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Monster


VladNirky
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CITATION(morkai)
Je n'ai lu que les 3 premiers tomes... :oops:  :oops:  



Rassure toi, je n'en suis qu'au 2eme pour ma part biggrin.gif

Autant j'ai trouvé le premier inintéressant, autant le second commence à m'accrocher. Si ça continue dans ce sens, je pense être irrémédiablement désintoxicable vers le 5 ou 6 eme tome :wink:
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Monster tome 13
par Urasawa
aux editions Kana


Résumé
: La suite de la terrible cavale de Tenma qui l'emmenère aux frontières de l'humanité.


avis: j'ai trouvé cet album fabuleux je me susi livré à un "avis" plsu élaboré que d'habitude..;il est long terrivblement long...mais je pense (j'espère ) plus lisible que d'habitude avec de rares fautes...alors si vosu avez le temps essayé de le lire je pense qu eça peut vous intérrésser...il contient quelques spoilers

bien à vous et bonne lecure.


Dans ce treizième chapitre de la saga policière Monster, le temps est au doute.

L’errance du héros prend brusquement fin lors de son arrestation. Et tandis que l’étau se resserre autour de lui, un bras de fer avec la justice s’engage. L’auteur va profiter de cet arrêt momentané de la traque pour traiter des thèmes qui lui sont chers.
Le docteur Tenma devra se justifier de ses agissements et sera de nouveau confronté à son passé. En perdant sa mobilité, il devient impuissant et inutile, condamné à se ressasser la même histoire. Coupé du monde, il s’enferme dans un monologue intérieur (il se moque des transports et aléas que subit son corps). Ce qui aurait pu être une mise au point se révèle comme étant une crise existentielle. C’est pourtant cette crise qui va permette l’avènement d’autres événements.
Palliant l’inactivité de Tenma, c’est la foule des gens qu’il a aidé qui prend en charge sa défense. En faisant agir à distance des personnages oubliés par le flot des événements, Urasawa accrédite leur rôle et le passé du héros. Cela donne aussi un premier contrepoint aux ennuis qui immobilisent le héros. Ce qui se fait entendre, c’est une « vox populi » de l’ombre s’en tenant aux faits, écoutant son cœur et faisant confiance à un inconnu. Elle s’oppose à la vindicte d’une justice aveugle qui, en s’enfermant dans des à priori, refuse toute compréhension ou compromission.
Deux personnages, « Suk » et « Runge », vont mettre en évidence ce déchirement du tissu social. Le premier se voit disculpé des soupçons qui pèsent sur lui par un étranger qu’il sait innocent. C’est d’autant plus dur à admettre pour cette jeune recrue, fervent défenseur d’une police saine et efficace. L’inspecteur de la BKA se voit, quant à lui, contraint de prolonger ses vacances pour mener ses investigations à bien. Il s’érige contre ses supérieurs et refuse les honneurs. La police agit impunément, sans considération pour autrui, elle obéit à des lois qu’elle ne remet pas en cause. Ce système repose sur des fondations gangrenées où la médiatisation et le populisme tiennent lieu d’équité.
Ce choc entre un groupe d’anonymes et un régime corrompu est violent parce que réaliste. Le héros n’est pas le bon samaritain de service dont on fait un martyr malgré lui. C’est un homme bon dont les actions mènent à l’éveil de l’individu, pas à sa conversion. L’argent et les hommes qui agissent pour lui, le font en faisant fi de leurs différences…mais ce désintérêt salutaire ne suffira pas.
Cette esquisse d’une morale populaire et juste s’élevant contre l’ordre établi prend son ampleur dans d’autres personnages

