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Le Photographe


Monfreid...
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merci Oki pour ce très bel avis biggrin.gif

qui "prouve" s'il en est besoin que l'on peut, que l'on doit causer après un avis super long..;que c'est fait pour!

je le répète les enfants, si vous pensez que "tout est dit" parce que le post est long, c'est qu'il vous faut relire l'album!

parce que 50 lignes sur une oeuvre c'est du pipi de chat!
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  • 2 months later...
Enfin j'ai lu ces 2 albums, que j'avais inscrits sur ma liste au père Noel.
Que dire ? Une claque !! Comme tout le monde.
Pour rebondir sur la thématique de l'oubli abordée par Monfreid, il me revient une phrase de Doisneau : il disait que la photo, à raison de 1/125 de s par ci et par là, en fin de carrière, cela ne faisait que quelques secondes volées à l'éternité. L'association de la BD et de la photo est une idée géniale permettant de voler encore un peu de temps à l'éternité, celui que le photographe n'a pu voler dans l'instant, faute de lumière, d'envie, de film ou surtout parce que la photo n'aurait rien exprimé (alors que le dessin a plus de liberté).

Le témoignage est d'une force inouie car il est raconté par un étranger à tout ça, quelqu'un qui n'avait rien à faire là et qui sait dire tout naturellement les choses. Il peut décrire le travail des médecins de manière neutre (de toutes façons, il n'y connait rien), il sait aussi nous montrer ce que sont les afghans tels qu'ils les a ressentis en tant qu'occidental. Bref, c'est un vrai récit de voyage très réussi avec, à la clé, un retour sur une histoire récente pré talibans et 11/09 que l'on commençait déjà à rayer de notre mémoire collective.

En plus de cet aspect des choses, la série fournit une intéressante réflexion sur le travail du photographe. Au lieu de proposer un livre de photo, où les clichés sont soigneusement sélectionnés et tirés avec grand soin, on a droit directement aux films tels qu'ils sont sortis du développement. J'ai beaucoup apprécié, en particulier, l'épisode de l'ane au milieu du torrent : une page entière n'est ni plus ni moins qu'une planche contact avec tous les clichés pris durant ces quelques instants, la pleine page suivante est le cliché finalement retenu comme le bon de la série. D'une certaine, manière, cette BD nous fait participer au processus de fabrication (car la photo ne se fait pas qu'à la prise de vue).

Bref, cette BD est la grande révélation de 2004 pour moi (je suis un peu à la bourre sur le coup) et je ne saurai que trop la conseiller, en particulier aux amateurs de photographie.
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  • 2 years later...
:shock: C'est sur le site officiel. Je viens de l'apprendre il avait 50 ans :?
http://www.actuabd.com/spip.php?article4697

C'est avec une immense tristesse que nous vous annonçons le décès soudain de Didier Lefèvre, emporté par une crise cardiaque survenue le 29 janvier 2007 à son domicile de Morangis.
QUOTE

Didier Lefèvre est né en 1957, et exerçait la profession de reporter photographe. Il a collaboré avec divers journaux et magazines. Il aimait retourner aux mêmes endroits, pouvoir y passer du temps, en observer les changements, y retrouver les gens. Des lieux, des hommes, en vrac : le Sri Lanka, la Corne de l'Afrique, les Toreros, le Malawi et le Cambodge récemment, les Pompiers, les habitants de Bougainville,
les champions du monde de course à pied éthiopiens, les jardiniers, les moudjahidin d'avant 1992, les Hazara, le Kosovo...

De ses Voyages en Afghanistan, il a fait un livre aux Éditions Ouest France.

Mais il les a aussi racontés à son grand ami Emmanuel Guibert. De ses photos, et de son récit mis en dessin par ce dernier sont nés les trois albums de bande dessinée Le Photographe aux Éditions Dupuis.

Le Festival d'Angoulême venait de le récompenser, ainsi que ses amis Emmanuel Guibert et Frédéric Lemercier, en leur attribuant le Prix Essentiel pour le troisième tome du Photographe.
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  • 2 years later...
Ca y est !!! J'ai enfin pris le temps ce week end de lire l'intégrale que j'avais acheté à Angouleme en janvier.
Et c'est clair que ca fait partie des ouvrages qu'il faut avoir lu dans une vie, amateur de BDs ou non.

C'est puissant, profond, dur et juste.
Pas vraiment de parti pris politique mais à la place du travail documenté, des émotions bien transmises et l'auteur qui va meme jusqu'a raconter sa "faiblesse" sur la fin de la mission sans aucune pudeur.

Plus vivant qu'un reportage photo.
Plus personnel qu'un documentaire.
Plus réaliste qu'un roman graphique.
Plus important qu'une autobiographie illustrée.

Essentiel !
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