patricebuendia

juste une petite remarque pour Patrice Buendia qui traine dans les parages : l'interjection lancée par Serguei en découvrant la photo sonne un peu faux. Sous le coup d'une surprise de ce calibre, un bon vieux juron russe aurait été de mise

Pour ma part, je reste attaché à l’objet livre : le plaisir de tourner les pages, le poids de l’objet, son odeur. Les tentatives de livres électroniques sont plutôt pathétiques. Et lire une BD scannée, ça ne m’intéresse pas. Ce n’est ni pratique, ni agréable. Lorsque je regarde des pages sur le net, ce n’est pas pour lire, mais pour voir. Ça s’apparente au fait de feuilleter en magasin. Si le dessin ou l’univers me plaisent, je me procurerai le livre. Cependant, je sais que mon attachement au papier est culturel. Autrement dit, on peut très bien apprendre à s’en passer.
Là où la BD numérique deviendra intéressante, c’est lorsqu’elle ne sera plus de la BD, justement. On commence à en voir les prémices. Le « Motion Comics Watchmen » est une tentative étrange mais pas inintéressante parce qu’elle transforme un objet que l’on connaît en autre chose. Ce n’est pas encore de l’animation, mais ce n’est plus de la BD. D’une certaine façon, les bandes-annonces que proposent des éditeurs comme Bamboo ou des sites comme Bedeo sont représentatives de cette nouvelle forme.
Je sais que les éditeurs espèrent trouver dans la BD numérique de nouveaux revenus. Mais si demain, on apprend au public à se passer de papier, il faudra se demander sérieusement si on n’est pas en train de scier la banche sur laquelle on est assis. Qui dit numérisation, dit copie à l’identique, simple et rapide. Les projets de loi, les vociférations ou les larmoiements n’empêcheront pas le partage de fichiers. Pour passer à la BD numérique de façon efficace, il faudra donc non seulement trouver un nouvel angle esthétique, mais également une nouvelle forme économique (gratuité sponsorisée, financement par le public type mymajorcompany.com , etc).