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Elle


Monfreid...
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ELLE Tome1 : Mai 44

Par Fanny Montgermont


Résumé :
1944…en pleine seconde guerre mondiale, la ville de Rennes est pilonnée par les bombardements. Au milieu des ruines, Hippolyte la découvre. De grands yeux bleus, de belles boucles blondes…un visage d’ange ! Cette étrange jeune fille va bouleverser son destin.

Avis : Un ange tombé du ciel, l’horreur absurde et burlesque d’un bombardement aveugle, une milice sans pitié, une résistance qui se déchire de l’intérieur. Ces éléments donnent une base solide à cette histoire en même temps qu’un cadre historique. Deux éléments se distinguent de cette toile de fond : Michelle et Hippolyte.
Hippolyte, jeune homme propulsé dans la résistance, est attaché à sa mère. Il représente, par sa naïveté et sa morale, le jeune « candide » dont on sait d’avance le destin tragique. Figure archétypale de l’innocent qui culpabilise, ce personnage n’agit que sur le coup de pulsions émotionnelles importantes, ces mêmes pulsions qui l’amèneront à se départir de sa naïveté. La vengeance est le moteur de ce revirement, il est le jouet ultime du destin futile de l’humanité. Il est beau et bon c’est pourquoi l’auteur le rend esclave de ses sentiments. C’est là sa magnificence et sa faiblesse. L’utilisation de cette « figure de style » réussit assez bien à l’auteur. Si on ne tombe pas dans la sottise, la facilité ou le moralisme, nous ne sommes pas au niveau de la grande littérature. Le médium BD ne réclame pas forcément l’usage d’une psychologie complexe ou d’une profondeur de style, néanmoins l’attachement à un personnage se forge aussi sur sa crédibilité. Si Hippolyte a le bon goût de ne pas être larmoyant ou pathétique, il reste pas moins trop facilement identifiable, trop lisse.

Michelle, une peau claire, des cheveux blonds bouclés, un sourire heureux, une robe blanche…comment ne pas croire aux anges. L’auteur fait de Michelle l’incarnation de la foi. La couverture nous la montre les mains tendues vers nous (je passe rapidement sur le fait qu’elle tient de l’eau dans ses mains, eau pour étancher notre soif, eau pour nous purifier, eau bénite…), les première bulles nous vouvoient, autant de signes qui vont dans le sens de la compassion. Si Michelle, en traversant l’album, nous fait nous interroger sur notre condition, ce n’est jamais son cas. (Spoiler) Même sa mort n’est motivée par rien d’autre que la foi. Cette jeune fille s’offre entièrement pour laver nos péchés sans rien vouloir en retour. Cette attitude, dans ce contexte, met en exergue notre propre cruauté.

Ce sont les ailes de l’ange qui vont permettre à ces deux entités de se rencontrer. Sans ailes, Michelle devient « elle ». La perte de l’objet chez l’humain empêche l’agir, sans organon il n’y a plus de possible (la perte des bombes en est un bon exemple). L’ange lui n’a pas à subir cette contrainte, la perte de ses ailes, pourtant symbole de son statut, ne le fige pas dans l’inaction.

Ce charmant tableau est porté par un dessin superbe. Tout en douceur et en finesse, l’auteur nous livre une beauté sans fard. Des couleurs pastelles sans défauts, un trait presque timide tant il dégage de la fragilité et de l’amour. Comment ne pas être émerveillé par tant de charme. Il y a, de plus, une imbrication avec le scénario à chaque instant. Les visages sont dessinés avec beaucoup de simplicité et de majesté.
Seule la nature est dépeinte de manière floue et imprécise. Elle est neutre dans ce « conflit », ce que ne rend pas le scénario.
Du fait du cadre historique et du style des dessins, on pense invariablement à Gibrat. Mais ici, il y a un poids céleste des responsabilités et des choix, une trop grande ambition poétique qui retirent une certaine humanité au dessin. Soit cette BD plait et nous émeut instinctivement par la force de son sujet, un brin suranné et désuet, soit elle ne nous plait pas et on ne remarque que la platitude des actions, les visages figés dans de jolies postures vides de sens et la froideur moraliste du récit. C’est le genre d’album dont la qualité tient exclusivement à la vision du lecteur ce qui va dans le sens du sujet puisqu’il s’agit d’un don de soi.


Bien à vous,
Monfreid...
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je suis tombé dessus le WE dernier à la FN**, j'ai flashé sur la couv' et les dessins, les couleurs qui sont tout en pureté... j'ai pas tenté de la lire, peut être pour pas casser cette impression liée à l'ambiance graphique... je vais peut être m'y mettre... gracias Monfreid :wink:
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"gracias" de rien...je te conseille uen "prélecture" parce que si j'ai esayé de rester "objectif" en montrant que l'auteru tenter de faire passer de la poésie avec son dessin (superbe) et son histoire archétypal...
Moi je fais partie des gens que ça laisse sommes toutes indifférent...j'ai trouvé ça beau c'est sur mais à aucun moment cela ne m'a touché!

Il n'empêche que je "sais" que ça dépend des sensibilitées

donc feuillete avant :wink:

see you,
Monfreid...
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J’ai un avis un peu mitigé sur cette BD... j'ai beaucoup aimé les dessins, (nostalgie de mes cours d'aquarelle), ils sont légers, doux malgré le sujet traité. Michelle est tout simplement angélique… par contre l’histoire se lit en très peu de temps, en trop peu de temps…
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