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Bobi


Monfreid...
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Bobi
de Bess
aux éditions Casterman (dans "écriture"
pour pas cher au vu de la qualité





Résumé : Laisser les choses venir...lâcher le stylo comme on lâche un chien..." Voilà comment Bobi naît un jour sur les pages du journal en images que griffone Georges Bess presque quotidiennement. "Aucune volonté, aucun désir, aucune nécessité n'avaient présidé à son apparition" précise encore le dessinateur. Mais il se montre suffisament intrigué par ce curieux personnage de papier pour entreprendre de lui poser des questions, autrement dit de dialoguer.

Avis
[on peut s'en passer ON]
Bobi, bobi…Bobi!
Bobi
Bobi?
?

Un amalgame improbable qui sonne et résonne comme un surnom, le diminutif à peine avouable de quelqu'un qu'on aurait pas connu, un appelle à JR, un anagramme mystérieux cachant en son sein les mystères de l'univers, une contrepèterie s'étirant à l'infini.

Bobi l'écho chimérique de toute attente. Après tout on en revient toujours de ces quêtes insensées. Un retour peu glorieux sur nous même, mais la gloire et loin perdu comme nous sommes à contempler nos traces de pas. L'évidence claironne.
Bobi!
Pourquoi n'y ais je pas pensé avant ?

S'instaure d'emblé la promiscuité. Bobi, un nom court qui nous touche sans détour, sasn besoin d'en savoir plus, d'en savoir trop.

Bess, nom d'auteur peut-être, nom familier sûrement. Nom propre évidemment, qui navigue entre deux eaux, l'inconnu et le par cœur, vous avez "tout lu" Bess vous? Allez savoir, c'est peut-être mon voisin de palier après tout.
Toujours est-il que la gaillard a commis quelques une des BDs les plus marquantes de ces dernières années. Transcendant la plume de Jodorowsky son trait en esquisse fragile mais aussi acéré que la pire des flèches, distillé en vous le venin de la déraison.

L'histoire, le récit, la raison…le prétexte de ce livre, tout est prétexte, c'est de suivre un auteur qui se blase du monde. Non pas qu'il n'y a plus rien à voir, ou à avoir. Mais bon vous savez ce que c'est, on à beau être ailleurs, rêvasser, rire jouer sur et avec les mots. On sait tous pertinent que tout cela n'est qu'un refuge. L'auteur nous compte donc un de ces jours mornes, un moment où le divertissement et la quête de soi ne suffisent plus à nous leurrer. Et puis, magie, de nouveaux outils lui parviennent et de nouveaux, la plume fait des siennes.

Ce qui suit (et ce qui précède aussi) c'est la narration autour d'une œuvre qui raconte son auteur. D'aucuns me diront que c'est le contraire, que la mise en abîme s'opère par le biais d'un auteur, qui se laisse aller à "dessiner" sans savoir où il va, mais qu'en fin de compte ce cadavre exquis à une limite celle du monde, puisque le dessin retourne au monde. Certes mais il ne faut pas oublier que le ton ou les dessins autobiographique sont eux aussi romancés, et eux aussi "prétextes" (ce mot n'est pas une insulte)…mais revenons à nos moutons.

[mode on peut sans passer OFF]

Bobi, c'est la mise en abîme de ces instants de création pure, l'auteur nous prend par la main du quotidien. C'est tant mieux, parce que cette main on la connaît, bien on l'use assez souvent ces derniers temps, elle finie même par être calleuse à force de servir. Mais c'est en fait une astuce pour nous montrer un endroit que l'on ne faisait qu'entre-apercevoir : le moment de la création.
Plus besoin de nous tenir la main, plus besoin de garde fou, de référents ou autre, le regard seul suffit. Et nous de voir un dessinateur se laisser aller à ses délires, à en inaugurer les splendeurs à en louer les mérites ou bien encore à donner la "raison".
Parce qu'il est vrai que tout cela à une raison : la magie. Certains artistes vous parlerons de rituels nécessaires à la création, mais en fait il s'agit toujours un peu de magie, l'inspiration ce n'est pas une science exacte (encore heureux).

On assiste donc aux délires du dessinateur, ce qui est fort ludique et nous permet de voyager au travers d'un imaginaire qui n'est pas le notre. Un pur bonheur, d'autant plus que cela s'opère "le cul entre deux chaises", ce n'est pas vraiment de la fiction, ce n'est pas vraiment de l'autobio. De quoi prendre un plaisir sein tout en douceur et en contemplation.

