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Sweet lovin' baby


Monfreid...
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Sweet Lovin' Baby
de Ebine





résumé : Une grande délicatesse caractérise les oeuvres de Yamaji Ebine, qui sait aborder avec pudeur et simplicité l'ensemble des préjugés frappant encore les relations homosexuelles. Elle-même lesbienne, l'auteur connaît parfaitement les contradictions propres aux idées reçues la concernant : son regard est étonnamment juste. Il sait éviter les impasses d'un militantisme pro-gay fanatique et s'inscrit simplement dans l'affirmation naturelle du droit à la différence. En un sens, les oeuvres d'Ebine font beaucoup pour la reconnaissance et la compréhension profonde de l'homosexualité, beaucoup plus que tous les discours revendicateurs.

ce résumé n'en est pas un, c'est celui de l'éditeur qui forcément est "parti pris" alors je me permets de demander où va le monde, si la seule possibilité aux militantisme c'est ce genre d'album et comment il sait que ça sonne juste? non mais!


avis :
Autant prévenir tout de suite.
Les adolescents en fleur qui rêve de rapports léger et soyeux, dont la principale occupation est d'écrire de long poème langoureux, odes secrètes au poison d'amour qui leur ronge le cœur. Les jeunes filles en fleur, qui désirent ardemment ne plus être des jeunes filles, qui trouvent jolies leur voisine d'à côté qui à la peau douce. Les marcheurs suranés s'esbaudissant devant la contemplation d'une feuille d'arbre, sans rien y vouloir y mettre d'autre que leur vécu.

Bref tout ce qui compte sur les rapports vaporeux d'entre les êtres pour combler leur vide existentiel. Cela n'ont sans doute pas, et c’est tout à leur honneur, là même sensibilité que moi, à ceux là je conseille de ne pas lire les lignes qui vont suivre, voire je leur conseille de lire cet album, qui devraient leur plaire.


Je déteste faire de "mauvaises" critiques, il m'a toujours semblait plus ardue et donc plus intense d'essayer de dire pourquoi on avait aimé quelque chose en essayant de transmettre cette joie. Alors bien évidemment le pouvoir incroyable de la critique négative, ainsi que sa simplicité première sans compter son aspect "défouloir", en font un exercice des plus revigorant, il n'empêche qu'avant de se mettre à écrire et après l'avoir fait, je ressent un sentiment d'inachevé. Pas de "culpabilité", loin de là, bel et bien d'inachevé…allez savoir.


Lorsque j'ai acquis cet album, j'en avais entendu du bien, j'y suis donc allé les yeux fermés. Je m'attendais à une promesse d'amour, je voulais revoir et reconnaître le regard éperdu qui marque la période amoureuse de nos adolescences boutonneuse. Non par nostalgie, mais pour voir s'il était possible de rendre ce temps à la fois si dense et si long de cette période damnée. Les mérites d'un dessin "épuré" m'étaient déjà connus, la trame homosexuelle aussi. Rien de plus dur en soit que d'aborder cette période charnière avec en plus le "fardeau social" qu'est l'homosexualité. Un exercice difficile mais ô combien prometteur.

Sauf que voilà

Je me suis trouvé devant, rien! N'y plus ni moins que rien. L'épure c'est quoi? C'est tout connaître, tout savoir, ne plus rien avoir à faire ou à explorer, pour se débarrasser de l'essentiel et aller trop au but, trop au cœur, enfin dans l'idéal. La plupart du temps, c'est un style aérien, diaphane qui va aussi droit au but, mais bon sans le bagage que cela laisserait supposer. Mais l'épure pour l'épure, le vide pour le vide, ça sert à quoi? Surtout quand ce vide pictural ne fait que répéter les propos (enfin si on peut encore appeler ça des propos) de scénarii déterminés à l'enfance.

A peine entamer, l'œuvre parait déjà redondante, elle semble tournait sur elle-même dans une suffisance horripilante. L'auteur à l'air persuadé que la profondeur, la force d'un personnage se gagne, se mérite à sa façon de geindre, de se plaindre. Alors si je veux bien admettre que le sujet pose des "soucis" et des interrogations existentielles de premier plan, il ne faut pas exagérer non plus à ce point là ce n'est même plus de l'obstination, c'est de l'obsession de la torture.

