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Duds Hunt


Monfreid...
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Duds Hunt
de Tsutsui





Résumé : Nakanishi, délinquant tout droit sorti de la maison de redressement, essaie en vain de se libérer de son passé de voyou. Son nouveau job ne lui procure aucune satisfaction et il doit sans cesse subir les provocations de son patron. Un jour, une connaissance anonyme du Net lui propose de participer à un jeu mystérieux pour se libérer de son stress : Duds Hunt. Une seule règle : tous les coups sont permis.


avis :pour "japon" on parle asie (corée du sud, taiwan, etc...) ici

Histoire d’un destin perdu de plus, cette chasse au canard parvient à nous comme un chantdu cygne, serait il déjà trop tard ?

Le japon à tendance à exacerber ses pulsions, à ne plus savoir quoi faire des enfants.
Ça fait maintenant des décennies que les auteurs nippons tournent autour du pot. Hésitant entre mettre des armes dans les mains des enfants, à les faire se révolter, à les faire se sacrifier ou bien encore à ne peut plus en faire.

Combien de générations seront encore perdues dans les larmes d’un œil trop bleu, trop froid ?

Manipulation génétique, à l’heure où des mutations s’opèrent dans le génome de ce peuple mort-né, à force de sms, leur pouce acquiert de nouvelles capacités, instinct ou premier tribut.
Trop vite, trop fort, trop loin…


Monstruosité engendrée par une société en quête éperdue de son honneur bafoué, le jeune Nakanishi n’a plus rien à espérer que la journée suivante soit moins ennuyeuse que la précédente. L’exploitation de son statut par un système capitaliste aveugle animé par la seule recherche du profit, finit de brosser le tableau peut reluisant qui sert de mise en place à ce one shot noir comme l’éveil.

Le récit est âpre, dur mais étrangement assez lent. Il fonctionne sur le rythme d’une série, l’idée départ possède effectivement le même potentiel qu’un « battle royale », heureusement pour le lecteur, Tsutsui a la bonne idée de ne pas tomber dans la surenchère et le graveleux (ce qui caractérise la série susnommée). Il gère son idée, la distille, la protège de toute incursion extérieure. Le découpage narratif fait tout le charme se cet album.

Il ne faut pas se leurrer, le récit est plutôt conventionnel, assez prévisible, néanmoins le plaisir est au rendez vous.

Le dessin apporte une touche réaliste assez franche, ce qui n’est pas rare dans ce genre de manga. Point positif, on y ressent pas une fascination obscène pour la violence. Cette dernière est présente, on ne va pas se leurrer, mais elle trahit aussi les faiblesses et les limites des personnages. On le sait, les gens violent le sont souvent par frustration, pour palier leur incompétence, il en va de même ici. La voix off souligne les erreurs de jugements du héros, sa conscience (qui guide le lecteur) n’est que l’expression d’une suffisance aveugle. Ce ton est souligné par les cadrages esthétiques, les « poses » des personnages. Très « efficace », elles le sont parfois trop au détriment de la crédibilité du tout, ce qui offre un recul bienfaiteur au récit.

L’auteur sait que son propos n’est pas novateur, il cherche un peu à nous le vendre, mais jamais de force, toujours avec une certaine finesse de construction.

Si on revient au découpage des scènes, on s’aperçoit que chaque idée est servie par une action précise, des informations, une évolution de l’intrigue, les temps morts n’existent pas, portant tout n’est pas sacrifié sur l’autel du « tout pour le tout ». On se plait donc à suivre cette histoire sans déplaisir, avec l’attente du traitement de l’auteur, qui sait ménager ses effets.

Le résumé cite également « fight club », aux élucubrations pseudo-socio-philosophique de ce nihilisme post-moderne, Duds hunt ne propose rien d’autre que ce que suppose son titre.
La chasse au canard, la gloriole facile, le trophée bon marché, la parole suffisante du chasseur qui s’offre du bon temps au mépris de la proie. Image brute de la société moderne, société morose dans laquelle la technologie n’est qu’un outil à l’usage de nos plus bas instincts.
Au moins ici le cynisme est assumé, la morale n’est pas préservée. La vengeance se mange peut être froide, mais la digestion est de plomb.

Voici donc un one shot sympathique (enfin toutes proportions gardées) qui sans faire trop de chichi fait le tour d’une idée basique avec un traitement intelligent et fort prenant. L’une des pierres angulaires d’un bâtiment en ruine…


Bonne lecture,
Monfreid...
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  • 9 years later...
vieil critique que je remonte. Mais vu que je viens juste de le lire, j'en profite pour publier une critique bien plus positive que celle de Monfreid.

Duds Hunt est dans le genre de ces mangas qui parlent de jeux en réseau. Ses descendants sont les King's Game, les Doubt et Cie. Mais celui là est vraiment bien foutu. Il n'a pas les longueurs que comportent les King's Game. Et pour cause, c'est un one shot. L'auteur ne rallonge pas la sauce dans des suite molles du genou. LE propos se tient, la fin est juste un peu précipitée et c'est dommage. Le même reproche est à faire sur un autre one shot du même auteur : RESET.
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