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Elle ne pleure pas, elle chante


Ed
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Elle ne pleure pas, elle chante
Ed. Delcourt
Coll. Mirages


Je boude les smileys sur ce coup, vu que je me vois mal dire que cette bd est Très bien ou Géniale vu le thème abordé...

L'histoire : Apprenant l'accident de son père, Laura ne peut réprimer sa joie. Au chevet d'un homme qu'elle a volontairement ignoré durant tant d'années, Laura dit à son père comateux ce qu'elle n'a jamais pu, sans rien lui épargner de la haine mêlée d'amour qu'elle nourrit à son égard. Vengeance ultime et libératoire d'une fille qui doit réapprendre à vivre...


Mon avis : Il est des jours où l’on n’a pas envie de lire ce genre d’histoires... Des jours où l’on a envie de fermer les yeux et de se boucher les oreilles pour ne plus entendre une fois encore le grand déballage sordide… Eteindre la radio, ne plus lire le journal, ne plus ressentir ce malaise nauséeux, ne plus être perturbé dans sa petite vie par ces histoires, par cette abjection que l’on ne supporte plus. Voilà donc que la bd s’y met aussi, Mireille Dumas aux éditions Delcourt en quelque sorte, et le lecteur qui se laisse prendre sans même regarder ce qu’il y a à l’intérieur, pensant juste passer un bon moment de lecture, lire une chouette histoire à la manière d’Eva aux mains bleues. Eh ben non…

Le décor est planté, allons-y alors, entrons à reculons dans le cauchemar de Laura en évitant le larmoyant puisque ce n’est pas le ton de cette bd.
Vous l’aurez sans doute compris, Laura a été abusée par son père étant petite. Laura a grandi et essaye de vivre sa vie d’adulte malgré cette douleur, et lorsque son père se retrouve dans le coma suite à un accident, elle va le veiller non pas en tant que fille aimante, mais pour lui dire tout le mal qu’il lui a fait et qu’elle n’a pas pu lui dire étant enfant. Lui dire l’amour qu’elle aurait voulu lui donner et celui qu’elle aurait souhaité avoir, pas l’amour physique et bestial des adultes, mais simplement l’amour tendre d’un père pour sa fille. Lui raconter tout ce qu’il a cassé en elle, cette enfance prise par lui, loin de l’insouciance des filles de son âge, et le traumatisme qui reste et que les années ne peuvent effacer.

L’adaptation du roman est réussie, le découpage entre présent et flash-back permet de dévoiler l’histoire peu à peu, tout en gardant une retenue et une pudeur qui fait du bien quand on lit ce genre d’histoire. Malgré la colère et la violence du propos à certains moments, Laura garde sa lucidité, et le regret de ne plus pouvoir aimer ce père qui l’a trahie demeure présent dans ces faces à faces entre la fille et le père comateux. L’oubli ne peut se faire, mais « l’héroïne » ne souhaite pas non plus vivre dans la haine. Le trait clair et épuré de Thierry Murat est parfaitement adapté à l’histoire, le tout adoucissant la colère du lecteur pour l’amener vers une sensation de tristesse plutôt que de rage…

Un petit coup au moral à la lecture de cet album, je ne sais même pas si c’est autobiographique ou non, mais l’histoire est tellement forte qu’on se laisse entraîner dans la lecture et qu’on ne peut lâcher cette bd avant d’atteindre la très belle dernière planche. On est somme toute bien loin de Mireille Dumas et du déballage médiatique... Vive la bd en quelque sorte…
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Je l'ais lu aujourd'hui en attendant le départ...
ben j'avoue que je n'ais pas été si bouleversé que ça.

pour une adaptation c'est très bien fait, c'est réussie, le découpage est effectivement très bon, le dessin superbement dosé, osé, inventif, touchant...
le ton juste!

de ce côté là aucun souci, c'est une très bonne BD

on ne tombe ni dans le larmoyant facile, ni dans le vulgaire "je surf sur la vague, moi aussi je me suis faîte violer"...c'est à la fois pudique et fort!

reste que, sur moi de façon émotionelle, il n'y a eu aucun effets!
je reconnais de manière objective les qualités intrinsèques de cet album...il faudrait être aveugle ou insensible.

mais le récit, l'histoire en elle même, n'a provoquée chez moi aucune empathie.
que l'on se comprenne bien, la douleur est présente, les sentiments aussi...il ne s'agit pas non plus de minimiser le témoignage, le vécu et l'indifférence qui en émane (de l'entourage)...tout cela je l'ais ressenti.

mais je l'avais déjà en moi...ce n'est pas "nouveau".
il ne s'agit pas non plus de demander un côté ludique ou novateur à ce genre de témoignage.
mais si on passe outre l'argument moral "c'est triste, donc poignant, donc vécu, donc forcément bouleversant, donc génial"..;enfin pseudo moral l'argument.
si on passe outre ça, on s'aperçoit que l'album est très bien!
mais qu'il n'a rien éveiller en moi, ce fut une lecture triste et forte.
Pas par sensiblerie, par conscience de la réalité.

mais voilà, le parcourt m'a semblé trop balisé, trop prévisible...beaucoup, beaucoup trop écrit...sans surprise, sans choc émotionnel réel, comme si le tout avait déjà été passé au tamis.

sensation étrange que celle ci

belle lecture tout de même
bien à vous,
Monfreid...dans le nord
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CITATION(Monfreid...)
reste que, sur moi de façon émotionelle, il n'y a eu aucun effets!
[...] mais le récit, l'histoire en elle même, n'a provoquée chez moi aucune empathie.