Il y a d’abord Eva, l’ex-fiancée de Tenma, qui noie son amertume dans l’alcool. Elle est le symbole de la déchéance sociale, d’un arrivisme coupé dans son élan. Témoigner en la faveur d’un homme qu’elle a appris à détester, lui est impensable. Urasawa se sert de cette femme pathétique pour montrer les mécanismes qui régissent le civisme moderne. Certes, Eva devra faire preuve de compassion mais pas seulement. C’est avant tout sa vision d’elle-même qui devra évoluer, et ce travail, elle ne peut le faire que seule. Chez l’auteur, la conscience politique est d’abord conscience de soi. Dès lors, ce qui annihile nos efforts, ce n’est plus notre image publique mais notre peur. Eva supporte (certes difficilement) les pires humiliations mais le moindre soupçon d’une menace la fera fuir.
Puis vient l’avocat Fritz Verdeman, personnage aux prises avec des souvenirs douloureux. Une cabale fomenter contre son père l’a conduit à adopter une attitude rigide aux services d’idéaux judiciaires. La responsabilité, déjà au cœur de l’oeuvre du japonais, prend ici d’autres dimensions avec ce qu’on peut appeler un véritable « devoir de mémoire ». L’avocat développe une empathie avec les gens qu’il défend. Une charge d’ordinaire liée au pouvoir, à la connaissance et à une certaine indifférence s’effectue ici par le biais de la passion. Elle est vécue comme une mission à accomplir. Il y a un investissement du bastion juridique par la foi.
Cette posture (proche du don de soi mais qui perd de son anonymat et donc de son désintéressement) est à opposer à celle de Gunther Milch, l’évadé. L’auteur affectionne ce genre de personnages (qu’il traite à l’inverse dans « 20th century boys »). Il s’agit d’un récidiviste qui tire sa force de son don exceptionnel pour l’évasion. Paradoxalement, il est incapable de rester en liberté très longtemps. Il sait qu’il poursuit un rêve et s’acharne à ne pas l’atteindre par le simulacre, la dissimulation et le mensonge. Comparé à l’avocat, ce personnage est plus sympathique, plus aisé à comprendre du fait de son aspect positif. Le caractère borné de Fritz fait qu’il accepte les conséquences des actes qui lui incombent. En revanche, l’obstination sophiste dont fait preuve l’ « évadé » le condamnera à perdre un ami et à connaître les affres de la culpabilité. L’auteur ne juge aucun de ces extrêmes, ils lui permettent de montrer à la fois leur limite et leur fragilité.


La perte de volonté du docteur Tenma et son mutisme premier pourraient faire croire que son statut de bouc émissaire le rattrape, il n’en est rien. Les aides extérieures lui semblent vaines car inaptes à poursuivre sa quête de vérité. L’élément déclencheur va venir de la présence énigmatique (comme toujours) du « méchant » de l’histoire. La menace qu’il représente est impalpable mais sérieuse. L’inertie dont fait preuve le héros, sa culpabilité et sa remise en question ne sont pas balayées par l’aide qu’on lui apporte mais par celle qu’on peut fournir. L’humanité du personnage principal de cette série se forge pour ainsi dire en « négatif », tant il met un point d’honneur à ne se souvenir que des choses tristes.

Dans ce chapitre, le dessin d’Urasawa prend aussi une nouvelle direction. S’il nous avait habitués à des plans de huis clos rapprochés, ils sont ici clairement privilégiés. Le dessinateur joue sur l’alternance champ/contre-champ avec sa maestria habituelle. Ce procédé garantit une tension soutenue tout le long du tome. Mais on peut aussi remarquer que les coupes qu’il opère, sont directement issues du comics américain. Cela crée un enchevêtrement de points de vue apte à rendre la complexité de la situation (par exemple, le début d’un dialogue entamé avec un policier se termine avec un avocat).

Le traitement du thème de la justice et les questionnements qui en découlent, sont alors rendus dans leur ambivalence coutumière. L’auteur propose le schéma d’une société en déclin qui prend l’eau de toutes parts. S’il n’épargne pas non plus les individualités, il conserve un certain optimisme en faisant remarquer que la contestation ne naît pas des extrêmes mais éclos au sein même de la pourriture.



Parce qu’il n’est pas une simple pause dans une interminable cavalcade. Parce qu’il propose une véritable réflexion sur la justice et notre rapport avec elle. Parce que la tension s’accentue sur des zones jusqu’ici restées dans l’ombre. Parce que l’auteur sait se renouveler tout en construisant une œuvre homogène. Parce que le lecteur continue de réclamer la suite… ce chapitre de Monster est un tournant de la saga.

Bonne lecture et à vous lire,
Monfreid...
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Et bien moi je l'ai lu (et le monster 13, et la chronique).

Et une nouvelle fois je ne suis pas décu par l'histoire qui repart dans un sens assez différent et pourtant avec son lot de surprise.

Au détour d'une bulle, on apprend un 'saut' temporel assez important je trouve. L'auteur va pouvoir s'en donner à coeur joie dans les albums suivant en flash back je pense. C'est fort.
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  • 2 weeks later...
  • 2 weeks later...


Monster Chapitre 14
de Urasawa
aux éditions: Kana

Résumé:
Dans le but de sauver Eva, Tenma s'est échappé de prison et avec pour seul indice une note laissée par son avocat, maître Verdeman, il part pour la villa des roses. Pendant ce temps, Nina, qui essaie de faire remonter les souvenirs de son enfance, est aussi arrivée à la villa. Elle entre dans la maison et franchit la porte au fond du couloir. Elle a alors une vision éclair de cette horrible scène


Comme pour le chapitre précédent il s'agit plus d'une "lecture" du chapitre qu'une véritable chronique...mais bon ça veux dire que l'album s'y prète et donc qu'il est de qualité..;pardon encore une fosi pour la longueur du message.

