Aller au contenu
  • S’inscrire

vos classiques de cinéma ?


Ildera
 Share

Messages recommandés

Oui, je sais qu'il existe un topic sur vos films préférés ICI mais je propose quelque chose d'un peu différent : faire découvrir des films récents ou moins récents ( surtout moins récents en fait ^^), grands films, films originaux, «classiques». Il va de soi que je ne souhaite pas que ce topic fasse "redite". Mais il s'agirait de développer pourquoi ces films sont à voir selon vous : réalisateur, synopsis, critiques ( personnelles ou pas ). :wink:


Village of the Damned ( le village des Damnés)
Date de sortie: 1960
Réalisé par : Wolf Rilla
Scénario de : Stirling Silliphant, Wolf Rilla, George Barclay, d'après le roman de John Wyndham ( Les coucous de Midwich, 1957, Denoël )
Image : Geoffrey Faithfull
Montage : Gordon Hales
Musique : Ron Goodwin
Production : MGM
Durée : 74 minutes
Distribution : George Sanders (le professeur Gordon Zellaby), Barbara Shelley (Anthea Zellaby ), Martin Stephens ( David Zellaby ), Michael Gwynn ( Major Alan Bernard )

Synopsis : Le professeur Zellaby vit avec sa femme Anthea dans le village de Midwich. Un jour, tous les habitants perdent connaissance pendant quelques heures. Au réveil, personne ne comprend ce qui s'est passé jusqu'à ce que plusieurs habitantes de la bourgade constatent simultanément qu'elles sont enceintes... Neuf mois plus tard, douze bébés aux cheveux blonds et aux yeux étrangement brillants voient le jour au même instant. Progressivement, un fossé se creuse entre les parents et leur progéniture ( à croissance très rapide ) qui se révèle être d'une intelligence hors du commun et dotée d'inquiétants pouvoirs...Pendant que le professeur Gordon cherche à les comprendre, à leur enseigner une morale, l'état-major qui surveille le village milite pour leur extermination.

Chef d'oeuvre de la SF, ce film a suscité un vif débat. Initialement il devait être tourné aux Etats-Unis mais Wolf Rilla n'obtint pas les autorisations nécessaires. A Midwich, des femmes tombent enceintes hors-mariage, l'une d'elles est même vierge, et les enfants semblent conçus par une "entité invisible", autant de sujets tabous. Le film fut donc tourné en Angleterre. A sa sortie en France il fut même interdit aux moins de 18 ans ! Il repasse régulièrement sur Arte, et en 1995, John Carpenter réalise un remake que je n'ai pas vu. :wink:

Qu'est-ce qui m'a marquée dans ce film ?

Dans le livre, les enfants sont beaucoup moins présents qu'à l'écran mais tout aussi effrayants.
C'est tout le quotidien d'un petit village qui est bouleversé par l'arrivée de ces étranges enfants:
Une mère fait trop chauffer le lait de son bébé, les yeux brillent, et la mère plonge la main dans la casserole d'eau brûlante.

Laisser les enfants exterminer le village, tenter de les rendre "humains" ou les exterminer avant qu'il ne soit trop tard, par peur, par prévention ? C'est la question récurrente du film.

Hormis l'excellent scénario et la réalisation efficace, une musique angoissante (notamment les sons utilisés quand les yeux des enfants deviennent brillants, synonyme d'une catastrophe à venir ), c'est le jeu des acteurs que l'on retient.Le jeune Martin Stephens est incroyable de distance et de froideur et contribue énormément à l'atmosphère fantastique du film. :wink:

Tout le film évolue en fait autour des différences entre ces enfants et la communauté. Les douze têtes blondes restent sans cesse à l'écart, font preuve d'une politesse déconcertante avec toujours la même froideur, la même distance dans la voix, le regard. Ils réagissent toujours en même temps. Envoyez un ballon sur la tête d'une des filles et ce sont les douze enfants qui se retournent ensemble, comme si chacun avait reçu le coup. Néanmoins, le jeune David peut passer pour l'élément dominant du groupe, c'est l'enfant le plus développé par Wolf Rilla, celui qui a le plus de texte mais, je me répète, l'acteur est vraiment excellent dans ce rôle, très inquiétant. :shock:

Parallèlement, les mères, tout en sachant que leurs enfants ne sont pas normaux, que leur conception même est anormale, cherchent à leur montrer leur amour. Anthea voudrait que David l'aime, mais il ne lui témoignera jamais la moindre affection, pas un sourire. Et la fatigue gagne les rangs de la communauté, la fatigue, le désespoir et la peur face à des enfants si jeunes qui pourtant semblent n'avoir aucun besoin des autres habitants, vivent en parfaite autonomie, correspondant par télépathie.

A voir et revoir sans modération en ce qui me concerne, à tel point ce film montre que le cinéma, même le cinéma fantastique ou de SF peut se passer d'effets spéciaux tonitruants pour peu qu'il ait un bon scénario, d'excellents acteurs, et un virtuose à la réalisation. biggrin.gif
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Bon, alors en vrac:

BRIDE OF FRANKENSTEIN: James Whale 1935

Lorsque les studios « Universal » proposent à James Whale de tourner une suite au « Frankenstein » de 1931, ce dernier hésite, il est proche du refus. La raison donnée par James Whale est qu’après avoir tourné « Invisible Man », sa volonté est de ne plus être cantonné dans le film fantastique. Les pressions du studio sont énormes, Whale fini par accepter ! Aussitôt, le cinéaste va proposer à Boris Karloff de recouvrer une nouvelle fois les traits du monstre le plus célèbre du cinéma. Mais Karloff ne l’entend pas de cette oreille. En effet, dans le scénario « Le monstre » parle. Il n’utilise pas des phrases complètes, simplement des brides de mots. Boris Karloff refuse que le personnage soit humanisé, il apprécie le rôle muet qu’il a joué dans le premier opus car son personnage représente tout ce qu’il y a de plus niais dans le regard. Finalement, il accepte le rôle.

On comprend dés lors que, le film n’ayant pas encore débuté, certains problèmes se posent chez l’acteur et le cinéaste. Pourtant, « Bride of Frankenstein » surplombera le premier film. Tout d’abord, on doit ce succès aux effets spéciaux qui, pour l’époque, furent surprenants. Ensuite, la transition imaginée par James Whale pour entamer ce second film est digne du plus habile des magiciens. Il nous plonge au cœur de cette nuit d’orage en la demeure de Lord Byron. Mary Shelley est là, prête à conter la suite de son personnage.
L’intelligence du film n’est pas à négliger. Nous sommes dans les années 30, l’Amérique puritaine n’agit que par des préjugés. Lorsque « le monstre » poursuit, sans but hostile, une jeune bergère les villageois le harcèlent, le ligotent et le condamnent à mort. Plusieurs fois James Whale met en point d’orgue les difficultés des minorités face à la médisance d’une société enclavée dans des idées proches du « Ku-Klux-Klan » ! C’est donc attendrissant de voir ce « monstre » qui n’a pas le but de tuer, être persécuté à cause de son côté niais, simplet même. Notons aussi que cet être est conscient de son état, lorsqu’il se regarde dans l’eau il ressent alors ce même sentiment que les habitants ont envers lui. Il se déteste et à plusieurs reprises éprouve l’envie de retourner à la mort. Clin d-œil à la phrase de la fin !

Boris Karloff est donc à l’apogée de son rôle. Jack Pierce, qui signe le maquillage, nous gratifie une fois de plus de ce physique étonnant. Le front large et la couche de maquillage offrent un effet des plus saisissant. Lorsqu’on pense à Frankenstein c’est automatiquement le visage de Karloff qui nous vient à l’esprit. La profondeur du regard dont Karloff nous fait part sert admirablement le personnage. L’acteur, lorsqu’il prête sa voix dure et gutturale à la créature, partage avec le spectateur un moment intense qui restera dans les anales du cinéma fantastique.

