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Sarcophage


Monfreid...
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Sarcophage
de Hester et Huddleston
aux éditions Semic




dont :
pour le dessin
et
pour la gestion de l'histoire

Résumé : Depuis la naissance de l’homme, la vie éternelle a été l’un des plus grands rêves de l’espèce humaine. Pour le Dr Ashar Ahmad, ça a été plus qu’un rêve, l’obsession d’une vie. Tandis qu’il n’a pas vaincu la mort du corps, il a trouvé le moyen de faire survivre l’âme. Mais ses actes ont eu de lourdes conséquences. Pourra-t-il réparer dans la mort, ses erreurs passées ?

Avis : Ce one shot (conséquent) se propose de nous conter l'histoire sordide d'un corps mort, condamner à errer parmi nous. Les questionnements qui émane de notre lecture, sont nombreux et passionant (nous en verrons quelques uns plus loin), toutefois cela n'empêche pas des défauts et des erreurs de venir ternir un tableau pourtant prometteur.

Les albums de la série "noire" de semic ne paraissent pas fréquemment, souvent c'est pour nous l'occasion de découvrir une série peu médiatisée, ou l'autre versant d'un auteur connu pour d'autres de ses albums. Personnellement "sarcophage" m'était complètement inconnu, je n'avais donc aucune attente particulière à son encontre.

Les amateurs de noir et blanc fortement ancré, tracé pour durer si l'on puis dire, seront ravis en ouvrant ce volume. Le graphisme est fort soignée, rendant à merveille les moindres émotions des personnages, ainsi qu'une ambiance entre polar/super héros et quête mystique. C'est l'élément qui tire nos impressions vers le haut. Les auteurs peuvent s'autoriser une mise en place minime des personnages du fait de leur forte présence physique.
Pas de doute, nous sommes en territoire connu, les méchants sont en place.

Le héros se démarque par son immoralité affichée et assumée. Il n'a aucune considération "superflu" pour la chaire (qui est triste hélas! Comme disait le poète). On ne peut l'aimer ou même le comprendre. Et là, on s'attend à un "incident" quelconque, puis à la rédemption et la prise de conscience de notre "héros". Schéma de rigueur, passage obligé, certes servi par un noir et blanc manichéen à souhait, mais trop prévisible pour nous surprendre.

La suite ne se révèle guère plus singulière, après des pertes de valeurs, des étapes initiatiques et la désignation du méchant. Le "nouvel homme/héros/mort vivant" partira vers une expiation en forme de vengeance. Rien de nouveau sous le soleil, si ce n'est un traitement des événements particulier qui donne tout son intérêt à notre lecture.

La thématique du corps mort doté d'une âme combattant un corps vivant pour sa survie au dépend de la vie. D'une morale se trouvant dans la mort, s'avère assez bien traité. Le "sarcophage" est une bonne idée, malheureusement son exploitation de verra très vite ralentie par des considérations narratives. Très vite, trop vite on retombe dans l'action.
Le dessin à tout juste le temps de parfaire une ambiance morbide que déjà on se doit de faire avancer la machine!
Et des éléments pertinents qui auraient pu/du donner lieux à des scènes passionnantes (le chien/cobaye) finissent par n'être que des "outils" au service de la trame principale.

A force de vouloir tout faire entrer dans le moule d'un one shot, le scénariste, n'exploite pas ses idées, les diluants dans la nécessité "d'en finir". Pour se faire il accumule les poncifs. Tandis que le dessinateur tâche de nous faire vibrer et ressentir les questionnements et les tourments de cette âme en peine. En lieu et place d'une intériorité qui aurait été bienvenue, d'une solitude infernal, d'un trop plein de sentiments et d'humeur (un peu comme dans cet épisode où un gars ayant volé les pouvoirs de superman, se fait avoir parce qu'il ne peut les maîtriser!), on nous sert un remake de spawn assez malvenu.

Certes le sarcophage est un symbole lié à la terre, certes ancrer le récit dans un pragmatisme chevronné, certes traiter du passage de la vie à la mort par le biais de la moralité, si ce n'est pas novateur a le mérite d'amener quelques questionnements.
Dommage que le scénariste n'est pas pris en compte les métamorphose liées à ce réceptacle funéraire de manière plus sérieuse.