Avis: Après un temps de "pause" marqué par une focalisation sur les agissements de personnages plus "secondaires", l'action reprend de plus belle.

Tenma s'est de nouveau échappé...on peut noter que les actions du héros sont totalement dénuées d'égoïsme, voir de conscience de soit. S'il à préféré fuir c'est pour sauver son ex-fiancé. Son port d'arme est ferme loin des balbussiments du début; le héros à fait le deuil de ses illusions, pour preuve la remarque qu'il fait à l'avocat après l'avoir pris en otage.
Cette scène à d'autant plus de poids qu'elle fait écho à celle qui précède.
L'avocat idéaliste catalyseur des espérance d'autrui, se révèle n'être qu'un homme cherchant déséspérement à enfouiri une vérité trop dure à accepter.

Il y a donc un double prise de conscience sur la futilité des agissements humain. On voit que si l'avocat se résigne à accepter son passé sans avoir cure d'une possible retombée médiatique tant il est las de se cacher. Tenma poursuit son chemin, blasé...jettant un regard morne sur les événements; il a déjà dépassé le stade du déséspoir...il n'agit plus pour lui mais pour les autres. Le héros n'a plus besoin d'accepter qu'il se ment à lui même depuis le début au contraire de l'avocat.
Ces réactions emblématiques vont se répercuter tout au long de l'album, qui va être une "reflexion" sur l'influence de comportements "inconscient" sur nos vies.

Le thème du souvenir va être l'élément déclencheur de tout un mécanisme d'indices nous permettant d'assimiler à la fois la narration et la volonté de l'auteur. C'est un lieux qui va réveillé ce qui sommeille chez certains personnages: la maison des roses. L'entrée en cet endoit du personnage de Nina (pas innocement accompagnée de Dieter) va mettre en branle une succesion d'événements fort passionants.

Tout d'abord il faut noter l'importance de l'aspect "livresque" de ce chapitre de l'intrigue. Le livre ou ce qui va lui faire référence, à une importance capitale. Depuis quelques volumes déjà mais encore plus ici...je ne pourrais (dans un premier temps) revenir sur tout les aspects que suppose cette présence mais il convient d'y porter une attention soutenue. Il faut remarquer et s'attarder sur ce qui fait trace, marque, qui met en abîme l'histoire...nous autorise à la considérer comme plus qu'une simple énigme, par la manière dont sont utiliser les métaphores et autres procédés litéraires.
Pour une approche plus simple on prendra en compte le fait que le livre est le véhicule priviligié de la mémoire!

Urasawa à l'intelligence (comme souvent) de mettre en avant l'aspect "comportementaliste" de son histoire en la mélant à l'intrigue. On va voir que deux aspect de ce choix vont être choisis.
Dans un premier temps une approche "analytique" et introspective de nos comportement va se dessiner...par le biais d'un tryptique.

Cela va se composer de trois figures: le livre, l'enfance et le pantin.
Les livres présentés ici sont des livres pour enfants d'ou un lien évident à l'enfance :wink: On comprend combien les petites histoires du soir du marchand de sable peuvent marquer un homme, l'imprégner de symboles et d'envies plus que de raison, combien il peut s'agir d'une manipulation mentale. La vision de l'humain en tant que "page blanche" que le livre rempli est certes mise en place par le personnage du marionnetiste, mais c'est Tenma qui va l'illustrer de la meilleure manière. Urasawa à fait de son héros un homme émacié à la raison vagabonde dont l'égo s'efface peu à peu...il devient le dépositaire d'autres mémoires, par le biais d'un carnet comprometant puis des paroles d'un général mourant...ce héros finit par se résumé à un livre aux pages vierges que la culpabilité des autres (et du lecteur) viendrait remplir. Comme il ne peut jamais s'émanciper de tout ce poids Tenma est condamner d'avance...on le voit au changement significatif de son regard depuis quelques chapitres.
Voilà tout ce que suppose, en plus des souvenirs traumatisants, l'apparition de livres pour enfants dans ce chapitre.

Vient ensuite le thème de l'enfance; là encore il y a une manipulation...du fait de nos souvenirs de cette époque. Ils sont si importants que ne pas en avoir nous obligerait à en créer de toutes pièces (dixit Dieter!). Nina perd pied à cause de souvenirs lui arivant par vague intense...puis un livre va lui redonner la mémoire (en tourner les pages c'est reconstituer sa mémoire comme un puzzle à noter la construction de la grammaire de la bd à ces moments qui joue sur le mode du puzzle et du découpage de l'intrigue). La solution de l'égnime se trouve dans un souvenir manquant. L'adulte que nous sommes est tributaire de l'enfant que nous étions. Et l'on s'aperçoit que le "couple" Nina/Dieter est fait pour enteriner ce paradoxe qu'est l'enfance...on ne sait pas ce qui va nous marquer plus tard, de quoi nos comportements et nos prises de décisions seront redevables. Urasawa semble fasciné par cet aspect rétroactif et continue de notre mémoire infantile. (voir 20th century boys pour une vision encore plus poussée de cet aspect!).