« Bride of Frankenstein » est donc un film incontournable pour tous les vrais fans de cinéma. Le 7ème art à atteint avec cette production un paroxysme qu’il n’avait plus connu depuis longtemps, enfin si l’on excepte quelques films comme : « King Kong (1933 de Schoedsak et Cooper) », « Dracula (1931 de Tod Browning) » ou encore « Invisible Man (1933 de James Whale) » !

Le Récupérateur de Cadavres: Robert Wise - 1945

Edimburg, 1831 ! Le Docteur Macfarlane est un éminent médecin et un grand professeur. Il a souvent recours aux services de John Gray, un cocher, pour lui amener des spécimens à dépecer. Des cimetières sont profanés, et rapidement une garde accrue va fleurir sur ces lieux. Faute de cadavres, le cocher va rapidement prendre des espèces encore bien vivantes.





Tout les bons cinéphiles se souviendront de la « RKO », productrice entre autre de classiques comme « Citizen Kane, La Chevauchée Fantastique, Le Train Sifflera Trois Fois, L’Enigme du Chicago Express », mais ce studio dispose également d’une belle production de cinéma fantastique avec des titres aussi célèbres que « King Kong, La Malédiction des Hommes-chats, Le récupérateur de cadavres, Angoisse,… ». Avec « Le Récupérateur de Cadavres » ce studio se dote d’un film macabre qui marque le retour de Boris Karloff dans un rôle qui l’éloigne de son célèbre Frankenstein. Karloff aura l’occasion, dans ce film, de nous montrer son talent d’acteur, de prouver que sous le masque de la bête, se cache un physique d’une grandeur jamais égalée.



Au commande de ce chef d-œuvre : Robert Wise, dont c’est la deuxième production. Pour la petite anecdote, le réalisateur récupéra les décors du « Bossu de Notre-Dame », afin de faire des économies dans son budget. Bien évidement, Robert Wise caractérisé par son génie, ne laisse rien transparaître de cela et le film se révèle tout aussi passionnant qu’intriguant.



Notons également une certaine originalité, puisque les deux acteurs phares du cinéma fantastique se retrouvent dans cette super production. Boris Karloff et Bela Lugosi se donnent la réplique et la scène où la bagarre éclate entre eux est, en ce sens, tout à fait allégorique ! C’est le choc des titans, Dracula contre Frankenstein, c’est beau, c’est puissant et c’est admirablement bien joué !

D’ailleurs, autre petite anecdote, Val Lewton, le producteur, ne voulait pas que Bela Lugosi se retrouve au générique. Peut-être un effet de l’apparition des vecteurs commerciaux ? Heureusement, on retrouve le nom de ce dernier dans un rôle qui, même s’il est minime, à le mérite d’être remarqué.


Bref, cette œuvre intemporelle du 7ème art met en exergue un Boris Karloff qui offre une performance étonnante (si je puis me permettre d’utiliser ce mot) ! A posséder OBLIGATOIREMENT dans sa cinémathèque !!!

Phantom of the Opera: Arthur Lubin - 1948

près avoir été congédié de l’Opéra de Paris, Eric Claudin, violoniste, propose à un éditeur un concerto qu’il a écrit. Son aspiration est de faire d’une jeune soprano un peu ingénue, Christine Dubois, une grande vedette. Pensant que sa musique lui a été volée, Eric devient complètement fou et assassine l’éditeur. Cependant, son assistante a eu le temps de lui jeter du cyanure au visage. Se réfugiant sous les catacombes de l’Opéra de Paris, masque sur le visage, cape et chapeau sombre, l’homme hantera ces lieux en multipliant les meurtres. Son unique but : faire que Christine chante !



« Le Fantôme de l’Opéra » est avant tout connu pour être un célèbre roman de Gaston Laroux. Un livre étonnant et qui, au fil du temps, est resté une œuvre grandiose. Le cinéma ne pouvait donc passer à côté d’un tel scénario. Ce sera donc en 1925, dans un film muet, que le célèbre personnage trouvera son identité sous les traits de Lon Charney. Acteur phare de l’époque du cinéma muet, il était ainsi surnommé : l’homme au 1000visages. Mais ce n’est pas sans mal que ce film a vu le jour. Des contraintes entre la production et l’acteur, des adaptations frauduleuses et parfois ringardes, retarderont la sortie du film. L’acteur se séparera ainsi du producteur, Julian Rupert qui, pour un commentaire plus personnel, avait tout de même tourné quelques scènes d’anthologies. C’est Lois Weber qui sera, dés lors, chargée du montage.



