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Double masque


nickel
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Résumé : Paris, 1802. Bonaparte vient d'être proclamé premier consul et Fouché, hostile à cette nomination, a quitté le ministère de la Police. Les deux hommes ont pour l'heure l'obsesion commune de récupérer un objet volé dont le contenu peut bouleverser leur destin. Un certain François dit "la Torpille" se retrouve contraint de ramener l'objet dérobé et détenu quelque part dans les sordides bas-fonds.



Mon avis : 1802… La Torpille, chef d’une bande de voleurs, est chargé de retrouver un mystérieux coffret dérobé à Napoléon Bonaparte par une jeune femme nommée Opale. Avec « Double masque », le lecteur renoue avec le tandem Jamar – Dufaux, qui, dans la série « Les Voleurs d’Empire » mêlait déjà la petite et la grande histoire. Les auteurs nous proposent aujourd’hui une enquête policière, souvent teintée d’humour, à travers le Paris du début 19ème. Premières et dernières planches du récit laissent néanmoins entendre que la simplicité apparente de l’ensemble est relative. Jouant sur le thème du double et sur l’opposition entre l’ombre et la lumière, elles contiennent leur dose de mystère, donnent du souffle au récit et laissent espérer une suite à la hauteur.



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Mon avis : Entraînant le lecteur à la poursuite d’Opale et du coffret dérobé à Bonaparte, Dufaux continue à jouer les Dumas des temps modernes et nous dévoile avec bonheur les dessous de l’Histoire. La comparaison n’est pas vaine. Ainsi, la disparition inavouable du mystérieux nécessaire de voyage ne fait-elle pas écho à l’épisode des ferrets issu des « Trois mousquetaires » ? Voilà un petit clin d’œil digne d’un récit aux honnêtes rebondissements (parfois violents), rempli de mauvais garçons sympathiques, et souvent teinté d’humour lorsqu’il s’agit pour ces derniers de se moquer des puissants. Nous y faisons plus ample connaissance avec « La Fourmi », le seigneur des cloaques de Paris et, de ce fait, l’opposition entre l’ombre et la lumière ainsi que le thème du double sont plus présents encore que dans le premier volume (à cet égard, les deux premières cases de la planche 18 sont explicites). Il est manifeste qu’une certaine dose de fantastique pourrait pointer son nez prochainement. Car, à la fin de « La Torpille », Dufaux, en grand feuilletoniste, a menti : un tome 3 est bel et bien prévu… Pour notre plus grand bonheur ? A suivre…
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CITATION(nickel)
CITATION(Monfreid...)
... ce cher dufaux contait déjà nosu en faire bavé sur plus longtemps.

les deux premiers tomes n'étant que le début  :D


Et moi, naïf que je suis, j'avais cru au Suite et fin dans le tome 2 qui marquait la fin de "La Torpille". :wink:


en même temps je triche c'est l'auteur qui me l'avais dis...
mais connaissant le monsieur on pouvait s'en douter...
faire deux tomes ça doit être trop dur pour lui biggrin.gif
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En général je suis toujours attentif à ce qui sort dans le domaine BD historique et donc après avoir lu ces quelques posts je me suis précipité pour feuilleter ce double masque !

Oups… je déteste franchement le dessin… je le trouve très laid… Bref c'est presque rédhibitoire !

En même temps cela m'ennuie d'être aussi radical ! Bref, je vais laisser passer quelques semaines et j'y jetterai de nouveau un oeil…
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bonjour,

je ne comprends pas trop...

si vous êtes amateur de ce genre de production (ce qui est loin d'être un mal)

n'avez vous jamais compulsé les voleurs d'empire ?
des mêmes auteurs.

dans le genre, le dessin de Jamar n'est pas en soit des plus mauvais, il est à la fois sobre et très vivant, très parlant, très soucieux des impressions, des effets rendus...distillant une forme de réalisme à fleur de peau...je dirais.
humble
comme son auteur.

ce qui ne veut pas dire, que vous être obligé d'aimer...
je m'interrogeais juste sur vos "non motivations"...

mais le fait que vous comptiez relire ces volumes...c'est déjà énorme 8)

n'oubliez pas de passer nous dire ce que vous en avez (re)pensé

bien à vous,
Monfreid...
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Très content de lire d'autres avis… mais il est vrai que je ne compte pas en rester là… Je n'aime pas juger sur une première impression même négative !