Pour clore ce tryptique, il y a l'élément des pantins...image parfaite de ce qui précède. Sans ces marionettes, les préocupations antérieures ne seraient que spéculations là elles prennent vie...non par le biais du sentiment véritable mais par celui du simulacre qu'est le spectacle. Une représentation ne marche pas parce que l'histoire qu'elle donne à voir n'est que pure vérité, que pure émotion...celle d'à côté en revanche offre du rêve et du recul sur le monde. Le marionnetiste n'a pas de succès car il est mauvais menteur, mauvais "manipulateur".
Le comportement humain ne serait alors pas une question de gestes, de technicité(le marionetiste est doué!)...mais de perception et d'illusions.

Ce que montre le devellopement en parallèle de ces trois aspect de notre comportement...c'est la faible marge de liberté que possède un homme tout au long de son existence. Le scénario prenant l'aspect d'une manipulation et d'une démonstration (chapitre livres pour enfant) ce qui bluffe complétement le lecteur...qui se prend aux jeux de l'enquête...alors que c'est exactement ce qu'il faut éviter.
Urasawa est un magicien en train de dire à ses spectateurs que regarder la main qui s'agite c'est se faire prendre au piège de la magie...il arrive au même résultat puisque ce qu'il éclaire d'un côté (dévoilement d'indice) et aussitôt masqué par la parole!


Vient ensuite le deuxième temps de la création d'Urasawa sur le comportement humain. Si le premier empruntait pour beaucoup à la sensibilié romantique allemande teintait d'un zeste de lucidité anglaise...cette deuxième partie lorgne joyeusement vers l'amérique mais aussi vers la France. (On remarquera le nombre de pont interculturel dans l'oeuvre de ce mangaka!). Car ce deuxième aspect..nous offre un pur polar hard boiled. Si le comportement par le biais de la théorie se révèle intéréssant à exploiter du point de vue de révélations concernant l'intrigue, il reste que l'intrigue elle-même ne se meut pas "du dedans"...de ce fait l'auteur prend le taureau par les cornes.
L'étude du comportement c'est aussi les gestes et l'action, sans fioritures, sans pensée, l'instantanéité sans chichis autour..c'est le spectacle auquel la fin du chapitre nous convie.

Un nouveau personnage (on s'habitue à force) du nom de "Martin" incarne le garde du coprs d'Eva...on connait la fin tragique de sa mission, mais non les raisons exactes de celle-ci. Si ce personnage va être amener à changer au fur et mesure de sa "relation" avec Eva, ce sera par des changements physique, on n'en sera jamais plus sur ses motivations, son passé ou tout autres choses. Le dévoilement théorique cède la place à une frustration presque palpable pour le lecteur qui se voit de nouveau plngé dans l'inconnu. Le "social", l'intérieur, le raisonnement n'ont ici plus leur place...ce qui compte c'est avant tout le moment présent et l'impulsion qu en découle. De par le fait cela devient immoraliste et précieux car non cumulable ou quantifiable. Il s'agit d'une autre perception de l'humain...une perception plus viscérale, plus instinctive.
Mais pas plus juste au vu du résultat tragique qui en découle!

Le dessin s'impose "en creux" dans cette expostion de deux facette de nos faits et gestes...il sait se faire "auteurisant" (les dessins "gamins"), jouer sur les nerfs par des coupures nettes (vieilles habitudes)...mais aussi s'inspirer du cinéma pour créer des contrastes d'ambiance. Le trait de l'auteur s'arrête aussi sur des détais dont on ne mesure pas l'importance...en bref son réalisme en devient déroutant...on se prend à douter du dessin, à le suspecter de nous induire en erreur. Il provoque l'imertion complète au royaume des monstres.

A noter un sens du découpage éblouissant qui ne donne pas de leçon...mais les appliques!

A noter aussi que tout ce qui précéde peut être retrouver facilement dans ce chapitre, si on s'appuit sur la scène de découverte des cadavres...scène qui révèle ce qui sommeille en nous au moment d'une telle lecture.

En bref, il s'agit d'une continuité parfaite au précedent volume. Le début actif nosu remet en selle, avant quelques révélations "attendues" mais dont l'exposition est jouissive est passionant...avant d'être de nouveau frustré en plein supsens par l'arrivée brutale d'une autre action...le rythme est parfait. La lecture bouleversante, le dessin au rendez-vous.

