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Otaku [attention SPOILERS]


M_Spock
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Otaku
de Tran et Brun
aux Requins Marteaux




Résumé : Vivons-nous dans un monde tel que l'imaginaient les pires récits d'anticipations ?


Avis : Pour ma première chronique, je ne choisis pas vraiment la facilité tant cette BD me sort de mes habitudes de lecteurs de BD européeenne.
Tout d'abord, je complète le résumé "officiel" pour ceux qui veulent savoir de quoi ça parle (ne lis pas Monfreid) : c'est l'histoire d'un couple de jeunes japonais qui viennent en France pour faire des "performances".
Voilà, je n'en dit pas plus, de toutes façons, il n'y a pas vraiment de scénario à proprement parler, on est plutot dans le domaine de la tranche de vie.

Le message est, lui, particulièrement intéressant. En effet, en faisant débarquer ces 2 japonais dans une France en pleine période de grêve générale des transports, les auteurs créent l'opprtunité d'une réflexion sur le désengagement politique des jeunes générations.
D'un coté, nous avons ces 2 japonais, désabusés de tout ce qu'une vie sociale "normale" pourrait leur apporter et qui ont choisi de se réfugier dans une vie de performances et de jeux vidéos désocialisants.
De l'autre, les français qui les hébergent ne sont pas plus concernés par l'évolution de la société, ils ont beau faire partie de l'underground artistique et culturel, ils vivent du RMI, de petits boulots et ne semblent intéressés que par la défonce pour oublier leur vie. A ce titre, un passage de la BD est particulièrement révélateur : alors que la télévision annonce que le gouvernement compte réduire fortement les allocations chomage, l'un des français s'en fout ouvertement disant que lui, vit du RMI et que de toutes façons, on ne touchera pas notre retraite. Conclusion de la discussion : "fais plutot tourner un buzz au lieu de dire des conneries" (je ne garantis pas l'authenticité du dialogue mais c'est l'esprit). Au bilan, on sent que ces jeunes acceptent la situation ambiante comme leur environement naturel qu'ils n'ont aucune envie de modifier.

Si vous souhaitez en savoir plus sur les motivations des auteurs, je vous conseille ce topic du forum de bédéka sur lequel Lionel Tran est inervenu de manière très complète et où on en apprend plus sur ce projet et ses fondations.

En conclusion, je qualifierais Otaku de très bonne BD, un BD qui nous amène à réfléchir sur l'attitude que nous avons face au monde qui nous entoure. Il n'en reste pas moins qu'elle contient un message plutot pessimiste que tout le monde n'est peut-être pas pret à recevoir.

J'espère que d'autres lecteurs se manifesteront car il y a surement matière à pas mal de débats à partir de cette BD.

Bonne lecture,

edit : j'ai édité le titre du topic et rajouté SPOILER car, la discussion, après l'interevention de Lionel Tran, nous amène à discuter de points très précis de la BD. Si vous n'avez pas encore lu le livre, ne passez pas la première page de ce topic.
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j'ai refeuilleté hier.

et ilpersiste en moi, la sensation que c'est un livre-exercice!
un peu intello, un peu "nouvelle vague"...


je me demande donc si c'est "vraiment pessimiste" ou juste pour la forme et un peu caricatural ?

je sais je me pose beaucoup de question...
mais je suis à la fois porté vers l'album (couverture[les requins se spécialisent dans les playmobil et les petits chiens] le titre (j'en connais), le sujet...)
mais en même temps, je sais pas le graphisme à chaque fois, je me dis que c'est trop travaillé, trop pensé pour vraiment avoir cette touche de "vécu" de "réel"...

M_Spock ? :wink: (et les autres)

bien à vous,
Monfreid...
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J'ai failli le prendre hier. Il était en occaz alors ça m'a fortement titillé...
Mais comme j'avais déja bien fait chauffer ma carte bleue auparavant, je l'ai reposé à sa place dans le rayon...
J'avoue que la couverture me plait bien et que le thème abordé et les dessins me plaisent beaucoup...
Sinon, pour les interrogations de Monfreid, j'avoue ne pas avoir lu la moindre page et je ne peux donc pas donner mon avis la-dessus...
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CITATION(Monfreid...)
M_Spock ?  :wink: (et les autres)

Fouillouillouille !! Difficile question que tu me poses.
Si tu suis le lien vers le forum de bédéka que j'ai indiqué, tu pourras lire directement ce qu'en disent les auteurs (en tout cas Tran), cela te donnera certainement une meilleure idée de leur état d'esprit. Ce qui est certain, c'est que c'est un vieux projet sur lequel ils ont longtemps travaillé, donc la spontanéité ou le vécu sont loin de leurs préocupations je pense.

