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Blue


Monfreid...
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Blue
De Nananan
Aux éditions Casterman collection Sakka




Résumé : Le bleu, c'est celui de la mer que Kayako vient contempler, après les cours. Un jour, la secrète Masami l'y accompagne. L'amitié se mue en amour, puis en souffrance, chacune ayant des aspirations et obligations différentes.

Histoire de bien se rendre compte de l'aspect "c'est vous qui voyez" voici deux topics pour deux avis possibe et tranchés sur la question

Avis : J'AIME

Comment parler après tant de sensualité et tant d'émotion?

Sur un sujet aussi fantasmé par les hommes et aussi secret chez les femmes, que l'homosexualité naissante chez les adolescentes, l'auteur(se) pose un regard tout en délicatesse sans pour autant épargner le lecteur.

La force première de ce manga est de nous offrir une histoire originale de façon originale. A peine l'album ouvert que l'on est déjà saisit par le côté diaphane et limpide du graphisme. La féminité est mise en valeur par des courbes hyalines, toute en douceur le dessin nous prend en main. L'espace entre chaque case est souvent large ce qui nous pose un sentiment de langueur, de durée assez incroyable. Le trait est un hommage à la femme à chaque instant. Mais il ne faut pas croire que cette caractéristique va nuire à l'ensemble en ne proposant que des situations fragiles et inconsistantes.

La lenteur du récit, sert à la fois la mise en place calme et douce de personnages toute en finesse, mais c'est aussi le moyen pour l'auteur de poser une chape de plomb sur le lycée dans lequel évoluent les protagonistes. La choix de n'opérer quasiment en plan serré accentue cette dualité. Le dessin est ce qui nous rapproche des adolescentes, c'est aussi cela qui nous fait prendre conscience de leur tourments et de leur mal être. Cette technique rend parfaitement compte de cette période de la vie ou tout s'accélère ou tout acquiert une importance capitale, mêlé à un sentiment de désinvolture absolue.


Du coup les personnages nous semblent soudainement réaliste et proche de nous. Elles ne sont pas vraiment maître de leur vie, elles la subissent complètement et ne font que la regarder passer. Les décisions importantes sont prises à l'emporte pièce et difficile de faire la part des choses entre maturité et caprice. La voix off "en recul" par rapport à l'action, et qui vient parfois l'expliciter, apporte une distanciation de plus. L'importance de ces instants s'en trouve renforcée mais en même temps s'instaure une nostalgie et une mélancolie énorme.

Il ne faut pourtant pas croire que la bd s'arrête juste à l'exploration en surface d'une bluette entre deux filles. Leurs émois sont surtout l'occasion de mettre en question ce qui fonde leur personnalité et leur ressentie. En ressort, encore une fois, le complexe de culpabilité si cher aux adolescents et surtout aux japonais. Un complexe qui vient rogner sur le quotidien et qui nous empêche de nous épanouir. Cette voix off, qui parle dans le blanc des cases, qui ne cesse de vouloir influer sur le présent n'est ce pas celle de l'auteur, qui tache de changer son passé, tout en sachant très bien qu'elle ne pourra rien y changer? N'est ce pas sa manière terrible de revivre des émotions qu'elle croyait avoir oubliait ?

De plus, les silences, les non dits, donnent un poids particulier au contours sociaux de l'histoire. Nulle part il n'est fait mention d'un quelconque soutien, d'une aide, d'un échappatoire possible. Le seule destin possible, le seul choix consiste à assumer ses actes. Cette morale qui pourrait paraître pudibonde, éclate en fait comme la dure réalité du monde adulte. Le peu de place fait à la présence des parents ou du monde extérieur n'en réduit pas l'impact sur les adolescentes et au contraire en grandit la solitude.

On sent là une filiation direct avec le romantisme allemand, un romantisme qui contrairement à celui italien, cherche à se détacher de l'empreinte social de nos vies, mais qui toujours y revient poussé par une culpabilité omniprésente. En cela on se détache de l'image des sempiternels shojo manga qui ne font que vendre du rêve. Ici on ne rêve pas, on grandit coûte que coûte, on perd sa virginité comme on allume une cigarette et l'on finit par oublier d'aller voir la mer. La douceur et la naïveté cède sa place à la douleur du monde adulte. En ce sens il est important de noter l'utilisation qui est fait du vide dans l'album. Au début il correspond à l'insouciance à la joie de vivre et d'oublier ce qui se passe, à la fin il symbolise le vide d'entre les êtres, la tristesse à ne pouvoir retrouver ce que l'on a perdu

Le choix de faire passer ses émotions par le biais d'une histoire saphique est judicieux. Il permet d'éviter les écueils de la chronique sociale tout en autorisant un discours centré sur l'amour et non sur les poncifs qui lui sont rattachés.

