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Monfreid...

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Messages posté(e)s par Monfreid...



  1. LE TUEUR TOME 5 :La mort dans l’âme

    Par Jacomon et Matz

    La fin d’une série c’est toujours la fin d’un mythe. Forcément il y aura des déçus.
    Le tueur est en cavale, sa seule issue reste l’action à découvert, la prise de risque au grand jour.
    Tout est réunis ici pour que la tension soit à son maximum. Je ne parlerais pas de l’histoire pour ne pas gâcher votre plaisir ; comme d’habitude elle est passionnante et très bien menée. La fin se veut dans la continuité de la série, elle ne cherche pas à faire de « coup d’éclat » , ce qui ici aurait été mal approprié. Elle n’en est pas pour autant pesante, lente ou banale.

    Par contre la « forme » s’assagit, on sent que le Tueur n’est plus le même ; forcé qu’il est de regardé en arrière. Il prend du recul sur son passé et sur ses choix, et cela se perçoit dans la mise en page, qui est plus classique plus posé ; en un sens plus déterminé. Il s’agit définitivement de la dernière ligne droite. Cet « apaisement » doit être perçu comme un point positif car il ne remet rien en question, il va dans le sens du scénario.
    C’est donc une fin de série quine m’a pas déçue (c’est rare !). Les auteurs n’ont pas succombés aux chants des sirènes du succès. La qualité est au rendez-vous pour notre plaisir, nous donnant envie de relire tout les albums plus d’une fois.

    (Petit bémol : sans rien dévoiler, ceux qui l’ont lu pourrait me donner leur avis sur l’impact d’une balle qui me semble changé d’épaule !!! Si c’est le cas je suis consterné par cette erreur de débutant !)

    sinon des trucs sympa

    bien à vous,
    Monfreid...
  2. Je choisi pô...à chaque fois que j'en lis un c'est celui là mon préféré laugh.gif

    sauf dans les derniers effectivement!
    reste quand même que les premiers fait pr Udrzo étaient très bien...pour moi "c'est qui ça? C'est Kyhça!" ça vaut du Goscinny...mais après :cry:

    une chose et sure j'ai fait découvrir à un "adulte" (sisi) qui ne voulait pas lire se sentant trop "vieux"...et bien au vu de sa réaction ça ne vieilli pas...et ce pas "à cause" de la madeleine de Proust!

    bien à vous,
    Monfreid...
  3. Cet avis général sur la série reste volontairement flou en ce qui concerne le détail des intrigues pour éviter tout spoiler biggrin.gif

    MONSTER

    Par Naoki Urasawa :wink:

    Il faut se rendre à l’évidence, Monster n’est pas une série comme les autres. De combats sans fin en fantasmes inassouvis, les figures des mangas populaires s’enfoncent dans une répétition qui ne fait qu’user de leur vivacité et de leur qualité. L’arrivée des mangas d’auteurs tend à renvoyer le succès de certaines séries vers le simple phénomène de mode.

    Si on ajoute à cela que la volonté d’expansion de ce média engendre une dilution du propos dans le « politiquement » correct, on s’aperçoit que, sous couvert d’innovations, les « effets » usités sont les mêmes ficelles que dans les séries B américaines. De plus en plus, les séries s’étirent sans autre prétexte que de continuer à se vendre. Certes, ce phénomène n’est pas nouveau mais il a tendance à se généraliser.
    Heureusement, certains auteurs cherchent encore à faire du travail de qualité pour le plus grand nombre et Naoki Urasawa fait partie de ces auteurs.

    D’emblée, il nous surprend. Un manga avec un tel titre nous renvoie à l’idée d’un récit fantastique parlant d’invasion ou de mutations qui contiendrait des scènes d’actions « chocs ». Il n’en est rien. Monster se met en place très lentement façon « feux de l’amour ». On n’y apprend la vie du docteur Tenma, brillant chirurgien japonais, travaillant dans l’Allemagne de l’ouest et qui, naturellement, à tout pour réussir. S’en suit une histoire tragique : il sauve un enfant au détriment du maire ; des meurtres mystérieux sont commis, bref une trame policière très classique. Seul fait vraiment original : le héros est un japonais qui doit s’intégrer en Europe, ce qui crée un décalage social (voire un malaise) somme toute intéressant. Si Urasawa évite la scène d’intro choc, il débute sa série de manière pesante, avec un contexte, un thème et des personnages qui fleurent bon le manichéisme de base. Rien de très original dans ce premier tome mais rien qui ne donne pas envie de lire la suite ne serait-ce que pour en savoir plus.
    :roll:

    C’est à cet instant que l’auteur nous piège, la suite est un traquenard. La banalité du début va peu à peu s’étoffer jusqu’ à devenir d’une densité insoupçonnée. Par convention, un scénariste ne donne à connaître au lecteur que les faits qui intéressent directement l’intrigue. Alors il peut, soit approfondir la psychologie des personnages ou un contexte particulier, soit nous donner des informations annexes…enfin nous mener où il veut. Urasawa n’opère pas comme ça, il fonctionne par ricochets et empilements.

    Telle une pierre jetée sur l’eau, chaque action va en entraîner une autre et ainsi de suite. Et pareils à des ricochets, le résultat est plausible mais aléatoire. L’empilement se produit lorsque l’intrigue dévoile un nouveau personnage. Ce dernier est « utile » à l’intrigue mais il existe aussi en dehors de l’histoire. Les protagonistes ont un vécu, une raison propre, des « tics » ou des attitudes.
    Ce ne sont pas uniquement les faits qui nous tiennent en haleine, mais bien la multiplication, la pertinence et la persistance des points de vue sur l’intrigue. Un détail pour l’un est d’importance pour un autre. Ce système permet une crédibilité grandissante de l’histoire Chacun apporte sa pierre à l’édifice et brouille les cartes. A la trop grande lisibilité du début se substitue des ramifications sans fin, des enjeux de plus en plus importants et, forcément une attente du lecteur des plus insoutenables.
    De plus, il y a une véritable polyrythmie dans cette série. On suit les personnages à des instants importants avant de passer sur d’autres en plein suspens. Il y a des moments de calme (le tome 9) pour faire repartir la machine de plus belle, de pures pages d’actions, de nostalgie, de cruauté…enfin bref une tension élastique qui joue sur nos nerfs.
    Un élément pourtant permet de percevoir la valeur de cette manga dès le premier épisode : son dessin. Ce genre possède un panel époustouflant variant de l’expressionnisme au minimalisme le plus total mais rares sont les auteurs qui optent pour un style réaliste dont l’action ne se situe pas au Japon. Tout en précision, Urasawa rend l’Allemagne plus crédible que la vraie. Le pays est encore tourmenté par son passé, des zones d’ombres subsistent et celles-ci apparaissent dans le dessin, plombant l’atmosphère d’un couvercle angoissant.
    De plus, on décèle la cohabitation de traits très « distinctifs » de la BD européenne et les expressions « exagérées » japonaises, soulignées par les onomatopées, ce qui accentue la force des traits.
    La mise en « case » est aussi de haute volée. Elle mêle les plans serrés très européens, les effets d’action « asiatico-américaine » et des cases plus contemplatives. Tout cela toujours en fonction des personnages et de ce qu’ils sont.
    Un style à la fois agréable et efficace, novateur, plein de ressources…

    Tous ces points positifs sont pourtant transcendés par ce qui fait la qualité intrinsèque de cette série, à savoir : la morale. En ne tombant jamais dans le fantastique, en donnant la parole à un nombre croissant de personnages, en multipliant les axes de recherche, en se permettant de longues …Urasawa définit ce « problème » : quels sont nos responsabilités ? En quoi nos actions nous déterminent ? Quel est le poids de notre passé, la valeur de notre rédemption :?:

    Bien à vous,
    Monfreid... 8)
  4. Human target

    Qui est Christopher Chance ?
    Qui est Emerald ?
    Qui est le lecteur ?
    Voilà une mise en abîme que l’on n’a plus l’habitude de voir dans les albums « intellos » franco-belges (ce qui n’est pas péjoratif). Maos contrairement au principe de la vieille Europe l’action ne tourne pas autour de ce questionnement. Tout comme ce questionnement ne se greffe pas sur l’action, les deux aspects sont ici reliés. Ce mélange entre action brute et scénario torturé fait indubitablement penser à du Franck Miller. Mais Human Target conserve une originalité à toutes épreuves. Les dessins ne suivent pas l’aspect lissé froid des comics des années 90. Le trait y est nerveux voire indécis (pas malhabile), il dévoile le pouvoir émotionnel de « l’imprécision ». De même, malgré ses idées brillantes, le scénario recherche davantage à provoquer des sentiments chez le lecteur qu’à l’épater. La question de savoir qui est qui ne sert pas tant l’intrigue qu’elle interroge les personnages sur leur individualité et sur leur psychologie. De ce fait, le lecteur perd ses repères habituels, aucune identification ne lui est possible. Ce qui nous laisse dans le mystère et nous fait voir les événements de l’extérieur, comme les protagonistes sur « leurs propres choix ».
    L’intégration, dans cet album, d’un contexte social et religieux crédible finit d’en laisser paraître toute la qualité.

    Bien à vous,
    Monfreid


  5. MINE DE RIEN L’intégrale

    Par Peyraud


    Résumé : Rendez-vous au café ; retard des amis ; jolies filles aux coins des rues ; voisin de palier ; paillasson…quotidien d’une bande de joyeux lurons.

    Avis : Ce qui d’emblée énerve chez Peyraud c’est sa manie de venir chez nous. Est-ce qu’on lui a demandé de piller nos photos souvenirs ? Comment peut-on sereinement aller sur une terrasse ou faire un barbecue sans voir l’ombre de Peyraud ?
    Faire sourire les gens par le biais de petites histoires cocasses, les journaux, les périodiques essaient de le faire chaque jour (sans égaler « peanuts »). L’auteur choisit ce format « entre deux chaises » pour nous exposer sa vision de notre vie. Mais il ne cherche pas à compiler nos affres quotidiens à un rythme effréné. Au contraire, il prend son temps, étire, le plus possible, les situations à la limite de la rupture comique. Tous les jours on fait sa lessive où on rencontre une ancienne conquête. Ces événements ne nous préoccupent guère plus de quelques secondes. Avec sa dextérité habituelle, Peyraud met ce genre de situations en place puis, au moment où l’identification s’opère chez le lecteur, il en détourne le cheminement avec humour. L’auteur ne tombe pas dans l’efficacité à tous prix, ce qui lui importe c’est d’embarquer le lecteur dans son histoire.
    Essayons de comprendre son mode opératoire par un autre biais : le dessin. Il est fourbe et pernicieux. L’aspect stylisé, épuré, pratiqué dans un cadre récurrent, amène à penser que cela va nous être facilement assimilable. En effet, comme ce créneau (la vie des jeunes adultes) est actuellement traité avec un réalisme qui confine à l’absurde par nombre de médias, « la caricature » a l’avantage d’aller à l’essentiel sans se préoccuper d’un public visé. On se situe à la limite du symbolisme. L’auteur ne cherche pas à mettre en avant les travers de notre comportement quotidien, à rendre à tous prix risible nos petits défauts, il démontre que ces instants pris sur le vif donnent la tonalité, le piquant, les clés de notre fonctionnement. On ne se remet pas en cause chaque jour sur l’amitié ou l’amour. Ce sont de petits riens qui nous mènent à de grands chavirements. Autant de chose qu’arrivent à dénicher les traits de Peyraud.
    Le portrait générationnel, le contexte moderne ne sont qu’un « prétexte », que le substrat qui lui permet de parler de ce qui fondent nos relations sociales. La mise en case rend admirablement les grands moments de solitude qui jalonne notre vie. Allier à une gestion de l’ambiance sonore et du « hors-champ » fort à propos, cela ne peut que nous émouvoir avant de nous faire rire. On ne lit pas une mécanique bien rôdée servant le seul but du rire où le second degré d’après coup ferait la joie des critiques. On s’immerge dans un enchaînement d’actions toutes en nuances. Ainsi, on prend du recul sur nos propres réactions ce qui nous permet d’objectiver nos sentiments avant de rire aux éclats.
    Tout ce cheminement tient dans la délicatesse et la sobriété d’un « tic ». Peyraud finit systématiquement (ou presque) ses histoires avec une case en moins. Il y a un blanc, un temps mort qui laisse au lecteur le soin de terminer le récit, de s’y engouffrer. Un temps qui, tout en suspension, s’étire et se replie.