Un récit dont la lecture agréable est du à un dessin impeccable, à la fois rigoureux et très marquant (la gestion de la vapeur, de la notion d'"ombre", des mouvements "mécanique", de l'organique etc). Un récit dont la lecture frustre parce qu'elle repose sur une bonne idée, sur une bonne thématique, sans que jamais on ne parvienne vraiment à saisir les opportunités de s'y attarder. Il aurait fallu choisir entre plus d'humilité ou plus d'ambition dans le traitement. trop enfermer dans des considérations chrétiennes de rédemptions, l'histoire s'épuise à improbables démonstration, sans prendre le temps de se remettre en question.

Bien à vous,
Monfreid…[bd:10a4ed149b][/bd:10a4ed149b]
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je suis assez de cet avis.
on critique souvent en ce moment les comics dont l'intrigue est trop diluée pour entrer dans le format tpb et là effectivement même remarque mais inversé, pas assez de pages, l'intrigue n'est pas assez développée.
sinon, le dessin est très accrocheur mais je comprends effectivement pourquoi rand avait été déçu.
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vi il ne prend pas de gant avec son intrigue qui se régle à coup de "bon à ce moment les méchants arrivent et hop"...ainsi de suite.

mais plus avant, j'y ais perçu un relent de mécanisme et d'obscurantisme assez nauséabond!

du coup, j'ai pondu un petit texte pour essayer d'en faire le tour, de dégager quelques impressions et chemins pris par l'auteur.

si quelqu'un arrive à le lire en entier, j'aimerais bien avoir sa vision des choses :wink:

bien à vous,
Monfreid...
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Il est des albums, qui font naître en nous des questionnements, qui révèlent des zones d'ombres ou qui simplement nous bouleversent sans raison apparente. Le travail volontaire d'un Gaiman ou d'un Moore, va clairement dans ce sens, chaque moments, instants de leur scénario clairement ciselé, étant destiné à nous retourner à nous en dire, à nous en montrer plus que supposé. Une superposition des "niveaux" de lecture, ne signifie pas toujours une complexité accessible uniquement aux fans hardcore, ou aux intellos spécialistes du "genre".
Les albums d'un Christin par exemple sont fouillés et complexes, dans un "premier degré" fort travaillé, ils révèlent leur puissance émotionnel au fur et à mesure des lectures. A l'inverse le travail de Franquin porté sur l'émotion brute, parait plus permanent, plus imprégné d'histoire et de "sen profond" dans le temps.

On le voit tout les jours, la bd n'est pas du divertissement, si elle revêt cette forme (qui n'est d'ailleurs pas sans noblesse quand elle n'est pas consumée par l'esprit affligeant qui consiste à voir dans le divertissement le chantre de la facilité ), elle est loin de s'y limiter.

Décortiquer la porté politique, idéologique, artistique de certains albums réclamerait énormément d'outils de réflexion et d'énergie. S'il n'en va pas de même pour toutes les parutions, on ne peut négliger ces apports fondamentaux à la culture de l'humanité!
Sacrifier la "lecture" de tels albums sur l'autel du divertissement et du passe temps, contribue à une étroitesse d'esprit et à l'inculture, mais surtout à la toute puissance de la suffisance qui tient lieu, trop souvent, de réflexion à la plupart d'entre nous.

Ce parcours, qui réclame autant de nous que de l'album, se voit parfois contraint de faire demi-tour, et ce parce que l'album ne tient pas ses promesses. Tel est le cas ici, avec sarcophage!

En lieu et place d'une réflexion sur la mort, sur le corps, sur l'âme. Se dévoile une banale résurrection même pas digne de donner son nom à une gare, tant ses motivations sont puériles et désorganisés.

Pour autant, de la frustration (et du refus de l'ennui, qui est l'ennemi à combattre à chaque instant sans s'affaler dans le canapé la télécommande à la main!) peut aussi surgir la réflexion et la démarche peut se faire "a contrario" de l'album. Dans un élan certes égoïste, mais non exempt de recherche.

Passons donc un peu de notre temps à "relire" cet album, à y trouver quelques pièces choquantes pour nous et quelques possibles chemins délaissés par l'auteur…histoire certes de passer le temps, mais aussi de voir ce qu'il en est sur certaines visions du monde.