En ce qui concerne un point de vue de lecteur, je dirais que, par construction, cette BD est nécéssairement caricaturale. En effet, elle se contente de s'intéresser à 2 populations assez extrémistes : les otaku (et encore, juste un couple) et les gens qui galèrent dans l'underground artistique français. A mon avis, le simple fait de choisir des populations aussi cachées du reste de la société peut donner une image caricaturale (car peu de gens connaissent des personnes correspondant au profil).
De plus, les auteurs ont choisi d'intégrer pas mal de références à des auteurs japonais : étant donnée mon inculture complète dans le domaine, je passe totalement à coté d'une partie du livre.

Donc, pour tenter maladroitement de répondre à tes interrogations, je dirais qu'elles sont fondées et qu'il est clair qu'on ne tient pas le nouveau Lanfeust de Troy entre les mains, on est bien dans le domaine de la "BD intello".
Pour autant, le désir des auteurs d'échafauder une réflexion sur le désengagement des jeunes générations est intéressant et finalement, le fait de choisir des populations aussi extremes pour l'illustrer ne me parait pas saugrenu. En effet, ayant affaire à des jeunes formés et instruits, censés être à l'avant garde de la technique ou de la création artistique, le fait qu'ils soient complètement en dehors de la société et ne s'intéressent pas à son évolution est révélateur d'un malaise.

Cela dit, je vous invite vraiment à lire le sujet sur Otaku sur le forum de Bédéka, la discussion a duré beaucoup plus longtemps.
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j'ai feuilleté cette bd en librairie et je l'ai reposée...c'est au niveau des traits que ça me gene...j'ai l'impression d'un monde aseptisé,sans vie réelle...j'ai pas reussit a rentré dedans.mais tout de même la chronique de m-spock me dit d'être plus indulgente dans mes choix et de tenter une lecture complete..du coup j'hesite!
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CITATION(anne)
j'ai feuilleté cette bd en librairie et je l'ai reposée...c'est au niveau des traits que ça me gene...j'ai l'impression d'un monde aseptisé,sans vie réelle...j'ai pas reussit a rentré dedans.mais tout de même la chronique de m-spock me dit d'être plus indulgente dans mes choix et de tenter une lecture complete..du coup j'hesite!

Surtout que l'impression que tu as eu est voulue par les auteurs je pense...
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sans doute!
mais moi lire un truc comme ça ,ça me fou parfois mal a l'aise,je me pose milles questions...du coup tu vas me dire que c'est cool parce que l'auteur de la bd a reussi le pari de me faire aller outre les apparences ,les scenario etc bref d'aller plus loin mais bon des fois j'aimerai ne pas trop me poser de questions ou bien avoir quelques pistes quand aux reponses c'est pourquoi j'hesite toujours a lire .
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J'ai trouvé cet ouvrage plutot interessant, mais je pense qu'il me faut une deuxième lecture afin de vraiment m'imprégner.
J'ai bien apprécié la structure fondé sur le double récit : BD + récitatif. Le premier nous amenant une vue extérieure sur les personnages alors que le deuxième reprenant les reflexions intimes de l'un des persos nous donne une vue de l'interieur. Les deux récits se renvoyant la balle et s'éclairant l'un et l'autre.

