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Monster


VladNirky
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alala Monfreid, il a fallu que le topic remonte pour que je vois que tu avais re-posté.
Le fait que le feu ne prene pas autour de Martin, contrairement a Tenma, c'est vrai et c'est bien vu.
Sinon tu dis que son acte n'est pas vraiment altruiste mais une tentative de rachat de son passé et donc ça ne peux pas être un héro, même si Tenma et Eva le pense parce qu'ils ne savent pas tout. C'est bien ça?
Peut-être mais ça nous emmene a définir ce qu'est un héro, et là ça deviens un peu trop philosophique pour moi.
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  • 1 month later...
  • 3 weeks later...
Alors j'ai lu le tome 16 et, ça me fait mal de le dire mais je l'ai trouvé moins bienn que d'habitude. Le début surtout raconte une l'histoire d'un nouveau personnage, et pour la première fois, je me suis dit que c'était un détour de trop, que tout ça commençait à devenir un tantinet longuet. La fin du tome est plus captivante et l'envie de lire le prochain au plus vite est toujours présente, la drogue agit toujours.
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CITATION(Esteban)
Sinon tu dis que son acte n'est pas vraiment altruiste mais une tentative de rachat de son passé et donc ça ne peux pas être un héro, même si Tenma et Eva le pense parce qu'ils ne savent pas tout. C'est bien ça?.


c'est bien ça!

mais je précise que je parle au niveau de la "noblesse" c'est à dire que je pense que l'auteur n'utilise pas quelques références au moyen âge au hasard...Tenma penche pas mal faire le héros moyen ageux paumé dans ce contexte moderne (et en dehors de chez lui)
tenma devient associal et est désintérréssé...ce qui n'est pas le cas du garde du corps...

poru faire vite
toujours tenma c'est le pathos tandis que l'autre c'est le pathétique :wink:

pas lu le 16 j'attend impatiemment devant ma boîte aux lettres :roll:
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Monster
tome 16
par Urasawa
aux éditions Kana




Résumé : Le docteur tenma est reccueilli par Milan. Eva cherche à se venger. Le bébé trouve à qui parler...tout se précipite dans ce chapitre de la saga
Avis : bon ben c'est devenu un habitude. pas de certitude, juste des pistes à suivres ou à s'égarer, de quoi patienter, on peut même en discuter. je déconseille de lire ça avant le chapitre en question. (spoiler donc)



Parler d'une série au fur et à mesure de la parution de ses épisodes c'est comme tirer sur un fil sans en voir la bobine. Allez savoir, on croit bien faire en démêlant le tout alors que si y faut on fout le bordel ! Nous voilà de nouveau réunis pour un petit tour d'horizon d'un chapitre de "Monster", l'antépénultième pour être précis, c'est dire si tout cela se densifie. Les règles ne changent pas, il peut donc y avoir des spoilers à l'intérieur.
Tout d'abord, une fois le volume refermé et l'envie de connaître la suite un peu apaisée, on se dit que ce sont souvent (toujours) les mêmes thèmes qui refont surface, des thèmes récurrents qui pourtant ne nous lassent pas. On va tenter de voir de quelle manière s'y prend l'auteur pour nous entraîner dans son sillage.


Tout, ou une bonne partie de ce tout, tient dans l'avion en papier et l'espoir que son envol fait naître. Ce jeu de pliage est un symbole lié à l'évasion, au désir de quitter le monde clos. Le parallèle induit par l'avion est aussi un parallèle intéressant entre le désir de voir ce qu'il y a de l'autre côté du mur et celui de retrouver une patrie d'origine. L'origami c'est aussi une connaissance et un savoir séculaire. Pour autant la pratique de cet art requiert le retrait du monde moderne, des préoccupations du monde adulte.

Cette recherche du vide intérieure (par l'oubli du monde) est un thème récurent dans les obédiences asiatiques (ou chez maître Eckhart mais bon c'est quand même pas un fondement non plus là), sa forme contemporaine la pousse à s'investir d'un sentiment nostalgique envers l'enfance et une certaine naïveté. Ce sentiment, savamment distillé tout au long des albums, donne une image un peu morne de l'enfance. Ces derniers sont tour à tour victime, cobaye, choyés, centre de l'intrigue etc, mais que c'est états sont toujours fonctions du monde adulte.

