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A la lettre près


zeas
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Auteur : Cyrille Pomès
Editeur : Albin Michel


Résumé : J'écris à l'adulte que je serai plus tard pour qu'il ne devienne pas ce que je redoute.

Mon avis :



Voici la première bande dessinée de Cyrille Pomès, un jeune auteur de 25 ans. Il nous raconte ici l’histoire d’une lettre. Une lettre dans laquelle Patrick, le personnage principal, alors âgé de 17 ans, écrit à la personne qu’il sera devenu à 40 ans pour lui rappeler ses principes et ses engagements. S’il a bafoué tous ces principes, il peut aller se faire foutre !

Il s’agit d’un album plutôt ambitieux et assez exigeant qui marque l’esprit, ne serait-ce que par son thème et son traitement.
L’histoire est en fait découpée en plusieurs chapitres qui permettent de découvrir les différentes parties de la lettre et, parallèlement, différentes périodes de la vie de Patrick.
Là où l’album est assez déconcertant, c’est que, contrairement à ce que l’on aurait pu attendre afin de créer un minimum de suspens, on découvre immédiatement ce qu’est devenu Patrick à 40 ans, puis on revient petit à petit vers ses 17 ans pour découvrir son cheminement mais à l’envers. Ce traitement montre bien que le propos de l’auteur n’est pas de créer un quelconque suspens sur le devenir et la droiture du personnage. Il ne se perd pas non plus en explications ou en jugement sur le comportement de Patrick, il le décrit simplement. On découvre ainsi ce que sont devenues les promesses du jeune homme de 17 ans, notamment sur les plans amoureux et professionnel.
La construction du récit (on remonte à rebours le temps) est assez déroutante et complique notre tâche de lecteur qui essaye de comprendre l'évolution de Patrick. Mais elle ajoute également un certain intérêt et du piment au récit. Elle fonctionne donc finalement assez bien et se révèle assez habilement mise en place, en particulier sur la fin de l’histoire où les retours en arrière se font moins marqués et plus subtiles, jusqu’à se demander si chaque case n’est pas un retour en arrière par rapport aux précédentes dans les dernières planches. (si vous n’avez pas tout compris, lisez la bd)
Certains dialogues et enchaînements du découpage m’ont un peu moins convaincu cependant…
Le dessin est également intéressant. Il accroche l’œil par un trait acéré montrant les personnages assez crûment, sans concession. Le « bleu/vert pastel » qui baigne chaque page donne une couleur très caractéristique et très marquante à l’album.

Le personnage principal étant dessinateur, on peut d'ailleurs se demander à quel point cet ouvrage est autobiographique, je veux dire « autobiographique prospectif » bien sûr étant donné l’âge de l’auteur.

Une bd assez dérangeante qui porte un regard grinçant sur la vie et amène une réflexion sur nous-même. Un jeune auteur prometteur.
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pur Munoz c'est la tête, même pas le dessin mais son caractère, son air renfrogné qui s'associe dans ma tête à munoz :wink:

sinon, je me demande si toute autobio n'est pas prospective ?
cf : enfance de nathalie sarraute entre autre.

je me demande aussi de quelle idée, celle de cet album est dérivée ?

bien à toi,
Monfreid...
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CITATION(Monfreid...)
pur Munoz c'est la tête, même pas le dessin mais son caractère, son air renfrogné qui s'associe dans ma tête à munoz  :wink:

C'est toi qui vois...

CITATION(Monfreid...)
sinon, je me demande si toute autobio n'est pas prospective ?
cf : enfance de nathalie sarraute entre autre.

Je sais pas... En fait, je pense plutôt que c'est moi qui ai eu l'idée en premier! 8)

CITATION(Monfreid...)
je me demande aussi de quelle idée, celle de cet album est dérivée ?

bien à toi,
Monfreid...

Si tu trouve la réponse, ça m'intéresse...
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CITATION
Monfreid... a écrit:  
sinon, je me demande si toute autobio n'est pas prospective ?  
cf : enfance de nathalie sarraute entre autre.


J'ai peur de ne pas te suivre, de plus je ne connais pas les écrit de Nathalie Sarraute (honte à moi).

Pour moi, le concept décrit par Zéas d'"autobiographie projective" était réellement novateur.
Je m'explique :
je pensais que ce qui était autobiographique se rapportait à ce qu'on a déjà vécu, et que prospectif était plutôt une projection dans l'avenir.
Irais-tu j'usqu'à dire que l'on a déjà vécu ce que l'on a pas encore vécu?
Cela voudrait dire que nous sommes condamnés à refaire inconsciemment sans cesse les mêmes erreurs ou les mêmes bons choix.