Je viens d'acheter le tome 1 du Cri du peuple… et là le dessin !!!! Bref sans commentaire, pour moi c'est largement au dessus… Il n'est qu'à examiner certains cadrages ! La manière dont Tardi réalise les effets de foule tout en parvenant à mettre l'accent, dans la même vignette, sur tel ou tel personnage… Dans un tout autre domaine cela me fait penser à la manière dont quelqu'un comme Chéreau (revoir La Reine Margot) parvient dans une scène à inclure subtilement la présence de la foule (le peuple) et des personnages clés… Il maîtrisait cela excellement dans sa mise en scène de la Tétralogie de Wagner (Bayreuth 1976)… Tardi c'est de la même veine !

D'ailleurs c'est amusant comme en lisant ce cri du peuple j'ai revu certains moments clés de cette mise en scène, en particulier le Crépuscule des Dieux (qui met en avant de nombreux mouvements de foule)… D'ailleurs est ce tellement un hasard tellement la vision idéologique des deux (Tardi et Chéreau) n'est pas si éloignée que cela…

Je n'ai pas trouvé cette subtilité ici…
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ravi que tu te sois inscrit ..bienvenue donc...

par contre...si au niveau émotionnel je comprends parfaitement ce que tu veux dire...enfin plutôt ce que tu recherches.

je pense qu'effectivement tu ne trouveras pas ça chez Jamar.

Cherau c'est de l'emphase...un peu bouche trou...disons que je le trouve plus pertinent dans les relations humains plus resseré, dans son rapport à l'histoire, je le trouve un peu lâche, voulant rendre la vitalité des émotions, il semble avoir peur de perdre pied avec le contexte et cherche à le rendre...en en rajoutant un brin..enfin un à mon goût (si tu veux en causer...merci d'ouvrir un topic dans la partie ciné :wink: )

pour tardi..son rapport à l'histoire est clairement contestataire, ce qui l'intéresse se son des destins, du moins dans le cri du peuple...du coup il met en scène des gueules! forcément!
toutefois, ne pouvant s'empêcher de ressentir de l'humanité pour ses personnages, il se doit (et il le fait avec talent) d'en faire percevoir toute la complexité...d'ou des visages souvent tendus, sous le coup d'émotions vives...et une foule jamais abétie...enfin pas totalement...toujours il est possible pour certain de s'en détacher.

disons que la différences pour moi viendrait du fait que Tardi prend la foule et en extrait des personnages emblématiques, mais ils restent comme faisant partie de la foule.
alors que Chereau semble avoir ses personnages de bases, qu'il vient calquer sur le contexte historique.

de toutes les manières ont ressent dans ces démarches une notion de "controle"...de main mise.
même si ce sont des adaptations, ce qui importe (dans le respect du texte bien évidement) c'est de marquer la vision présente, d'en faire une oeuvre!
chereau ou tardi deviennent des auteurs à part entière...insufflant leur personnalité à tout prix. (je ne les traite pas de mégalo).

a contrario Jamar est quelqu'un de plus discret, de plus humble, qui n'aborde pas l'histoire de la même manière...déjà parce qu'il est au "service" de Dufaux et que Dufaux n'est pas un "metteur en scène" tel tardi ou chereau, il est un romancier historien (le parallèle avec Dumas de Nickel est parfaitement adapté il me semble).
il se sert de l'histoire, mais pas pour faire feu de tout bois, son énorme production pourrait faire croire qu'il publie tout ce qu'il écrit, ce qui est faux! complétement faux.
c'est qu'il sait laissé une grande marge de liberté à ses dessinateurs.

du coup, Jamar n'a pas d'histoire à fabriquer, à mettre en scène ou en avant.
le contexte, le pourquoi, le comment...tout est déjà écrit.
les points de vue son tracé...
son trait va alors pouvoir se pencher vers la narration, vers le mouvement et le rythme de l'histoire.
son langage propre est dans la plaisir des couleurs, la justesse des teintes...une certaine poésie de l'instant.

c'est effectivement moins lourd et moins sombre que tardi...
mais cet aspect diaphane est aussi un intéressant contre point des histoires déjà bien sordide de Dufaux.
ce dernier explore la nature humaine, sur la longueur, sur le mode du machiavélisme.
là aussi il est question de destin..
mais un destin plus romanesque qu'historique (contrairement à tardi ou chéreau dont les destins changent la face du monde quand même! et sont des paraboles).