S'il n'est pas aussi charnière que le précédent opus ce quatorzième chapitre n'offre pas moins son lot de palpitations et de découvertes fascinantes.
Bonne lecture
Monfreid...
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  • 4 weeks later...
  • 1 month later...


Monster tome 15
d'Urasawa
aux éditions Kana





Résumé: L'enfer de Tenma continue, tandis que les malheurs s'accumulent que les souvenirs douloureux refont surface et que la fin approche.


Avis: encore une fois il s'agit d'une lecture du tome qui offre des pistes, des voies d'accès et permet de patienter jusqu'au prochain tome...alors elle contient pas mal de spoilers!

Dans ce quinzième tome les événements commence à sérieusement s'enchaîner…la fin approche...enfin on apprend bien la sentir approcher cette fin, parce qu'Urasawa continue de ménager le suspens sans considération aucune pour nos nerfs.

L'épisode commence lors d'un repas, la rencontre entre le garde du corps d'Eva et de Tenma qui tourne à la rixe, nous montre un héros fatigué n'ayant plus aucune prestance sociale et totalement impuissant…face à lui se dresse un personnage qui lui cherche à ne pas paraître ridicule, à ne pas se faire remarquer dans un milieu qui n'est pas le sien. Le parallèle entre les deux hommes est remarquable, non seulement quand Eva avouera habiller son garde du corps comme Tenma mais quand on s'aperçoit que tout les deux sont dans une situation similaire mais décalée dans le temps. L'auteur montre bien que si son héros est devenu tel qu'il est c'est d'une part du fait de son caractère mais aussi en fonction des circonstances qui lui furent ou non favorables à certains moments…Tenma n'est pas une figure mythique à laquelle on s'attacherait par le biais de nos phantasmes. Urasawa renoue ici avec une tradition du héros populaire. Les figures modernes des mangas (et autres) fondent souvent l'attachement au personnage sur l'identification ( a Naruto comme à Sangoku par exemple) ce qui fait qu'il y a une relation en cercle fermé avec le lecteur (comme dans les comics aussi enfin moins maintenant). Ce procédé n'est pas utilisé (ou peu ) par Urasawa qui tient à rendre ses personnages réalistes et pour cela il se doit d'en faire des figures pathétiques (en partie du moins) et faibles par bien des endroits..;ce qui lui permet aussi d'y greffer des changements de caractère ou de points de vues, des revirements dont sont incapables les figures monolithique moderne. En ce sens il reprend Tezuka mais en explorant d'autres pistes.
Attention je ne dis pas que cet aspect du personnage n'est sensible qu'à cet instant du manga ou dans ce tome, ou qu'Urasawa ne l'explore que de cette manière. Je dis que ce moment est propice à une telle observation.

Par la suite on peut s'intéresser au cas d'Eva. On remarque que sa déchéance puis sa conscience du monde qui l'entoure et de son propre comportement, ne la mène pas sur le "droit chemin" au contraire elle s'enferme dans un cercle morbide attendant la mort (on verra plus tard que cette attente n'est pas si lascive qu'on veut bien le croire). Elle n'a plus rien à perdre, alors il est possible de gloser sur le fait que ce personnage est l'image d'une certaine perte de volonté liée à la fréquentation des hautes sphères et à la possession d'argent. Une fois ce niveau touché il est impossible de s'en défaire et la liesse enivrée cède la place à une neurasthénie. Critique valable mais c'est sans compté sur l'auteur qui ne dote ses créations de caractères complexes. De femmes riches et puissantes, archétype sur lequel peut se décharger la "haine" du lecteur, Eva est passé au statut de pauvresse pour laquelle on compati aisément. Sans toutefois la plaindre, car elle a en grande partie mérité son sort. Ce n'est pas tant son inaction qui nous pousse à agir ainsi mais la vision protectrice que lui accorde son garde du corps ou Tenma. Le fait qu'elle attente ce moment de l'histoire pour prendre les choses en main est vraiment important sur le fait qu'il n'est jamais trop tard, et à force de s'entendre dire qu'elle n'est pas misérable, elle va enfin se décider à agir. Par le biais d'un sacrifice que nous verrons un peu plus tard.

