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Monster


VladNirky
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Cet avis général sur la série reste volontairement flou en ce qui concerne le détail des intrigues pour éviter tout spoiler biggrin.gif

MONSTER

Par Naoki Urasawa :wink:

Il faut se rendre à l’évidence, Monster n’est pas une série comme les autres. De combats sans fin en fantasmes inassouvis, les figures des mangas populaires s’enfoncent dans une répétition qui ne fait qu’user de leur vivacité et de leur qualité. L’arrivée des mangas d’auteurs tend à renvoyer le succès de certaines séries vers le simple phénomène de mode.

Si on ajoute à cela que la volonté d’expansion de ce média engendre une dilution du propos dans le « politiquement » correct, on s’aperçoit que, sous couvert d’innovations, les « effets » usités sont les mêmes ficelles que dans les séries B américaines. De plus en plus, les séries s’étirent sans autre prétexte que de continuer à se vendre. Certes, ce phénomène n’est pas nouveau mais il a tendance à se généraliser.
Heureusement, certains auteurs cherchent encore à faire du travail de qualité pour le plus grand nombre et Naoki Urasawa fait partie de ces auteurs.

D’emblée, il nous surprend. Un manga avec un tel titre nous renvoie à l’idée d’un récit fantastique parlant d’invasion ou de mutations qui contiendrait des scènes d’actions « chocs ». Il n’en est rien. Monster se met en place très lentement façon « feux de l’amour ». On n’y apprend la vie du docteur Tenma, brillant chirurgien japonais, travaillant dans l’Allemagne de l’ouest et qui, naturellement, à tout pour réussir. S’en suit une histoire tragique : il sauve un enfant au détriment du maire ; des meurtres mystérieux sont commis, bref une trame policière très classique. Seul fait vraiment original : le héros est un japonais qui doit s’intégrer en Europe, ce qui crée un décalage social (voire un malaise) somme toute intéressant. Si Urasawa évite la scène d’intro choc, il débute sa série de manière pesante, avec un contexte, un thème et des personnages qui fleurent bon le manichéisme de base. Rien de très original dans ce premier tome mais rien qui ne donne pas envie de lire la suite ne serait-ce que pour en savoir plus.
:roll:

C’est à cet instant que l’auteur nous piège, la suite est un traquenard. La banalité du début va peu à peu s’étoffer jusqu’ à devenir d’une densité insoupçonnée. Par convention, un scénariste ne donne à connaître au lecteur que les faits qui intéressent directement l’intrigue. Alors il peut, soit approfondir la psychologie des personnages ou un contexte particulier, soit nous donner des informations annexes…enfin nous mener où il veut. Urasawa n’opère pas comme ça, il fonctionne par ricochets et empilements.

Telle une pierre jetée sur l’eau, chaque action va en entraîner une autre et ainsi de suite. Et pareils à des ricochets, le résultat est plausible mais aléatoire. L’empilement se produit lorsque l’intrigue dévoile un nouveau personnage. Ce dernier est « utile » à l’intrigue mais il existe aussi en dehors de l’histoire. Les protagonistes ont un vécu, une raison propre, des « tics » ou des attitudes.
Ce ne sont pas uniquement les faits qui nous tiennent en haleine, mais bien la multiplication, la pertinence et la persistance des points de vue sur l’intrigue. Un détail pour l’un est d’importance pour un autre. Ce système permet une crédibilité grandissante de l’histoire Chacun apporte sa pierre à l’édifice et brouille les cartes. A la trop grande lisibilité du début se substitue des ramifications sans fin, des enjeux de plus en plus importants et, forcément une attente du lecteur des plus insoutenables.
De plus, il y a une véritable polyrythmie dans cette série. On suit les personnages à des instants importants avant de passer sur d’autres en plein suspens. Il y a des moments de calme (le tome 9) pour faire repartir la machine de plus belle, de pures pages d’actions, de nostalgie, de cruauté…enfin bref une tension élastique qui joue sur nos nerfs.
Un élément pourtant permet de percevoir la valeur de cette manga dès le premier épisode : son dessin. Ce genre possède un panel époustouflant variant de l’expressionnisme au minimalisme le plus total mais rares sont les auteurs qui optent pour un style réaliste dont l’action ne se situe pas au Japon. Tout en précision, Urasawa rend l’Allemagne plus crédible que la vraie. Le pays est encore tourmenté par son passé, des zones d’ombres subsistent et celles-ci apparaissent dans le dessin, plombant l’atmosphère d’un couvercle angoissant.
De plus, on décèle la cohabitation de traits très « distinctifs » de la BD européenne et les expressions « exagérées » japonaises, soulignées par les onomatopées, ce qui accentue la force des traits.
La mise en « case » est aussi de haute volée. Elle mêle les plans serrés très européens, les effets d’action « asiatico-américaine » et des cases plus contemplatives. Tout cela toujours en fonction des personnages et de ce qu’ils sont.
Un style à la fois agréable et efficace, novateur, plein de ressources…

Tous ces points positifs sont pourtant transcendés par ce qui fait la qualité intrinsèque de cette série, à savoir : la morale. En ne tombant jamais dans le fantastique, en donnant la parole à un nombre croissant de personnages, en multipliant les axes de recherche, en se permettant de longues …Urasawa définit ce « problème » : quels sont nos responsabilités ? En quoi nos actions nous déterminent ? Quel est le poids de notre passé, la valeur de notre rédemption :?:

Bien à vous,
Monfreid... 8)
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  • 1 month later...


