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Black op


nickel
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Paru en: février 2005
Série: Black op
Dessinateur : Labiano
Scénariste : Desberg
Editeur : Dargaud



Résumé : Au centre du paradoxe américain, entre une morale puritaine très stricte et une absence totale de scrupules lorsqu'il s'agit de défendre l'hégémonie des USA, deux amis d'enfance engagent la CIA dans une opération périlleuse : en pleine guerre froide, relancer la mafia russe pour mieux combattre le communisme de l'intérieur. Les Etats-Unis ont toujours eu l'art de créer eux-mêmes leurs meilleurs ennemis.

Mon avis :

On l'aura remarqué, le scénariste Stephen Desberg ne joue plus au "421" depuis un certain temps déjà... Il n'en abandonne pas pour autant les histoires d'espionnage, préférant simplement, au fil du temps, se rapprocher davantage de John Le Carré que de Ian Fleming. D'origine américaine, son intention avouée en créant "Black op" était de s'interroger profondément sur "les enfants de la plus grande démocratie au monde" (dixit Floyd Whitman, le "héros") et sur la politique actuelle des USA. Pourquoi fallait-il absolument placer un président républicain à la tête de l'Etat lors des élections de 2000 ? La question est esquissée dans ce tome 1, qui plante le décor du cycle, mais elle captive autant que les diverses péripéties de l'album. Elle fait la force de cette histoire de politique-fiction, car, bien qu'aucun nom ne soit cité (hormis ceux de Johnson et Kennedy, bien antérieurs à l'intrigue principale), il est impossible pour le lecteur de ne pas penser à qui-vous-savez... Fin stratège, Desberg prend évidemment soin de ne pas dévoiler toutes ses batteries. Il privilégie plutôt les flashbacks, les sous-intrigues concernant les premiers pas de ses personnages au sein de la CIA. Ces scènes, tout aussi dignes d'intérêts que celles se déroulant à l'époque actuelle, sont servies avec brio par le dessin élégant de Labiano (Dixie Road, Mister Georges) qui, avec ce récit, voyage et nous offre des ambiances venues d'Inde et d'Afhganistan. On ne s'ennuie pas une seconde, même lorsque l'histoire se veut plus lente et s'attarde sur les amours passées des protagonistes. Au final, et parce qu'il pose les bonnes questions, "Black op" est plus qu'un simple album d'introduction dont on attend patiemment la suite. Non : une fois l'album refermé, c'est l'impatience qui est de mise... Bonne lecture !
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Vous auriez tout à fait raison de vous rallier à mon avis :wink:... Plus sérieusement, j'ai été séduit par le côté "intelligent" de cette histoire : on reste dans la fiction tout en posant des questions essentielles concernant l'actualité. Qualité supplémentaire (qui est souvent la marque des grands) : malgré une certaine quantité d'informations, dues notamment aux séquences en flashback, on ne perd jamais de vue l'essentiel et il ne faut pas relire trois fois la même planche pour comprendre le tout.

Sinon, on dirait bien que Desberg commence à se creuser une place incontournable dans le monde de la BD, à l'instar d'un Van Hamme il y a quelques annés. Je ne brûle pas ce que j'ai adoré (et que j'adore encore d'ailleurs) mais je trouve que le fait que Desberg explore davantage de milieux et d'époques différents à travers ses séries lui donne aujourd'hui une petite longueur d'avance sur JVH, qui, hormis dans "Thorgal", reste souvent cantonné aux mêmes univers...

Petite demande pour finir : quelqu'un aurait-il une info sur le nombre de tomes prévus pour "Black op" ? :wink:
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la question sur le nombre de tome...

me fait penser à un truc.

cette série est sortie chez dargaud...
or on peut supposer qu'à la fin de la série un coffret va sortir...donc déjà je suis plus dans l'optique de l'attente :wink:

d'autant plus lorsque je lis le sujet de l'album.

en effet, il me semble que si je le lis maintenant je risque d'être...comment dire...trop critique...
de trouver le parti pris super facile, de ne voir que les défauts, que l'exploitation scénaristique d'une pensée consensuelle (ouh les méchants américain).
bref une remix contemporain de vieilles recettes d'espionnages des 50 et 60's...

là déjà ça me gène...de me dire ça hein...pas la bd,; je l'ais pas lu.

de plus, je me demande si une telle série ne vaut pas le coup "après coup"...