Dans le rôle de Christine, on retrouve Mary Philbin. Pour la petite histoire, le studio avait organisé un casting afin de recruter de jolies jeunes filles, ayant le charme et la désinvolture qui se devait d’être le point d’orgue d’une bonne comédienne. Exemple assez éloquent, quelques années plus tard, avec Katherine Hepburn ou Grace Kelly. La jeune Mary a donc été choisie pour le rôle de la soprano. Elle découvre alors Hollywood, en pleine expansion, et sera même le témoin d’une grande innovation : la construction d’une structure métallique pour reproduire, copie conforme, l’Opéra de Paris. Ce décor sera utilisé une nouvelle fois en 1943 dans la version de Arthur Lubin.

Film au caractère plutôt baroque, contrairement à la version de 1943 plus gothique, il faut noter, pour la petit anecdote, que les scènes de danses et de chants, furent tournées en technicolor.

En 1927, « Jazz Singer » sort dans les salles. C’est le début du cinéma parlant. C’est dés lors décidé, il faut retravailler sur la version de 1925 du « Fantôme de l’Opéra » pour en faire un film parlant. Mais 1927 marque la chute d’un grand style de cinéma, celui du muet, et Lon Charney se refuse à devenir l’homme aux 1000 voix. Que faire, si on ne peut rendre le personnage de Charney parlant ? Les producteurs utiliseront une voix « off » qui retranscrit les pensés les plus secrètes de cet infâme musicien détraqué.

Il faudra attendre 1943 pour qu’un premier remake voie le jour. Arthur Lubin écrit donc une nouvelle version, toujours basée sur le roman de Gaston Leroux, du « Fantôme de l’Opéra » qui met en vedette le talentueux « Claude Rains », souvenez-vous de « L’Homme Invisible » de James Whale en 1933 ou encore de « Casablanca » de Michael Curtiz. On y retrouve également Susanna Foster dans le rôle de Christine. Une interprétation qui n’a d’ailleurs rien à envier à Mary Philbin. Claude Rains lui-même est étonnant dans ce rôle de désaxé qu’il interprète avec une émotion rendant le personnage touchant. Cette version plus gothique n’est pourtant pas dénuée de charme. Oscillant entre le tragédie et l’horreur, c’est surtout une belle histoire d’amour qui sa cache derrière. Un faste musical vient embellir ce film aussi réussi que la version de 1925 et qui reste un grand classique incontournable.

Ce succès on le doit aussi à ces scènes devenues légendaires. La plus impressionnante, celle qui demande une performance où il ne faut pas faillir, c’est bien entendu le moment où Christine arrache le masque. Scène anthologique qui a marqué le cinéphile jusqu’à en devenir un véritable chef d’œuvre.

Si d’autres versions existent, je pense à Dario Argento en 1998 ou encore celle de 1963, rien ne vaut les œuvres de Rupert Julian et Arthur Lubin qui, d’ailleurs, sont reconnues comme étant les plus abouties et les plus belles.