Urasawa instaure une distanciation terrifiante, car réaliste, entre l'adulte et l'enfant. L'adulte oublie ce qu'il a était (oubli différent de celui recherché), pour mieux le détruire en toute impunité. De plus le fait de vouloir retrouver son enfance et une quête perdue d'avance car la mélancolie n'est pas le moteur idéal pour ce genre de chose; il y a un amalgame entre l'enfance et un paradis perdu (sur le sujet je ne serais que vous conseillez la lecture de Taniguchi et de son "quartier lointain"). On remarquera qu'une bonne partie de "monster" repose sur cette quête ou cette vision de l'enfance. Mais nous y reviendrons si nous en avons le temps, pour le moment repartons faire un tour dans le monde merveilleux et si doux des adultes.

Hop, pas le temps de traîner que déjà nous revoilà sur les rails de la culpabilité. Milan est présenté par un parallèle avec Tenma et ses motivations. Tout deux ont suivis le même destin, il a de quoi s'en vouloir et poursuit une noble cause, de quoi les rapprocher. Pour le coup, Milan se pose en héros!
Après le garde du corps qui nous en apprenez sur ce statut particulier de part les nuances qu'il nous inspirait, voilà un perso à la hauteur de notre bon docteur. Pourtant sa rédemption est vouée à l'échec. Pourquoi? La vie et la mort se joueraient elles au mérite ? Milan doit il mourir sur l'autel du récit sur le simple de faire la part belle à Tenma ? (il ne doit en rester qu'un!).

Arrêtons nous un instant dans notre réflexion pour remarquer que ce qui caractérise l'héroïsme de Tenma, c'est de nous être connu. Et qu'est ce qui fait qu'il nous est connu, si ce n'est la présence de Johann ?

Tenma n'est pas héros (Milan non plus) parce qu'il l'a choisi (nous l'avons déjà vu auparavant). Il doit se statut à Johann, pour que le mal existe, pour qu'il prenne son ampleur, et les autres sa mesure; il lui faut une image du bien, quelqu'un de reconnaissable, auquel on puisse s'identifier dans le malheur et le pathos. Voilà pourquoi Tenma est un héros malgré lui, parce qu'il l'est en fonction des desseins de Johann.

Milan lui n'est que le pion d'un jeu de société moderne, il n'est pas issue d'un plan machiavélique, il n'est pas nécéssaire. Il est intéressant de noter que cette figure de "chevalier blanc" de Tenma rappelle plus que fortement la posture figée des héros dans les , les quoi déjà? Ah! Oui j'y suis : les contes pour enfants! C'est fou non.

De là on peut s'autoriser une petite glissade dans le monde de la morale. Ce qui nous permet de remarquer que le docteur ne peut se résoudre à voir les autres se sacrifier. Déjà parce que lui "sait" ce qu'il va advenir (là encore c'est un point qu'il a en plus des autres : lui il sait, et ça là aussi son fardeau). Et puis aussi de voir qu'il place la famille (son avenir et donc l'enfant) au centre de ses préoccupations (briser la spirale de la vengeance). Ce qui renvoi à l'image d'une morale en forme de roue. Chaque point extérieur devant renvoyer au centre qui est la famille). Image facile certes, mais pas tant que ça puisqu'il ne s'agit pas d'une apologie, d'un prosélytisme politique bien au contraire, cette vision est apolitique et loin de la propagande. La famille qui propose est une famille recomposée, Tenma est blasé de tout il ne peut se permettre de donner des leçons. Reste que cette roue est encore une fois une image asiatique. Je vous demande de la garder en tête pour un peu plus tard.

Re-hop on se retrouve dans un train (après l'avion), avec à nos côté un charmant tueur psychopathe, la compagnie vous souhaite un agréable voyage! Un assassin qui va nous compter par le menu son traintrain quotidien, ses méthodes et surtout ses motivations. Des motivations forcément sordides, insoutenables, terrifiantes et j'en passe. Sauf que voilà, à bien y réfléchir on se rend compte que l'on a pas affaire à un associal ou à un sociopathe, mais plutôt à un gars lambda, à un badaud banal. Son "souci" vient au contraire de son trop plein de morale. Il pousse à leur paroxysme les idées sécuritaires du tout venant actuel. A tout vouloir assainir et fortifier, à vivre dans la crainte, dans l'anticipation du pire on finit par se couper du monde et par ne plus voir que les parasites à éradiquer.
Pour le coup il est intéressant de percuter sur l'implication politique de tout ça.

La paranoïa réaliste, montre qu'encore une fois le mieux est l'ennemi du bien. Mais nous amène aussi à faire quelques considérations sur les pages qui vont suivre cet épisode. Des considérations qui n'ont d'éparses que l'apparence.

