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Petit Miracle


Monfreid...
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Petit miracle Tome 1
Par Griffo et Mangin
Chez Soleil

Résumé:
1766. Le Chevalier de la Barre, un libertin notoire, est décapité pour avoir refusé de se découvrir devant une procession religieuse. Son corps, prêt à être enterré, semble pourtant ne pas manquer d'attrait. L'une des religieuses n'y résiste pas. Neuf mois plus tard, elle meurt en couche. Horreur ! Elle a donné naissance à un bébé, bien vivant, mais dont la tête est totalement détachée du corps. Les terribles aventures de cet enfant, baptisé Denis, le conduiront de son couvent natal à la cour royale de Louis XIV, au risque de le transformer en monstre avide de vengeance.

Avis: Les histoires de Monstres sont souvent des destins tragiques. Du « Parfum » à « Elephant Man » en passant par « Ugly » leur ton est souvent âpre et cynique. La mise en avant de la difformité et du destin qu’elle engendre met en exergue les comportements immoraux des hommes.
« Petit Miracle » ne déroge pas à cette règle. L’album s’ouvre sur la mort du père du héros puis sur sa procréation impie, autant d’éléments qui tendent vers le tragique. Délaissant le ton baroque et rocailleux du « fléau des dieux » Mangin s’attache à rendre toute l’atmosphère imbue et décadente de la France de cette époque. Les rebondissements de l’histoire (et de la tête du héros qui n’arrête pas de choir), ne sont pas du au hasard mais aux multiples mesquineries des hommes. Chaque gestes et pensé, réfléchi en fonction d’un but à attendre ou d’un rang à conserver. Le dramatique n’est donc pas traité, comme souvent, dans le flot poussifs des grands sentiments de compassion mais plutôt dans l’horreur banale et quotidienne d’intéressements cupides. Aucuns personnages, aucunes classes ne sont épargnés, c’est ce qui fait le charme de cette aventure. Ce genre donne souvent lieu à maintes caractères « préprogrammés » dont l’intérêt varie selon le scénario, ou n’est constitué que de scènes d’actions palpitantes. La scénariste mêle ici c’est deux pôles, jonglant avec l’aventure et l’humour sans aucuns relâchement et ce pour notre plus grand plaisir. Le « petit miracle » c’est ce miracle de tout les jours, qui met en avant les petits travers des gens qui ont le pouvoir dans ce monde; c’est aussi les improbables conséquences d’une « petite mort ». Le lecteur suit donc les mésaventures d’une tête avec bonheur. Tout est fait ici dans ce but, le jeune héros n’étant en rien responsable de son état, ce n’est pas lui qui va choisir son destin mais bien les autres protagonistes, nous incitant à une « réflexion » sur la liberté et le jugement d’autrui.


Si l’on perçoit que pour ce scénario Mangin s’en est donnée à cœur joie, le graphisme n’est pas en reste, loin de là. Griffo à la particularité d’être un dessinateur au style reconnaissable. Ce qui est à la fois une qualité immense mais aussi une charge terrible, toujours il doit se renouveler, il n’est jamais à l’abris de la critique du « il se contente de faire ce qu’il sait faire ». Pour cet album les amateurs de Griffo trouverons leur compte, le trait est rond et expressif, les couleurs vives et les plans efficaces. Les autres verraient bien d’y jeter un œil malgré leurs réticences. Les planches dégagent une clarté et une lisibilité exceptionnelles, on sent un souci permanent de la mise en place et de la « fonctionnalité ». Si les figures sont expressives au possibles, les lieux le sont tout autant, on baigne littéralement dedans. La crédibilité de l’histoire vient pour une bonne part, non pas d’un souci du détail historique, mais de la vitalité qui se dégage des cases. Le tout n’est pas de rendre un monastère ou un fiacre avec fidélité, encore faut-il qu’il ne soit pas figé. Les péripéties du jeune « sans tête » auraient pu être quelconque et fastidieuse à suivre,si Griffo ne s’était pas donné la peine d’en rendre toutes les saveurs. Bref les dessins sont au rendez-vous pour ce premier tome prometteur.

Seul bémol, pour moi, qui j’espère s’estompera dans les albums suivants, une impression de tourner dans le vide. On ne sait si le récit pourrait se dérouler n’importe quand ou si l’époque à une réelle importance, le ton de l’ensemble en pâtie un peu.


Autres albums de Griffo chroniqués ici : Beatifica blues et S.O.S Bonheur
Site sympa sur Griffo ici

Autres albums de Mangin chroniqués ici Le fléau des dieux

Bien à vous,
Monfreid...
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  • 7 months later...
de temps en temps je parcoure les sujet jusqu'au fin fond du forum et là curieusement je m'aperçois que je n'ai rien répondu (alors que j'étais persuadé du contraire).