plus exactement, je me dis que le lectorat "de base" (je m'inclus dedans là)
lis beaucoup d'album...(trop!) du coup, cette histoire va rentrer dans sa vision d'une bd bien ficelé (ce qu'elle doit être ) qui prend appuit sur la réalité.

or, la proximité de cette réalité me gène...
je veux dire par là.
est ce que le contexte sera encore valide et valable d'ici 5 à 10 ans.
ou n'était ce qu'un château de carte habilement mis en oeuvre ?

je vais donc aller la feuilleter, voir la lire mais en attendre un peu...
par peur d'être trop exigeant...
mais surtout pour avoir du recul vis à vis du sujet.

bien à vous,
Monfreid...
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CITATION(Monfreid...)
en effet, il me semble que si je le lis maintenant je risque d'être...comment dire...trop critique...
de trouver le parti pris super facile, de ne voir que les défauts, que l'exploitation scénaristique d'une pensée consensuelle (ouh les méchants américain).


Je ne crois pas que ce soit le genre de réactions que les auteurs entendent susciter. A travers les héros, eux-mêmes Américains, percent plutôt des interrogations bienvenues : comment en est-on arrivé à la situation actuelle ? pourquoi l'Amérique est-elle aujourd'hui ce qu'elle est ?

Du coup, pour répondre à une autre de tes remarques, je pense que cette BD fonctionnera encore dans quelques années. Cela reste avant tout une fiction : elle apporte(ra) des éléments de réponses aux questions citées plus haut, mais ces éléments reste(ro)nt du domaine de l'hypothèse. D'autant que, dans la réalité, si de telles affaires existent, il y a peu de chances qu'elles soient dévoilées au grand jour.

Pour oser un parallèle, je dirais que, si des auteurs bâtissaient une intrigue autour de l'assassinat de Kennedy, en amenant de nouvelles pistes, cela fonctionnerait de la même manière. Le lecteur se laisserait prendre en se disant "et si l'auteur avait raison...".

Au final, l'énigme n'est pas résolue mais le doute est mis dans l'esprit du lecteur, qui continue de gamberger, d'hypothèses en hypothèses.

Maintenant, pratiquement (et financièrement parlant), comme je suppose que le sujet ne va pas être tiré en longueur, attendre que la boucle soit bouclée est évidemment une option :wink: .

(note sur l'effet boule de neige : c'est dingue comme s'étendre sur une BD donne encore plus envie d'en connaître la suite qu'après avoir fermé l'album tongue.gif)
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pour résumé...(mais très vite hein)

j'ai peur que le sujet ne tombe dans la conspiration.
quand je relis XIII ou revoit les dernières saisons d'xfiles, ou relis ou revoit des doc sur l'assassinat de kennedy, ou même si je vois les films de moore.

je me dis que le thème de la conspiration est vraiment un bon terreau en amérique...
que cela prend sans souci.

non pas que "tout soit faux"...

mais je ne pense pas que ce soit le meilleur des partis pris pour essayer de "comprendre".
et comme je disais j'ai peur, vu le contexte, d'en demander trop à l'album et qu'il tombe là dedans.

un genre de 24 heure chrono sérieux en fait :roll:

mais je vais allé voir plutôt que de causer biggrin.gif
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CITATION(Monfreid...)
un genre de 24 heure chrono sérieux en fait  :roll:  

mais je vais allé voir plutôt que de causer  :D


Après lecture, tu pourras donc me dire si nous sommes sur la même longueur d'ondes, à savoir d'accord sur le fait que le développement des sentiments humains évite à cette BD un aspect froid et méthodique qui la ferait ressembler à "24h chrono" ou à "XIII" (et, in fine, contribue à différencier Desberg de Van Hamme) :wink:.
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CITATION(poseidon2)
Moi je sais pas mais le dessin sur les premiere pages m'avais paru un peu...banal.


Et bien perso, en général, ce genre de récit ne m'attire pas trop. :?
Ici, ce qui m'a motivé c'est le dessin de Labiano qui est assez singulier par rapport à d'autres productions de ce type.
Et puis, l'autre élément qui m'a poussé à acheter cet album, c'est les bons échos que j'ai entendu du scénario. :wink:

A suivre après lecture... :wink:
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CITATION(nickel)
Petite demande pour finir : quelqu'un aurait-il une info sur le nombre de tomes prévus pour "Black op" ?  :wink:


J'ai rencontré Labiano hier (je le remercie encore pour la dédicasse au passage smile.gif, et il disait que la série etait prévue en 6 Tomes.
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Ca y est, j'ai pas pu resister devant tant d'éloges et je me suis arrété chez un libraire pour le lire.