Hill House: Robert Wise - 1963

S’il était question de maisons hantées, le spectateur penserait tout de suite à « Poltergeist, ou encore La Maison Winchester, voir aussi Amytiville… ». Mais il est une maison encore plus effrayante : « Hill House » ! Tourné en 1963 à la « Métro Goldwin Meyer » par le génialissime Robert Wise (Le jour où la terre s’arrêta, Le récupérateur de cadavres, West Side Story,…) ce film à l’atmosphère oscillant entre le thriller fantastique et le film d’horreur, joue sur la psychologie de nos peurs primales. Bénéficiant d’un petit budget, le réalisateur nous convie à un genre où il excelle particulièrement, celui du huis clos ! La maison, d’abord, qui renferme une malédiction vieille de 90 ans. La maison est-elle hantée ? Si aucun fantôme n’est apparent, nous serons vite confrontés à des événements surnaturels effrayants. Le personnage de Eleanore (Julie Harris) est, elle aussi, le symbole de se huis clos. Personnage renfermée, peu sûre d’elle et qui pendant plus de 11 ans a été la victime de sa mère impotente ajoute une touche encore plus sombre à ce film. Il faut ici saluer la prestation de l’actrice qui est très convaincante dans son interprétation et qui ne manque pas de sincérité. Nous devrions encore citer Claire Bloom dans le rôle de « Théodora » et qui à un manifeste poussé à son paroxysme, tant la désinvolture de son personnage est éblouissante. L’acteur de théâtre Richard Johnson (qui épousera Kim Novak) se complait dans le rôle du chercheur en paranormal – un métier qui inspira bien d’autres cinéastes – et qui à d’ailleurs la prestance et l’assiduité d’un acteur dans sa plus grande splendeur. Enfin, pour l’anecdote, on notera l’apparition de Lois Maxwell, la célèbre Moneypenny dans James Bond, qui interprète « Claire », la femme du docteur Markway.

Bref, ce film qui joue sur les ambiances noires et inquiétantes est un véritable chef d’œuvre du cinéma. Notons qu’en 1998, un remake de ce grand film est sorti sur les grands écrans : The Haunting dont l’adaptation ainsi que les acteurs furent particulièrement décevants. Catherine Zeta-Jones n’arrivant pas à la cheville de Claire Bloom est obligée de jouer sur son physique, heureusement bien plus beau que son jeu d’actrice. Lili Taylor reprend le rôle de Julie Harris et aurait eu mieux fait de se casser une jambe plutôt que d’essayer de se mesurer à des pointures du cinéma. Enfin, Liam Neeson, que j’apprécie beaucoup, m’a plutôt laissé un effet de déception. Même si cet acteur au talent irrévocable et le seul « pilier » du film, il ne ressemble en rien à la prestation excellente de Richard Johnson.

En conclusion, mais vous l’aurez compris, visionnez plutôt la version de 1963 qui est la seule et unique !

L'étrange Monsieur Victor: Jean Grémillon - 1937

Le bon monsieur Victor (Raimu), cache derrière sa bonhomie et son accent méridionale, un aspect plutôt inquiétant. Receleur d'abord, meurtrier ensuite et menteur. Il fera accuser le pauvre cordonnier (Pierre Blanchard) à sa place pour le meurtre d'un certain Amédée qui le faisait chanter. Sept ans après, l'innocent s'évade et est bien décidé à revoir son fils. C'est vers ce bon Monsieur Victor qui ne cessait de clamer l'innocence du bagnard, qu'il va se tourner. Pensant faire confiance à ce personnage rondouillard, il est loin de penser que derrière cette apparence, se cache un malfaiteur.

Lorsque sort en 1937 le nouveau film de Jean Grémillon, ce dernier reçoit de la part du publique un accueil plutôt hostile. En effet, la co-production est assurée par l’UFO, un studio allemand. Or, la situation politique en Allemagne n’engage en rien un succès pour ce film qui, pour l’époque, faisait plutôt l’objet d’une grande qualité. On aura tantôt fait d’accuser Jean Grémillon de collaborer avec l’Allemagne nazis. Mais le réalisateur ne voulait-il pas simplement faire un film ? Quoiqu’il en soit, on peut dire aujourd’hui qu’il est un véritable chef d-œuvre ! Mettant en scène Raimu dans un rôle que l’on n’attendait pas, l’acteur joue sur l’ambiguïté de son personnage. Habitué aux films de Marcel Pagnol, il n’a pas été difficile pour l’acteur d’interpréter un bon rondouillard respecté par tous. Mais derrière la bonhomie se cache l’infamie. Raimu nous prouve dans ce rôle son talent d’acteur. Sa performance est éloquente et son rôle de malfaiteur, tentant de se dépêtrer d’une situation qu’il a lui-même créée, surprendra le cinéphile tant le réalisme et la sincérité de Raimu servent ce bon Monsieur Victor.