Tout d'abord, le portrait du tueur est mis en parallèle avec ceux d'autres "cas limite"; cela provoque un effet "de masse". Une résonance narrative s'installe, c'est par elle que l'on peut revenir sur le personnage du vieux flic et sur celui du psychologue. Plus encore, leur présence continue de mettre en place les pièces du puzzle judiciaire qui entoure Johann. Ces retours sur personnages offrent des rebonds sur différents thèmes, tel que la souvenir ou la prise de conscience, ainsi de suite (cela tient de la maestria d'écriture).

Les portraits sont tout aussi monstrueux que celui de l'homme du train (bien que plus atypique). Reste que, leur caractère principal nous renvoie à des peurs ancestrales. A un sentiment viscéral, qui fige le sang dans nos veines, celui là même que l'adulte par tous les moyens d'occulter de son panorama. Johann par un stratagème tordu fait donc remonter tout cela à la surface, il se rie de nos maniaqueries d'adultes qui ne sont que des croyances d'enfants ayant toujours peur du noir.

Cette résurgence passe par des messages sur le sable. Alors le sable c'est le symbole de la multitude. Mais bien plus que cela c'est aussi celui de la matrice première, celle qui épouse et donne naissance à toute forme, celle qui autorise la régression et du même coup la transgression. Cette considération nous mène donc dans les profondeurs cauchemardesques des enfers telluriques de Johann, là où nul n'ose s'aventurer de peur d'y croiser son ombre. Urasawa propose ici une critique sévère (mais juste?) de nos peurs d'adultes, ainsi qu'une maîtrise parfaite du suspens. Y'a plus qu'à remonter voir ce qui se trame ailleurs du coup.

Par la suite, on remarque que les tueurs sont aussi liés au plan de l'organisation d'extrême droite, de quoi nous faire poursuivre nos considérations. Dans ce cadre les choses sont toutes autres, tout y est parfaitement orchestré. Entendons nous bien, il ne faut pas croire que le côté "peur enfantine" n'est pas orchestré, mais il ne se présente pas à nous de la même manière, pour lui les informations sont comme la description point par point d'un monstre pour nous le faire paraître plus immonde qu'il ne l'est; alors que pour le parti chaque point permet de mieux comprendre un complot, une menace pour nos liberté. Bref ce mouvement socio-politique est basé sur la perfection de son système, c'est la glorification de l'esprit analytique. La morale (tient qui revoilà notre copine la morale c'est fou non)est programmation, rien d'autre, l'homme est fonction en son sein. Tout dépend alors du rôle que l'on doit jouer dans le plan. La question est de savoir améliorer et conserver sa place dans la hiérarchie qui est maîtresse en la demeure.

C'est ici que l'image de la roue de tout à l'heure nous ressert. En effet, la roue (voilée que l'on essaie de remettre à neuf) se heurte ici à une autre forme de structure morale, une forme pyramidale. De la première émerge la compassion, mais aussi la culpabilité, tandis que le but avoué de l'autre et justement que rien en émerge. L'une s'appui sur les égalités, l'autre sur un pragmatisme à tout craindre (genre je ne retiens du darwinisme que la loi du plus fort!).

On se retrouve donc avec une autre considération, qui est l'antithèse de la première. Nous avons donc, le mal qui "fabrique" le bien, qui est source du manichéisme premier. Et, plus encore, ce mal joue à la fois sur la morale moderne et sur la peur primaire de l'humain. Bien entendu c'est la peur qui l'emporte, car tout "sans cœur" qu'il est le dirigeant politique n'en reste pas moins homme. Comme quoi le manichéisme du début de la saga n'était en fait pas une "erreur" mais bien une mise en bouche.

Si l'on profite de ce moment pour revenir à nos préoccupations du départ, on se rend compte que la complexité des personnages vient de là. Urasawa, ne propose pas des "chemins" à suivre, des chemins qui s'entrecroiseraient en fonction de l'histoire. En quelque sorte pour lui tous les chemins "mènent à Rome", ou tout du moins se recoupe. Ce qui comptent alors ce n'est pas le chemin (destin) mais la façon de l'arpenter (le garde du corps aura beau marcher sur le chemin de l'héroïsme il ne trouvera jamais le bon rythme et y perdra la vie).
La densité des persos, vient du fait qu'ils suivent leur rythme, un rythme qui peut être modifier suivant ceux qu'ils croisent en route; mais qui n'est jamais vraiment soumis à des impératifs narratifs. Même lorsqu'il n'est pas "présent" un personnage continue d'évoluer. Prenons un exemple : le psychologue, que nous avions laissé il y a peu, et bien lui aussi comme tenma commence à "savoir", sans que nous en sachions tout les tourments, il a finit lui aussi par découvrir la vérité (ou presque) de ce fait, il à le front plus bas, l'air plus têtu, plus borné et finalement : plus basé.