CITATION(anne)
c'est au niveau des traits que ça me gene...j'ai l'impression d'un monde aseptisé,sans vie réelle


Je pense que c'est ce que voulait les auteurs pour mettre en avant la deconnexion des persos avec le monde. De plus la vision du monde présenté est plutôt pessimiste voire alarmiste.
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Rand exprimer parfaitement mes craintes!

disons, que je sais pas , j'ai peur d'y voir u cpoté trop "mécanique" certes fait exprès mais justement comme une idée!

et que faisant fi de leur expérience, ce soit plutôt uen "oeuvre" un discours qu'un truc fait avec les tripes!

et comme je ne vais pas sur les autres forum :roll: (manque de temps :wink: )

mais M_Spock tu m'as alléché , si je la retrouve je commence à la lire :wink:

bien à vous,
Monfreid...
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CITATION(Rand)
Pour moi il est clair que c'est la mise en scène d'un discours et non une envie de raconter une histoire. Cela ne gène en aucun cas mais je comprends que certain peuvent trouver cela un peu "froid".


moi ça ne me gène pas non plus c'est que je me demande si c'est bien adapté au sujet en fait :roll: :?:
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Ivan Brun m'a transmis le lien sur ce forum hier, lors de notre première dédicace pour Otaku. La question qui se pose toujours, c’est : intervenir ou ne pas intervenir sur un forum où l’on parle de notre travail ? Dans la mesure où lorsque l’on fait une œuvre c’est dans l’optique de communiquer quelque chose (des sentiments, des idées…) à quelqu’un, je trouve intéressant d’établir un dialogue entre « émetteur » et «récepteur », afin qu’un échange s’établisse. En tant qu’auteur, on se demande beaucoup, en travaillant, comment tel ou tel élément va être perçu, quel type d’impression on va générer chez le lecteur. Autant vous avouer tout de suite qu’avec un projet tel qu’Otaku, étant donné que nous avons choisit de pousser le bouchon assez loin, nous sommes particulièrement attentifs à la manière dont le livre est reçu.
Etant donné que les questions qui se posent ici concernent jusqu’à présent surtout la forme du livre, je vais tenter de répondre à vos remarques dans ce domaine, ce qui évitera de recouper la discussion en cours sur le forum Bébéka, qui s’est très vite aventurée sur le terrain de la sociologie et des thématiques abordées dans le livre.
Vos remarques, vos réticences parfois, sont riches et précises, il me sera donc difficile d’apporter une réponse à tous les points soulevés en une fois. Pour commencer, disons qu’avec Otaku, nous avons choisit de réaliser un livre qui s’avère éprouvant à la lecture, qui laisse le lecteur troublé, sans qu’il ne sache à la première lecture exactement pourquoi. Un livre qui amène à se poser des questions, non pas générales, mais plutôt d’ordre personnelles et connectées à son environnement. Des questions que la génération à laquelle nous appartenons a peu l’habitude de se poser. Les références à partir desquelles Ivan Brun et moi nous sommes concertés étaient des auteurs travaillant dans ce sens là, dans le champ littéraire (Bret Easton Ellis) et cinématographique (Michael Haneke.) Il s’agissait donc de créer un dispositif narratif enfermant le lecteur en lui permettant très peu de recul au moment de la lecture. Cette immersion se fait entre autre par le point de vue de la narratrice, une jeune japonaise lucide et réservée, dont le monologue accompagne tout l’album. Ce monologue est à la fois mélancolique et désenchanté, et prend la forme d’un long regard en arrière sur sa vie. Les œuvres auxquelles nous nous sommes référés ne sont pas des œuvres intellectuelles et froides, mais avant tout sensibles (et peut-être gênantes et tristes et révoltantes.) Un des rares auteurs de Bande Dessinée chez qui je retrouve ce type de sensibilité est Adrian Tomine.
La question de conserver une partie des textes en anglais (en mauvais anglais d’ailleurs, parlé par des français et des japonais), de leur adjoindre ou non une traduction en bas de page, s’est bien sûr posée à nous. Du point de vue des dialogues, le livre était assez compliqué à gérer : les deux protagonistes sont japonais, ils pensent et ils parlent entre eux en japonais, donc la langue du livre « en clair » est le japonais. Ces deux protagonistes se retrouvent en France, or ils ne parlent pas français, donc leur seul moyen de communiquer est l’anglais, un anglais basique (tous ceux qui ont un peu voyagé ou au moins du échanger avec des étrangers savent que cela coule de source.) De plus lorsque des français parlent entre eux dans l’album, les japonais ne les comprennent pas, il a donc été nécessaire de trouver une astuce pour faire passer cela (nous avons opté pour une sorte de petit guillemet, qui apparaît chaque fois que les français parlent français.) Pour nous c’était important de marquer le fait que l’anglais soit le seul moyen de communiquer entre des gens de cultures différentes. Après avoir un peu hésité, nous avons décidé de ne pas mettre de traduction, sachant que même s’il pourrait y avoir des réticences les lecteurs de l’album n’auraient pas de problème avec ces quelques phrases (que cela soit accepté sur le plan culturel est une autre histoire…) Le fait que cet album s’adresse à un public particulier ne s’est pas fait consciemment, mais c’est quelque chose que nous assumons. C’est effectivement un livre qui s’adresse aux gens de notre génération, qui essaie de décrire le contexte particulier où vit cette génération (qui n’a plus rien à voir avec celui des générations précédentes) et qui pose des questions la concernant. Faire un livre aussi dense dans sa forme s’est également mis en place en tenant compte que cette génération a fait dans sa très large majorité des études longues et qu’elle a les capacités d’analyser, de disséquer, de prendre position sur ce qui constitue son alimentation culturelle. Hypothèse que confirment les réactions sur ce forum.
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Bonjour,

