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Emma


Monfreid...
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TITRE : EMMA
SCENARISTE : CHRISTIAN DE METTER
DESSIN : CHRISTIAN DE METTER
EDITEUR : TRISKEL(racheté par soleil)


-Cette série comporte trois tomes et une intégrale.

-L’histoire : 1922, un curé vient annoncé au jeune Alex qu’il peut enfin quitter l’asile, on lui a trouvé un logement. Seulement Alex n’est pas fou il est amnésique. Et c’est dans une pension que la peinture va lui tomber sur les bras…

-Un banale histoire d’amnésie comme seul les mauvais romans de gare ou les scénaristes télé américains osent encore en écrire ; voilà ce part quoi commence cette série. Un élément narratif usé jusqu’à la corde que De Metter va réussir à transcender !
La fraîcheur qui parcourt ces albums provient sans aucun doute qu’il s’agit d’une œuvre de jeunesse, les dessins scénarisés et dialogués traînaient dans ses cartons à dessins depuis quelques années et c’est sous la pression d’amis que celui-ci c’est enfin décidé à les proposer ; grand bien lui fasse !
Car « Emma » est un ovni dans le monde de la BD, pas un album ciblé par un genre ou par un public ; pas non plus une bd d’auteur dont la critique encense l’originalité et la modernité faute d’y trouver du talent ; non il s’agit de l’incarnation touchante et crue d’un homme, de l’assouvissement d’un besoin plus que d’une réelle volonté de « faire quelque chose ». Il l’avoue lui-même, l’auteur ne dessine pas très bien ! Et pour cause il peint !
Les traits de crayon sont encore perceptibles dans ses dessins et le peinture directe vient s’ajouter par-dessus donnant une double perception de la réalité, renforcement la profondeur des sentiments et leur portée, s’affichant clairement (sciemment ou non) dans la lignée de Gustave Moreaux, d’un romantisme tortueux à fleur de peau, qui ne confond pas les errances de l’âme et l’orgueil de la réflexion.
On l’aura compris « Emma » s’affiche comme le récit contemplatif d’un homme à la dérive. Une dérive accentuée par le peu de dialogue rehaussement un sentiment d’oppression et de mal être !
Car contrairement à ces héros aux passé mystérieux dont les souvenirs peuvent sauver le monde (type XIII) Alex ne veut pas de sa mémoire, il choisit de subir son sort et d faire avec ; de voir où la vie le mène.
Ce choix est mis en avant par les dialogues et les personnages secondaires, qui cherchent à faire revenir Alex dans le monde « des vivants » des actifs, de ceux qui agissent ; la volonté qu’il a perdue son ami Ben et plus tard Serge essaye de lui rendre en le poussant à agir ! La passivité efficiente d’Alex est alors contre balancé par un événement inopportun la réception d’une boîte de peinture. Cette recherche du passé qu’il refuse aux autres c’est lui-même qui va l’entreprendre sans même la désirer ; la peinture va agir comme un outil propre à la réminiscence d’images fortes et de sentiments étranges et impalpables, seul lien logiques entre ces images d’épouvantes le visage d’une femme. Ainsi s’il est nécessaire à certains auteurs d’attendre une certaines maturité pour abordé de tels procédés narratifs, De Metter le fait avec un naturel touchant. D’autant plus fort que ce procédé L’écrit et l’image donne deux points de vue, voir deux réalités différentes ne s’éloignent pas définitivement dans un essai de dichotomie réflexive ; mais se rejoignent au contraire en la présence d’un fou de l’asile , moment ultime ou les deux passions s’enlacent pour mieux prendre le lecteur dans leur étreinte impitoyable.
Tout l’art de De Metter tient dans son attachement à la sincérité et à la puissance des sentiments, si l’icône de l’amnésique/peintre permet bien évidement de faire le rapprochement quand aux questions que se pose l’auteur sur son propre statut, cela permet aussi de manière plus pragmatique mais tout aussi efficace de sensibiliser le lecteur, de toucher celui-ci dans des égarements qui lui sont propres.
Rares sont les albums dont se dégagent cette musique intérieure ; un chant de l’âme avec pour seule mélodie le bruits feutré des pages que l’on tourne et pour seul rythme celui délicat de nos larmes qui touchent le papier. Et c’est la fraîcheur des dessins, leur absence de complexes qui arrive à emporter le lecteur dans un flot de sentiments diffus et persistants ; le laissant pantelant dans la fin mémorable du premier album (qui rappelle fortement certaines planches de « cages »). Le lecteur est alors véritable écho aux caisses de résonances que sont les lieux choisis : pension glauques aux chambres vident, cimetière, asile, rue déserte…autant d’endroits creux propices à l’errance et à la perte des repères.
Les couleurs sont aussi pour beaucoup dans cette affaire, le choix de teintes sombres accentuées de quelques tâches claires, forment des clairs obscur de toute beauté (même si l’impression ; pourtant de bonne qualité fait perdre de sa superbe à ces mêmes teintes, les privant de leur éclats sombres en coulant l’aquarelle dans une sorte de moule à plat !)