Une grande part de notre attachement au personnage vient de cette persistance. Il y a aussi les points de vue choisis par l'auteur, qui consiste à nous en dire beaucoup mais par petite touche, en laissant le lecteur recoller les morceaux, parce qu'en plus c'est par le biais des personnages que l'on connaît le chemin.
J'en vois qui ne comprennent pas tout, et c'est logique; je vais reprend un exemple plus précis.

Nous avons vu, une dimension d'horreur brute, une dimension d'horreur réaliste et lucide, le tout prenant en compte des dimensions morales et particulières. Comment faire le lien entre tout ça? Je veux dire en dehors de l'histoire, comment rendre un personnage dense?
Prenons le cas de "bébé" tel qu'il nous est connu et présenté dans ce chapitre.

Bébé et un personnage haut placé dans la hiérarchie du pouvoir, il est "important", son statut est clair et assuré, sa fonction précise. En découle un vice à sa mesure, ce qui en fait un homme n'hésitant devant aucun sacrifice, devant aucune bassesse. Il est vil et veule, c'est un être abject. Urasawa souligne son côté pathétique et dérisoire par le fait qu'il paye ses "amis"; son tourment nous parait sympathique.
Voilà déjà une bonne couche de "profondeur" pour un perso, mais continuons.
Pourquoi "bébé" ? Sans doute à cause de sa petite taille, sans doute pour souligner un succès du à un énorme complexe d'infériorité. Mais aussi pour le comparer à un enfant, pour en faire un "monstre" (au sens en dehors de la normalité). C'est un môme perdu dans un monde d'adulte, un môme qui "surcompense", qui affirme la virilité qu'il n'a pas. On va me dire que je fait trop, mais pas du tout. C'est au contraire l'un des persos qui permet de faire le lien entre les différentes couches de l'univers d'urasawa.

Or dans ce chapitre, Bébé se trouve nez à nez avec une superbe femme qui le comprend et tout et tout. Le "numéro" de charme qu'il lui fait, n'en est pas un, il ne fait que se confier, que se raconter, que se confier, que chercher du réconfort, auprès de qui, si ce n'est auprès de sa mère ?

Telle est la force de l'auteur que de proposer des personnages que l'on peut observer sous plusieurs angles, et que ce soit justement cette pluralité des "angles d'attaques" qui soit la source de son histoire. Comme un fil emmêlé, le fait de le tirer (lire l'histoire) permet certes d'en rendre la cohésion, mais aussi, et surtout, d'en percevoir les nœuds, de remarquer les liens antérieurs à notre lecture.

Il serait passionnant de vous causer de cette lecture, de revenir sur la vengeance ou sur l'idée de survie, de nous attarder sur l'oreille coupée ou ce genre de chose (sur l'oreille cela aurait pu être vraiment sympa, et même sans passer par ce bon vieux peintre de tournesol; mais bon).
Mais il est de bon ton et de bon aloi de savoir parfois tourner la page et de laisser au lecteur tout le soin de faire une partie du boulot tout seul.

Je ne résiste pourtant pas au plaisir d'une dernière révérence.
Au début, je vous ais causé de la nostalgie de l'enfance, de l'importance de l'enfance dans l'œuvre. J'ai même fait des allusions tout au long du texte sur le monde de l'enfance. Je ne serais donc vous quitter sans vous dire de ne pas oublier que cette question enveloppe l'œuvre d'urasawa, que les rapports à la lecture de conte de fée qui endoctrine les mômes, ne sont pas fait inconsciement, que l'auteur à pleinement conscience de la portée de son récit, qu'il base une grosse part de son scénario sur les ambiguïtés qui s'en dégagent. Comment ne pas le penser lorsque ce chapitre s'achève sur la promesse qu'une histoire, encore plus terrifiante, va nous être conter ?

