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Forget me not


Monfreid...
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Forget me not tome 1
de Tsuruta
aux éditions Casterman coillection Sakka






Résumé : Moue boudeuse, regard enjôleur, le T-Shirt moulant une poitrine presque envahissante : telle est la délicieuse Mariel Imari. Détective Privée domiciliée à Venise, la belle a un emploi du temps chargé entre un célèbre voleur d'objets d'art qui lui pose des lapins, la quête du tableau Forget me Not, son idylle avec le jeune brocanteur Veppo, et ses deux soeurs débarquées du Japon.


Avis : Cet album est l'un de ceux que l'on feuillette, que l'on finit par acheter puis par lire, par curiosité, qui vous fait voyager. Et finalement on gardera plus de souvenir du voyage que de l'œuvre elle-même.

Tsuruta est connu pour donner naissance à des histoires à la narration complexes. Forget me not ne déroge pas à cette règle. Cette complexité n'empêche néanmoins pas son charme d'opérer. En fait le début de l'histoire est très prenant, car les éléments qu'il pose nous attirent par leur côté atypique. Une jeune et jolie fille d'origine japonaise au sein d'une Venise de carte postale à la recherche d'un tableau familiale qui lui permettra de toucher enfin à son héritage. De belles promesses d'aventures en perspectives. Le ton toujours un peu désinvolte et anachronique n'est pas sans rappeler le "sherlock holmes" de myiazaki.

On se retrouve donc plongée avec délice à la suite de cette aventurière frondeuse qui cavale dans les ruelles de la ville. Tout pourrait se limiter à cela, l'auteur pourrait ne faire qu'une transposition du ton léger et palpitant que l'on doit aux romans du début du 20ième siècle (lupin, rouletabille et autre) en jouant sur quelques idées plus modernes. Mais il est bien décidé à y mettre sa propre touche.

Déjà il ne se défait pas de son habitude la plus visible, à savoir, dessiner des filles à la poitrine opulente pour leur faire jouer le premier rôle. Un tic dont il sait se jouer, puisque l'héroïne en question est parfaitement consciente de son charme et sait s'en servir à merveille. En témoigne quelques situations pour le moins réjouissante, qui sont autant d'occasion de mettre à mal les comportements masculins. Malheureusement cette manie ne semble pas s'arrêter à des pratiques aussi "saine", beaucoup et à mon goût trop de cases ne sont là que pour mettre en valeur la plastique de Mariel, ce qui finit par être lassant à force. D'autant plus que l'ajout de la robe chinoise (déjà présente dans spirit of wonder) aurait pu être abordé avec plus de tac, et que la scène entre les trois sœurs résonne plus comme un phantasme d'auteur que comme une scène de comédie. Des choix graphique qui servent et desservent à tour de rôle notre perception de l'héroïne. Reste qu'elle est attachante, notamment pour son côté espiègle et malicieuse qui n'à rien à voir avec son tour de poitrine.

L'irrévérence de Mariel sera le "fil rouge" dans l'impression de fouillis généralisé qui peut parfois régner à la lecture.

C'est-à-dire que d'une mise en place assez conventionnelle dans l'intrigue, on ne passera pas à une complexité énorme, les poncifs du genre seront toujours au rendez vous. On ne s'étonnera pas de la place faite au majordome, à l'amoureux, aux sœurs de l'héroïne ou même au chat. Ce sont autant de détails qui ne nous surprennent pas, ne nous énervent pas non plus et contribuent à nous faire suivre agréablement le déroulement de l'histoire. Pourtant, le fait est que si tout ce beau monde c'est donné rendez vous au même endroit, il y à du y avoir un souci dans les décalage horaire, à moins que ça ne vienne de la ville, ça doit être ça, ça vient de la ville.

Parce qu'il faut bien le dire, on à beau essayer de s'accrocher à la queue du mickey, on se retrouve quand même pas mal de fois paumer juste en ayant tourner une page, et l'on cherche dans ce qui vient de se passer, quelle erreur on a bien pu commettre. Tout s'enchaîne, mais à l'insu du lecteur, qui doit soit attendre quelques pages pour comprendre, soit faire le travail pour recoller les morceaux. Deux choses sont à remarquer de part cet aspect.

Premièrement, la présence de la ville, le dessin de Tsuruta, rend une Venise, très belle, majestueuse, resplendissante dans l'écrin de sa gloire passée. Tout est détaille, rendu précieux par un auteur que l'on sent amoureux des lieux. On visite avec bonheur des ruelles, des ponts ou des impasses qui servent les rencontres ou les fuites entre les personnages. Cela contribue donc à l'impression de désordre, mais c'est un désordre agréable, car langoureux, on aime à s'y perdre dans cette ville, il s'en dégage un côté mystérieux. L'auteur à du lire quelques aventures de Corto pour s'y attacher avec tant d'importance. Ce point est parfaitement maîtrisé, et donne à l'album une ambiance assez particulière, un parfum un peu nostalgique.

Deuxièmement, comme il s'agit d'une enquête policière, le fait de devoir "recoller ou retrouver les pièces du jeu" n'est pas en soit désagréable. Et puis on se rend compte assez rapidement que Turuta sait parfaitement ou il va et ce qu'il nous fait subir. Chaque détail finit par s'emboîter dans un autre, pour au final nous livrer un tout cohérent. L'utilisation de la ville et d'un bordel permanent des événements, amène une lecture rocambolesque agréable. De plus l'héroïne sert parfaitement ces faux semblant et ces détours et autres digressions.

Reste qu'une fois l'album refermé on se dit que tout cela est un peu vain. Si les moyens pour y parvenir sont fins et agréables, la conclusion parait désuète est un peu en disharmonie avec l'effort que nous venons de fournir. Je dirais que le volume ne tient pas toutes ses promesses. Je l'ais lu avec plaisir, mais je garderais une impression plus favorable des sentiments au moment de ma lecture et un sentiment d'ensemble plus mitigé. Je pense que si les lecteurs ne sont pas sensibles au dessin (qui joue pas mal sur le procédé ligne claire un fond dense, un perso principal identifiable rapidement) ou au côté désorganisé, la fin ne va pas les réconcilier avec le genre.

Cet album est de bonne facture, la mélancolie qui s'en dégage est délicate. Tsuruta à réussi son pari de créer une ambiance romantique et de s'en servir habilement. Toutefois, comme dans beaucoup d'histoire d'amour, une fois le charme passé (ce qui n'est pas un exercice de style), il ne reste plus grand-chose à se mettre sous la dent. A moins que l'amant ne tienne pas la longueur.

Il s'agit donc d'une agréable mise en place. Mais on a plus envie de lire la suite pour retrouver une atmosphère et un ton particulier que l'histoire en elle-même, dont le "découpage" semble un peu vain jusqu'à présent, puisqu'il ne sert des sentiments que trop connu et pas assez détaillés.

Affaire à suivre…

Bonne lecture,
Monfreid…
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Pas grand chose à ajouter. Bon album aussi. En apparence fouilli dans l'histoire mais effectivement c'est un jeu de l'auteur qui nous donne les réponses un peu plus tard.

L'héroïne à bien la poitrine envahissante par contre, c'est est presque déplacé sur certains planches (on ne voit que ça, malgré des décors fouillés tout autour).

D'accord aussi avec la scène entre soeurs, ca ressemble plus à du délire fanstamatique qu'autre chose. 8)

Bref, une très agréable lecture, pleine d'imprévus à chaque chapitre. J'ai aucune idée de ce que va donné la suite (même si on a quelque piste pour la trame globale).
8)
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  • 3 months later...

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