A ses côtés, un autre grand acteur de l’époque, Pierre Blanchar. Lui aussi joue sur une certaine ambiguïté, peut-être moins poussée que l’interprétation de Raimu, puisque son rôle est de rendre le personnage macho et un rien misogyne du début touchant et un rien niais. Là aussi, nous saluerons la performance de cet acteur qui a joué dans des succès tels que : « L’Atlantide, Crime et Châtiment, Un Seul Amour,… » !


Pour la petit anecdote (il y en a tellement pour ces films de l’époque) le film est resté seulement deux semaines à l’affiche, les raisons en sont principalement politique, voir plus haut. Toutefois, l’ingéniosité de ce polar sombre en fait un succès incontournable, le réalisateur est parvenu à faire jouer les ambiances aussi bien que les acteurs. Un grand film qu’il ne faut donc pas rater !

La Guerre des Mondes: Byron Haskins - 1953

Dans la petite bourgade de Linda Rosa, après l'atterrissage d'un vaisseau spatial, 3 personnes sont désintégrées. D'autres soucoupes volantes suivent bientôt la première pour coloniser la Terre. Martiens contre Terriens sont alors en guerre. Les armes utilisées par l'homme sont impuissantes face à cet ennemi destructeur. Clayton Forrester, un physicien reconnu tente de trouver une parade à l'invasion avant l'utilisation de la Bombe atomique. Cette ultime chance n'y fait rien, la population attend la mort jusqu'au moment où des bactéries détruisent les Martiens.

Adapté d’un roman de Herbert G. Wells, « La Guerre des Mondes » est un véritable film culte des années 50. Byron Haskins, qui signe la réalisation, nous transporte dans une invasion de la terre saisissante grâce à des effets spéciaux d’une incroyable assurance. Le superviseur, Walter Hoffman, joue vraiment sur les détails pour donner à cette invasion une crédibilité telle que beaucoup de citoyens croyaient vraiment subir une attaque martienne. Au scénario, Barré Lyndon respecte assez bien le roman de Wells. A quelques détails prêts évidemment, je pense à la scène de fin.

Le plus intéressant dans cette production est qu’il n’y a pas véritablement de protagonistes sauveurs du monde. Il ne faut pas compter sur quelques scientifiques, ni sur Gene Barry (Clayton Forrester) qui, même s’il a la carrure pour le faire, se frotte à des difficultés. N’attendez pas de voir surgir un prétorien assidûment féroce et courageux pour se frotter à l’attaque extra-terrestre. Je me rapporte, vous l’aurez compris, à la scène de fin qui est restée intemporelle et qui signe une orchestration habile et inattendue, et pourtant si logique. Quelques-uns y verront une facilité, d’autres un chef d-œuvre.

Si aujourd’hui quelques producteurs à la bravoure certaine se sont frottés à cette difficulté d’invasion de la terre, pas mal de ces derniers iront jusqu’à se casser la figure. Je pense à « Independance Day » qui est vraiment la daube la plus extraordinaire qu’il nous a été donné de voir. Dans « La Guerre des Mondes », Byron Haskins et Barré Lyndon nous ont offert un 7ème art en puissance et il faut aller chercher loin pour trouver pareil production à notre époque !

La Planète Interdite: Fred McLeod Wilcox - 1956

Année Terrestre 2257.
Suite à la disparition d'une expédition scientifique, une équipe est envoyée sur Altaïr IV à la recherche d'éventuels survivants.
Dès son arrivée en orbite, le croiseur C-57-D reçoit un message du Professeur Morbius.
Rescapé de l'expédition, il les enjoint à ne pas se poser car au sol un terrible danger menace.
Malgré les recommandations le vaisseau se pose sur cette planète où vivent en autarcie le professeur Morbius, Altaïra, sa fille, et Robby le Robot.
Ancien berceau de la civilisation Krell, Altaïr 4 renferme des mystères à l'image de cette gigantesque machine qui fonctionne seule depuis des siècles ...
Mais, la nuit venue, une entité invisible attaque le vaisseau ....