Sur ce bonne lecture à vous,
Monfreid…qui se console en se disant que si l'avis touché à l'exhaustif il serait l'auteur laugh.gif
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  • 3 weeks later...
Suite à toutes vos louanges, je me suis laissé tenté il y a quelque temps et
... Quelle claque!
Depuis je les ai tous dévorer. Le scénario est excellent, il nous tient toujours en haleine au bout de 16 tomes.
En général, j'aime bien essayé de deviner la suite ou la fin d'une BD avant qu'elle ne paraisse (on s'amuse comme on peut), mais là je ne m'y risque même pas tant l'auteur m'a surpris par ses multiples rebondissements.
J'apprécie aussi beaucoup la façon dont Urasawa nous décrit ses personnages, chacun a son importance dans l'histoire.
Je suis impatient de lire la suite qui sort le 20 novembre. biggrin.gif
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CITATION(Monfreid...)
moi j'ai bien une idée  :D  
masi je la garde sous le coude  :wink:


Encore heureux! :wink: Laisse-nous apprécier pleinement le prochain tome.
Sinon, je n'ai pas idée de la fin mais j'ai une tonne de questions qui font que je suis pressé de découvrir la suite.
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  • 2 weeks later...
  • 3 weeks later...
"Pour la sortie du dernier tome de la série au mois de janvier (tome 18), Kana offrira un livre pour enfant, “Quoi? un livre pour enfant??!!” Rassurez vous, ce n’est pas n’importe quel livre, c’est ”Le monstre sans Nom”, qui est un élément clef de l’histoire.
Ce supplément ne sera disponible que lors de la mise en place, pour le premier tirage. "
source : mangajima
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  • 2 weeks later...


Monster
tome 17
par Urasawa
aux éditions Kana





résumé : Avant dernier chapitre de la série

comme d'habitude plein de SPOILERS et comme d'habitude je conseille de lire entre les deux tomes histoires de passer le temps, ce coup ci je me suis amusé à écrire de façon peu construite et plus instinctives un texte qui paradoxalement nous parle de structure, encore des pistes à suivre...et une relecture conseillée de la totalité sous un angle nouveau


Doit on aborder le tome 17, l'avant dernier d'une si longue saga de la même manière que les autres ?
Peut on se permettre de laisser de côté les attentes qui furent les nôtres, la frustration ultime que suppose le fait de refermer ce chapitre encore plus qu'un autre, doit on faire fi de nos prise de positions ? Je ne pense pas.

Cet avant dernier tome, nous divulgue deux choses.
La première c'est qu'Urosawa ne cherche pas à réunir tout les protagonistes de l'histoire (ce serait malvenu en même temps), ou du moins à rassemble tout les thèmes, ne serait ce qu'en les esquissant pour la grande parade finale. Au contraire, à lire ce tome on peut se dire que pas mal de gens rencontrés en chemin on poursuit leur route sans nous (ce n'est pas plus mal d'ailleurs de laisser ainsi des pistes au lecteur).
Ce qui immédiatement entraîne la deuxième chose, l'auteur à prix le parti de poser la mise en place finale. Tel un chef d'orchestre qui n'aurait pas besoin de répétition, il s'octrois du temps pour un dernier rendez vous avec le compositeur. Cet avant dernier chapitre, c'est le moment choisi par Urasawa, pour saluer une dernière fois son œuvre. Les impératifs de la fin seront-elles qu'il ne pourra sans doute pas se permettre de le faire, d’où ces ultimes préparatifs, cet affrètement particulier.

On n'occultant pas nos attentes ou nos envies, on va à la rencontre de cette structure du récit, à la manière dont l'auteur emboîte telle ou telle pièce pour parfaire sa pièce montée.

C'est parti, pour un avant dernier tour de grande roue.

Un tour un peu plus mécanique peut être, moins organique, qui tout en me permettant de mieux cerner les procédés utilisés m'a un peu éloigné de l'histoire. Comme si Urasawa avait voulu se préparer à la douleur de la séparation prochaine d'avec ses personnages en s'en éloignant progressivement.

Comme tout les fins de chapitre celle du tome 16 est un effet d'annonce, un coup de semonce des dernières pages pour relancer le désir du lecteur. Cette pratiques commune dans les séries populaires l'est également dans les mangas, qui jouent énormement dessus pour fidéliser le lecteur, ce dernier devant l'étal des nouveautés se souviendra non pas du récit mais de son impression de manque, du goût d'inachevé qui lui reste en bouche. Spécialiste du genre Urasawa déçoit un peu, par ce qui s'avère être un coup dans l'eau.

En effet, la levée de rideau qui s'opère sur l'un des axes central de la série est minutieusement préparé, au millimètre près. Au final, la révélation n'a rien d'extraordinaire.