Encore les jérémiades tourmentées des personnages renverraient à une recherche narrative à des récits passionnants. Même pas! Nous sommes obligé de suivre les aléas de diverses figures errantes, sans aucun charisme, dont la moindre parole, le moindre geste ne mène qu'à un profond ennui.

L'homosexualité est ici une image d'Épinal, les affres des passions de gentilles bluettes téléphonées, voire faxées au lecteur. Encore il y aurait de la franchise dans le propos, c'est-à-dire que l'on dépasserait le cadre du sentimentaliste pudibond et creux rempli de préjugés, il n'y aurait pas d'ennui du lecteur. Mais en plus l'aspect "en douceur" n'a ni le charme suggestif ni la beauté du graphisme de "nana".

Alors forcément ça plaira au public auquel c'est destiné (cf plus haut) mais ce que je trouve dommage, c'est que de tels albums ne puissent à la fois permettre à ce public d'aller voir ailleurs, et autoriser les autres à découvrir d'autres terrains. Là on reste dans le traitement "harlequin", roman à l'eau de rose. C'est mièvre et pas inventif pour un sou, toujours prévisible, faussement suranné, esthétisant au possible, creux, larmoyant et pire que tout c'est fade!

Autant j'essaie d'habitude d'amener à lire différemment quelques titres ou à en faire découvrir d'autres, autant je montre du respect envers les auteurs et leur travail de dingue; autant là ce travail ne mérite que dans la sphère de son public "cible" ce qui est bien dommage, on en attendait plus, et il y avait matière à plus. Je précise que j'ai aussi demandé l'avis d'homosexuelle (fille et mec) pour savoir si j'étais le seul à voir des poncifs sur le genre et le côté "mignon à croquer tout en sucre"; je suis pas tout seul.

Pour public "averti"!
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  • 3 weeks later...
J'ai pour ma part bien apprécié Sweet lovin' baby, c'est moins fort au premier regard que Love my life , mais j'ai apprécié cette poésie des relations entre les personnages, c'était touchant, beau, c'est tellement vrai des fois que ça me donne des frissons. l'amitié, l'amour hétéro ou homo, que de beaux sentiments, j'aime beaucoup ce genre d'oeuvre qui fait passer des émotions aux lecteurs.
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CITATION(shun)
c'est tellement vrai des fois.


Bonjour,

pourrais tu étayer ton propos stp ?
parce que je connais pas mal de personnes homosexuels, ou ayant eu des relations amour/amitié avec personnes du même sexe...et si on passe le stade " je me cherche" de l'adolescence, je trouve ce manga très "dégoulinant de bon sentiment".
j'aimerais donc savoir ce qui te fais frissonner ?

bien à toi
Monfreid...
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Pour sweet en faites ici ce qui ma touché par son côté vrai, c'est par ex les petites scènes de ménage, l'amitié des personnages, la dernière nouvelle "ma petite luna" ma beaucoup touché car dans mon entourage y'a beaucoup d'enfants actuelement. pour la relation homosexuel je me souviens pas de passage précis ( cet avis posté ici date de quelque temps autres part ), étant gay, ce n'est pas précisement le même monde, déroulement, sentiment ( y'aurais plus un côté du titre " le chapelet " ).

pour la première nouvelle j'aime bien son déroulement, la peur et en même temps l'avancement de l'héroine.

faudrais que je le relise pour me souvenir de tout les petits détails ^^
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bon ben à chacun ses goûts, mais après ton avis, je l'ais relu en librairie, et bien vraiment je trouve ça creux et vain.

le quotidien me semble ne déboucher sur rien d'autres que du nombrilisme :roll:

tant mieux si l'oeuvre trouve son public

mais je persiste à croire, que ce n'est pas la meilleure approche possible de l'ambiguité des relations humaines :roll:

bien à toi,
Monfreid...
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