évidemment parler d'un album que l'on a lu y a plus de 6 moins, n'est pas évident mais à la lecture de monfreid, ce dont je me rappelle est qu'effectivement Valérie Mangin a retranscrit avec beaucoup de talent la décadence et l'hypocrisie de l'époque, les travers des gens des plus ordinaires aux plus riches qui sont le couvert des paillettes ont finalement les même travers et défauts que leurs sujets.
Le dessin de Griffo est très agréable pour le néophyte que je suis sur ses autres albums.

effectivement l'on recent la détresse et les espoir déçu du jeune Denis, balloté sans cesse entre les intérêts égoistes des gens qui le prennent sous leur aile, et dont la descente aux enfer ne semble s'arrêter que pour mieux plonger.

en gros j'ai bien aimé cette album qui évite de mettre en avant le côté romanesque et poétique du siècle des lumières pour nous plonger dans la réalité de la bétise et de la misère de l'époque.
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  • 3 weeks later...
Une bd qui m'a bien plu. L'histoire est originale et les dessins de Griffo sont plus à mon gout qu'à l'habitude. On s'attache au personnage principal et les détails historiques n'étaient pas pour me déplaire.
Bref, j'ai hate de découvrir la suite des aventures du petit miracle!
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  • 2 months later...
  • 1 month later...
Le tome 2 sortira en Décembre. :wink:



cliquez sur la couverture pour la voir en grand.

Paris, juillet 1789. Le roi Louis XIV est plus impopulaire que jamais. C’est le début de la Révolution.
Lors de la prise de la Bastille, Denis, le Petit Miracle, recouvre enfin sa liberté après quatorze année d’emprisonnement. L’heure est venue pour lui de se venger et d’accomplir son monstrueux destin. Parfait disciple de Sade, il parvient sans peine à convaincre le philanthrope docteur Guillotin d’inventer sa célèbre machine à décapiter…
Mais Talleyrand le sait : Denis n’a pas pour but de soulager les derniers instants des condamnés. Parviendra-t-il à empêcher les sinistres projets du Petit Miracle d’aboutir ou bien devra-t-il reconnaître, avec horreur et admiration, que l’élève a dépassé le maître ?
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  • 1 month later...
  • 3 weeks later...
  • 2 weeks later...
Moi aussi! Et chose assez inhabituelle, il y a des critiques de sites de bd comme BDParadisio sur le premier tome en quatrième de couverture.

Et il paraît que le tome 2 est pas mal du tout. J'ai hâte de le lire... mais je crois que c'est Natsamo qui nous en parlera en premier puisqu'il l'a acheté!
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CITATION(zeas)
Les deux réponses sont valables mon commandant mais je sais que ça te ferait trop plaisir si je répondais "du talent"!  :wink:


outre le clin d'oeil et sans remettre en question (je n'ais pas lu) le boulot des gens en question.
je me posais la question de la validité de ce genre de chose (pareil au ciné ou pour les livres).

lorsque l'auteur choisit le texter et/ou la personne, lorsqu'il y a un lien de ce type, cela ne me pose pas de problème.

par contre l'utilisation à des fins marketing de ce genre de chose me laisse sans voix.
parce qu'en laissant de côter les aspects négatifs on continue de refuser de voire une "critique" possible.
on ne prenant le "positif" qu'en ces termes, c'est pire, on refuse de voire un aspect constructif de l'avis des gens.

étrange méthode...

quand à ce deuxième tome. j'espère qu'il aura plus de "substance" que le premier.
quelqu'un l'a lu ?

bien à vous,
Monfreid...
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CITATION(Monfreid...)
je me posais la question de la validité de ce genre de chose (pareil au ciné ou pour les livres).

J'avais bien compris ton interrogation et je partage tes réticences, surtout que les avis sont très succins et comportent parfois des "(...)".
Je voulais juste signaler le procédé qui se fait peu en bd et qui traduit cependant un certain début de reconnaisance, ou du moins de prise en compte, des sites internets. Qui traduit en tout cas leur importance dans le marché de la bd... :wink:

A noter que le tome 1 a été réédité à l'occasion de la sortie du tome 2 avec une nouvelle couverture se rapprochant de celle du 2.
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CITATION(zeas)
Je voulais juste signaler le procédé qui se fait peu en bd et qui traduit cependant un certain début de reconnaisance, ou du moins de prise en compte, des sites internets. Qui traduit en tout cas leur importance dans le marché de la bd...  :wink:


qui traduit aussi l'intérêt pour le "peu de frais" et le clientélisme des sites internes...

ou "de la récupération positives"...
certes je suis un brin cyniques, mais faut pas rêver... :roll:

sinon c'est con, j'aimais beaucoup la première couv' du tome 1 moi (qui va devenir collector et coûter plein de sous biggrin.gif
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CITATION(Monfreid...)
sinon c'est con, j'aimais beaucoup la première couv' du tome 1 moi (qui va devenir collector et coûter plein de sous  :D

Elle me plaisait bien à moi aussi mais peut-être que le tome 1 a eu du mal a trouver son public avec cette couverture qui faisait peut-être un peu plus enfantine que ne l'ai l'histoire (surtout l'évolution dans le tome 2 d'après ce que j'ai compris).
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Alors voila, je viens de lire les 2 tomes d'un coup.