Je n'ai pas lu votre bd pour l'instant mais je l'ai eu entre les mains néanmoins. Je me demandais quelles étaient les raisons qui vous avaient poussé à choisir cette couverture assez surprenante et déstabilisante, de même que le titre d'ailleurs qui reprend un terme peu connu en France...
Je trouve cette démarche très intéressante, voire même séduisante, mais également très risquée d'un point de vue commercial...
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CITATION(zeas)
Je me demandais quelles étaient les raisons qui vous avaient poussé à choisir cette couverture assez surprenante et déstabilisante, de même que le titre d'ailleurs qui reprend un terme peu connu en France...

Le choix de cette couverture s’est fait assez tardivement, cet été, alors que l’album était terminé depuis deux ans. L’album a connu un changement d’éditeur entre temps. Il devait initialement sortir chez 6 Pieds Sous Terre, qui a édité mes 3 albums précédents. A la base, une autre couverture montrant les deux personnages était prévue. En changeant d’éditeur, l’album s’est inscrit dans une autre collection, la «hors collection » des Requins Marteaux, où sont parus Garduno en temps de paix/Zapata en temps de guerre de Philippe Squerzoni. Cette collection a une esthétique assez forte, que voulaient développer les Requins Marteaux. Il a donc fallu trouver un moyen d’articuler notre propos dans ce cadre. C’était intéressant : l’idée était de faire évoluer ce cadre afin qu’ils puisse accueillir d’autres ouvrages engagés adoptant des formes narratives différentes. A l’arrivée notre couverture est assez glaçante, du fait des couleurs, des typos choisies (nous avons été un peu outranciers sur ce point, puisque la typo des noms est celle d’Aliens –sic- tandis que celle du titre est la typo de la Gamecube –rien que ça.) Pourquoi un robot ? Il fallait que la couverture tourne autour d’un élément décontextualisé. Le robot est un des éléments centraux de notre récit. Il est à la base de la relation amoureuse entre les protagonistes, il revient à de nombreuses reprises dans le récit et il est relié au « désinvestissement du réel » que nous traitons avec l’album. J’avais suggéré à Ivan de reprendre le « robot souvenir » qu’achètent les deux protagonistes dans la rue. Ivan a proposé une version adaptée du Aibo de Sony. Ça ajoutait une dimension supplémentaire, la fascination pour la recréation artificielle du réel, qui recoupe les thèmes abordés dans le livre. Deux liens assez drôles/terrifiants sur les animaux robots : http://www.aibo-europe.com/ (chien) http://www.necoro.com/ (chat, si, si.) Le titre a été choisi en tout début de projet (en 2000), il s’agissait de prendre un terme très connoté et de montrer qu’il pouvait s’appliquait de manière beaucoup plus large. Passer du lieu commun « otaku/attardé/obsessionnel japonais » aux otakus que nous sommes tous plus où moins («diplômés/désinvestis socialement/utilisant leurs capacités intellectuelles dans le domaine de leurs loisirs » -ce que sont d’ailleurs les otakus japonais.) Ce qui pouvait sembler assez provocateur à l’époque, est de plus en plus couramment admis (on a tous l’impression de connaître un ou des otakus aujourd’hui.) Je me suis longuement expliqué sur cet aspect du projet sur le forum Bédéka, auquel je vous renvois.


CITATION(zeas)
Je trouve cette démarche très intéressante, voire même séduisante, mais également très risquée d'un point de vue commercial...