Nous avons affaire à quoi ?
A un sarcophage, c'est-à-dire à un tombeau! Avant tout à un lieux, enfin plus exactement à un monument funéraire. Ce qui immédiatement nous ramène à la notion de la mort.
Le fait que le corps y repose allonger, en repos, coupé du monde (c'est important ça), fait que le sarcophage est la transition vers le monde tellurique. Pour faire simple, on peut remarquer que nous venons tous de la "matrice" du ventre de la terre! L'allégorie de la caverne proposée par platon, nous montre bien que la connaissance, la vie, le bien, la morale vraie doivent nous faire sortir de cette caverne où se projette les mensonges (je fait vite désolé pour le manque de précision).
Quoiqu'il en soit, les forces telluriques, restent attachés à nos croyances, à nos vies au quotidien. Ne serait ce que par le biais de nos racines familiale de nos vies de tout les jours, de nos passions et surtout de notre histoire. C'est une prise en compte "première", inconsciente qui s'éveille lorsque le terme sarcophage est usité.

Avant même "la mort" on pense à la vie, c'est-à-dire au retour vers quelque chose et à ce que nous perdons en "passant de l'autre côté".

En privant son héros de tout lien affectif, notre auteur le coupe de ses racines. En tant que chercheur dévoré par ses travaux, il ne peut se permettre de percevoir ce qui l'entoure, de voire le monde. Il sacrifie sa vie, sa morale, sa conscience active (il faut toujours avoir à l'esprit que la "conscience" n'est pas un statut humain seul la conscience de la conscience l'est!). Il n'est plus qu'une machine au service d'idéaux.
Pourtant ses idéaux se perdent dans leur propre création. Dit autrement, on s'aperçoit que notre humain n'est plus capable de fournir une justification, une explication humaine valable, qu'il refuse de percevoir les implications probables et les dérives de ce qu'il est sur le point de créer.

Il s'agit donc d'un "pur esprit" déconnecté de la réalité, se détournant du corps il cherche à en dépasser les limites.

Le "cobaye" chien, ne sera que peu exploité dans cet album. Une première fois pour nous prouver que le sarcophage fonctionne, et une autre fois comme "outil" au service de son maître "au-delà de la mort il n'a pas perdu ses instincts!".

Deux choses doivent nous interpeller à cet instant.
La première c'est le changement de direction du sarcophage! Ce n'est plus un lieux, un endroit couper du monde. Mais bel et bien une "armure", une "peau", un outil permettant à l'âme de s'achapper!
Bien évidement le sens premier du titre (couffin si je ne m'abuse) suppose aussi que ce "lieux" est fait pour protéger ce qu'il conduit du monde mais aussi de ses propres agissements. (un bébé (encore un lien au monde tellurique donc) pouvant nuire à sa propre santé!).
En aucun cas, pour aucun de ces termes, il n'est fait mention de la conservation, de l'emprisonnement de ce qu'il contient.
Or ce contenu, ce n'est pas rien c'est l'âme. Ce détournement du sens, nous montre que l'auteur relègue l'âme au matériel, pire que tout au quantifiable, au monde tangible.
On remarque que son recours à la physique quantique, est une recherche de dédouanement pure et simple. Le mépris d'un principe fondateur de cette vision scientifique (regarder un événement modifie l'événement) la réduit à une théorie "progressiste" de plus et ce sans faire cas de la moindre réflexion épistémologique.
Bref ce changement de sens, pour bénéfique qu'il soit pour le rythme du récit, n'en reste pas moins un refus pur et simple d'affronter "le sens" du mot, ce qu'il recouvre. Le tout en réduisant l'âme et son questionnement ontologique (désolé pour les mots compliqués ).

Cette première chose, nous amène à la deuxième, et ce dans un retour au chien.
Le chien, meilleur ami de l'homme, fabriqué par l'homme au fil des siècles pour l'accompagner dans ses tâches diverses tout en s'adaptant au climat. Animal dont le comportement ne recèle aucune complexité, aucune zone d'ombre.
Plutôt qu'un singe ou qu'une souris, dont les caractéristiques psychiques nous échappent encore, l'auteur mise sur le chien! Dans le domaine du médicament cela sonnerait juste (aujourd'hui encore des animaux sont maltraités, dont beaucoup de chien, pour cette industrie!), ici cela sonne comme une hérésie!
Pas tant que cela, si on considère que la connaissance que l'on en a, permet à l'auteur de le décrire. Ainsi le chien est une "preuve" que l'expérience fonctionne, puisqu'il continue d'avoir le même comportement, les mêmes réflexes, le même instinct qu'auparavant. Les animaux ont donc une âme! L'air de rien c'est énorme!
Sauf qu'on le remarquera pour lui aucun changement ne se produit. L'âme du chien n'est rien d'autre qu'une somme d'instinct. Mort ou non, cela ne change rien, il persiste à reproduire les mêmes schémas les mêmes gestes.