En réponse à Eva qui renie son passé pour marcher droit vers un futur incertain mais dont elle à désormais la certitude qu'il existe, il y a la figure d'Anna. Cette dernière cherche à modifier un futur qu'elle pense apocalyptique en cherchant à se souvenir d'un passé bien mystérieux. De cette incapacité à gérer sa mémoire et par la même sa personnalité, découle son inhabilité à vivre en famille ou entourer de gens aimant. On remarque que pour Urasawa cette faille du personnage est tout comme pour Eva liée à un problème de conscience de soi et du monde. Sauf que contrairement à l'ex fiancé de Tenma, Anna pèche plutôt par excès. La moralité n'est donc pas à voir comme une fin en soi. Ce personnage nous montre que si les procédés narratifs sont complexes ce n'est pas tant par envie que par refus. C'est-à-dire que l'auteur ne cherche pas toujours à rendre si compliqué un passage ou un événement mais que c'est son refus de rendre manichéen tel ou tel acte qui l'oblige à passer par de tels chemins de traverses. Cette ambiguïté est tout entière dans le personnage d'Anna.

L'improbable tandem que constitue l'avocat et le jeune policier, pose aussi se problème de la conscience morale. Mais là c'est au sens large puisque cette conscience s'inscrit dans leur métier qui est lié à la loi. De ce fait la morale devient éthique, ce qui n'est pas pour faciliter les choses. On passe du domaine privé au domaine public…un endroit ou les sentiments devraient être absent mais où paradoxalement tout les grands gestes sont emprunts d'une humanité absente des lois que l'on cherche à faire respecter. Ces considérations "adultes" ne sont pas les seules dans ce cas. Le garde du corps est aussi l'un des ces hommes qui se refusent lui à "regarder en face" ou ne le fait que trop tardivement. Avant d'aller plus loin sur cette voie, il convient de remarquer l'aspect tentaculaire de la trame que brode l'auteur, certes on peut y voir la même maestria que les feuilletons d'antan, mais je pense pour ma part qu'une grande partie de ce qui nous est montré est su d'avance, que l'important n'est pas dans les événements mais dans comment ils s'enchaînent les uns aux autres. Pour éclaire cette piste je vais prendre plusieurs exemples bien précis, avant de revenir sur un point plus particulier de ce volume.

Alors, nous avons le garde du corps (que je ne nomme pas car même à ses yeux il n'existe pas!)…ce personnage qui se sait être le jouet d'Eva mais qui malgré tout va se sacrifier pour elle. Ce qui est un comportement à la fois naïf et très responsable. Ailleurs nous avons Anna qui se débat avec ses souvenirs d'enfance et aussi les interrogatoires des pensionnaires de la maison des roses. Déjà on passera sur la symbolique de la rose dans ces cas précis dans l'auteur la maîtrise à merveille (peut-être un jour si j'en ais le courage en causerais-je !). que nous apportent ces éléments: séparément pas mal de choses. Mais c'est en les réunissant que cela devient plus intense. On ne va pas s'égarer à chercher des significations à chacun des souvenirs de la maison des roses, ni à décrire par le menu le nombre de pistes que recouvre le passé d'Anna. Par contre il est beaucoup plus productif de s'attarder sur le personnage du garde du corps et notamment sur sa rencontre avec le gars d'extrême droite. Ces instants sont précieux parce que lorsque le jeune homme blond lui narra sa vie et surtout son enfance, il le fait culpabiliser et se sacrifier. Mais qu'est ce que son discourt si ce n'est un travestissement de l'enfance ? Qu'est ce que cette culpabilité si ce n'est une réaction d'adulte paumé dans une morale trop grande pour lui?
Même habiller comme Tenma ce personnage ne pourra atteindre son statut de héros justement parce qu'il cherche à l'atteindre, parce qu'il chercher à réparer une faute qu'il n'a pas commise. Toute la finesse de l'auteur c'est de rendre tangible la culpabilité de ces instants, de rendre palpable la symbolique de son geste (par les recours à des flash back censé nous éclairés), du coup on ne se doute pas que l'on est berné. Je ne dis pas que le personnage à tort je dis juste que la façon dont c'est mis en place berne à la fois le personnage et ceux qui l'entoure mais aussi le lecteur. Le thème de l'enfance brouille souvent les cartes sentimentales des lecteurs qui s'épanchent de fait plus facilement et lui octroient plus d'importance qu'ils ne devraient. Le propose d'Urasawa porte justement sur cette part de nous si mystérieuse, si importante mais que l'on ne pourra jamais atteindre du simple fait dans avoir conscience. De plus ce propos est renforcé par la présence de Dieter qui lui ne veut pas qu'Anna de souvienne. Surtout ce passage troublant vient après le tome 14 qui comme on s'en souvient est un enchevêtrement complexe de symboles sur l'enfance et sa manipulation. Le rapport adulte-enfant n'est donc pas aussi évident qu'il n'est parait, puisque l'auteur s'amuse à constamment embrouiller les cartes! Ces considérations ne sont pas, à mon avis, à prendre à la légère quand on voit de quelle manière on n'arrête pas de se faire balader dans 20th century boys!

