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MacBeth


Monfreid...
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MacBeth
de Casanave
aux éditions 6 pieds sous terre




Résumé: Ben c'est MacBeth de Shakespeare! :wink:

Avis:Au début fut le bois puis vient la planche, tout naturellement l’Homme en fit un théâtre (avant même une arche) ou un crayon ça dépend.
Heureusement la feuille survint pour réconcilier tout ce beau monde.

Au commencement était le rien…puis vint Shakespeare.

Chantre gonflé à l'ombre des platanes sirupeux ou tu te gaves d'une culture à laquelle tu fais honte, lecteur hypocondriaque toujours en manque de livre à faire valeur en bonne société, marchands offusqués par l'énonciation des glorioles que vous avez contribuez à ériger…tous autant que vous êtes charognard indifférents au monde d'hier et de demain empêtrés que vous êtes dans un présent pollueur…passez votre chemin…on pourrait en découdre.

Les auteurs contemporains de qualité l'on compris la solution est dans la subtilité du mélange entre humour gaudriole et tristesse des plus sordide bâtie à partie de ce quotidien moue qui nous colle aux basques. Gageons leur un avenir radieux et laissons de côté les profiteurs vénaux et véreux. Qu'il est bon de pouvoir causer d'une œuvre sans rien risquer d'autre qu'une bonne discussion au coin d'un feu que l'on aura pris soin d'alimenter en conséquence.

En marge des codifications, des attentes mais pas du plaisir; Daniel Casanave nous revient avec un album encore une fois tiré d'une pièce de théâtre: après la satire politique et social (Ubu et les mamelles de tyrésias) il s'attaque désormais au MacBeth du tragédien anglais…autant dire à l'Everest. Pourtant c'est presque en père tranquille que l'auteur va traverser l'épreuve. Que l'on se le dise Casanave n'est pas homme à s'en laisser compter, si son trait angoissé et élégant en a vu d'autres ce n'est pas une raison pour le croire impudent au point d'avoir laissé son humilité au garages. Cela ne nous empêche pas de nous rendre à l'évidence que dans l'arène des dessinateurs "underground" (comme se plaisent encore à la dire certains)il fait parti des plus grands, que son style n'a de leçon à recevoir de personne et que de ce fait il aborde Shakespeare par Shakespeare et pour Shakespeare. Nous sommes dans le domaine de l'adaptation, pas de la construction d'édifice à la gloire de l'adaptateur qui chercherait à apposer un fait d'armes sur son CV. Tout ça pour dire qu'il se dégage de cet album une sincérité bien en peine de nos jours.

On remarquera que si l'auteur est toujours et plus que jamais au service de l'œuvre de départ, il ne reste pas en retrait. On peut même dire qu'il a pris une certaine assurance depuis ces dernières adaptations. Le trait est toujours le même, enfin il obéit à la même technique. Le dessin est exécuté avec une certaine rapidité, une dextérité hors paire…qui court après l'utopie de rendre l'instant magique de la création issue de la découverte. Les paysages qui inaugurent (j'allais dire déflorent) cette BD semblent intemporels comme si l'Ecosse se devait de revêtir à jamais se teint sombre et propice aux légendes qu'on lui connaît, il y a pourtant fort à parier que ce sont là des esquisses issues des voyages de l'auteur lui-même. Refusant l'idée de publier un carnet de voyage, Casanave prend le parti d'en sens inspirer pour en faire une ambiance…de fin du monde…comme si l'horizon qui s'offre à nous ne pouvait réaliser aucunes promesses d'avenir.

Une entrée en matière des plus classiques qui cachent une lecture approfondie de l'œuvre. Chacun des protagonistes est en effet "croqué" avec force et caractère…l'auteur à effectué une sélection des plus drastiques pour se doter d'une galerie de personnages des plus exactes et des plus réussies. Le menton carré et les cernes de MacBeth reflétant à merveille sa nature à la fois bornée et tourmentée; ces habits noirs reflétant son peu d'avenir contrairement à ceux de Banquo. Autant de signes que Casanave n'a sans doute pas trouver dans un dictionnaire mais bel et bien dans ses lectures, ses visions de représentations théâtrales et dans ce qu'il a de plus précieux: ses rapprochements. N'ayant pas peut des mots, à force de faire les choses biens, de livrer des œuvres qui ne sont pas vraiment ce qu'elles sont: Casanave est le Kenneth White de la Bande dessinée. On se croit perdu au beau milieu d'une landes terrifiantes, coincés dans des complots abjectes et purement issus d'une écriture occidentales, quand une pleine page dotée d'illustrations irréelles nous rappelle à quel point les liens sont ténus entre toutes nos représentations. Le drame devient universel parce qu'il est véritablement joué sous nos yeux et pas seulement mis en image.

La force de cette adaptation est de ne pas tomber dans le modernisme (même si Casanave s'octroi plus de liberté qu'à l'accoutumé en ce qui concerne les extérieurs). Les figures, les gestes sont souvent rendus à l'état de postures. Un choix fort intéressant qui contraste avec une mise en page parfaitement maîtrisée.

En effet les cadres alternes en collant parfaitement aux actions, on aurait pu faire remarquer que les présents albums de Casanve manquaient d'ampleur, que les formats et son trait restaient confinés dans une sorte de cercle pour initiés. Ici ce n'est plus le cas, il s'approprie parfaitement les espaces les plis à volontés et toujours à bon escient (il suffit de voir le traitement réservé aux trois sorcières pour s'en convaincre).