Véritable chef d-œuvre du cinéma de science-fiction, « La Planète Interdite » n’est pas un space-opera dont la pléthore de cliché agacent le spectateur. Loin de cette vulgarisation qu’il nous a déjà été donné de voir, « Forbidden Planet » - de son titre original – est une œuvre à part entière. A la réalisation on retrouve Fred McLeod Wilcox, au scénario, trois noms connus : Cyril Hume, Alan J. Adler et Irving Block.
L’équipe a donc su donner une originalité au film. Mêlant l’intrigue à des effets spéciaux qui, pour l’époque, furent d’une incroyable réussite, ils ont apporté un savoir-faire trop longtemps oublié. Les décors de Hugh Hunt et Edwin B. Willis composent sur le même ton. Le spectateur plonge dans l’univers terrifiant de « Altaïr 4 » à la poursuite d’un monstre invisible. Enfin, l’ambiance sonore qui tombe généralement dans un ringardisme douteux, est ici à son apogée. Elle dégage une ambiance particulièrement sombre et renforce l’atmosphère pour que nous puissions partager un peu plus l’émotion qui se dégage de cette planète étrange.

Autre originalité à souligner, Robby le robot ! Saviez-vous qu’il est devenu encore plus populaire que le film ? Aujourd’hui encore il est une référence pour les multiples producteurs de S-F. Peut-être est-ce dû au caractère de ce personnage ? S’il n’est qu’une machine il semble pourtant doté de sentiments. Il est serviable, n’a aucune hostilité et parle quand même plusieurs langues et leurs dialectes. Cette idée de polyglotte sera d’ailleurs reprise par Georges Lucas pour son robot 6PO. Bien entendus, les décors représentant le futur ne sont pas à négliger. Le vaisseau C-57-D est peut-être le seul cliché de ce film. Une soucoupe – attention à ne pas comparer avec « Plan 9 from outer space » de Ed Wood qui avait utilisé de vulgaires assiettes de cuisine – il s’agit ici d’un aspect tout à fait respectable.

Enfin, je m’en voudrais de ne pas parler des personnages, et surtout d’un en particulier, celui du commandant Jean-Jacques Adams. Devinez qui tient le rôle ? Il s’agit de Leslie Nielsen. Loin de son rôle de « Frank Drebin » celui qui est aujourd’hui un des comiques les plus primés de Hollywood nous prouve qu’il avait un talent et, mesdemoiselles, un charme irrésistible. C’est lui qui découvrira l’origine du monstre, c’est de lui aussi que la fille du Docteur Morbius tombera amoureuse. D’ailleurs voilà bien un personnage étonnant. Le Docteur Morbius est-il à cataloguer dans les « méchants » ou est-ce seulement un savant fou avide de connaissances ? Est-il peut-être simplement niais, quels étaient les desseins qu’il projetait ? Walter Pidgeon tient un rôle sur mesure ! Son physique un peu dur et son regard foudroyant interpelle le spectateur.

Bref, même si aujourd’hui beaucoup ne se souviennent que de « Star Wars, Star Trek ou Mars Attak », pour les cinéphiles « Forbidden Planet » reste une œuvre intemporelle qui aura marqué le cinéma de Science-Fiction !

J'ai encore plusieurs articles de films cultes à terminer, mais en vrac voici quelques titres: Nosferatu (1921-1922), Dracula (1931) les Films de Ed Wood en général, ainsi que les films de Fritz Lang principalement "Métropolis" en 1927. Et beaucoup d'autres encore :wink:
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

CITATION(BD Cool)
Hill House: Robert Wise - 1963
En conclusion, mais vous l’aurez compris, visionnez plutôt la version de 1963 qui est la seule et unique !

A noter que cette version est repassée sur Fr3 un dimanche soir, courant juillet. :wink: ( Et qu'effectivement, rien à voir avec son remake qui nous montrait plus qu'il ne suggérait).
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

 Share

×
×
  • Créer...