Jamar rend parfaitement ces intimité, ces bulles d'instant au coeur d'une cité...

enfin c'est comme ça que je le ressent

bien à toi,
Monfreid...
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Pour continuer le parallèle entre Chéreau et Tardi… les deux, à mon sens, parviennent à faire émerger le peuple en tant que personnage… avec une âme, un destin qui lui un propre… Tardi parvient ainsi largement à mettre en oeuvre ces destins individuels poussés par le grand souffle du collectif, meme si l'homme - au sens d'être minuscule - parfois s'y perd ou s'y noie… sans toujours parvenir à comprendre ce qui lui arrive

Certaines vignettes du Cri du Peuple ne sont pas sans rappeler la scène finale de ce Crépuscule des Dieux cité plus haut… Dans une sorte d'obscurité fantomatique iréelle, les choeurs (le peuple) se rassemble, se dirige lentement vers l'avant-scène, s'immobilise, et scrute incrédule et interrogateur, le spectateur pendant de longues minutes…

Chez Tardi on a parfois aussi le sentiment, de la meme manière, d'être pris à témoin par ce peuple qui nous regarde du fond de son dessin. Tout à fait d'accord avec toi, le sujet s'y prete largement, la Commune. Alors que dans ce Double Masque on se trouve davantage en prise avec un scénario où l'individu agit en décalage du collectif…
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CITATION(Eric_Nicolier)
Alors que dans ce Double Masque on se trouve davantage en prise avec un scénario où l'individu agit en décalage du collectif…


je ne suis pas tout à fait d'accord sur les visions historiques...mais bon on va pas y passer tout le topic... :wink: (rien n'empêche d'en créer un par contre biggrin.gif )

en revanche ce qui me laisse un peu dubitatif...c'est que lorsque tu parles de l'indivude agissant en décalage du collectif...
je suis d'accord, car je pense que c'est exactement ce que veulent exprimer les auteurs.
alors qu'il me semble que pour toi...c'est justement ce qui fait que ça ne te plais pas...et ce comparé aux visions de tardi et chereau ...
et là...
je ne comprends pas...

ces auteurs ne sont clairement pas dans la même optique...enfin pour moi.

bien à toi,
Monfreid...
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CITATION
chereau ou tardi deviennent des auteurs à part entière...insufflant leur personnalité à tout prix. (je ne les traite pas de mégalo).  
a contrario Jamar est quelqu'un de plus discret, de plus humble, qui n'aborde pas l'histoire de la même manière...déjà parce qu'il est au "service" de Dufaux et que Dufaux n'est pas un "metteur en scène" tel tardi ou chereau, il est un romancier historien


Tardi n'est-il pas lui-même dans la série "le cri du peuple" au service de Jean Vautrin????

Il me semble que Vautrin, plus connu certes pour sa production de polar noir (excellents d'ailleurs), est lui aussi un très bon romancier historique!!!
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pour le premier point je pensais avoir répondu là

"de toutes les manières ont ressent dans ces démarches une notion de "controle"...de main mise.
même si ce sont des adaptations, ce qui importe (dans le respect du texte bien évidement) c'est de marquer la vision présente, d'en faire une oeuvre! "

pour le reste bien sûr Vautrin est un romancier historique de valeur :wink:
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Je m'excuse d'avoir réagi un peu rapidement sans avoir pris le temps de bien comprendre le fond de ta pensée, c'est surement du au fait que je trouve dommage que quand on parle du "cri du peuple" on parle souvent beaucoup plus de Tardi que celui de Vautrin (dont le travail sur cette série est pour moi remarquable).
Cela me ramène à une reflexion plus générale sur la bande dessinée : la plupart du temps dans une collaboration, on privilègie inconsciemment parfois le travail du scénariste, parfois celui du dessinateur.
C'est vrai que quand je vois "Double masque" en librairie je me dis "tiens c'est scénarisé par Dufaux", à l'inverse pour le "cri du peuple", je me dis "tiens un nouveau Tardi".
Cela est sûrement dû au fait que certains noms sont plus emblématiques que d'autres et ont plus ou moins de résonnances pour chacun d'entre nous.
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je suis tout à fait d'accord avec ton propos...(et avec ta signature aussi 8) )


notamment sur Double Masque.