Nous l'avions vu, on nous promettait le franchissement d'un cap, par le biais d'un nouveau conte. C'est effectivement le cas, mais à trop prendre le lecteur de court, à trop le surcharger d'informations, à force de l'embringuer dans des chemins de traverses, Urasawa à peut être fini par oublier que le lecteur en question n'est pas nécessairement dupe et qu'il à pu faire une partie du travail seul, qu'il à suffisamment d'éléments en main pour, qu'il à subit tant de revirements de situations qu'il est désormais un peu blasé et pour le moins préparé à ce qui va suivre.

Tout commence, ou recommence par l'emploi du passé, du souvenir, ceux d'une femme apeuré qui à perdu de sa superbe de son assurance. Elle est redevenue une petite enfant, une enfant qui a peur du noir, peur de l'enfermement dans le placard, dans la solitude, qui cherche un point de repère quel qu'il soit. Et la porte s'ouvre, enfin.

La porte des souvenirs, ceux véritables ceux de l'une des protagonistes principales, ceux primordiaux car premiers.

Il convient de noter, la progression en spirale qu'a effectuer urasawa avec les souvenirs de ses personnages et avec les flash back. Il y a un travail d'écriture sur le sens de tout ceci. Il use du principe selon lequel plus le lecteur en sait, moins il en sait. Forme en spirale car toujours on "tourne autour du pot", mais aussi parce que plus on avance dans l'intrigue plus les souvenirs se rapprochent de la naissance du monstre!

Ce n'est pas un hasard si le point important de ce tome est un souvenir. Le chapitre 17 s'ouvre et se clôt sur cette quête du souvenir ultime sur celui qui libérera les consciences prisonnières de leurs questionnements. Quand on sait l'importance de ce thème dans 20th century boys, on ne peut s'empêcher d'y voir une focalisation freudienne.
Toutefois, avant de vous lancer dans un récapitulatif des symboles utilisés par l'auteur, je vous conseille de vous arrêter sur la mécanique de tout ceci.

La forme même de la spirale n'est pas un hasard. Ce qui est courbe n'est pas en accord avec la raison, ce qui parle avant tout dans la saga c'est notre plaisir primaire à nous faire mener en bateau.
Bien évidement, une recherche symbolique de l'œuvre serait passionante, mais nous l'avons à maintes reprises largement supposé (ce qui devrait suffit aux recherches de plusieurs vies). Interrogeons nous plutôt, sur cette "spiralité" de l'écriture.

Certes on tourne autour. Déjà des personnages, toujours nous en croisons de nouveaux, toujours ils finissent par disparaître à l'horyzon, toujours ils servent l'intrigue mais toujours aussi ils sont bien plus que de simples pions sur un échiquier. Toute nouvelle rencontre renvoyant aux précédentes.
Chaque stade de la spirale serait ainsi comme un point de vue différent sur le centre, et plus on accumule les points de vue plus on connaît, plus on se rapproche du centre. C'est une construction très instinctives mais aussi parfaitement calculé et mise en place. Quoiqu'on en dise l'auteur n'agit pas au hasard, en fonction de ses lubies, mais bien selon un plan.

Ce tome est la clé pour le décoder.

Comment commence la série ?
Par un fait passé, un fait qui va bouleverser des tas de destins, qui va changer des vies à tout jamais…premier élément de la chaîne de causalité, donc chaque maillon aurait ou non son importance et son rôle à y jouer.
Quel est l'enjeu de la fin, quel est l'élément clé?
Un souvenir, celui personnel du monstre qui va nous permettre de tout comprendre sur lui, de tout savoir, de mette un terme à cette traque.

Quel est l'élément moteur, celui central, est bien c'est tenma.

Si maintenant on part du principe que tout part en spirale.
Tenma n'est pas l'élément central de ce mouvement, il en est le moteur malgré lui, celui qui subit cette descente aux enfers. C'est lui qui nous aide à jalonner notre propre chute, qui nous fait entrevoir les possibles, nous aide et nous émeut.

La spirale passe donc par des thèmes bien précis, plus ou moins importants, ceux importants vont subsister exister en dehors de la spirale pour y revenir plus tard. D'autres vont disparaître à tout jamais et leur interrogations avec eux.