Je ne vous ferais pas de critique détaillé, car je n'en ai pas le potentiel et je n'ai pas l'éloquence d'un Monfreid, mais voici quelques remarques.

J'ai trouvé trés sympa, le principe de mélanger du réel à l'imaginaire et notamment en histoire. Le tome2 à un rythme un peu plus rapide et surtout nous avons maintenant affaire à un petit miracle plus adulte, avec des idées et des envies bien arrété.
L'histoire en elle même m'a beaucoup plus et j'espere que Mangin, sera capable de nous faie d'autres scénario sur le même principe.
Le dessin est égale à ce que Griffo nous fait d'habitude, pas de révolution mais pas non plus de déception.

C'est une BD que je conseille d'autant plus qu'elle ne fait que 2 tomes.
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CITATION(natmaso)
Alors voila, je viens de lire les 2 tomes d'un coup.

Je ne vous ferais pas de critique détaillé, car je n'en ai pas le potentiel et je n'ai pas l'éloquence d'un Monfreid, mais voici quelques remarques.


d'ailleurs, quand je rentre dans une pièce je me demande pourquoi certains osent encore parler!
pis si on réfléchit personne n'est même digne de me lire en fait!

dit mon cher Nat, en partageant ne serait ce que quelques ébauches de ton avis, tu fais déjà au moins autant que moi :wink:

merci de ton avis

Bien à toi,
Monfreid...
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  • 2 weeks later...


Titre : Petit miracle
Tome 2
Scénariste : Valérie Mangin
Dessinateur : Griffo
Editeur : Soleil


Résumé : Paris, juillet 1789. Le roi Louis XIV est plus impopulaire que jamais. C’est le début de la Révolution.
Lors de la prise de la Bastille, Denis, le Petit Miracle, recouvre enfin sa liberté après quatorze années d’emprisonnement.


Mon avis :



A la fin du premier tome, nous avions quitté le Petit miracle alors qu’on le menait en prison après que Louis XVI soit tombé nez-à-nez avec sa tête :wink: . Dans ce second tome, nous faisons un bond dans le temps et retrouvons Denis après quatorze années d’emprisonnement.
Pour lui, tout comme pour l’histoire de France, une véritable révolution se prépare.
Denis prend enfin conscience qu’il est né pour accomplir une destinée bien précise.

L’histoire qui nous est présentée ici est vraiment très bien pensée. L’idée d’introduire un personnage de fiction pour le moins inattendu dans un contexte historique réaliste connu de tous fonctionne vraiment très bien. L’exercice de style est accompli avec beaucoup de virtuosité. Denis s’insère parfaitement dans l’intervalle de l’histoire qui lui ai réservé par l’auteur. On en viendrait à se demander si ce n’est pas la véritable histoire d’un aspect de la révolution française que nous raconte Valérie Mangin !

L’un des autres points forts du récit est de créer une ambivalence très forte entre l’aspect à première vue enfantin et naïf du récit, et l’aspect sombre et malsain (adulte) qui s’immisce peu à peu. Dans le premier tome, cet aspect est moins visible mais certaines scènes comme celle de l’exorcisme, celle où Denis est en prison en compagnie d’un rat ou tout simplement le principe de la conception de Denis contribuent à cet effet. Dans le second tome, cette ambivalence est beaucoup plus nette, et c’est plus particulièrement le personnage de Denis en lui-même qui y contribue. Cette ambivalence peut se résumer par l’apparence physique du personnage principale : il a le corps d’un enfant de 8 ans alors qu’il en a véritablement 22. Il se dégage de tout ceci une sensation générale assez inconfortable, malsaine.
Cette ambivalence n’est pas sans rappeler le Peter pan de Loisel, mais ici le dessin de Griffo est plus enfantin, plus rond que d'habitude, ce qui souligne ce contraste.
Les dessins de Griffo illustrent d’ailleurs magnifiquement le Paris de la révolution tout en gardant comme souci principal le déroulement de l'action. Les couleurs sont qui plus est splendides.

Cette lecture est donc fort réjouissante ; la dernière phrase du premier tome raisonnant tout au long de ce second et semble-t-il dernier tome.
En terminant cette histoire, on ne peut s’empêcher de se demander si c’est le véritable destin de Denis qui s’est réalisé ou bien si c’est le comportement des hommes envers lui qui l’ont rendu ainsi. Car cette histoire propose également une réflexion sur la différence et sur la cruauté des hommes.
On pourra peut-être regretter que l’histoire reste un peu « étriquée » dans son contexte historique et qu’elle ne prenne pas ses aises dans un récit plus ample, faisant moins de sauts dans le temps, et donnant peut-être ainsi un côté plus « aventureux » au récit.
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