Des albums superbes servis par un scénario aboutis et par une maîtrise du sujet impressionnante.
On remarquera encore une fois qu’au centre des gouffres existentiels de l’homme, trône la femme !
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Plus court:

pour le résumé voir l'avis au-dessus.

Une superbe Bd posant un graphisme au travail pictural sans faille(crayon puis couleurs directes à l'aquarelle) ainsi qu'un scénario des plus captivant et émouvant; portant sur la réminescence de la vie d'un homme par sa peinture. Le tout dans une ambiance assez confiné et assez oppressante offrant un climat propice à l'errance et à la mélancolie.

Une oeuvre "ovni" tant par ses choix de couleurs que par son traitement tout en nuance.
Pour ceux qui aiment quand c'est triste et que ça parle à l'âme de façon crue et tordue!! Sans "prise de tête" ou multi-référence complexe...car la force de ces albums est d'être sincère :!:

Monfreid...
PS:en plus De Metter est un type très humble et très sympace cequi ne gâche rien!
PS: Anecdote: gainsbourg aparait dans le tome 2 biggrin.gif
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  • 1 year later...
CITATION(sonysdream)
Ben moi j'ai du mal à trouver l'éditeur : TRISKEL  
:ange:


SOLEIL (le TF1 de la BD) ...

J'ai pas lu Emma (ou plutot pas encore) mais j'ai les 2 tomes du Curé et les autres de Dusk.
C'est clair que De Metter a un talent de dessinateur hors du commun a mon avis mais niveau scenar' Le Curé (et a mon avis Emma) ca sort pas vraiment de la banalité... Agreable mais on reste un peu sur sa fin

Par contre Dusk (oui je sais Monfreid c'est pas le meme scenariste) !!! tongue.gif 8) tongue.gif

Ce mec la a un grand avenir devant lui
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CITATION(Monfreid...)
pour le connaitre

- dusk mieux veut ne pas lui en causer  :wink:  
- le curé oeuvre plus "mainstream" si je puis dire
- emma oeuvre de "jeunesse" super perso!

-swinning london, projet de longue durée, chef d'oeuvre absolu  8)

Si je peux me permettre, c'est Swinging London et voici le lien vers le sujet de discussion.
Le curé (tiens, y'a pas de chronique dessus, si ça motive quelqu'un...) me tente depuis un bon moment mais je crois que du coup je vais me pencher sur Swinging London prioritairement. Et si ça me plaît, je me tournerai ensuite vers Emma!
Merci!
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-parce que sans entrer dans des détails, ni dans uen poémique qui n'a pas lieu...la collaboration ne l'a pas "transcendée" :wink: ni apporté ce qu'il attendait.


et je ne pense pas que le tome 3 va sortir tout de suite, sauf s'il décide de recommencer à participer au scénar

Mainstream...parce que plus "abordanble" qu'emma, moins perso...enfin à sa sortie :wink:

bien à toi,
Monfreid...(il a fait un autre truc "l esang des valentines" qui est super sympa 8) )
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