Et ben vraiment bien. Je me demandais comment il ferait pour bien entretenir l'histoire sans tomber dans le deja vu à la XIII et autre. Et ben ils nous plongent dans le passé du heros avec ses mission pour la CIA et autres et nous devoile certaine chose qui auront des repercussion par la suite.

L'enchainement est bien fait,le tout ce tiens bien. Et s'il se camtonne à 6 tomes, je pense que c'est une séries qui va me plaire biggrin.gif
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  • 2 weeks later...
Je l'ai lu en supermarché en attendant que le garagiste me rende ma voiture.

Je trouve que c'est un album très bien fait, dessin et scénario se tiennent très bien sans pour autant tomber dans le photoshop et les scènes d'actions sur des pages et des pages sans autres buts que de faire de l'action (de remplissage). Bref un album bien fait, mais que je n'achèterais pas quand même (ou quand la série sera terminée peut-être, si au final elle recuille de bonnes critiques pour l'ensemble de l'histoire).
8)
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L'espionnage est un thème qui, jusqu'à ce jour, a souvent été exploité dans la bd. Je ne suis pas contre mais à force de fouiller, on risque peut-être d'épuiser le sujet. Ceci-dit, je dois dire que j'ai plutôt été emballé par cette histoire. Je pense que cela est dû à la qualité du scénario et peut-être aussi au dessin qui est, somme toute, plutôt original pour ce genre d'histoire.

Cela fait longtemps que Stephen Desberg nous a habitué à l'efficacité de ces scénarios. Une fois de plus, il nous offre un récit rondement mené. Peu d'éléments sont dévoillés, ici, mais on devine déjà qu'on va suivre le parcours d'un espion de la CIA.
La narration est très fluide et on prend beaucoup de plaisir à lire cet album.

Le dessin de Labiano est très reconnaissable. Oui, difficile de raté les têtes disproportionnées de ses personnages. C'est assez particulier surtout que à part ça, l'auteur ne fait aucune erreur de perspective. On aime ou on n'aime pas. Personnellement, cela ne me dérange pas.

Black Op est donc une série qui, je pense, verra des beaux jours. C'est totalement mérité.
Vivement la suite !
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Je croyais être le seul à me poser des questions sur les disproportions chez Labiano... je m'étais trompé :wink:.

D'accord avec toi pour dire que le succès de la série est mérité. Franchement, je souhaite à Desberg de plus en plus de reconnaissance dans le monde de la BD, sans pour autant tomber nécessairement dans une sorte de carrière parallèle où il aurait la carte "people". Pondre de bonnes histoires et rester discret, c'est ça la marque des grands !
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  • 2 weeks later...
Depuis Vlad, j'hésite beaucoup à me lancé dans une lecture d'album qui est lancé a grand renfort de promo. CIA - KGB m'ont légerement fait grincer des dents. Pourtant, j'avoue que la couverture m'a plus. Finalement ce fut la grande surprise, tant au niveau du scénar que du dessin, souple et clair. En comparaison avec Lady S, en tant que premier album, (dont qques points communs sont flash back et kgb), il n'y a pas photo, Black op est plus intriguant. Bonne lecture bien rythmée, j'attends la suite avant de me décider pour une éventuelle acquisition.
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QUOTE(goffer)
En comparaison avec Lady S, en tant que premier album, (dont qques points communs sont flash back et kgb), il n'y a pas photo, Black op est plus intriguant.


Tout à fait d'accord avec toi :wink: ! Sans dénigrer la dernière livraison de Van Hamme, il est clair qu'elle s'axe plus sur l'aventure pure et dure. "Black op", lui, pose des questions intrigantes, voire dérangeantes, et oblige le lecteur à réagir...
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Salut Nickel!
J'ai apprécié ta critique car elle reflète bien ce que j'ai retrouvé dans cet album. Même si je pense que Desberg n'est pas nécessairement TOUJOURS un grand scénariste (mais qui peut prétendre l'être?). Black op est en effet suffisamment intrigant pose des questions intéressantes et les personnages principaux sont attachants mais pas forcément sympathiques. Leur histoire les rend consistants, humains mais, vu le type d'intrigue, la méfiance reste de mise... Très habilement joué de la part du scénariste.
Quant à Labiano, j'adorais déjà son dessin sur Dixie Road, alors...
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