Avant d'en venir à une autre réflexion, voici quelques pistes sympas:

Tenma ce fait l'annonciateur de la mort de Martin (maintenant je le nomme )..il devient l'ange messager de la mort. L'impact des courriers et des lettres, outre le fait que c'est plus anonyme que les autres moyens est à creuser!

Eva est l'outil utilisé par l'extrême droite pour retrouver Johan (volontairement absent de ce tome (sauf de dos) pour justement en renforcer l'impact) on peut là voir deux choses. Premièrement l'auteur voir son œuvre et surtout sa narration comme un processus de ricochet, qui ne fait qu'étendre le cercle des répercutions, avec une portée politique qui montre qu'il n'est pas dupe (donc ça c'est à creuser). En second lieux les nouveauw "amis" de Tenma ne sont pas là au hasard c'est la réponse que peut apporter la fiction au monde réel, ici le processus précédent fonctionne aussi dans l'autre sens!

Enfin dernier petit point de détail qui pourrait être creuser, la présence "fortuite" d'un clochard dans une gare!

On en vient à un autre type de remarque, en général on s'attarde sur la narration, et sur les dessins et puis sur leur liens…par exemple on remarquera que les discussions entre Martin et Eva sont cadrés de la même manière que celle entre Tenma et Eva, pour en montrer l'important et leur donner un rythme qui emprunter énormément aux films d'Hollywood des années 50, enfin ce genre de choses. Mais là un élément à particulièrement retenue mon attention: les mains.

Déjà le tome commence par une rixe, par des coups de pieds et des coups de poings immédiatement avant tout dialogue Martin en vient aux mains. C'est uniquement armé que Tenma pourra se faire entendre. Ensuite, plus subtil mais plus marquant aussi, pour monter qui est Johan, Eva le pointe du doigt! Or ce geste n'est pas que l'acquittement de sa tâche, car elle n'est pas dupe des conséquences que cela va impliquer pour elle au sein de l'organisation, elle sait quand faisant cela elle signe son arrêt de mort…il faut voir ce geste comme un suicide, une véritable mise à mort. Cela va aussi dans le sens de la culpabilité de Martin. Par la suite on remarque la poignée de main entre Johan et le gars d'extrême droite, un geste suit l'autre…j'ai pas la place mais attardez-vous sur ses planches. Encore plus important, le suicide manuel d'Eva va trouver un écho dans la séance d'hypnose d'Anna qui elle va vouloir étrangler le toubib de ses propres mains! Là encore il s'agit d'une mise à mort. On ne passera pas non plus outre le fait qu'Anna se blesse à une épine de rose au doigt. Autant de gestes qui selon moi sont loin d'être anodins et qui contribuent à rendre le récit cohérent dans le rapport graphisme/narration…autant de choses que le lecteur perçoit à la lecture mais dont il ne se doute pas de l'importance et pourtant cela nous marque fortement.

Bonne lecture
Monfreid...
ps: si certains sont allé jusqu'au bout..;qu'ils n'hésitent pas à donner leur avis :wink:
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CITATION(Monfreid...)
ps: si certains sont allé jusqu'au bout..;qu'ils n'hésitent pas à donner leur avis :wink:


Je viens de lire tes deux dernières chroniques et je trouve toutes tes analyses très intéressantes. Je ne comprend pas toujours tout et je ne suis pas toujours en phase avec certains points d'interprétations mais globalement, j'apprécie ta démarche qui consiste à déméler les multi-niveaux de significations du récit (sur la nature humaine, sur les techniques narratives, sur la psychologie du lecteur ...etc) et j'avoue qu'en ce qui me concerne, je peine à organiser clairement toutes les reflexions qui me viennent tant le réseau de signes est denses.

Bon je vais quand même essayer de livrer quelques reflexions simples sur ce tome 15.

En fait, le récit de Martin commence vers la fin du tome 14 : un type agonise à l'arrière d'une voiture et demande à être conduit auprès du Dr. Tenma.
Qui est ce type ? D'où connait-il Tenma ? Quel rapport avec la choucroutte ? ...Urasawa adore jouer avec le lecteur et moi aussi j'adore ça !
La suite est une petite merveille de construction en flash back, d'apparente disgretion, et finallement de reconnexion à tous les principaux personnages du récit avec une compréhension progressive du pourquoi du comment. Très fort !

La scène de la rencontre entre Martin et un jeune homme (qui semble être le fruit d'une expérience similaire à celle qui a produit Johann) est très révélatrice. Elle illustre la capacité (déjà vue chez Johann à de multiples reprises) de percer les ressorts psychologiques de son interlocuteur et eventuellement de jouer avec. Mais l'étonnement du jeune homme face à son propre talent ("Ca marche !" semble-t-il s'étonner) suggère qu'il est encore novice dans cet art (n'est pas Monster qui veut, nan mais !)