Ceci est un plan "macrocosmique", c'est-à-dire un plan d'écriture invisible au lecteur. mais invisible ne veut pas dire insensible, ainsi cette sensation de tomber en passant par des strates en recroisant des visages connus, des thèmes connus ne nous est pas étrangère du tout. L'accompagnement de tenma s'officie de cette manière on le sent bien. Pourtant on ne discerne pas les vues de l'auteur. Est pour cause, urasawa ne met pas l'accent sur la structure interne, sur l'avancé du récit le plus important, mais sur les "à-côtés", sur ce qui borde le récit.
Il ne faut pas voir chaque tome, que une suite linéaire d'événement mais comme un arrêt, comme une focalisation spécifique sur l'un des thèmes. C'est le fait que chacun de ces thèmes soit traversés par tenma ou d'autres qui donnent l'illusion au lecteur que l'intrigue évolue.

Urosawa, cherche ainsi à faire s'arrêter le lecteur là où il le désir. Et c'est souvent vers le passé, vers les leçons et la morale qu'il faut en tirer, de quel manière ce dernier se doit de nous éclairer sur notre présent et sur nos actions. Ainsi chaque tome est une pierre de plus à l'édifice qui nous conduit au centre de la spirale.

Dès lors, la question est de savoir comment cela devient perceptible ?
Et bien, justement ce tome 17 nous fournit la clé la plus importante, à savoir le point de départ et le point d'arrivée.
La quête, ne fut qu'une longue fuite en avant certes, mais une fuite qui nous conduit vers le point de départ. La spirale est sans fond, du fait même que son centre nébuleux nous reconduit inlassablement à son entrée. Figure vicieuse s'il en est.


Figure qui pourtant se trouve à notre porté. Par quel miracle ?
Et bien parce que ce qui transcende, ou plutôt ce qui motive la spirale ce qui à la fois permet sa création la justifie mais fait aussi tenir tout l'édifice, tient dans l'enfance.
L'enfance, le moment freudien donc ou tout se joue, le moment des rêves, de l'imaginaire, de la connaissance de la réalité.
Tenma se cherche, mais il se connaît déjà, il ne fait juste que faire ressurgir ce qu'il avait refouler. Connaître le monstre, nous l'avons vu c'est remonter à sa source, à ses souvenirs et donc à son enfance.
Tout ce joue dans cet enchevêtrement fantasmé des souvenirs et de l'imaginaire.
Il s'agit là du thème récurrent à tout les tomes, l'enfance.

Donc l'enfance est la clé de la spirale c'est elle qui l'active et la justifie. Mais qu'est ce que ce tome 17 à de particulier pour nous permettre de percevoir ce plan global. Et bien justement, en se posant comme étant le terminus du voyage, comme un retour à la maison (je dois appuyer sur le symbole, ou tout le monde à compris), sur le conte premier celui si beau, si fort mais imparfait, sur le nom premier (et vi y'a ça aussi, la puissance des noms que l'on donne à nos héros imaginaires, la surprise de l'agent en vacance lorsqu'il énonce qu'il ne croyait pas à l'existence de bonaparta est à ce titre très significative sur la puissance des noms).
C'est le retour au point de départ de l'imagination enfantine. Or l'adulte lui ne cherche rien d'autres que de retourner en lieu charger de temps de souvenir. Il y a là un choc l'enfant retrouve l'adulte en cet "ailleurs" merveilleux, mais ils ne peuvent cohabiter.

C'est cet ailleurs, qui va nous fournir le moyen de comprendre l'importance du tome 17.

L'ailleurs c'est un petit village.
Un petit village, peuplé d'habitant bien réel, bien terre à terre.

Hop digression, sur son contenu
Nous avons, une bande de délinquant juvénile que personne ne remet à leur place. Nous avons un alcoolique qui abuse de son fils et incarne la paresse et l'indoléance. Un couple près de ses sous qui vire à la parano, un bar rempli de gens satisfait d'eux-mêmes, une midinette, des flics aveugles et j'en passe.
Et puis nous avons, ce vieux cultivateur, cet artisant…celui qui sait, qui voit de ses mains que l'année des plantes sarmenteuses, des plantes qui envahissent tout n'est pas un bon présage pour la récolte. Surtout pour ses confiture, image de confiture qui aboutie sur l'image du sang qui s'écoule de sa bouche. Du sarment à la vigne, de la vigne au vin, du vin au sang, du sang au poison. Le mal gagne ce charmant petit bled.

Pourquoi donc ? tout y est si parfait.
C'est bien ça le malheur, nul n'est conscient du bonheur qu'il goûte. Il n'y a plus de conscience de l'essentiel mais uniquement du superficiel.

Il y a une confusion de taille entre le bien et le bien. C'est-à-dire entre le Bien en tant que référent ultime et universel, que l'on doit protéger et chérir. Et ce bien mercantile que l'on chérie et que l'on protège à tout prix. Il y a perte de l'imaginaire au profit d'un réalisme absurde. Un cadre parfait livré à des fous… des hommes plutôt.