Un manga qui sera vous séduire par son trait aérien, tout en délicatesse; pour finalement vous émouvoir.
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Blue
De Nananan
Aux éditions Casterman collection Sakka




Résumé :Le bleu, c'est celui de la mer que Kayako vient contempler, après les cours. Un jour, la secrète Masami l'y accompagne. L'amitié se mue en amour, puis en souffrance, chacune ayant des aspirations et obligations différentes.

Histoire de bien se rendre compte de l'aspect "c'est vous qui voyez" voici deux topics pour deux avis possibe et tranchés sur la question

Avis : J'AIME PAS

Comment parler après tant de lourdeur et d'emphase inutile ?

Sur un sujet aussi fantasmé par les hommes et aussi secret chez les femmes, que celui de l'homosexualité naissante chez les adolescentes, l'auteur(se) pose un regard mièvre, et consensuel des plus horripilant.

Le dessin déjà surprend par son dépouillement, par ses absences et son utilisation de l'espace. On se fit qu'enfin un auteur aurait eu la bonne idée de traiter du vide qui sépare les êtres. Un peu à la manière d'un Tomine par exemple. Que nenni, cette "patte" n'est que de la poudre aux yeux, derrière ces silences, il ne se cache rien d'autres que de vaines promesses.

Le sentiment de "déjà vu" nous agrippe dès les premières planches et il ne nous lachera plus. Tout va y passer, de la petite et bonne élève qui à plein d'amis, qui sait quoi faire de sa vie, une fois dont forcément elle ne connaît rien, et qui au contact de l'autre fille va se découvrir à elle-même. L'autre fille parlons en, forcément elle est plus "expérimentée" et "oh surprise" elle a vécu un traumatisme personnel touchant, qui forcément la rende un peu asociale, et forcément un peu mystérieuse, en plus c'est une fille, manque plus que la pancarte "fruit défendu". Ce tableau ne s'enrichit malheureusement pas de rapports intéressants puisque forcément la "petite" va vouloir faire comme la grande, avant de découvrir les sentiments naissants qui trouble son sommeil, quel perd.

Les perles autour du collier d'un récit convenu et prévisible, vont ainsi s'enchaîner les unes derrières les autres sans aucunes surprises, peu à peu on sera gagner par un sentiment de lassitude certain.

Le problème avec les auteurs, c'est que souvent ils ne savent pas faire dans la demi mesure avec les adolescents, la caricature type GTO à son pendant auteurisant qui s'exprime dans ces pages. Si il est de bon goût de vouloir s'occuper de ce qui se passe dans la tête des filles plutôt que dans leur petite culotte. Vouloir à tout prix en faire des être torturés dans la seule raison d'être consiste à éviter le suicide dans une neurasthénie profonde, c'est tomber dans l'excés inverse. Un penchant que n'évite malheureusement pas Nananan, à l'en croire la vie amoureuse d'une adolescente qui découvre Lesbos tient tout entière dans un attentisme des plus vain et des plus stériles. Quid des trépignements, des gémissements, des crises de larmes, des tapages de pieds et des colères. Ici forcément les pleurs sont stylisés, parce que bon on fait dans le psychologique alors on exprimer la profondeur des sentiments.

Parlons en de la profondeur des sentiments, des émois des jeunes filles en fleur. Alors bon une amitié donne lieu à un amour, jusqu'alors pas de souci tout va bien. M'enfin au vu de leur âge, les sentiments exprimés me semble pour le moins complexes, ne serait ce que par leur vocabulaire et leur nuance. Il y a confusion entre l'émotion des ces gamines qui est à fleur de peau, et cette même émotion vu par l'auteur qui essaie dans faire ressentir toute la nuance. Entre ce qui est et ce qu'elle essaie de faire passer comme message se crée un décalage qui se révèle fatal au bon déroulement de l'histoire et surtout à sa crédibilité (sans nouvelles d'elle pendant deux mois, sa mère inquiète m'apelle, j'apprend la vérité d'une amie, le lendemain machine me téléphone elle est à la gare…ouaip ouaip ouaip).

Encore ce traitement un peu pédant, tiendrais le choc si le dessin faisait de même, or il faut bien l'avoue sous ses dehors appétissant ce n'est rien d'autres que de l'esthétisme de lèche vitrine. Le trait est certes enlevé, il révèle un don certain pour la captation des attitudes et des silhouettes. Mais les dites silhouettes n'expriment rien d'autres que l'attente. Ou alors, et c'est pire, justement elles "expriment" c'est-à-dire qu'elles prennent la pose, se figeant pour la circonstance, ce qui est tout sauf naturel. Alors c'est beau certes, mais ça ne raconte rien, ça illustre les idées de l'auteur, laissant le lecteur sur le carreau.