    Bien à vous,
    Monfreid...
  6. nan c genre le spirit...et

    JE LE VEUX arghhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh

    Trop boooooooooooooooooooooooooooooooo

    Rand nota bene je te hais de tout mon être...grrr :evil: :evil:
  7. Ah! ça j'ai oublié de dire que c'était romantique!!!

    shame on me:

    "hé les gars c'est romantique"
    laugh.gif

    je pourrais être d'accord avec toi...si je n'avais pas trouvais que cet album était interressant dans son devellopement "entre deux eaux" soit ni naif (chiant) soit dramatique (sambre!)...mais vraiment un ton de feuilleton d'antan...un peu à la poe (les aventures d'arthur gordon pym!).
    ce qui est loin d'être un exercice facile! et ce qui est original dans le monde de la BD!

    En fait je trouve que le recourt à un certain "premier dgré " est bien gérer et ma fait passer un bon moment!

    See U,
    Monfreid...
  8. Tome 6 paru il y a 6 mois!

    en moyenne bulle dog en sort 2 par an biggrin.gif

    et selon l'auteur qui n'a pas finit la série...y'a encore matière à au moins 10 15 volumes pour chez nous biggrin.gif :shock: biggrin.gif

    je lis ce tome ce soit...sauf si ma chère et tendre me le pique avant!

    bein à vous,
    Monfreid...
  9. "Je suis un artiste dégagé"

    Pierre Desproges.


    "Je suis née dans un monde austère
    Plus lugubre qu'un monastère
    Où être en vie c'est être à naître
    Tout connaitre

    Il parait que c'est par ici
    Que vit Mahatma le maître
    Peut-on le toucher le connaitre
    N'est-il qu'hérésie?

    On croit toucher du doigt le paradis
    On en sort abîmer, on en sort sali
    Gardez-vous
    Des honneurs
    de ce monde-ci
    de l'éclat
    de ce monde là

    Je me suis armé d'un coutelas
    d'une lame à double tranchant
    cette douleur écoute la
    ecoute son chant

    Je veux qu'on m'amène ici-bas
    La vérité et son contenu
    Cette phrase longtemps tenue
    "personne ne m'aime"
    on croit toucher du doigt le paradis
    on en sort abîmé on en sort sali
    gardez-vous...

    Je me suis armé d'un coutelas
    d'une lame à double tranchant
    cette douleur écoute la


    Comédie"

    G.Manset
    Paradis

    see you,
    Monfreid...
  10. Sur le fond je suis "d'accord"...bien évidement mais là encore mon lobe droit se demande:

    par qui qu'il est édité le livre !
    qui le distribue!
    qui la corriger!

    ce genre de livre me plait...mais encore une fois ne parraisent-ils pas "contre" les idées première qu'il véhicule?
    je m'explique: ce livre vise un public de gens "ouvert" et "intelligent" en tout cas pas dupe sur le monde qui nous entoure...en général ça les conforte dans leur opinion...et voilà..en gros le tour est joué les lecteurs vont rester dans l'inaction dans la passivité!

    et quand ce genre de discours dépasse la sphère "privé" de ce genre de propos il y a toujours une grande gueule pour faire "populaire"..;en ce moment c josé bové...ce gars l'ouvre sur tout et tout le temps..du coup il critique le système unique de la sur-capitalisation dans un discours unique...et trop d'organisation de voix se font ainsi reprensenter!

    Même Bourdieux c fait ballader par la télé! c dire!

    On éduquent pas les gens...là dessus...au "pire"(pour le système) certains (peu) sans sortent avec des idées et cela sont vite remis dans le rang à grand coup d'oeuvre humanitaire ou de livre qui satisfont leur tristesse!

    non pas que les oeuvres humanitaires ça soit nul...loin de moi cette idée!
    Mais sachant tout ce que font les gouvernements pour favoriser les différents traffic..et qu'ils ne font pas pour "aider" les gens...les dits gouvernements les laissent ainsi pour faire "bonne figure" ce qui est le degré ultime du cynisme!

    ça me fait penser aux artistes qui râlent contre la gravage de leur album...mais si ceux qui vendent des millions et que l'on voit parader pour les restos du coeur...mais quand ils ont dépasser le million d'exemplaire qu'il deviennent très riche...pourquoi il n'offre pas leur droits...ça nous épergnera des soirées à écouter encore de la merde!

