[chronique]in Mémoriam

[Esteban]

In Memoriam


Editeur: Ubisoft
Développeur : Lexis Numérique
Type : Enigmes
Support : CD, Internet, boite mail
Multijoueurs : non
Config minimum : 333MHZ, 64Mo RAM, Carte graphique 32 bit, connexion internet 56.6Ko minimum
Classification : 16 ans et +
Similaire à : rien, c'est le premier du genre
Prix : 15€, le jeu + l'add-on



La sortie en gamme budget de In memoriam (vraiment budget, 15 euros le jeu + son add-on) me pousse à vous parler de ce jeu atypique pour lui donner le coup de projecteur qu'il merite (enfin, vu l'influence du site, on dira un coup de lampe torche ... ou de loupiote).

L'heure est grave, Jack Lorski et Karen Gijman, un journaliste d'investigation et sa compage ont été enlevé par un psychopathe nommé le Phoénix (un pseudo presque aussi original que le mien). Ce type étant très joueur, il a envoyé un CD d'énigmes à l'agence de presse de Lorski. Celle ci, incapable de déchiffrer le CD décide de le diffuser dans l'espoir que quelqu'un déchiffre cette enigme. Vous l'avez compris, c'est ce CD que vous trouverez chez votre revendeur de jeux vidéo préférés. Et si vous m'avez bien suivi, vous devez avoir compris que le héros, c'est vous, pas un avatar que vous dirigez à l'écran comme d'habitude, non, c'est bien vous, qui achetez et allez déchiffrer le CD pour retrouver Jack et Karen.



Et c'est partit pour les enigmes qui s'enchainent, on nous en propose 3 ou 4 qu'on fait dans l'ordre qu'on veut (ou qu'on peut), puis on passe aux suivantes, le tout via une interface simpliste et surtout dans une ambiance glauquissime. Les enigmes sont des tableaux sur lesquels on peux souvent interagir, faire bouger des objets, ou alors,simplement écrire un mot dans un champs prévu à cet effet. Et on doit faire ça à partir d'indices flous. Pour décripter ces indices, il n'y a pas 36 solutions, il faut aller sur internet. Au début, dans un moteur de recherche (pour info, MSN marche mieux que Google), on entre gentiment les mots que l'on trouve facilement sur les tableaux et on tombe sur des sites web donnant les réponses. Pour info, des dizaines (voire centaines) de sites ont été créés pour le jeu de sorte qu'on ne sache pas toujours si on est sur un site consacré au jeu ou pas. Et bien sur, au fur et à mesure, les sites proposent de plus en plus de lecture, et dévoilent leur secret de moins en moins facilement. Si vous n'aimez pas lire, passer votre chemin, In Memoriam n'est pas pour vous. Et petit à petit, via les énigmes, l'ambiance du CD et les sites Web, on commence à rentrer dans la tête du Phoenix. Ce mec s'intéresse entre autre de très près à l'ésothérisme et à l'alchimie, mais je vous en dit pas plus.




Au fil de la résolution des énigmes, le Phoenix nous offre aussi au compte goutte des vidéos de Jack et Karen enquettant sur une série de meurtres (auquels, ça ne fait très vite aucun doute, le Phoenix est lié) et donnant un autre éclairage sur cette complexe affaire.



Mais les enigmes ne sont pas toujours facile, l'agence à donc décider d'associer les enqueteurs par groupe de 3, c'est ainsi que vous recevrez souvent des mails de Gerry et surtout Julie Massenet qui vous aideront dans votre tache. Les mails de Julie ne sont ni plus ni moins qu'une aide scénarisée, comme par hasard quand on bloque sur une enigme pendant un certain temps, on reçoit un mail de Julie expliquant qu'elle à trouvé un site interessant sur lequel il serait bon que je me penche. Mais on reçoit aussi ses analyses de la situations, des mails d'un psychologue de l'agence SKL qui tente de faire un portrait psychologique du Phoenix, et bien sur assez vit, des mails du Phoenix lui même.

