Pour continuer le parallèle entre Chéreau et Tardi… les deux, à mon sens, parviennent à faire émerger le peuple en tant que personnage… avec une âme, un destin qui lui un propre… Tardi parvient ainsi largement à mettre en oeuvre ces destins individuels poussés par le grand souffle du collectif, meme si l'homme - au sens d'être minuscule - parfois s'y perd ou s'y noie… sans toujours parvenir à comprendre ce qui lui arrive
Certaines vignettes du Cri du Peuple ne sont pas sans rappeler la scène finale de ce Crépuscule des Dieux cité plus haut… Dans une sorte d'obscurité fantomatique iréelle, les choeurs (le peuple) se rassemble, se dirige lentement vers l'avant-scène, s'immobilise, et scrute incrédule et interrogateur, le spectateur pendant de longues minutes…
Chez Tardi on a parfois aussi le sentiment, de la meme manière, d'être pris à témoin par ce peuple qui nous regarde du fond de son dessin. Tout à fait d'accord avec toi, le sujet s'y prete largement, la Commune. Alors que dans ce Double Masque on se trouve davantage en prise avec un scénario où l'individu agit en décalage du collectif…