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Mystery Men


Phileas
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[b]Mystery Men[/b]

[b]Scénario[/b] : David Liss
[b]Dessin[/b] : Patrick Zircher
[b]Editeur[/b] : Panini Comics
[b]Collection[/b] : 100 % Marvel
[b]Date de parution[/b] : Octobre 2012

[u]Résumé[/u] :
[i]1932. Dennis Piper, alias l'Ombre, lutte contre les plus influents capitalistes de Manhattan, dirigés par l'impitoyable Général. Confronté à des pouvoirs surnaturels qui dépassent son imagination, Piper fait appel aux premiers super-héros masqués de l'univers Marvel : le Revenant, le Chirurgien, Achille et l'Aviatrice. Ensemble, ceux que les journaux nomment les Hommes Mystère tenteront de déjouer les plans diaboliques du Général...[/i]

Ce n'est probablement un secret pour personne : je n'apprécie que très modérément les super-héros. A part quelques albums de [i]Batman/Catwoman[/i], un inévitable [i]Watchmen[/i] et quelques démarquages intéressants tels que [i]L'Orchidée Noire[/i] ou [i]Madame Mirage[/i], je n'en lis pas.
Je ne suis tout simplement pas sensible à sa mythologie très américaine, les valeurs simplettes qu'elle véhicule, l'idée finalement assez bizarre de voir des adultes porter des costumes ringards et colorés comme des sapins de Noël et le principe narratif qui consiste toujours à confronter un bande de gus (les gentils) contre une autre bande de gus (les méchants).
Et pourtant, ces Mystery Men m'ont procuré un très agréable moment de lecture et cet album figure déjà dans la très courte et très sélective liste des comics super-héroïque (dans un sens large) qui m'ont franchement séduit.

Pourtant, en substance, on retrouve bien ici les principaux ingrédients du genre : une bande de gus déguisés, un méchant très diabolique, la notion de Justice, et même une démone sexy et des loups-garous.
Ce qui fait la différence, c'est pour commencer l'esprit très pulpesque de l'album et son hommage évident aux "hommes masqués" (qui n'ont pas de super-pouvoirs, excepté Achille) des années 30, comme on les appelaient alors.
The Shadow, The Spirit, Mandrake, Rocketeer, Fu-Manchu et consorts : voilà les inspirations les plus évidentes de L'Ombre, Le Revenant, Le Chirurgien, L'Aviatrice et le bad-guy de service, baptisé tout aussi simplement Le Général.
Et même si on retrouve l'éternel combat entre le Bien et le Mal, nous ne sommes pas ici dans le même registre propagandiste que Superman ou Captain America renvoyant l'image d'une amérique triomphante et bien propre sur elle, et ses super-bastonnades répétitives aux allures de batailles de bac à sable.

Située durant une Grande Dépression où le fossé entre les plus touchés (les pauvres) et les nantis qui vivent cette période non seulement avec nettement plus de sérénité et de confort mais aussi tirent parti de la crise, les "hommes masqués" acquièrent une dimension sociale très intéressante : victimes eux aussi des puissants, ils ne sont finalement que des citoyens ordinaires qui ont décidé de réagir face à l'innaceptable. Le Mal, dans son acceptation souvent la plus naïve et la plus archétypale, est donc aussi dans Mystery Men celui d'une société à la fois ultra-capitaliste (Le Général et son Conseil, qui ont leur GQ dans l'Empire State Buidling, récemment édifié : tout un symbole !), raciste (Le Revenant est noir et fut accusé injustement de l'agression d'une femme blance), machiste (d'où la présence, en réaction, d'une Rocketeer au féminin) et corrompue jusqu'à la moelle (la police surtout, alliée des riches).
C'est dire que le romancier David Liss, au-delà de son envie manifeste de s'amuser à écrire un hommage aux vieux feuilletons, ne s'est pas privé d'y aller de son petit pamphlet social qui donne à ce comics une petite épaisseur bienvenue, si on le compare par exemple à un [i]Turf [/i]qui, bien qu'ayant les mêmes sources d'inspiration, se contentait d'être simplement fun (et bien plus confus).
Références feuilletoneques mises à part, on est d'ailleurs ici assez proche de [i]Batman[/i], notamment par son ambiance essentiellement nocturne et poisseuse, ses allures de polar et une police corrompue.
Ajoutons d'ailleurs que les "bons" comptent dans leur rang des individus assez ambigus : ainsi Le Chirurgien, aux méthodes expéditives, est décrit par ses compères comme un psychopathe et Achille, archéologue chétif et binoclar qui tire du pouvoir d'une amulette antique ayant justement appartenu au héros grec une force collosale, est souvent tenté d'abuser de cette puissance tout en n'hésitant pas à tuer. Ils ne sont donc pas tous irréprochables.

L'intrigue proprement dites, rondement menée, limpide et parfaitement maîtrisée, allie à la fois enquête policière, fantastique et aventure urbaine avec bonheur. Elle n'oublie pas pour autant de se pencher sur ses personnages, leur passé et les circonstances de leur croisade, l'auteur ayant la bonne idée de leur donner tour à tour la parole pour mieux caractériser chacun d'eux par une voix/une voie différente.
Il s'en dégage aussi une poésie rétro qui ravira ceux qui, comme moi, sont sensibles à ce genre de contexte "vintage" où les héros portent des tenues qui donnent plus l'impression d'avoir été improvisée sur le moment que patiemment concue dans un quelconque labo/atelier : un vieux manteau (ou un blouson d'aviateur), un chapeau, une cagoule ou une écharpe usée et hop ! En route pour l'aventure !

Empreint du charme et de l'élégance propre à l'époque qu'il illustre et d'un découpage nerveux davantage susceptible de plaire au lecteur contemporain, le dessin de Patrick Zircher m'a paru plus que correcte et fait honneur au solide scénario de son compère. Les nombreuses scènes de nuit confère à l'ensemble un climat mystérieux qui donne à New-York des allures de Gotham, bien rendues par les couleurs d'Andy Troy.
Agréable à l'oeil, jouissif à lire, flattant la fibre nostalgique et ajoutant à une intrigue très pulp un fond social critique assez marqué, [i]Mystery Men[/i] a bien des atouts pour plaire et parvient à se démarquer, y compris à un lecteur généralement peu intéressé par le super-héroïsme comme votre serviteur.
Mon seul regret : qu'il ne s'agisse apparement que d'une mini-série publiée chez nous en un tome.
D'autant que la "fin" (écrite d'ailleurs avec un point d'interrogation) est largement ouverte sur une suite éventuelle.

Note : [url="http://www.servimg.com/image_preview.php?i=902&u=11765263"][img]http://i46.servimg.com/u/f46/11/76/52/63/4_012.png[/img][/url]
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