De plus les personnages sont brouillons, il faut faire un effort pour les reconnaître, leur personnalités est inexistantes, il n'y a pas une seule scène basée sur un "petit rien" qui fait le charme des histoires d'amour, tout fait et doit faire sens. Le propos en est considérablement alourdit. Autant les shojos proposes des poncifs éculés, autant ils le font en assumant parfaitement leur rôle, autant là il ne s'agit que d'adresser les mêmes choses sous un emballage plus "noble" et en fin de compte plus hypocrite. Car en fait il ne s'agit de rien d'autres que d'afféteries puériles que l'on glorifie, sous prétexte qu'elles ont eu de l'importance dans notre vie d'adulte. Cette importance n'est pas à niais, il ne s'agit donc pas de la trahir en la parant d'atours qui ne lui sied pas. En ne voulant se souvenir que de choses "belles dans leur tristesse", l'auteur en oublie de faire vivre ces personnages.

Les amateurs de sentimentalisme dégoulinant apprécierons et se pâmeront sans doute devant se "renouveau". Les autres, s'en iront apprendre la vie ailleurs.
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CITATION(brodieman)
j'ai préféré Love my life par yamaji dans le même style.


:shock:
si je ne sais tjrs pas quoi penser de "Blue"!
je peux dire que Love my life est l'une des seules bds que j'ai été reporté chez mon libraire, j'en attendais beaucoup au vu de certains écho!

je prépare même une chronique négative c'est dire :?
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  • 3 weeks later...
J'ai apprécié blue, mais je trouve que le titre manque de sentiment, je n'ai ressenti aucune émotions lors de la lecture, vraiment dommage!

dans le même style j'ai aussi préféré Love my life de Ebine Yamaji aux éditions Asuka! J'attend avec impatience Indigo blue prévu pour décembre!

www.asuka.fr ( une newsletter a été ouverte, c'est plus simple pour obtenir les infos )
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  • 1 month later...
  • 6 months later...
Blue a été pour moi un coup de coeur et je trouve qu'il aurait mérité d'être cité à Angoulême (à la place du machin - je ne me souviens plus du titre - de, je crois, Graig Thompson). Je signale d'ailleurs qu'une interview de Kiriko Nananan était disponible dans le numéro 1 de Bang! consacré au manga.
Entre temps, un autre manga est apparu, traitant du même genre d'histoire (je n'ai plus le titre en tête, Blue Indigo il me semble - en fait c'est Love my life) mais dans un univers adulte. La différence notable avec Blue est, fondamentalement, l'esthétisme de ce dernier, c'est par l'esthétisme qu'il convient de parler de Blue ou sinon on manque l'objet - à mon sens. C'est ce qui fait son originalité et sa singularité dans l'univers du manga (même dans l'univers de Sakka d'ailleurs).

Le style épuré, vide, présuppose une lecture rapide mais l'ambiguïté (volontaire - lire les interviews de Nananan) physique entre les personnages indique qu'il faut une lecture attentive, concentrée, pour les espaces prennent sens au cours du récit. Comme des bulles hors du monde, un moment de souffle libre entre les tourments et l'imprécision des sentiments à découvrir, à travailler. Je ne considère pas Blue comme un manga portant sur un fantasme de l'homosexualité ou les pressions sociales anti-homosexuelles amenant à la culpabilité. L'interrogation sur le ressenti passe par l'individualité des personnages, non les autres (l'histoire entre les deux filles me semble bien acceptée par l'entourage et aucune remarque homophobe n'est à relever), comme une réflexion sur ce qui pourrait se passer, pourrait arriver, de façon naturelle : les sentiments sont traités de façon esthétique.
Les cases, noires ou blanches, symbolisent la conscience de Kirishima, ce n'est pas une voix off de l'auteur (Blue n'est pas autobiographique, il s'agit plutôt d'une source personnelle retravaillée par l'imagination), c'est une dynamique au sein même de l'histoire.

Si Blue offre une impression de particularité sentimentale telle, c'est justement parce que le style épuré, vide, équilibré, permet au lecteur d'y insuffler son propre vécu en toute liberté, même s'il reste porté par le récit.

Blue est vraiment un très beau manga, incontournable pour moi. Et le nouvel ouvrage de Nananan paru ne retrouve pas cet univers sentimental.

"Juste le temps de battre des cils, un souffle, un éclat bleu, un instant, qui dit mieux ? L'équilibre est fragile"
Noir Désir.
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