C'est ce que j'ai apprécié en fait...
On ne me fait pas vivre des sensations que je n'ai pas envie de vivre, on ne cherche pas à provoquer chez moi des sentiments à deux sous ou à me tirer la larme. La narratrice elle-même semble par moment étrangère à l'histoire et j'aime ça, on ne cherche d'aucune manière à forcer le lecteur, on lui laisse le choix de garder une certaine distance par rapport à l'histoire ou au contraire de rentrer pleinement dedans. C'est un parti pris que j'apprécie : comme je l'avais déjà dit, je n'aime ni l'hystérie (au cinéma comme en bd), ni l'exacerbation vulgaire des sentiments, et en ce sens j'aurais trouvé cette histoire totalement insuportable si elle n'avait pas été présentée de cette manière. Il n'en reste à la sortie qu'une grande tristesse comme tu l'as justement dit, mais rien d'autre... Est-ce un mal ? Je ne sais pas... C'est surement plus confortable pour le lecteur, mais je crois que je préfère ça puisque justement tout ça n'est pas "nouveau"... Juste une histoire de plus...
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ben oui...mais qu'elle tristesse ?

il est là le souci...que garde t'on ?
que conserve t'on de cela, de cette lecture...?

un sentiment diffus, pas même incofortable, forcément pertinent je ne dis pas...

mais quid du reste?

je vais être dur dans l'analogie...
mais qu'elle différence entre cette expérience et la rubrique des chiens écrasés ?

si on retire le sujet, et sa force (oligée) que reste t'il ?
c'est la question qui m'a hanté tout au long de ma lecture...j'avais toujours 2 ou 3 actions d'avance sur l'histoire...rien ne m'a surpris...je n'en garde pas de malaise, pas de tristesse durable, pas d'impression de blanc, d'empathie (non religieuse) profonde...

cela m'a donné envie de lire le roman, pour "juger sur pièce"...

là, pour moi, ça reste au rang de l'anecdotique...

trop de recul à du tuer le recul ou un truc comme ça

mais je relirais :wink:

bien à toi,
Monfreid...
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CITATION(Monfreid...)
si on retire le sujet, et sa force (oligée) que reste t'il ?


Je trouve qu'il reste beaucoup de choses en fait. C'est dans la simplicité de la narration que cette histoire puise sa force, parce que pour une fois on ne prend pas le lecteur pour un crétin, on ne dénie pas son intelligence par des procédés racoleurs du type tu vas enfin comprendre comment c'était horrible, comment j'ai tellement souffert que tu peux de toute façon pas comprendre... Les auteurs auraient pu sans problème entrer dans le petit jeu des images et des mots qui choquent et marquent forcément le lecteur. Ils s'en sont abstenus et je leur en suis gré. Les détails sordides, je m'en passe, je n'ai pas besoin de ça pour éprouver de la compassion pour Laura.

Je ne pense pas que le but était d'en faire quelque chose de "marquant", juste l'envie (voir le besoin) pour l'auteure de raconter cette histoire. Après que cela marque le lecteur ou non, c'est une autre histoire. On en lit des bd sur ce forum, mais combien sont réellement "marquantes" 10% ? 20% à tout casser, le reste si on me demande dans deux ans de quoi ça parle, je serai incapable de répondre :? . Si on me pose la question pour Elle ne pleure pas, elle chante, je pense que je saurai...

Ed (qui va se coucher maintenant parce qu'il est tard pour ce genre de discussions... :wink: )
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salut,


d'un point de vue subjectif effectivement la bd ne cherche pas à faire dans le sensationnel.

par contre, sur le côté "pudique" que tu soulignes j'ai eu la nette impression que c'est le roman qui insuffles ce parti pris, qui le suggère au dessinateur, voir qui en est à l'origine.

je suis en tout point d'accord avec toi, quand à la délicatesse du traitement qui sait ne pas s'imposer.
reste que pour moi, ce ton est celui plus du roman (faut que je le lise) car il passe malgré ce qui résonne comme un manque d'humanité dans la bande dessinée.