Insidieusement, cet exemple empirique induit une gradation dans les âmes. Plus tard, une fois la mort affrontée l'homme aura droit à des tourments spécifiques en fonction de ses fautes (nous y reviendrons!), et aussi l'occasion de se racheter, d'anoblir son âme. Pas le chien, le chien lui il est gentil, mais c'est juste un automate.

Ces deux "lectures" nous montrent à la fois l'incapacité de l'auteur à remettre en cause la culture dont il est issue, mais surtout sa volonté d'imprégner son récit dans un carcan pré-déterminé.

On continue d'avoir froid dans le dos, lorsque l'on observe, le "méchant" de l'histoire. Que fait ce méchant ? quel est son crime ?
Il utilise les organes d'autres personnes pour remplacer les siens qui ont tendances à s'user! En plus il laisse en vie ses victimes (pourtant elles perdent pas mal aux changents)
Le crime est horrible. Ce qui en fait la mesure (contrairement à al possible rédemption de notre héros) c'est qu'il est commis consciemment à l'encontre d'autres personnes, d'autres entités physique. Il y a là, un véritable culte du veau d'or de l'immortalité, un culte de la chair.
Là encore, une "relecture" nous permet de ne pas passer à côté de la vision "mécanique" de la chair, des organes et du corps en général.

Cet homme à un corps en pièce détaché.
Jamais ne se pose la question du rejet, de la mortalité des cellules ou d'autres soucis purement organiques. La continuité du corps n'est qu'un souci technique (moral uniquement dans le fait qu'il use d'autres corps humain, qu'il est nuisible à l'humanité, m'enfin c'est comme le cancer l'imposition de l'immortalité passe par la destruction du "reste") de plus, l'âme elle est immortel.
Tout est donc question de réceptacle.

La thématique pour protéiforme qu'elle soit, est (et sera toujours) encore une fois abordée sous le manque angle.

Le sarcophage devient juste un prétexte pour un voyage à travers la mort et pour la construction d'un univers très cartésien.

Avant d'en revenir aux spécificité du sarcophage en lui-même.

On peut s'organiser un petit détour du côté de chez la mort.
Alors tout d'abord, il y a "le grand vide", moment intéressant où l'on pense, où l'on se questionne, où l'âme retourne en elle-même, s'affranchit des contraintes physique pour affirmer sa "forme" originelle, où la condition humaine s'efface, ce genre de chose ?
Pas du tout, le grand vide c'est "l'enfer où on s'emmerde"!
Parce que faut pas déconner, l'âme est immortelle, elle est passionnée, transcendante au corps, tout ça tout ça, mais elle n'en reste pas moins "humaine" ?
Ce qui surprend, c'est la logique de la démarche. A aucun moment, il n'est question de se poser la question, l'homme doit rester au cœur des représentations. Exit platon, les upanishads, les autres considérations religieuses, aucunes mentions n'est faîtes des "transformations" du corps et de l'âme, de l'être donc au moment de la mort.

Parce que le sarcophage est un passage certes, mais un passage complexe. En tant que réceptacle le sarcophage assure la transition des énergies vitales, l'être y change d'état, ce qui n'est pas rien et rappelle les considérations des alchimistes ou de la kabbale.
Et encore sans parler des textes dont ils sont ornés, dont il n'est pas fait mention ici.
Tout un pan de lecture et de rêveries qui s'écroule sous la poussée égocentrée d'un scénariste ne sachant pas regarder ailleurs!

Cette âme en peine, se trouve donc "en enfer", un enfer personnalisé ou chacun subit "la peine qu'il mérite". Là on s'aperçoit que le manque de morale de l'homme en question subit donc les tourments des enfers…on frémit.
Certes c'est original et pas trop mal trouvé formellement (merci le dessinateur). Mais qu'en dire, si ce n'est que le concept en plus d'être convenu et très "parti pris" : tu seras puni par là où tu as fauté. Si dans le cas de tantale, ce genre de précepte s'exprimer dans un sens symbolique, ici cela en devient navrant.
Quel sera l'avenir d'un amant forcené qui aura aussi tué et volé en toute vaniteux.
Les sept péchés capitaux ne prévoient pas différents chefs d'inculpations ? (question à l'aspect très con, mais qui montre le peu de considération porté au problème de la morale par l'auteur).