    Le problème c'est léducation...on enseigne plus que la facilité...pas forcément l'école mais la vie! c'est quoi se bourrer la gueule toute les semaines ou fumer un pétard (souvent) si ce n'est toujours en revenir à la solution de facilité?


    Alors non! je n'ais rien contre ce livre..au contraire!
    Mais il au faut aller encore plus loin!

    j'ai toujours cette image dont user Kafka pour décrire la "société" une machine noir immense que des hommes font marcher, dont on ne peut s'échapper et si on décide de ne pas en être on sert quand même la machine car par notre présence elle justifie et valide la sienne!!!! :evil:

    M'enfin tant qu'il restera des femmes (pas des chiennes de gardes non plus hein!)

    see you,
    Monfreid...
    ps: "de la télévision" de Bourdieux c pas mal non plus :wink:
    ps: merci encore pour l'info


  11. LE PHOTOGRAPHE Tome 1

    Par Guibert, Lefèvre et Lemercier



    Résumé : Afghanistan, 1986. Le monde vient de rentrer dans une relance de la guerre froide. Il n’est alors pas question de couvrir l’événement minute par minute ou de vendre les tee-shirts à l’effigie de Massoud, il est juste question pour Didier Lefèvre de suivre son premier convoi pour Médecins Sans Frontières.

    Avis : Il est des reportages, des images ou des récits qui touchent notre fibre humanitaire. Néanmoins, cet engouement s’estompe souvent au bout de quelques minutes. Cet album détruit notre usine à oubli.
    Mêler récit et photos de voyage revient à adopter un ton en équilibre entre complaisance et démonstration. Le fait d’exprimer cette histoire par le biais de cases offre la rigueur nécessaire à cet équilibre. Cette biographie permet le déploiement précis d’anecdotes véridiques qui, par leur foisonnement, comble le lecteur avide de détails croustillants. Cette dissolution de l’intensité dramatique dans le flot des événements amène le lecteur à s’immerger dans l’aventure. Elle met en parallèle, de manière didactique, l’ignorance du photographe et du lecteur concernant les enjeux de cette mission. Ce choix porte préjudice à la crédibilité de l’entreprise. En effet, l’accumulation d’informations ludiques et le recul qu’instaure le « voix off », le rythme font tendre vers une lenteur bien pesante. Cet aspect de l’album est très rationnel (jamais cela ne nous choque). On nous informe, on nous fait voyager, on nous « divertit ».
    Le pendant de cet aspect vient de l’insertion de photographies ay sein de l’album. L’effet produit est radicalement différent : là il n’est plus question de noyer la douleur et le drame dans la routine. Il s’agit, au contraire, de l’exalter, d’essayer de faire sortir les sentiments les plus bruts de ces images. Désormais on sait que l’aventurier (moderne) a une famille, aime sa ville ou se fait bizuter, qu’il n’est pas un « héros » mais un accompagnateur, un membre comme un autre dans cette caravane. Les premiers « auto-portraits » mettent à mal immédiatement toute dérive vers une vision égocentrée du périple. Les portraits d’autrui ou les gestes vitaux (l’emballage des cartons) intègrent le photographe dans une réalité à venir, dans l’attente de la souffrance. Ces prises de vue nous renvoient à l’implacable rouleau compresseur que fut la guerre froide. De plus, il n’est pas possible qu’une récupération de ces événements par notre bonne conscience actuelle ait lieu. D’ordinaire, si une histoire « vécue » touche trop nos émotions, on la fait rapidement disparaître dans notre zone estampillée : « à oublier ». Ce recours est ici impossible car les photos cassent le rythme du récit, nous amenant sans répit vers une réaction de fond.
    Parler de dessin pour ce premier tome ne serait pas rendre justice aux auteurs tant leur travail ne se limite pas à une adaptation formelle. Guibert (entre autre) fait un travail époustouflant par son trait qui saisit l’essentiel du matériel à sa disposition. Les couleurs, vives et franches, les courbes épaisses, la liberté et la gestion de l’espace donnent aux dessins un aspect cru duquel. Nos sensations ne peuvent s’extraire facilement. Pourtant, la qualité du travail ne permet pas de croire en des croquis faits sur le vif. Ce sont les photos qui ramènent l’esprit du lecteur vers la réalité que le trait a forcément gommé. Sans la vivacité du graphisme, sans sa présence, aucun « saut » émotionnel ne serait possible entre les deux médias. Ce « saut » permet un dépassement des figures de style littéraire ou pictural. Ici ne règne ni super héros, ni héros, ni anti-héros. L’homme n’est ni couard ni courageux, trop occupé à essayer de rester debout. La morale glissant sur lui, le lecteur ne peut y plaquer son manichéisme latent.
    La photo sauve le discours de la raison et le discours sauve la photo de l’émotivité assurant l’improbable pérennité de l’instant.
    Ce n’est plus un BD à lire mais à agir.