à défaut de titillement lacrymaux j'aurais aimé voir apparaître une ambiance, une atmosphère particulière...
par exemple le nombre de récit sur des jeunes ados paumés, violées droguées...etc...pullulent!
mais en dehors du côté voyeur, sordide (ou mal écrit à la angot) ce qui les différencient à mes yeux de "moi..;christiane f 13 ..." c'est que ce dernier ouvrage (et un peu le film) parvient à faire naître une ambiance...là encore le destin brisé est comme en apesanteur, il ne nous touche pas foncièrement, mais la ville putride nosu surprend et finit par nous blesser.

là, rien de tout cela, rien qui ne me fasse accrocher à l'histoire, qui me la fasse conserver en moi, qui fasse naître un sentiment.

par sentiment je n'entend pas forcément une volonté de pleurer, de plaindre l'héroïne...ni de la juger...mais un écho avec ma vision du monde.
ça m'a semblait bon mais lointain...

étrange sentiment donc...

bien à toi,
Monfreid...
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Bon, je viens mettre mon grain de sel dans votre discussion les garçons.

J'ai donc lu cette Bd (enfin est-ce vraiment une bd?), et je ne sais trop comment résumer mon sentiment à son sujet.
Elle m'a plu, c'est indiscutable, impossible de la lacher avant d'en achever la lecture, d'un trait.
En tant que femme, cette BD me touche, en tant que future mère elle me révolte, en tant qu'etre humain curieux elle m'interpelle.
Cette bd ne se pose pas en tant que jugement du bien et du mal de la situation, on s'en doute, la question ne se pose pas. Mais elle souligne la question de la reconstruction, du pardon, de l'amour...

Comment avez vous ressenti l'épilogue? Personellement je l'ai trouvé atroce, cruel, destructeur...
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Désolé pour la réponse tardive et content tout d'abord que tu aies "apprécié" la lecture.

CITATION(mesoke)
Comment avez vous ressenti l'épilogue? Personellement je l'ai trouvé atroce, cruel, destructeur...


Je n'avais pas ressenti ça de cette manière en fait, imaginant plutôt que cela puisse permettre une "rédemption", un autre départ entre le père et la fille malgré la cruelle ironie du sort, la douleur et le souvenir qui restera malgré tout...

J'ai donc relu... Et je rejoins finalement ton avis et les trois adjectifs utilisés... J'avais visiblement lu trop vite le passage de la dernière visite à l'hôpital, restant sur l'impression que l'amour de Laura pour son père demeurerait présent d'une certaine manière. Mais cette impression ne passe pas le cap de la relecture, et la fin apparaît plus brutale et insuportable qu'elle ne me semblait après la première lecture...

Merci pour la relecture...
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La vision de Mesoke, m'a aussi fait réagir en mon fort intérieur (durkheim on amour :wink: ).

c'est donc sciement, histoire de digérer le ragout de racines qu'il serve à la cantine de mes méandres neuronaux que j'ai attendu pour reposter dans ce topic.

alors je pense un peu comme elle et en même temps, pas du tout biggrin.gif

du point de vue du lecteur, je suis tout à fait d'accord sur le "sens" de l'épilogue il ne fait que peu de toute qu'en au caractère atroce de ce dénouement.

en revanche, je ne peux m'empêcher de pensée que c'est écrit, que c'est pensé.

c'est à dire, que ce sentiment d'horreur est assumé par l'auteur (toujours pas eu le temps d'avoir ne serait que l'idée de la volonté de l'esquisse d'un bout d'illusion quand à la propabilité de me souvenir que je dois tenter de lire ce livre, c'est dire ou j'en suis (vers là)).
qu'il n'est pas, "jeté à la face du lecteur" comme un trop plein de sentiments. tout le reste fait preuve d'une telle lucidité, qu'en exposé ainsi les limites dans une fin trop "pathos", en verrait exploser les raisons mêmes qui ont tendues à l'écriture de cette histoire;
dit autrement, l'auteur se casse le cul à pensé tout ça, à la raisonné, à le mettre en place, pour au final revenir à la brutalité de l'impression.

même en regard d'une volonté de "tout ça pour ça" de l'auteur, j'ai du mal à me faire à cette idée.

je pars donc du principe, que cette fin n'est pas tant cruelle..;que lucide.

que la cruauté se situe dans le vice qu'à eu l'auteur, de pousser si loin son introspection que cela à finit par engendre une lucidité sans faille et sans pitié pour le lecteur, qui en retour de sa lecture finit par se prendre dans les rayons de la roue du récit...

une forme (intelligente) d'écriture qui s'en que l'on y prenne garde, nous chope au virage.

à y repenser, c'est la fin qui m'a paru le plus crédible, le plus vrai..;qui me fait vraiment dire que malgré mon manque d'affection, que l'album est bien..;

bien à vous,
Monfreid...
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  • 4 weeks later...
je crois que après avoir lu toutes vos critiques et commentaires j'ai bien envie de lire cette BD ! pourquoi ça me dit de la lire tout simplement parce que je rejoint Mesoke car je suis une fille (ou femme ou un entre deux ^^) et c'est se qui me pousse à avoir de la tristesse ou de la compassion et un genre de rebellion contre ces abus. et aussi c'est le genre de sujet qui me touche énormément (en + je suis dans une phase où mes sentiment sont confus et exagérés) c'est pourquoi il faut que je le lise absolument !!! biggrin.gif
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