La saga des Sambre (tout court)

[Kevin Nivek]

Hugo et Iris

Avec cette dernière trilogie , nous concluons cette aventure , ce préquel immense de la série originale Sambre suivant Bernard et Julie . Durant 3 albums , nous allons faire connaissance avec leurs parents dans une France sortie de sa révolution , mais qui en démarre une autre : industrielle . Hugo , fils de Maxime , porte en lui le gêne de la folie et va perdurer l'oeuvre . Quoi de mieux que cette citation de Nietzsche : " Si tu plonges longtemps ton regard dans l'abîme , l'abîme te regarde aussi" A-t'il les yeux rouges cet abîme 😉 ?

Yslaire change de dessinateur : Mézil au dessin et Bastide aux couleurs . Je dois préciser que je ne connaissais pas la saga Sambre avant de tomber par hasard sur le tome 1 de Hugo et Iris lors de sa sortie . Je me souviens avoir feuilleté quelques pages avec les yeux écarquillés devant tant de splendeurs . Le trait fin et précis , accompagné d'une lumière incandescente , touche au génie . Les yeux sont au coeur de cette histoire , et ils dépeignent des regards plongeants et vivants , on a l'impression qu'ils nous transpercent . Même dans la noirceur des mines , la lumière jaillit . J'insiste vraiment sur la qualité graphique de ce triptyque , mais cela vaut le coup !

Je dois bien avouer en revanche avoir été un peu déçu du récit . Il souffre de la comparaison avec les deux premières trilogies (récisons qu'il a été écrit avant les deux autres ) . Hugo se perd dans sa quête et le début prometteur , s'essouffle au fil des tomes . La dramaturgie n'est pas aussi importante que précédemment , selon moi 😉 . Mais cela reste tout à fait convenable , et le dessin rattrape cette légère faiblesse .