Aller au contenu
  • S’inscrire

Fables D’Aujourd’Hui


The_PoP
 Share

Messages recommandés

[u][b]Fables d’aujourd’hui [/b][/u]

[center][url="https://www.ecoledesloisirs.fr/livre/fables-daujourdhui"]<img src="https://moveandread.com/moveandread/multimedia/ebook/1569875541/c/1569875541.png" HEIGHT=320 WIDTH=240/>[/url][/center]

[b]Scénario :[/b] Yvan Pommaux
[b]Dessin :[/b] Yvan Pommaux
[b]Genre :[/b] Livre illustré pour enfants : à partir de 6 ans
[b]Edition : [/b] Pastel, L’école des loisirs
[url="https://www.ecoledesloisirs.fr/livre/fables-daujourdhui"]L'acheter sur le site de l'éditeur [/url]

Résumé :[i] Le mot « fables » déclenche aussitôt chez nous des souvenirs.Tout un peuple d’animaux personnifiés et doués de parole. Souvenirs aussi de rimes, de rythmes, de vers distillant une si délicieuse musique que nous ne pouvons imaginer de fables sans elle. Les Fables d’aujourd’hui sont donc accompagnées de cette musique ancienne et familière pour traiter de ses sujets intemporels qui font les fables, et de sujets vraiment actuels, révélateurs de notre époque.[/i]

Mon avis : On reconnait la ligne si particulière des illustrations d’Yvan Pommaux dont le personnage emblématique, un corbeau en chemise ou chapeau, apparait au détour d’une page, perché sur sa branche ou au bord d’un ruisseau, pour donner une bonne leçon ou commenter en vieux sage, une méchante situation. Le trait coloré reste dense et vient parfaitement donner vie aux différents personnages dont le regard est parfois, celui de l’humain. Ces illustrations viennent intelligemment se poser entre les différentes parties narratives de chaque fable et accompagnent assez justement le récit.
L’on se souvient de ce vieil adage, attribué à Oscar Wilde, « la beauté est dans les yeux de celui qui regarde », lorsqu’on lit « Adélie la grenouille », cette petite fable qui finit bien.
Dans « Le petit lapin, le petit loup et les lascars », notre jeune lecteur reconnaitra sans aucun doute quelques affres de la cours de récréation ou de la sortie d’école. S’identifiant à l’un des trois types de personnages, peut être aux trois, il lira ainsi ce qu’il est parfois difficile de comprendre et de mettre en mots; l’impuissance et la détresse de l’un, la méchanceté des autres, l’injustice d’une situation qui parfois nous échappe.
Et comment ne pas voir dans « L’oie, la poule et le canard », la presque utopie d’un monde sans frontière que l’oiseau migrateur, qui « s’envole, vole, et se pose / Partout selon sa volonté » symbolise parfaitement. L’oie qui ne jure que par un « chez moi » qu’elle voudrait probablement entouré d’un « mur » en plus de vouloir voir repartir très vite ceux qu’elle envisage comme des envahisseurs : comment ne pas entendre là l’écho d’une actualité frémissante dans laquelle le noble discours du canard serait la plus merveilleuse des solutions? Et comment ne pas vouloir de façon absolue cette « précieuse liberté » dont il se fait le modeste porte parole? Dans les fables, certaines choses sont simples parce qu’évoquées dans leur autorité naturelle, c’est important, et croire en l’Homme ne peut que commencer comme ça…
Et quelle belle histoire d’amitié que celle de « Jim le bull et Bob le teckel », quand Bob, inconscient d’abord d’être plus méprisant que taquin, comprend enfin que l’on ne doit rien tenter pour soi qui serait au détriment d’un autre.
La fable du « Suricate » aborde tendrement le rapport de l’homme au travail ou celui de l’enfant à l’effort qu’il fait dans ce qu’il entreprend et à la forme de gratification qu’il peut en retirer : Candide n’est pas loin, et il faut « cultiver son jardin » a dit Voltaire pour qui l’homme doit limiter ses désirs à un bonheur relatif qui se trouve dans un travail satisfait. Yvan Pommaux introduit de plus dans cette fable l’importance et le bonheur de la transmission d’un savoir faire.
« Monsieur Lataupe », quant à lui, a gagné au loto et, sa solitude aidant, ne peut s’empêcher d’acheter des objets inutiles qu’il entasse au fond de sa galerie. Nous pouvons lire dans cette fable « objets en vogue » et « catalogue », « folie acheteuse » et « publicités trompeuses »… Vous l’aurez compris, c’est à la société de consommation que Monsieur Lataupe doit sa déchéance; parce que l’histoire ne se termine pas très bien pour lui : la stimulation systématique du désir de profiter toujours plus de biens de consommation ne rend pas heureux, isole et éloigne l’homme, ainsi en perpétuelle frustration, de l’essentiel. Le jeune lecteur sera bien plus séduit par les voisins qui festoient ensemble à la fin de la fable que par M Lataupe qui, belle métaphore, finit noyé dans et par ses objets. Et c’est tout là la force de cette fable.
« Une souris et deux rats » aborde sous un autre angle cette société de consommation : avec cynisme et sévérité, Yvan Pommaux pose une drôle d’équation pour trouver l’homme, ici, le rat, parfait.
Une dernière fable sans didactisme, de la poésie pure et si joliment faite que le lecteur ne peut que rester suspendu à cette dernière page, comme Roger l’éléphant aux lèvres de sa bien aimée…
Il y a dans ces fables, comme dans toutes les fables, de la violence, de l’intolérance, de l’égoïsme, de la jalousie, de la bêtise, et donc de la solitude et de la souffrance, mais il y a aussi l’intelligence d’un récit qui mène naturellement son lecteur et tout lecteur, vers la promesse que l’Homme est perfectible et que, malgré tous ces maux humains, certaines histoires se finissent bien. Esope puis La Fontaine et maintenant, Yvan Pommaux, qui nous livre là une belle oeuvre et ce faisant, rend à son tour, et dans son époque, hommage à nos vieilles fables.


[b]Ma Note :[/b][img]http://www.1001bd.com/tmp/pic/note/5.0.png[/img]

The_PoP
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

 Share

×
×
  • Créer...