Un détail, concernant l'épine de rose qui blesse Anna : j'y vois plutôt une référence à la belle au bois dormant. Anna qui avait perdu sa mémoire était comme une princesse endormie. Le recouvrement de sa mémoire s'apprente à un réveil.

A+ :wink:
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merci de ta réponse :oops: :wink:

sur les éléments que tu donnes entièrement d'accord avec toi biggrin.gif

surtout sur l'étonnement de l'apprenti-monster !

sur la construction en flash back il faudrait une analyse plus complète c'est certain aussi (1 de ces 4 peut-être biggrin.gif )

sur la rose...c'est une interprétation possible (surtout si en rajoute l'élément "sang" qui résonne comme un sacrifice...) mais si je ne me suis pas lancer dans une telle démarche c'est parce que j'attend la fin pour voir s'il pousuit sur sa lancé avec ce symbole

sinon j'essaie surtout de donner des éléments, histoire que les gens aillent voir un peu plus loin que la frénésie de la lecture (qui est logique vu le sujet) je ne prétend à rien surtout que j'attend bien patiement les parutions...mais l'exercice est stimulant

encore merci de ton intervention (tu peux même t'inscrire biggrin.gif )

bien à toi,
Monfreid...
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Tes analyses sont très intérressantes Monfreid et je suis d'accord sur plusieurs points. Sur Tenma notament, un personnage fatigué, affaibli. Il cheche a sauver Eva mais il ne sais pas ou elle est, il veut tuer le monstre mais ne sais pas comment le trouver, il n'a aucune carte en main. On se demande de plus en plus comment il va pouvoir arrêter Johan. Je me dis même parfois qu'il va se faire concasser comme une vulgaire olive, comme Kenji contre Ami (ce serait horrible comme fin!).

Le garde du corps par contre, je ne l'ai pas vu comme toi. J'ai surtout vu un personnage qui n'en a rien a faire de rien, ou qui aimerais bien en tout cas. Il a vécu trop de drames dans sa vie, maintenant il est garde du corps d'une fille dans le cadre d'une opération qui le dépasse mais il s'en fout, il cherche pas à comprendre, il fait son boulot de garde du corps...sauf que deux choses vont venir perturber cet état de fait, d'abord il ne veut plus tuer personne, ensuite (surtout) il s'éprend d'elle. A noter que même là, il va falloir que Tenma lui mettent les points sur les i pour qu'il comprenne qu'Eva est en danger, alors qu'il aurait pu le comprendre plus tôt, Eva lui a pratiquement dit. Il ne voulait vraiment pas chercher a comprendre. Et au final il sauve Eva, renseigne Tenma sur ce qu'il sait des agissements de Johann. Moi je trouve qu'il a atteint le statut de héro, je ne comprend pas trop pourquoi tu lui refuse Monfreid.

Une dernière chose, le monstre est soudainement devenu le diable dans ce tome, je ne sais pas trop pourquoi, je soupsonne même un changement de traducteur. En effet dans ce tome 15, Martin l'appelle le diable tout le temps et a la fin du 14, dans le taxi, chronologiquement vers la fin des évenements, il l'appelle le monstre. C'est un peu bizarre.

Voila.
A+
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CITATION(Esteban)
Moi je trouve qu'il a atteint le statut de héro, je ne comprend pas trop pourquoi tu lui refuse Monfreid.


Déjà merci de la réponse :wink:

ensuite je ne lui refuses pas vraiment je dis juste que ce n'est (à mon sens) pas possible de devenir un héros pour lui...pas dans l'histoire en elle même mais aux yeux du lecteur...car c'est par lui qu'arrive une certaine manipulation..;on sent (si on ne le sait) qu'il se fait manipuler lorsqu'on lui rapelle son enfance..;du coup pour eva et tenma qui ne connaissent pas les motivations "internes" de son sacrifice ce dernier est noble et glorieux...tandis que le lecteur c'est que cela est vain que cela n'arrêtera en rien le cour des choses...que sa cause est perdue d'avance car le feu qui l'anime ne prend pas autour de lui (contrairement à celui de tenma)...de plus à cause de cette enfance dévoilée qui mène à la mort..;je ne pense pas que le lecteur puisse s'identifier à lui en fait!

alors pour préciser ma pensée...Martin est effectivement un héros dans la trame, pour le lecteur sa conduite est héroïque mais ne fait naître que de la compassion extérieure de l'apitoinement blasé...dit comme ça t'en penses quoi?

bien à toi et encore merci,
Monfreid....
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