient peut-être des nombreux autres nouveaux personnages qui arrivaient dans le récit, il faudrait que je relise toute la série car je m'aperçois que c'est flou :)
Avec les spin-off aussi je m'y perds.
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Ok. Merci pour vos réponses [img]http://www.1001bd.com/forums_BD/public/style_emoticons/default/smile.gif[/img]

Le fait est que, après quatre tomes au scénario parfaitement compréhensible, le cinquième est venu tout compliquer avec cette histoire de conspiration inter-universités... dont je ne suis même pas sûr moi-même d'avoir tout compris [img]http://www.1001bd.com/forums_BD/public/style_emoticons/default/dry.gif[/img]
Bon... en gros, [b]les fac secondaires comme la F.E.A.H. ont été conçues pour abriter soit des héros de seconde zone, soit des vilains, soit des étudiants sans emplois après leur cursus pendant que les plus prestigieuses, comme Saint-Ange, étaient les seules à assurer un statut et un emploi de véritables héros dignes de ce nom.
D'où le sentiment des élèves de la FEAH d'avoir été floués, puis la grogne en conséquence et la rébellion au final.[/b]

Et comme en plus, Maudoux a choisi de faire perdre la mémoire à ces trois héros et, donc, de tout raconter/expliquer de manière biaisée à renforts de looooongs textes, ça n'aide vraiment pas.
C'est devenu très alambiqué tout ça mais bon...
Dommage.
Heureusement, la série a d'autres qualités.
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  • 6 months later...

Bon j'ai eu une super occase (50 euro l'integrale) et je viens donc de me lire les 7 tomes et j'ai ADORE ! 

Je tanne ma fille pour qu'elle arrête ces mangas et les lise.

 

J’adore le coté humoristique pas trop lourdingue. La relation entre les personnages qui fait "vrai", les caractère bien tranché et le personnage de Chance qui est XXL.

Bref plus qu'a me jeter sur Funerailles 🙂

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il y a 30 minutes, poseidon2 a dit :

ma fille pour qu'elle arrête ces mangas

Ahaha , la mienne vient de faire du "binge reading" sur les Urban link des filles que tu avais recommandés , et surtout , sur l'intégrale de Injustice !! " papa , c'est quand la suite ?" lol , "en janvier ma chérie" , hâte de la lire cette saison 2

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@poseidon2 : depuis le temps qu'on te tanne nous, pour que tu arrêtes les mangas hein... 🙂 Si elle tient de son père...

 

 

Ceci dit quelques temps après la lecture de cette série, je garde cette impression de gâchi. Un énorme coup de coeur au début, puis du grand n'importe quoi scénaristique....  Dommage car comme l'a dit phil à l'époque, elle a de sacré argument avec ses personnages et son univers ultra riche...

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