    Bien à vus,
    Monfreid...


  12. LA FILLE DU PROFESSEUR

    Par Guibert et Sfar


    Résumé : Londres, début du siècle. La fille du professeur sort pour la première fois avec son petit ami. Ce rendez-vous banal va faire se succéder : course poursuite, meurtre, enlèvement, procès… tout ça pour une histoire d’amour. Comme si aimer une momie de plus de 3000 ans pouvait poser problème.

    Avis : Quelle bonne idée cette réédition !
    Les premières pages instaurent un rythme lent par un dialogue d’amoureux en pleine bluette, Sfar introduit le personnage de la momie comme si de rien n’était. Une introduction fleur bleu dynamitée une page plus tard à grand coup de thé (les institutions anglaises rendent fous). Va suivre une aventure trépidante où chaque case réserve son lot de surprises et de coups d’éclat. Renouant avec les feuilletons d’antan, l’auteur nous livre une suite d’action plus improbable et rocambolesque les unes que les autres. Ces loufoqueries subsistent grâce à un sens aigu de la dynamique d’action. Les dialogues font mouche. Par leur clarté et leur efficacité, ils donnent une crédibilité aux personnages. Les répliques rendent compte de la façon de réagir particulière des protagonistes quelque soit la situation à laquelle ils font face. Cette pratique permet à Sfar d’éviter de trop longues présentations ou poses qui nuiraient aux mécanismes internes de l’histoire. Les héros se définissent donc plus par des réactions qui leur sont propres plutôt que par des prises de décision. De ce fait, la grande force de cet album réside dans sa fluidité ; les « rebonds » y sont gérés de formidable manière. Il y a un véritable passage de relais entre chaque action.
    Dans ce maelström incessant, l’auteur réussit l’exploit de glisser des moments plus oniriques s’offrant ainsi, non pas des pages de répit, mais une véritable zone de turbulence symbolique propre à dérouter le lecteur. Que faire, en effet, de ces pyramides, de ces poissons venus de nulle part sinon les accepter comme de possibles recours fantastiques à cette histoire de fou. Par ce mélange permanent entre un « train d’enfer » et de la contemplation, Sfar ne rend pas son récit bancal au contraire il augmente notre plaisir.
    Et le dessin n’est pas en reste. Guibert joue le jeu du « faisons entrer le burlesque dans un monde réaliste ». Les personnages sont incarnés par des postures qui leur sont propres. Imhotep IV par exemple à un port de tête hautain dont il ne se départit jamais. La grâce de l’héroïne tient dans son visage et sa taille laissant au dessinateur l’opportunité de la faire réagir sans avoir besoin de la « déformer » ou de « l’exagérer ». Les visages ou plutôt leurs expressions sont tendus vers un souci d’efficacité souligné par une simplicité d’apparence. Il maîtrise à merveille sa palette et met en lumière plus qu’il ne colorise. On passe d’un ocre « prattien » et apaisant à un bleu onirique en passant par un vert marécageux. Chaque nuance venant, fort à propos, consolider et affirmer les changements de tons de l’histoire. Il y a donc un mariage abouti entre une gestuelle qui ponctue chaque rebondissement et un classicisme des plus romantiques qui posent sur ce récit un cadre honorable.
    Pour finir, on s’aperçoit que le décalage constant que crée cette BD chez le lecteur en fait tout le charme.

    Bien à vous,
    Monfreid...


  13. ECTIS Tome 1 : Fantasia décalée

    Par Pona, Sandro et Pask


    Résumé : Sur une île, un combat oppose un scientifique à d’étranges mutants. Paris 2050, entre deux brumes polluantes, une femme fatale engage un détective privé afin qu’il retrouve son mari. L’enquête va mener son enquêteur à s’interroger sur sa propre identité.