Que dire ? J’ai toujours travaillé chez les éditeurs indépendants, les tirages sont beaucoup moins importants, les auteurs peu, voir pas payés, le fonctionnement souvent plus souple, on peut quasiment travailler sur ce qu’on veut, comme on veut. Cela pousse bien sûr à se prendre beaucoup plus en charge. La question est surtout de parvenir à rencontrer son public (le travail de communication est souvent fragile chez les indépendants.) Cela est difficile sur le plan matériel (mais très rares sont les auteurs chez les indépendants qui comptent sur leurs albums pour vivre), mais cela peut également être extrêmement satisfaisant. Il nous arrive par exemple d’atteindre un lectorat qui n’a pas l’habitude de la Bande Dessinée, qui aura donc un regard différent sur le médium. Je fréquente pas mal d’éditeurs et d’auteurs de littérature, et c’est étrange, les tirages et les ventes que nous pouvons avoir en tant qu’indépendants sont souvent bien supérieurs à ceux de la littérature. Au risque d’en faire bondir quelques uns, il n’est pas rare qu’un titre de littérature se vende à quelques centaines d’exemplaires (sans prendre en compte le minuscule pourcentage des best sellers.) Quelques milliers est en général considéré comme un très bon chiffre. Cela n’a rien à voir avec les chiffres des éditeurs de bande dessinée.
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bonjour Monsieur Tran :wink:

je n'ais lu que les 5 premiers lignes de votre premier post!
pour le moment! je compte bien lire la suite!

et déjà je tiens à dire quelque chose!

-déjà merci de venir sur le forum
-merci "d'expliquer" votre démarche! (j'en suis encore bouche bée là :shock: 8) )

rien que pour ça je pars l'acheter demain!

bon je vous laisse, faut que je continue à lire vos propos

bien à vous,
Monfreid...
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Merci pour toutes ces informations!
Je trouve le chat particulièrement effrayant car très ressemblant...

Sinon, au sujet de l'écriture de cette bd, as-tu (tutoiement?) travaillé seul ou en collaboration avec Brun.
Il me semble que c'est la première fois que vous travaillez ensemble alors que tu collaborais en général avec Ambre. Ce changement a-t-il eu des répercussions sur ta façon de travailler le scénario? Cherchais-tu un style graphique particulier pour ce scénario?

Il semble que la solitude (et le rapport à l'autre) soit l'un des points communs de tes ouvrages, est-ce volontaire de ta part ou plus ou moins inconscient?
(tu le dis si j'abuse... :oops: )
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CITATION(Monfreid...)
bonjour Monsieur Tran :wink: ... (...) rien que pour ça je pars l'acheter demain!

Bonjour Monsieur Monfreid, je suis curieux de votre lecture. Dans vos posts précédents vous avez soulevé de nombreux points qui m'ont amené à réfléchir à certains aspects du projet sur lesquels je n'avais pas pris de recul. Je prendrais le temps d'y répondre. Ce qui est intéressant dans ces échanges, c'est que ça marche dans les deux sens.
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salut,

comme je ne m'appelle pas "henry de monfreid"...on va passer au tutoiement alors :wink:

alors pas de souci pour l'échange dans les deux sens!

ensuite ravi de voir que tu écris beaucoup (ce n'est pas un gage de qualité mais je me sent moins seul :wink: ).

ensuite promis, si je le trouve demain, je donne mon avis (en fonction de tes réponses aussi :wink: )

mais je tiens juste à réagir sur cette phrase

"Faire un livre aussi dense dans sa forme s’est également mis en place en tenant compte que cette génération a fait dans sa très large majorité des études longues et qu’elle a les capacités d’analyser, de disséquer, de prendre position sur ce qui constitue son alimentation culturelle. Hypothèse que confirment les réactions sur ce forum."

alors point de réflexion sociologique sur le moment (genre c'esr éservé à un public d'élite) puisque je n'ais pas lu!

juste un truc! (qui n'est pas en contradiction avec ton propos juste une réaction)
je me demande si la génération en question, n'a pas acquis une capacité parfaitement stérile et fausse!