A priori cette intervention n'a pas de rapport avec le sujet ...
Quoique, peut-on réellement imaginer qu'un homme de 25 ans ait une idée suffisament précise de ce qu'il aura vécu quand il en aura 40, pour ensuite en relater des éléments dans une histoire autobiographique, si oui cet homme est-il un génie visionnaire ou un usurpateur.
N'est-il pas plus raisonnable de penser, que cette personne a puisé son inspiration dans les expériences des autres, ou plus simplement qu'il a puisé dans son expérience d'homme de 25 ans en l'a reportant sur un homme plus âgé pour les besoins de l'histoire.

PS : si tu trouves ce post trop "prise de tête" ou sans intérêt, tu n'es pas obligé de répondre.
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ce n'est pas prise de tête :wink:

je pense comme toi sur l'inspiration de l'auteur :wink:

sinon, le concept pour moi n'a de novateur (ce qui n'est pas rien, mais il me semble l'avoir vu sous une autre forme ailleurs, ce qui ne veut pas dire que ce soit la même chose pour l'auteur, je ne dis pas ça!)que sa forme.

ou plutôt sa mise en forme, qui est intéressante.
et qui pointe le doigt, sur ce mouvement "d'avant en arrière" de la mémoire lorsqu'on écrit une autobio...

plsu précisement sur le mouvement de "projection" dans l'avenir.
même si c'est inconscient, il n'est pas de souvenir de nosu plsu jeune qui ne soit aussi un espoir de ce que nous serons plus tard et/ou une réminescence de ce que nous aurions souhaiter être.

bref, c'est toujours un moyen de chercher à savoir ce que nous sommes sur le moment.

par exemple, je ne sais si l'album en parle, mais si ce n'est pas le cas, je me dis qu'il serait intéressant de juger de quelle manière l'homme"vieux" juge l'homme "jeune"...
s'il à appris des valeurs, des interdits...qui auraient aussi pu l'améliorer.

dans le titre, le dessin...je me dis qu'il y un goût romantique pour la nostalgie rebelle.
ce qui n'est pas un mal en soit...
mais qui pose déjà des limites narratives.

qui ici sont explicites, mais permet d'extrapoler sur celles que l'on se fixe aussi lorsqu'on se remémore un événement.
et cet acte même est notre futur immédiat :wink:

en espérant avoir été clair.
:roll:
bien à toi
Monfreid...
ps : enfance de sarraute c'est les souvenirs d'enfance de l'écrivain, mais aussi un dialogue entre la biographe et son "souvenir", avec elle petite fille...je conseille vivement :wink:
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CITATION
en espérant avoir été clair.



CITATION
même si c'est inconscient, il n'est pas de souvenir de nosu plsu jeune qui ne soit aussi un espoir de ce que nous serons plus tard et/ou une réminescence de ce que nous aurions souhaiter être.


Je suis éclairé.

CITATION
ps : enfance de sarraute c'est les souvenirs d'enfance de l'écrivain, mais aussi un dialogue entre la biographe et son "souvenir", avec elle petite fille...je conseille vivement


En fait, la démarche de Cyrille Pomès est exactement inverse :
Quand Nathalie Sarraute dialogue avec le souvenir d'elle petite fille, lui fait dialoguer son personnage avec l'homme plus âgé qu'il sera plus tard.
La différence est que dans le premier cas, la petite fille a réellement existée, et le "souvenir" d'elle repose sur du concret (peut-être un peu déformé avec les années), dans le deuxième cas le personnage dialogue avec quelqu'un qui n'a pas encore vécu, cela reste de l'ordre du "fantasme" et non de la mémoire.
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CITATION(fredsim)
En fait, la démarche de Cyrille Pomès est exactement inverse :
Quand Nathalie Sarraute dialogue avec le souvenir d'elle petite fille, lui fait dialoguer son personnage avec l'homme plus âgé qu'il sera plus tard.
La différence est que dans le premier cas, la petite fille a réellement existée, et le "souvenir" d'elle repose sur du concret (peut-être un peu  déformé avec les années), dans le deuxième cas le personnage dialogue avec quelqu'un qui n'a pas encore vécu, cela reste de l'ordre du "fantasme" et non de la mémoire.


tout à fait d'accord 8)
et je pense que c'est cette "distorsion" ou ce phantasme qui fait que toute autobio ou bio est prospective...et qui en fait le charme...Blutch dans le dernier Graig Thompson en parle très bien en une phrase biggrin.gif
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