Voilà c fait... :wink:

Mais je ne trouve pas que cela tourne en rond!
au contraire l'auteur...change de point de vue sur l'histoire en ralentie exprés le rythme pour montrer que l'imoortance des evenements varie selon les personnages et passelon le lecteur...un partie risqué mais qui marche!
problème comme nous attendons deux mois entre chaque nosu sommes un peu frustré par ce choix...qui ne met pas forcément l'accent sur les scènes que l'on voudrait...

mais à la relecture des 11 tomes ça se tient très bien!

bien à vous,
Monfreid...
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  • 1 month later...
  • 2 weeks later...
et encore tu n'as pas lu la suite...mais tu as de lachance y'a déjà 12 tomes de sortie tongue.gif

etpuis lentement tandis que tu attendras de plsu en plus impatiement la sortie du prochain, te viendras l'idée de voir ce que donne 20th century boy...alors tu réécoteras t-rex comme paliatif...et tu iras le feuilleter en librairie...puis tu rouveras le premier tome...que tu comeceras à le lire...et là ça en sera fini de toi :evil:

20th century boy est pire...on peut préférais Monster mais je trouve que sur ce qui touche à l'attente de la suite sa deuxième série est encore plus horrible...raaaaaaahhhhhhh + vite les traductions

bien à toi et bonen lecture :wink:
Monfreid...
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Tiens ça me fait penser que j'ai lu le 12ème, peu de rebondissements (sauf a la fin, l'ironie de la situation est terrible) mais très puissant émotionellement (avec le gamin qui veux trouver sa mère !).
Tu verra Poseidon, c'est une drogue, et Monfreid a raison, 20th Century Boy's c'est une drogue encore plus forte.
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  • 3 weeks later...
Monfreid c'est exactement ce qu'il m'est arrive smile.gif sauf qu'en plus j'ai achete planete... je sais je suis suicidaire parfois biggrin.gif
pour l'instant j'en suis au 7eme de monster et c tjrs aussi genial!
D'ailleurs je me fais presque agresse par mes voisins de paliers qui veulent que j'achete la suite laugh.gif j'aurais jamais du leur preter smile.gif
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CITATION(Renardrouge)
C'est quoi "t-rex" ?


T-rex groupe phare de la période du "glam rock" des années 70 en gros du rock grandiloquant qui hésite entre le grand guignol et les revendication punk...reprise de vieux standars (born to be wild) libertaire dans l'esprit de oodstock mais il tourne aussi en dérision le côté "totu le monde il est beau totu elmonde il est gentil"...t-rex est connu pour être culte car Marc Bolan était un bon chanteur bien charismatique à la mise en scène très bonen et au chanson "engagées"...on sent aussi au début une influence du "free jazz"...(marc bolan = contraction de "bob dylan" si je me souviens bien!)...au début c'était d gentillette pop song (moisn protest song que dylan et consort!!)...il rendait hommage à tolkien!

avec l'electricité (dans les compos) arrive, le look cuir et androgyne, la mise en scène, les compso simpiste et un brin répétitive...puis le punk arrive le reprenant mais entre-temps il a fait des émules (bowie et autres...) il meurt peu de temps après vers 76-77...

tu peux écouter l'album "tanx" qui contient 20th century boy ou le titre get it on (pas sur le même album)

le glam regroupe aussi The New York Dolls / slade (pour le côté rock revival hippie) the tubes (je susi fan absolue du live biggrin.gif )/Bowie /roxy music...

Dans l'oeuvre d'urasawa il met en évidnce cette chanson qui annonce ce que seront les enfants du 20 siècle...la prise de conscience de soi en tant qu'être social critique et contestataire et sexuel...

mais on voit le sprémisses de ce propos dans monsters..;de manière moisn engagé mais quand même...

voilà ça te convient :wink:
bien à toi,
Monfreid...
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Prix reçus par Naoki Urasawa :
1982 : prix du jeune mangaka - Shogakukan
1990 : prix Osamu Tezuka pour Monster
2001 : prix du meilleur manga pour 20th Century Boys - Kodansha
2004 : prix de la série Angoulême

je trouve plus où il est dit que c'est pas vraiment un chef d'oeuvre.
enfin voilà juste pour recadrer les perspectives
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  • 4 weeks later...

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