En dehors de représentation graphique efficace, on ne déborde pas d'un cadre connu et froid à force de nous être servi à toutes les sauces, déjà dans spawn c'était éculé.
Comment ne pas se lasser, s'offusquer d'une vision du bien et du mal, qui se limite à un jeu de bonnes ou mauvaises réponses ?
Sans compter l'idée d'un purgatoire pour les âmes en peines.
Bref, en ne se posant jamais la question de la nature de l'âme, en clouant et limitant son approche à celle de l'humain, l'auteur ne dépasse jamais le cadre de ses propres préjugés.

Reste maintenant à regarder de plus près ce que nous propose le sarcophage habité d'une âme.

Nous avons le droit, à un corps de substitution, qui répond aux "commandes", à la volonté de l'âme.

Autant le dire, nous entrons de plein pied dans une conception mécaniste de l'humanité!
Le paradigme mécaniste, suppose que toute machine est son auteur, comme tout ingénieur est contenu dans la machine. Ce lien, cette symbiose, est utiliser ici, pour nous expliquer la totale inutilité de notre corps!
Plus encore, est abandonné toute option de finalité en soit! La nature est exclut de la table d'assemblage.
Ce n'est pas le corps qui à construit et mis au point la machine mais bel et bien l'esprit. Le corps (les mains notamment) n'est qu'un intermédiaire, limité qui plus est, qu'une transition entre cet état est un autre. En ce sens, il ne peut pleinement répondre aux besoin de l'âme.

J'avoue qu'à ce stade, le fait de voir un homme imparfait capable de mettre au point une machine plus parfaite que sa propre enveloppe, qu'il ne pourrait revêtir que dans la mort, m'a semblait intéressant.
C'était sans compter sans l'obstination bornée de notre scénariste, qui passe outre le paradoxe qu'il à lui-même énoncé.
En effet, en enfer, l'âme conserve la forme du corps qu'elle vient de quitter. Pourtant une nouvelle "peau" permet à l'âme de transcender, de transformer (là j'était heureux, je me suis dit "on y vient" à cette idée de transformation) le réel, de le plier à ses exigences.
Quid de tout cela, qu'en est il des motivations de l'âme? Qu'est ce que cela engendre une fois qu'elle peut s'exprimer ?
Ben rien! Rien du tout! Pouvoir modifier sa structure même n'engendre rien!

Pire! Le cerveau ne sert à rien! Certes la "dépense neurophile" (merci un autre poète) n'est pas une théorie si terrible, m'enfin c'est encore une fois faire bien peu de cas d'un problème plus complexe.

La dérive vers la cartésianisme s'accentue, à la vue des nuages de vapeur qui s'échappent du dos du sarcophage.
Comment ne pas y voir, une manière d'exhaler les "humeurs", de se débarrasser du surplus, des scories du corps ?
Comment ne pas y voir, la vapeur d'une vétuste et précaire machine d'un autre siècle ?
Ne pas saisir, le refus de percevoir dans le corps autre chose que des limites.

Cette impasse théorique ne serait pas énervante si elle n'induisait pas dans son sillage une impasse symbolique cette fois.
Un sarcophage est constitué d'une porte de sortie pour l'âme. Une fois transformé l'être peut sortir, s'évacuer connaître une autre réalité.
Alors qu'ici, l'âme n'est que limiter par le corps au mépris de la plupart des temples ou sépultures ou encore culte funéraires.

Jamais le doute n'est permis, outre un penchant pour l'action en guise d'explication à toute chose (pas le temps de parler, les vilains attaques) la place n'est fait aux sentiments (c'est marrant à propos, le chien à envie de manger mais lui-même pas l'envie de pisser!) qu'en terme de morale (je vais te sauver grâce à mes supers pouvoirs!).
On tombe dans l'imagerie d'épinal.

L'auteur livre une vision anthropomorphique de base, la supériorité de l'âme ne faisant aucun doute selon des canons humains définit à l'avance (très manichéen et assez chrétien!), dans un univers dédié à l'homme.
L'assise sociale et idéologique nécessaire à l'auteur pour poser et mettre en place son idée sans aucuns questionnements la transforment immédiatement en dogme. Je ne serais pas surpris d'y lire au premier degré cette réflexion d'un médecin italien du 17ième : " Examinez avec quelque attention l’économie physique de l’homme : qu’y trouvez-vous ? Les mâchoires armées de dents, qu’est-ce autre chose que des tenailles ? L’estomac n’est qu’une cornue ; les veines, les artères, le système entier des vaisseaux, ce sont des tubes hydrauliques ; le cœur est un ressort ; les viscères ne sont que des filtres, des cribles ; le poumon n’est qu’un soufflet ; qu’est que les muscles ? Sinon des cordes. Qu’est-ce que l’angle oculaire ? Si ce n’est une poulie, et ainsi de suite ».