J'ai rapidement dit plus haut que l'ambiance était glauquissime, il faut que je m'explique. Les tableaux-enigmes qu'on enchaine sont souvent des montages allucinés d'images dérangeantes, de photos des victimes semblant souffrir, de signes ésothériques, des squelettes, des membres humains etc. Tout ça, mal éclairé et accompagné de musiques souvent stridantes et répétitives, renforçant le sentiment d'opression. On a le sentiment que le Phoenix est un grand malade et qu'il nous fait rentrer dans son esprit.

Le jeu à tout de même quelques défauts. D'abord, je ne l'ai pas dit mais certains tableaux ne sont pas des énigmes mais des petits jeux d'arcades genre jeux en flash sur internet (mais sur le CD), ces jeux ne sont pas intéressants, et souvent pas faciles, ce qui les rend très énervants.
Le 2ème problème est plus inattendu. Quand on joue a un jeu d'énigmes, soyons honnête, on est très souvent découragé et tenté d'aller sur internet choper une soluce pour se débloquer. Or, ici on est constamment sur internet, je vous raconte pas la tentation. C'est même pire que ça, même si vous avez comme moi une volonté d'acier (quoi mes chevilles ? :roll: ), vous êtes aidés malgré vous par ces soluces. En effet, si vous avez l'intuition qu'un mot clé vous mettra sur la voie, hop direction moteur de recherche pour voir ce que ce mot clé donne, si vous avez raison, la soluce du jeu apparaitra systématiquement en première page, puisque ce mot clé apparait dans la soluce. Donc si vous entrez un mot et que vous voyez en troisième position la soluce de jeuxvideo.com, vous pouvez être sur que vous êtes sur la bonne piste, et sans la consulter, vous avez été aidé.
La fin n'est pas terrible non plus, mais je ne peux, vous vous en doutez, rentrer dans les détails.



La treizième victime.

Je n'irais pas par quatre chemins, l'add-on d'in mémoriam m'a déçu. Pourtant tout était là pour me replonger avec délectation dans l'esprit malade de ce type. Une nouvelle histoire passionnante, des enigmes tournant cette fois autour de la Kabbale, la quasi disparition des jeux d'arcades (ça, vrai bonne nouvelle), le retour de Julie Massenet. Mais voila, le problème c'est que le jeu est moins bien équilibré que son grand frère, la difficulté des enigmes a été haussée, et comme In Memoriam n'était déjà pas facile, j'en ai bavé des ronds de chapeaux jusqu'a perdre le plaisir de jouer. Plus embettant, les mails d'aide de Julie tombent plus vite qu'avant, si bien que la plupart du temps, je n'avais pas le temps de trouver la moindre piste avant que le mail d'aide ne tombe pour me mettre sur la voie, et me soufflant toute chance de trouver par moi même. D'où ... frustration.
Mais la difficulté de ce genre de jeux, c'est subjectif, peut être que d'autres, plus intelligent que moi, trouvent In Memoriam trop facile et la 13ème victime nickel.




Pour résumé, In Mémoriam, c'est une experience inédite dans le monde du jeu vidéo, et je vous la conseille fortement (surtout à 15 euros).

[Esteban]

J'ai vu à la FNAC le dernier épisode "In Mémoriam, le dernier rituel" à petit prix (15 ou 30 euros, je ne sais plus). C'est le meilleur de la série, l'immersion est incroyable, les énigmes encore plus passionnantes et mieux équilibrées, c'est plus long, il y a plus de vidéos et la fin est mieux négociée. Il y avais même à la sortie du jeu la possibilité de résoudre certaines enigmes en contactant certaines personnes par téléphone, on tombait sur des acteurs qui jouaient le rôle de personnages du jeu, et on pouvait discuter de l'enquête pour leur tirer les vers du nez. Je ne sais pas si ça marche encore.
Un jeu exceptionnel.