    Avis : Il est évident que le cœur y est !
    L’histoire d’un enquêteur, pigeonné par une affaire, n’est pas toute neuve. L’originalité de ce scénario tient dans le mélange improbable entre un futur robotisé au possible et une atmosphère polar des années 50, le tout baignant dans une ambiance alarmiste et haletante. Le récit est parsemé de références qui rendent les situations familières, facilitant ainsi la lecture et augmentant le plaisir. Contrairement à bon nombre de BD (ou roman) d’anticipation, celle-ci n’a pas vraiment besoin d’installer son univers ou ses symboles (cf le vocabulaire dans la série « L’incal »). Les actions s’enchaînent sur un rythme effréné. Celles-ci sont entrecoupées de révélations, se voulant plus palpitantes les unes que les autres ce qui entretient un suspens constant.
    Ce qui fait le plus effet dans ce genre d’album d’action, c’est ce suspens qui nous prend aux tripes et qui nous donne envie d’aller de l’avant et c’est là que le bât blesse. Au bout de quelques pages, la lassitude nous gagne. Tout se succède rapidement mais sans que rien ne soit vraiment fait pour nous donner envie de suivre le fil de ces péripéties. Ce « problème » est accentué par l’abondance de références. Entre : la voisine (et ses amis) style katana/triade, la quête d’identité « K. Dickienne » (« Blade runner »), les mutants expérimentaux à la Dr Moreau, les gun fight très Matrix/Hong Kong, les paumés cyberpunks, l’enquête dans l’enquête très « Dark angel » et l’arme comme dans « Vidéodrome », on ne sait pas où est l’unité de ce premier tome.
    Bien évidemment ce melting pot est intéressant et prouve la vivacité du jeune auteur. Mais on peut s’inquiéter sur sa capacité à trouver une voie, un ton, une idée qui lui serait propre.
    Le graphisme quant à lui déborde de bonnes intentions. On sent que le dessinateur a passé des heures, courbé sur sa table de dessin. Les traits sont léchés et la mise en page percutante. Malheureusement, tout comme dans le scénario, rien ne se dégage vraiment de ses planches, ce qui est dommage quand on voit le potentiel contenu uniquement dans la première page. Là, le découpage, le dessin, les couleurs sont en parfaite cohésion ce qui accentue le sentiment de gâchis lorsqu’on lit le reste. Si un souci du détail transparaît sur certains dessins (les bâtiments avec la brume notamment), le côté « beauté glacée » persiste aussi sur le visage des protagonistes. Ceux-ci, trop imprégnés dans leur expression de l’instant, semblent figés dans leurs mouvements. Les jeux de lumière sont trop peu usités dans les plans serrés pour ancrer les héros dans les décors. La mise en page très cinématographique ne permet pas non plus de laisser le temps au lecteur de pouvoir lire et profiter du contenu des cases. Du coup, le tout devient plan plan et somme toute pesant.
    En résumé, la lecture de cet album n’est pas déplaisante, on se prend même à dire que la suite ne nous déplairait pas mais uniquement pour passer le temps. On peut dire que cet BD s’inscrit dans le genre tout nouveau tout chaud de la « BD de gare ».
  14. auto-réponse:

    tout pareil pas de son en direct(je clique et hop streaming j'attend et hop son!!)
    mais enregistrement sur le hardware...
    ...si tu me demandez en diirect sur place...ben nan! :cry: j'en aurais causé 8)

    sinon le son n'est pô vraiment top(je dit ça pour les "petites connexions" qui espèrent un truc géniale et qui bouffent leur forfait dessus...il faut tendre l'oreille

    see U,
    Monfreid...
  15. ben je sais pô...bizarrement j'ai dormis cette nuit alors j'ai juste eu le temps de faire "enregistrer la cible sous" avant de partir au boulot ce matin...
    pas eu le temps de faire une écoute en directe...mais en tout cas si on clique direct il l'enregistre dans les temporay internet files ce qui pour un écoute directe me parait étrange(pour moi une ecoute directe c celles prtoposées sur la fnac par exemple!!)

    sur ce bien à toi, si personne n'a répondu d'ici ce soit je te dis ça :wink:
    Monfreid...
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