Si l'on met quelques âmes mal intentionnées dans ce fourbi, on aura autant de cause extérieur qui mettront le feu au poudre, rien de tel pour un joli brasier. C'est certain.

Le comportement des gens du village est donc celui du repli sur soit, un repli qui les amènes à l'oublie d'eux-mêmes, des valeurs et des autres.
Comme l'on s'en doute, ce qui va à l'encontre de ce schéma (et qui du coup permet de l'illustrer encore plus) c'est un petit garçon qui possède un bien qui est Bien, donc un "déchet" aux yeux des autres. C'est en écoutant la voix de la raison qu'il saura transformé la perte de son bien en morale.

Qu'est ce que nous à appris cette digression sur le village. Et bien que le tome 17 est l'avènement microcosmique, expérimental du plan, de la construction en spirale. La réunion des personnages et donc des thèmes principaux de l'intrigue, par des biais diverses et varié (et tous important, tenma ne croise pas un "fils de" au hasard pour s'y rendre ainsi de suite).
Pour la première fois, il nous est donné de concevoir que tout l'histoire n'est qu'un vaste plan, qu'une vaste spirale et ce par le biais d'un cadre dans lequel les mêmes drames se nouent et où la même tension est palpable.

En cela urasawa n'est pas tombé de la dernière pluie. Tout s'imbrique à merveille s'en est déroutant de subtilité et de maîtrise de l'outil.

On peut toutefois encore percevoir quelques rouages de plus.

Déjà, on peut se demander comment tout cela fonctionne, sur quel recours fondamental repose la structure narrative si ce n'est sur l'enfance freudienne. Et bien, la narration repose sur le mythe. Ces récits universels sont effectivement les seuls à permettre aux protagonistes d'incarner des thèmes sans perdre de leur potentialité active. Le mythe c'est à la fois l'exemple spécifique et le symbole global, exactement ce que sont nos héros.

Il y a aussi le fait qu'ils est suivi différentes pistes, cela nous suggère qu'Urasawa à choisi de centralisé son récit, mais qu'une autre lecture est possible.

Tout la spirale, toute la construction repose sur l'enfance et sur le mode mythique de son traitement.

Mais alors, quel est cet axe, ce terrible secret que le tome 17 nous révèle ?

Et bien, voilà comme je le dis plus haut, nous avons tendance dans notre lecture à accumuler les faits à compter en avançant. Or il ne faut pas oublier qu'il s'agit de la quête d'un souvenir, du retour douloureux à l'enfance d'adultes. En ce sens les rôles peuvent s'inverser.
Ce qui importe au fond, la pierre angulaire de l'histoire ce n'est pas tenma, mais bien le monstre et c'est motivation;

Qu'apprend t'on sur le monstre au fil des épisodes ?
Quasiment rien, ou plutôt si, mais encore une fois à rebours, toujours il a un coup d'avance sur nous, toujours il se fait plus complexe, plus insaisissable. Plus que ce "qu'est" le monste, nous apprenons ce qu'il n'est pas ou n'est plus.

Chaque tome nous en apprend autant qu'il nous enlève d'indice. Ce n'est pas une définition ordinaire (le monstre est) mais bien une définition "négative" (le monstre n'est pas/plus).
On retire des pierres à l'édifice de la carapace adulte du monstre, pour ainsi remonter à son essence même.

Cette essence qui est au cœur de la spirale.

Cette essence double, celle de jumeaux.
Urasawa, lève le voile sur cet état. Sur tout ce que cela représente de conflit et de perte d'identité pour un être déséquilibré. Le mythe est de tradition oral, il est à la fois immuable et changeant, mais il s'avère que notre quête de l'immuable en remontant le cous du changements nous ramène à notre point de départ, l'interprétation des faits qui se présente à nous. Que faire : sauver le maire ou un enfant ? qui croire ?

Les travestissements de l'homme en femme du monstre, ainsi que d'autres indices nous avaient mis sur la voie. Mais dans cette superposition symbolique du macrocosme et du microcosme, dans leur rencontre si mouvementé..;cette découverte prend des proportions beaucoup plus dramatiques est insoupçonnées.

On le voit au niveau de la structure de la série, le traitement de cet événement devrait nous amener à une relecture complète des tomes antérieurs.
Malheureusement la surprise en soit n'a rien de surprenant et c'est bien dommage.

Bien à vous
Monfreid…
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