certes étude longue!
mais spécifique...aucun rapport à l'intelligence!
aucune flexibilité mentale
dissociation entre travail/étude/loisir souvent présente!
domaine de culture souvent spécifique
surtout la connaissance y est assimilé à du savoir par coeur (combien d'élève on eu leur bac en apprenant 5 dates et 10 théorèmes par coeur sans s'en souvenir aujourd'hui)

le tout induit, par un sustème éducatif et social (oups si je fais dans le social) qui vire au cloisonnement des "espèces" et de leur contentement!
tout en véhiculant une image des "catégoriques" du monde!
par exemple un "bac S" parle t'il avec un "Bac L" c'est rare...

plus tard, les amateurs de rock ne parlent pas à ceux de reggae et ainsi de suite!

du coup, je me demande si la "disséction" à laquelle tu fais allusion, ne serait pas juste une métaphore!
car privé de toute idée de vie organique ces cerveaux générationnels sur gavé de précision et de plaisir sont coupé de la vie! et surtout de l'action! et surtout de la connaissance en tant qu'analogie perpétuelle du monde!

bien évident il y a de là vie là dessous,des frissons et/ou des sentiments mais je me dis aussi que tout ça ne mène pas à "l'action"!

car celle ci se retrouve elle aussi cloisonné dès qu'elle à de l'influence (la nécessité pour les "alter mondialistes" de se regrouper en structure plus grosse pour avoir du poids en épousant la forme des structures qu'elle combattent! paradoxe qui fait peur!).

bref la génération à laquelle tu fais allusion me semble forcément un peu autiste!
car c'est là même qui à besoin de nounours pour dormir à 30 ans!
qui glorifie les dessins animés de son enfance!
qui concomme certes avec le plus de connaissance sur le produit, mais qui consomme le plus tout court surtout (ou pas loin)...

bref, cette petite phrase..;m'interpelle!
bref, j'attends demain en espérant la trouver cette bd!

en espérant ne pas t'avoir saoulé par cette digression :wink:

et bien entendu, toute les opportunités vous sont offertes pour répondre sur le forum, à des interviews classiques, des interviews dessinée...à ce que vous voulez si le coeur vous en dit
encore merci de passer par là

bien à vous,
Monfreid...
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CITATION(Monfreid...)
en espérant ne pas t'avoir saoulé par cette digression  :wink:  

Je crois que tout ce que tu viens de dire n'est pas un digression mais plutôt très proche du sujet de la bd en fait (si j'ai bien compris)
CITATION
et bien entendu, toute les opportunités vous sont offertes pour répondre sur le forum, à des interviews classiques, des interviews dessinée...à ce que vous voulez si le coeur vous en dit
encore merci de passer par là

bien à vous,
Monfreid...

Le jour où tu vas tomber sur un auteur désaxé sexuel, tu risques de le regretter... :roll: laugh.gif
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je croyais que tout les auteurs étaient des désaxés sexuels non ? laugh.gif

sinon vi je pense tourné autour du sujet de la bd, mais je n'en sait rien en même temps!

j'ai oublié de préciser que les propos de Lionel sont d'autant plus alléchant que j'adore Tomine (et je partage sont avis), j'adore breast easton ellis(lu très jeune et ce fut un choc!) mais que je n'aime pas du tout du tout Haneke :? ...

d'ou uen curiositié terrible pour moi

bien à vous,
Monfreid...
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CITATION(zeas)
Au sujet de l'écriture de cette bd, as-tu (tutoiement?) travaillé seul ou en collaboration avec Brun. Il me semble que c'est la première fois que vous travaillez ensemble alors que tu collaborais en général avec Ambre. Ce changement a-t-il eu des répercussions sur ta façon de travailler le scénario? Cherchais-tu un style graphique particulier pour ce scénario?