Puis vient le moment étrange, tout à la fois agréable et dérangeant. L'instant où nait un nouveau personnage. L'auteur sait dès lors que ce personnage va "être", qu'il va revenir hanter les pages de son carnet à spirale (aux vertus capitales…). Le dialogue qui va s'instaurer illustre le rapport auteur/œuvre selon une logique nouvelle. Parfois des auteurs (en promotion souvent) font acte d'humilité en présentant leur travail comme "coulant de source", ils sont le "réceptacle" de l'idée et autres foutaises, pour le coup ce sont des prétextes bon marché. Les "réceptacles" finissent fou, ils ne passent pas à la télé. Ici point du tout, Bess se propose de nous présenter Bobi comme un création existant en dehors de lui, un être lui jouant des tours à ses dépends. Mais en même temps, il lui donne un nom (doit on rappeler la place du verbe dans l'acte de créer ?), et puis il en parle comme de son propre fait.

On sait bien, que ce dialogue s'instaure surtout entre l'auteur et l'auteur. Que l'exercice de style consiste alors à savoir divertir intelligemment le public, tout en posant à plat (méplat) des considérations sur l'art sans passer pour un vieux con ou un "artiste dans le coup". A ce jeu, Bess est très fort, et l'on suit avec délice ses turpitudes, ses "déboires", ses interrogations; qui sont autant de doutes. Le tout lui permettant de nous faire à notre tour nous interroger sur notre manière de percevoir le dessin, notre façon de lire et plus globalement sur notre vision du monde.

Vous l'aurez compris il est impossible de parler séparément du dessin ou du texte, dans cet album formidable. Une ode à la fois légère et dense à la poésie et à la folie. Un plaisir de lecture rare. Un trait subtil et lyrique à la fois.

Après les rêveries et la leçon de dessin d'Escondida., Bess revient sur ses pas; et se perd en route, pour notre plus grand bonheur.

A lire, à relire, à rêver sans modération.
Merci à vous Mr Bess!


Bonne lecture,
Monfreid...qui veut bien faire plein de trucs pour bosser avec Bess biggrin.gif
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CITATION(Renardrouge)
Tu dis ça pour le lama blanc sans doute, bah on verra bien.
Tiens déjà il est dédicacé, j'avais même pas vu, j'ai du l'avoir la on a fait les occaz la semaine dernière.
8)


euh...tu n'aimes pas la lama blanc :shock:
tu veux me tuer pour la dédicace :roll:

[mode vaudou ON]
RR n'aime pas cette bd
RR n'aime pas cette bd
sacrifice de poulet
RR n'aime pas cette bd
RR n'aime pas cette bd
Louis cypher aide moi
RR n'aime pas cette bd
RR n'aime pas cette bd
[mode vaudou OFF]

sinon la forme biggrin.gif ( :evil: )
laugh.gif

Mais même si tu n'aimes pas le scénar ou autre..;le dessin?
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Le scénario surtout, j'ai rien contre les dessins. Mais j'ai le même sentiment avec Juan Solo, L'incal, Mégalex, Les technopères (ah ah les technopères, toujours pas réussi à les refourguer ceux là), Alef Thau...
Tu vois j'ai insisté quand même.... :|

Sinon la dédicace c'est "Bon noël 2001 de Léa et Clément" (je serais Léa & Clément j'offrirais plus de BD) 8)
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je te comprend d'un coté
c'est certain que jodo c'est lassant et répétitif!
mais il faudrait pouvoir trier le bon grain de l'ivraie. (un de ces quatres je verrais un dossier par série pour voir biggrin.gif )

mais là tu vas voir c'est différent, c'est beaucoup plus léger Bess totu seul il à la parole aussi rêveuse que son pinceau, parfois c'est léger, parfois sombre et parfois sa part en ébullition biggrin.gif

mais je sens que tu ne vas pas aimer :wink:
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Je te dirais demain pour Escondida. 8)

Mais bon, je mets pas tout dans le même sac non plus, les 2 1ers Juan Solo par exemple, de mémoire, ils sont excellent, ce n'est qu'à partir du 3ème que ça part en torche... La caste des barrons, ca passe très bien aussi, même si sur la fin c'est hyper répétitif... Les autres séries, à part l'incal, j'avoue que je ne me souviens pas très bien. (je sais, je sais, pour un amateur de SF, ne pas aimer l'Incal, ca semble être une tarre.... J'y peux rien, je bloque!). :roll:
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