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La beauté à domicile


Monfreid...
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La beauté à domicile
de Denis
aux éditions Dupuis




Résumé: L'impression qu'a eue Jeff en voyant Angela, la toute première fois, c'est qu'elle était différente. Elle ne ressemblait à personne. Il a tout de suite pensé qu'elle venait d'ailleurs, d'un autre monde. C'est précisément ce qui lui a d'emblée rendu Angela si proche, si familière. Enfin, jusqu'à aujourd'hui.


Avis: Difficile ne lisant cet opus de ne pas penser à son dernier ouvrage de très haute qualité. Difficile aussi de ne pas avoir en mémoire quelques référents culturels concernant la schizophrénie…d'aucun verront dans ce volume quelque de Lynch, mais ça serait ignorait le travail plastique de Denis.

En effet ce dernier agit plutôt à l'image d'une Polanski (le locataire, ou répulsion par exemple)…c'est-à-dire que même si le récit est scindé en deux parties bien distinctes, la première, axée sur une bluette amoureuse n'en reste pas moins une préparation à la deuxième. Elle n'est là que pour faire surgir la seconde, exactement comme nos comportements sociaux de tous les jours.

En ce sens, celui d'un diptyque avoué, il est vrai que le dessin de Denis "aide" le lecteur. Il a une certaine cette facilité de lecture qu'acquiert les "grands" au bout d'un certain temps. Chacune des cases oeuvrant à la fois pour son compte et pour l'ensemble. Ce qui va renforcer l'impact du propos c'est l'épaisseur de son trait, comme si le fard des paupières qui est censé nous embellir le monde commencer à se faire trop lourd et qu'une réalité plus abjecte et plus sournoise se tenait à l'affût juste derrière. Le craquellement du monde par la biais des phantasmes et au cœur de cet album. C'est ce qui en fait son prix…

Néanmoins il faut avouer que si les intentions de l'auteur sont plus qu'honorables et louables, son parti prix pèche un peu par manque de cohérence. Donner à voir un tel caractère bipolaire, en le traitant par un brusque changement de ton (et l'ajout de personnage) et quelque chose qui ne se fait pas à la légère. Or à la lecture on a la douloureuse impression qu'il ne s'agit là que d'une exercice de style utiliser pour servir un propos dans le fond assez peu novateur.

L'histoire commence donc par une fort belle, mais banale histoire d'amour très bien mieux en scène; avant de tomber (sombrer) brusquement dans quelques choses qui s'affiche comme étant plus artistique. Le problème c'est que l'on perçoit cette volonté de "montrer" un décalage. Il aurait fallu soit prolonger intéressement le récit quitte à le produire sur plusieurs albums, soit le raccourci énormément pour amener une ambivalence, une ambiguïté de mise dans ce genre de cas. Là tout est trop évident, trop "d'un coup" et manque de subtilité, du coup le lecteur se désintéresse progressivement de l'histoire.

Cet aspect de lourdeur, d'ancrage des personnages dans une réalité qui n'est pas celle qu'ils croient et vraiment traité par le dessin très abouti, mais on ne sent pas trop le lien d'équilibre avec le scénario. C'est dommage car le début est prenant, le découpage remarquable et très efficace; jouant habilement sur la subtilité. Par le fait beaucoup de critiques vont voir là un exercice de style et rien de plus, alors que l'on sent que Denis avait à cœur de faire passer plus d'émotions qu'il en a l'air.

Un résumé, il s'agit d'une bd de qualité, fait avec cœur par son auteur, mais dont le traitement aurait mérité quelque chose de plus tranché et de plus direct. Cependant la lecture en reste fort agréable, je pense que les amateurs de Denis y trouveront largement leur compte…

Quand aux autres ils pourront découvrir un auteur sincère et fort dans la relation qui l'entretien avec l'amour..pour son honneteté cet album mérité une lecture..;mais je conseille de l'emprunter avant de l'acheter pour ceux qui ne connaissent pas l'auteur.

autre album de l'auteur: Quelques mois à l'Amélie
Bonne lecture,
Monfreid…
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Rien à ajouter à la chronique de Monfreid, ce nouvel album supporte effectivement assez mal la comparaison avec Quelques mois à l'Amélie . J'ai été assez déçu par cette histoire notamment par la fin (innachevée selon moi) quand bien même on rentre avec plaisir dans cette petite tranche de vie. Reste tout de même le dessin de Denis... tongue.gif tongue.gif
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J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire (d'ailleurs je me demande si j'y suis rentré au final), car il est assez difficile de s'intéresser à l'histoire justement.

Les personnages ne sont pas très attachants, trop carricaturés ou prévisibles peut-être. Le vieux con divorcé mais financièrement aisé contre le jeune artiste fauché indépendant... Tout ca ne me semble pas très original en fait (ni très intéressant dans le traitement du sujet). Paradoxalement on a assez peu de détail sur les personnages quand ils ne sont pas entre eux... Et puis au milieu Angela et sa "double vie" avec ses motivations inconnues et son attitude bizarre sans aucune explication me laisse un gout d'inachevé et d'incompréhension pour ma part.

Tout l'album se déroule pourtant d'une manière très très fluide, dialogues, voix off et découpage sont très efficaces, et après quelques mois à l'Amélie, un album que j'adore, la comparaison est effectivement à ne surtout pas faire.
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