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Le jour des magiciens


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LE JOUR DES MAGICIENS
Tome 1 : Anja
Par Michelanglo La Neve et Marco Nizzoli
Aux éditions:Les humanoïdes associés

Résumé :
Drazen a perdu ses souvenirs. Les Magiciens le retiennent prisonnier dans une forteresse hors du temps et donnent la chasse à son père, le traître Lancaster. Anja, elle vit avec ses parents, va au lycée et se confronte aux problèmes ordinaires de l'adolescence. Elle ne sait pas encore combien la réalité est fragile. Anja et Drazen grandissent ensemble sans jamais se rencontrer. Car le secret qui les unit n'est qu'un rêve. Un rêve à l'intérieur du quel ils vivent un amour interdit par la loi des Mages.


Avis : Il est de ces albums dont on aimerait connaître l’histoire, avant d’émettre un avis. Le fait que « Le jour des magiciens » arrive chez nos libraires après le succès d’Harry Potter ne laisse pourtant pas de doute quand aux raisons de son édition. Alors d’aucuns dirons que non, cet album doit sa diffusion à ses qualités propres (et les auteurs irons ou non dans ce sens). Mais il est évident que les « Humanos » ont choisit de diffuser ce titre « aussi » parce que cela parle de magie ! Cet état de fait n’est pas grave en soit, puisque les possibles préjugés qu’il peut soulever s’annulent entre eux. Le lecteur ne peut pourtant pas ignoré la référence actuelle du genre.

Le jour des magiciens nous comptent l’histoire de Drazen un garçon magicien, enlevé à la surveillance de son père qui, des années plus tard, devra partir combattre ce père renégat qu’il a oublié. Evidement le titre et les premières pages du récit, font voler en éclat la simplicité de ce psynosis pour laisser éclater le fond de l’affaire, à savoir l’histoire d’amour entre les « héros ».
Le lien onirique qui lie les amants est un point important du scénario, c’est autour de celui-ci que les événements se place. De ce point de vue, l’intrigue est intéressante car au lieu de bien montrer au lecteur l’originalité de cette idée à tout bout de champ, le scénariste la met véritablement en scène en en faisant le point de ralliement des personnages et des actions. Centre narratif incontournable, ce lien fascine aisément le lecteur. C’est à la fois magnifique et voué à l’échec, un cadeau et une malédiction. De plus cela instaure différentes « dimensions » au récit, il y a le monde « normal », celui encore flou de la magie de son application et dans sa structure sociale et le monde du rêve lieu de l’amour. Un seul élément, offre plusieurs possibilités aux auteurs qui n’hésitent pas à s’en servir. Devant la pléthore d’élément diffusés ici, on pourrait craindre une trop grande dispersion de l’histoire aux profits de milles événements subalternes, ce n’est jamais le cas. Le lecteur reste dans l’expectative, dans le doute ; mais il n’est jamais perdu dans la trame.
Reste que malgré ses indéniables qualités, l’histoire m’est apparue « pauvre ». Non pas qu’elle soit convenue ou ennuyeuse ; mais elle ne m’a jamais interpellée ou invitée à la suivre avec une attention soutenue. Je pense que cela vient de la structure du récit qui très bien rôdée, met parfaitement en place l’univers de la série mais néglige un peu certains éléments accrocheurs. A l’image des crises de narcolepsie d’Anja, dont on connaît à l’avance la raison, ce qui à pour effet de couper tout enjeux dramatique.


Il en va de même pour le dessin. Celui-ci est très sobre et très noble, il se dégage tout en finesse et en retenue. A première vue pour ce genre d’univers, le clinquant, l’orgueilleux, le visuel « rendre dedans » est le bienvenue ; ici le dessinateur opte pour une certaine classe. Au début on dirait pour un humilité ou par un manque de confiance dans son trait ; mais en fait c’est plutôt par souci d’une posture, d’une élégance. Même le côté un peu « gamin » de certaines planches apporte une fraîcheur bien agréable. Le trait est « rond » , doux à l’œil ; il s’en dégage une finesse qui à tout moment peux basculer dans l’étrangeté, un parfum qui titille notre imagination. Les couleurs sont changeantes épousant chacune des atmosphères présentes. Les cadrages classiques sont maîtrisés rendant la lecture agréable. Les petits clins d’œil n’alourdissent pas les dessins (les sorcières très Moebius période l’Incal !).
Et pourtant la encore, aucuns éléments de surface en m’a conquis. Je met donc en avant les qualités de cet album car elles sont biens présentes, mais j’appuis aussi sur mon étonnement face à mon manque d’engouement. Plus qu’une question de sensibilité du lecteur, je pense que cet aspect un peu lointain de ce premier tome provient de ce qu’il ne tend pas la main au lecteur. Un lecteur doit pour aimer un récit soit s’y sentir bien d’emblée, sentir de la résistance ou alors être gêné par celui-ci. Ici rien ne va dans ce sens un peu primaire de la lecture. Ce qui est dommage surtout au vu du travail effectué.

Reste que « Le jour des magiciens » développe un univers non pas original mais de manière original, avec talent. J’espère juste que les prochains tomes seront plus « engagés ».
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Je trouve, personnellement que " Le Jour des Magiciens " est un album aux idées pas très innovantes. La magie du monde, de sombres desseins et un amour impossible sont des choses très courantes en Bande Dessinée. Pourtant, c'est sur le point sentimental que l'album devient intéressant. L'amour, comme Roméo et Juliette mais dans le rêve. Un monde bien à nous, où ce qui est impossible dans le rationnel de notre monde prend vie et semble souvent très réel. Il y a aussi quelques bons ingrédients pour réactualiser la vieille recette, en particulier dans les personnages, qui sont assez ombrageux et énigmatiques. Qui est le bon qui est le mauvais ? Quelle est la destinée qu'ils ont choisis ? Et la magie là-dedans ? Le lecteur devra bien se rendre compte qu'elle est parfois dangereuse.

Vous aurez donc compris que ce premier tome n'est pas négligeable, il y a véritablement une histoire, romantique et fantastique, à travers des personnages attachants et d'une grande assurance. La sincérité des textes de Michelangelo La Neve en est pour beaucoup. Son scénario est intelligent et d'une maturité étonnante pour un premier album. Toutes les bases de l'histoire se mettent en place avec une logique parfaitement rôdée. Le lecteur ne sera en aucun cas perdu dans sa lecture et l'ennuie semble impossible.

Quant à Marco Nizzoli, sa dextérité dans le trait est impressionnante. Même s'il use d'un style graphique plutôt classique, il arrive à donner aux protagonistes une profondeur qui se ressent au premier instant de découverte. Attention, cependant, le dessinateur aurait pu donner plus de mouvements aux personnages qui sont un peu figés à mon goût.

Mais qu'à cela ne tienne, on ne fera qu'outrepasser cet inconvénient qui se révèle vite être très minime face à l'assurance graphique de Nizzoli et aux très jolies couleurs, mélangent d'une douce poésie et d'une aventure sulfureuse.
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  • 10 months later...

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