Si en plus on regarde la pauvreté de la structure narrative qui nous est proposé (il n'y aurait le dessin quelle différence avec un téléfilm américain question rebondissement ?) .
Sans doute parce que cette structure répond à des impératifs mécaniste par essence, chaque moment devant répondre d'une utilité spécifique.

L'incapacité de l'auteur à livrer une vision autre que manichéen du dualisme esprit/matière l'amène à considérait l'âme d'un point de vue cartésien. Le mécanisme qui s'en dégage finit par se mordre la queue, par ne produire en soi qu'un dieu inexistant, en enfer transparent et une absence de savoir et de connaissance.

On pourrait, s'il en ait dépasser ces quelques considérations faîtes à la va vite pour décortiquer chaque point précisement…mais il en incombe aussi aux lecteurs d'effectuer une partie du travail.

En tout cas, il est significatif de remarquer à quel point une œuvre si frustrante soit elle peut receler de contre vérité et de point de vue complexe sur le monde, nous obligeant à une relecture attentive.

Bien à vous,
Monfreid…
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J'ai lu ton texte. Dificile de répondre sans avoir lu la bd dont tu parle. Manque qui c'est aussi fait ressentir pendant la lecture de ton texte.
Ton propos est intéressant ( même si je n'ai pu tout saisir en une seule lecture) mais je me suis demandé si l'auteur de cet ouvrage n'avait pas tout simplement essayé de produire un divertissement banal ne renvoyant qu'a lui même. Rien de plus ou de moins que ce qu'il aime aussi consomné. Et que finalement tes reproches, aussi justifié soit-il, n'interesserait pas l'auteur. Certainement ( encore une fois je precise que je n'ai pas lu l'ouvrage et que je parle suivant vos deux critiques ) l'auteur n'a à aucun moment désiré se questionné, remettre en cause ses préjugé, evolué et faire évolué son oeuvre. Il a simplement voulut créer une histoire, qui comme tu l'a si bien dit ne tend qu'a faire passer le temps, à simplement divertir sur le moment.
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alors,

effectivement il vaut mieux avoir lu l'album biggrin.gif
en tout cas pour le texte long.

ensuite,
je précise, que je n'ais pas de "but", c'est à dire intéressais l'auteur pour moi c'est un plus ou un moins qui vient s'ajouter.

il ne s'agit pas non plus pour moi d'affirmer une raison objective et toute puissante.

même si l'auteur n'a fait que "produire un divertissement", il me semble parfois intéressant de poser un avis plus complet sur l'album en question.
non pas que "rien ne soit innocent" ou que "tout face sens" ou ce genre de chose déterministe à souhait.

mais pour dire, que la plupart des gens (dont moi) qui ont lu cet album ont été déçu.
qu'en tant que lecteur, j'ai essayé d'en savoir plus sur cette déception.
et que j'en suis arrivée pendant ma relecture, à voir nombre de trait mécaniste.
il m'a semblait opportun (pour moi en tout cas) d'en parler, du moins d'en faire mention ici.
car il me semble que ce genre de propos commence à refaire doucement surface avec l'arrivée des nouvelles technologie.
si "otaku" pose le problème et une volonté et un questionnement.
le fait que des oeuvres comme sarcophage ou matrix (et d'autres, dont pas mal de manga il me semble), imposent leur choix et leur forme. me fait un peu peur (voire beaucoup).

l'air de rien, cet album à la narration "facile" aux processus évident, à l'allure de divertissement sympa, tient vachement la route dans une vision chrétienne/mécaniste des choses!

j'aimerais donc savoir ce qu'en penses d'autres lecteurs.
après j'ai bien préciser, que cela émané sans doute de la culture de l'auteur!

reste que l'expression de cette culture m'effraie, et encore plus quand elle parvient à traiter un thème aussi important de cette manière.

bien à toi,
Monfreid...
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Je ne critiquais pas ce que tu avais fait. Je disais juste que je pense que l'auteur à fait ce qu'il avait voulu faire, sans ne rien remettre en cause de ses principes culturel ou simplement de ses préjugés. Ensuite ton questionnement est intéressant et tes critiques constructives, mais je voulias juste souligné un point de ton argumentation.
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