il est certain que lorsqu'on aborde un travail historique, c'est souvent la mise en image qui fait une bonne part du travail...par son réalisme...c'est la première accroche je dirais...
mais par la suite, c'est le récit et la narration qui nous font aller plus loin dans nos sensations...du coup on à tendance à négliger (si je puis dire) l'aspect graphique. ('Tardi me semble être une exception(mais je peux me tromper])

de plus les séries historique sont souvent très longues, et tandis que les rebondissements s'enchaînent (nous faisant poursuivre la série) le dessins passe de plus en plus au second plan...les modifications n'étant mis en avant qu'en terme d'amélioration du trait (il faut entendre ici, amélioration au sens réaliste).

on parle au début d'ambiance, de mise en place on se penche sur le dessin...avant de peu à peu le reléguer au second plan...

tu n'as vraiment pas tort.

je pense toutefois...
que si on en parle pas (et c'est dommage) l'impact reste primordial (je n'ais pas dis que tu disais le contraire biggrin.gif )

bien sûr, sur des séries comme "plume au vent" le dessin est tel, avec sa luminosité particulière...que l'on ne peut s'empêcher d'en louer les mérites...

mais sur double masque, le travail de Jamar n'est pas aussi "simple" qu'on le pense.

il faut quand même remarquer qu'il travaille avec Dufaux, qu'il se doit de comprendre toutes les informations, d'en découdre avec elles et d'en donner la substantifique moelle...
ce qu'il fait à merveille.

de plus, il parvient à distiller ça et là, des indices, des "symboles", des chemins de traverses, des pistes, des lectures un peu différents. qui sont venir contre dire le propos ou l'histoire, l'éclairent sous un jour différent.

sa mise en scène de la première scène du premier volume (je parle là de celle se déroulant dans les jardins qui est la premier scène de véritable action)et en ce sens exemplaire. rythmé, agréable, superbe, elle n'en reste pas moins assez douloureuse.
une première lecture nous l'a ferait paraître anodine, avec un humour un peu potache...
une leçon sur la vie...âpre...

une bonne introduction aux personnages, du ton et de l'ambiance.
sans secousse, tout coule, tout seul.

ça c'est une première lecture on va dire.
Et on "juge" les planches en fonction de l'histoire de ce qui va suivre...de ce point de vue...le "boulot est bien fait".

et Jamar reste un "bon dessinateur" qui fait du bon boulot.

mais une deuxième lecture (communément nommer relecture)
avant de lire el tome 2 par exemple, nous montre
une mise en couleur très claire!
et pourant...l'acte est cruel...il ne faut donc se fier aux apparences...ce que va nous montrer le reste du récit...

comme quoi le choix n'est déjà plus si anodin.
les enfants aux seconds plans, ne sont pas là uniquement sur quelques cases aux loins...ils ont une véritables importances.
il y a donc une vie en dehors des personnages principaux...une vie qui illustre magistralement la narration.
les innocents, les naïfs...ne sont pas ceux qu'ont croient.

une leçon sur le jeu

et aussi une composition et une gestion du montage admirable.

forcément vu la masse de texte...on est déjà "dans "l'histoire
et cet aspect nous apparait par la suite...
mais quel aspect..quelle cohérence !!!

je pense donc que là où on fait des distinctions, les auteurs n'en font aucunes...
se laissant des marges de libertés parfaitement adaptées...

ce qui fait le charme des relectures.
om l'on se s'emploie pas uniquement à rechercher les clins d'oeil ou le second degré, mais une véritable manière de percevoir différement l'histoire.

à noter un "clin d'oeil" à Tardi lors de la première apparition de "Fer Blanc"

bien à vous,
Monfreid...
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CITATION(Monfreid...)
...le parallèle avec Dumas de Nickel est parfaitement adapté il me semble...


Merci Monfreid :oops:... Pour ma part, je trouve très claire ton opinion sur le charme des relectures :wink: !

Si je te cite, c'est aussi pour préciser ma pensée : Dumas est un auteur de référence (et, évidemment, je l'apprécie beaucoup). D'aucuns ont ainsi qualifié en son temps Charlier d'"Alexandre Dumas de la Bande Dessinée". Il y a tout de même moyen d'établir une distinction : simplement Charlier jouait plus sur le rebondissement et Dufaux est plutôt sensible à la révélation des secrets de l'Histoire...

Ceci dit pour ne pas banaliser la référence :wink:.
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