Le tutoiement ne me gène pas. J’ai travaillé de très très près avec Ivan (je ne sais pas s’il osera intervenir sur ce forum, il pourrait apporter d’autres informations sur son travail pour l’album.) C'est-à-dire que nous nous sommes permis d’énormes libertés l’un par rapport à l’autres : Ivan a parfois changé de nombreux éléments du scénario, ajoutant des personnages, inventant des scènes ; de mon côté il m’est arrivé de remonter complètement l’album, enlevant une à trois cases par page, afin d’en modifier le rythme. En tant que scénariste, je lui ait fourni énormément de documentation, mais c’est lui qui m’a fait découvrir le livre de Barral, Otaku, les enfants du virtuel, qui a été fondamental pour l’écriture de l’album.
Pour moi, la relation de couple « dessinateur/scénariste » est toujours extrêmement longue à mettre en place. Il ne s’agit pas d’imposer ses idées à l’autre, mais créer une grammaire commune. Je travaille donc avec des gens dont les thématiques et l’approche graphique m’intéresse, des gens qui seront également sensibles à mon écriture. Le travail du dessinateur est plus long que celui du scénariste, je réfléchis donc toujours longuement avant de proposer un projet sur lequel le dessinateur trouvera son compte. Pour Otaku, j’ai écrit le scénario en tenant compte des thèmes très contemporains qu’Ivan et moi avons en commun. Le travail avec lui a été très différent de celui que je fais avec Ambre (notre premier album a été très long à réaliser, mais maintenant c’est assez intuitif entre nous.) Ambre travaille de manière plutôt elliptique, il va conserver l’essence de ce que j’exprime. Le démarrage du travail avec Ivan a été pour moi assez déroutant : je me souviens, dans un descriptif, avoir écrit « Ryu se gratte le nez », pour poser la nervosité du personnage. Ivan a détaillé cette action sur deux cases. Sur le coup, ça m’a affolé, je me suis dit qu’il allait falloir gérer un nombre de paramètres faramineux. Au final c’était assez plaisant, étant donné qu’aucun élément n’est là par hasard, j’ai pu considérablement densifier le traitement des thèmes abordés. Un des points sur lesquels j’ai beaucoup travaillé est le monologue de la narratrice, afin d’obtenir une dimension sensible qui vienne contrebalancer l’aspect distancié des images. Ce n’était pas évident parce qu’il s’agit d’un personnage réservé, qui dit peu ses sentiments. En travaillant avec Ambre, j’ai souvent tendance à retrancher dans le texte afin d’obtenir la note la plus juste possible. Avec Ivan, j’ai dû développer, tout en gardant un style simple et sobre.
CITATION(zeas)
Il semble que la solitude (et le rapport à l'autre) soit l'un des points communs de tes ouvrages, est-ce volontaire de ta part ou plus ou moins inconscient?
(tu le dis si j'abuse... :oops: )

Alors là, tu me pose une colle. J’aurais été tenté de dire « la difficulté à être », plutôt.
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CITATION(Monfreid...)
je me demande si la génération en question, n'a pas acquis une capacité parfaitement stérile et fausse! (...) Du coup, je me demande si la "disséction" à laquelle tu fais allusion, ne serait pas juste une métaphore! Car privé de toute idée de vie organique ces cerveaux générationnels sur gavé de précision et de plaisir sont coupé de la vie! et surtout de l'action! et surtout de la connaissance en tant qu'analogie perpétuelle du monde! (...) Bref la génération à laquelle tu fais allusion me semble forcément un peu autiste! Car c'est là même qui à besoin de nounours pour dormir à 30 ans! Qui glorifie les dessins animés de son enfance ! Qui concomme certes avec le plus de connaissance sur le produit, mais qui consomme le plus tout court surtout (ou pas loin)...

Bingo ! Oui, c'est le coeur même de notre projet. La forme narrative que prend l'album est donc très proche de ton constat : beaucoup de choses ne mènent nulle part, les personnages sont déconnecté, desinvestis, ils consacrent leurs capacités à créer des choses qui n'intéressent personne... C'est assez terrifiant, et triste, mais, comme le dit un des personnages, "c'est comme ça."
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C'est vraiment passionnant ce que tu racontes sur l'élaboration d'une bd à deux. (je tiens à le dire)
CITATION(lionel tran)
CITATION(zeas)
Il semble que la solitude (et le rapport à l'autre) soit l'un des points communs de tes ouvrages, est-ce volontaire de ta part ou plus ou moins inconscient?
(tu le dis si j'abuse... :oops: )

Alors là, tu me pose une colle. J’aurais été tenté de dire « la difficulté à être », plutôt.

Si tu le dis c'est que c'est sans doute plus juste en effet. J'ai d'ailleurs hésité sur le terme à employer...
Tu sous-entends donc qu'il bien d'un thème récurrent. Je repose donc ma question : volontaire ou plus ou moins inconscient? biggrin.gif
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