Du coup le dessinateur à pu se permettre de "figé " un peu plus ses dessins, de les rendre éternel du moins dans l'imaginaire du lecteur. Comme notre perception d'une œuvre classique est souvent liée à la première adaptation que nous écoutons, il en va de même pour les pièces de théâtre et les Bds.

Casanave, peut se vanter de livrer là une adaptation de qualité qui reflète son talent tout en offrant une vision populaire du drame Shakespearien par excellence.

Autres oeuvres de Casanave chroniquées ici : Ubu roi, Les mamelles de Tirésias
un article sur lui ici et son Interview dessinée

Un grand merci à l'auteur pour certaines infos pour la permission de lire l'oeuvre avant sa parution et un grand merci aux éditions "6 pieds sous terre" pour leur aide.

Bien à vous et bonne lecture,
Monfreid...
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je remonte ce topic mais j'aurais pu le faire pour d'autre...

voilà je me pose une question
il y a eu 35 lectures pour ce post...dont moi une fois pour voter et je connais aussi une autre personne mais qui habite trop loin pour ne serait ce que le voir...

enfin bref autant si c'était une chronique sur un truc connu que tout le monde connait ou que dont on sait les tenants et les aboutissants..;les non réponses ne me choqueraient pas autant là je me dis que c'est bizarre: personne n'a ne serait ce que jetais un oeil curieux sur cet album?
je ne dis pas acheter la bd ça coûte cher donc je ne vais pas tomber dans le mercantilisme...
mais les 2 autres oeuvres de l'auteur sont aussi chroniquées
il y a un article sur lui
et il nous à fait l'honneur de répondre à une interview dessinée...

qu'il n'attire pas grand monde je le conçois...mais pas un seul esprit curieux n'a ouvert cette bd est aurait une question, une suggestion, une opinion...?

bien à vous,
Monfreid..;criconspect...pour le moins
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Chere Mesoke,

si tu ne me dis pas...j'aime pas parce que c'est nul...aucunes raisons que je te crucifix... :wink:
bien au contraire...
je connais l'auteur et ses oeuvres...moi j'aime car ça ne répond ni au format "classique" ni au format "indépendant" et que le gars aime ce qu'il fait...il le fait étrangement...(avec humilité et très rapidement en fait)...mais c'est personnel!

si dans ta librairie tu as feuilleté..et que ut n'as pas aimé...vas y je t'en pris dis nous pourquoi..;c'est le but aussi...et pusi qui c'est cela permettra aux gens de se faire uen opinion plus objective...

donc lance toi :wink:
bien à toi,
Monfreid...
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Très cher Monfreid que j’aime beaucoup ….
En fait mes raisons de n’avoir pas feuilleté cet ouvrage son tellement stupides que j’en ai presque honte …
Primo : j’aime pas la couverture.. elle ne me séduit pas et ne m’a pas donné envie d’ouvrir l’album.
Secundo, ton magnifique post qui aurait pu me faire changer d’avis … m’a un peu découragé par sa longueur et bien que je le suppose fort intéressant ma détourné de ce topic …

Ayé tu me causes plus .. ?
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si je te cause biggrin.gif

sur la cou'...ouaip why not...
sur la longueur du post...je sais bien...mais que veux tu... :roll:
le pire c'est qu'il y a des masos qui aiment ça 8)
sans rire...ça dépend de trop de truc en fait..;je me souviens que tu avais lu et apprécié "la fille du professeur" ou "le café du voyageur" suite à une chronique...alors bon...et puis je me raccourci déjà un max en fait...et quand même on cause de MacBeth faut imaginer le chef d'oeuvre à la base :wink:

M'enfin c pô grave tout ça
bises,
Monfreid...
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Après avoir répondu à Monfreid, je me suis sentie l’irrésistible envie de jeter un œil sur MacBeth. Finalement j’ai fait un peu plus que le feuilleter, j’en ai lu les ¾.

J’imagine que mettre en BD une pièce de Shakespeare est un exercice périlleux. Surtout si vous décidez de conserver non seulement l’histoire, mais également la construction du récit et ses dialogues.
Après le roman graphique, voici le drame graphique. Casanave s’attele donc à une tache difficile et réussi l’épreuve haut la main.

Son adaptation est tellement réussie que c’est pour cette raison que je n’ai pas aimé. Et oui tout le paradoxe est là. Je n’aime pas Shakespeare et le retrouver en BD ne me procure aucun plaisir.

Cependant je vous conseil de jeter un œil à cet album pour peut que vous ne soyez pas comme moi, vous saurez apprécier le style graphique de Casanave.
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J'ai lu et j'ai adoré. Je ne suis pas un grand connaisseur de Shakespeare donc je ne me prononcerais pas sur l'adaptation mais de toute façon on s'en moque car cette BD fonctionne par elle même.
Le trait est vraiment puissant et donne du caractère aux personnages et aux situations. Véritablement une excellente lecture.
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  • 3 months later...
CITATION(Rand)
Un nouveau Casenave pour ce mois de novembre : Dîen Bîen Phu aux rêveurs de runes (à priori ce devrait être déjà sorti mais je ne l'ai pas encore vue).


Pas vu non plus... Pourtant j'ai cherché! :evil:
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  • 2 months later...

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