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Baudelaire...


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Il y avait un topic poésie dans 1001 choses à dire, mais je crois qu'il est plus approprié d'en parler ici...

Je sais pas ce que j'ai en ce moment, je relis Baudelaire... A croire qu'il a fallu que je digère le cauchemar qu'il a été pour moi pendant mes années de fac pour qu'enfin j'ai à nouveau envie de le lire... Pas question ici de me livrer à une masturbation intellectuelle à la Nikopol... Nan, c'est juste que j'en ai deux trois qui me trottent dans la tête et qui m'hypnotisent à chaque fois que je les relis...


Le vampire

Toi qui, comme un coup de couteau,
Dans mon coeur plaintif est entrée;
Toi qui, forte comme un troupeau,
De démons, vins, folle et parée,

De mon esprit humilié
Faire ton lit et ton domaine;
_Infâme à qui je suis lié
Comme un forçat à la chaîne,

Comme au jeu le joueur têtu,
Comme à la bouteille l'ivrogne,
Comme aux vermines la charogne,
_Maudite, maudite sois-tu!

J'ai prié le glaive rapide
De conquérir ma liberté,
Et j'ai dit au poison perfide
De secourir ma lâcheté.

Hélas! le poison et le glaive
M'ont pris en dédain et m'ont dit:
"Tu n'es pas digne qu'on t'enlève
A ton esclavage maudit,

Imbécile! _de son empire
Si nos efforts te délivraient,
Tes baisers ressusciteraient
Le cadavre de ton vampire!"
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Invité Invité
Celui-là me colle à la peau depuis quelques semaines... Amis spleeneurs, c'est ici que ça se passe...

Recueillement


Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le soir; il descend; le voici:
Une atmosphère obscure enveloppe la ville
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.

Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main; viens par ici,

Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant;

Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul trainant à l'Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.
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ma femme est morte je suis libre
je puis donc boire tout mon saoul
lorsque je rentrais sans un sous
ses cris me déchiraient la fibre

autant qu'un roi, je suis heureux...

du moins un truc ccomme ça

ohmy.gif)

Merci à Ferré qui totu petit est venu chanté ça et d'autres à mes oreilles:o)

see you,
...
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CITATION(Bob-Morane)
Grrrrrr ca me rappele mon Bac de Français ça!! laugh.gif


C'est le gros problème de la poésie... :roll:
On nous em****e tellement avec ça au lycée, à décortiquer chaque ligne, savoir pourquoi la virgule change le sens, pourquoi l'auteur a mis "le", et non pas "un",..... qu'on peut arriver à saturation et ne plus pouvoir en voir certains ! :evil: :evil:
Cependant, lorsqu'on prend du recul (et le temps aide... :wink: ), on redécouvre la beauté du poème...

Hélène, :grosbisous: :grosbisous: :merci: :grosbisous:
...pour ton "recueillement"!
Je vais me mettre à relire "les fleurs du mal", et tout ça par ta faute!! smile.gif
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Je suis en plein dans Les Fleurs du Mal en ce moment, on le réétudie mais je ne m'en lasse pas.
Je citerai celui-ci : Spleen LXXVI
" J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans

Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,
De vers, de billets doux, de procès, de romances,
Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,
Cache moins de secrets que mon triste cerveau.
C'est une pyramide, un immense caveau,
Qui contient plus de morts que la fosse commune.
-Je suis un cimetière abhorré de la Lune,
Où comme des remords se traînent de longs vers
Qui s'acharnent toujours sur mes morts les plus chers.
Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées,
Où gît tout un fouillis de modes surranées,
Où les pastels plaintifs et les pâles Boucher,
Seuls, respirent l'odeur d'un flacon débouché.

Rien n'égale en longueur les boiteuses journées,
Quand sous les lourds flocons des neigeuses années
L'ennui, fruit de la morne incuriosité,
Prend les proportions de l'immortalité.
-Désormais tu n'es plus, ô matière vivante !
Qu'un granit entouré d'une vague épouvante,
Assoupi dans le fond d'un Sahara brumeux;
Un vieux sphinx ignoré du monde insoucieux,
Oublié sur la carte, et dont l'humeur farouche
Ne chante qu'aux rayons du soleil qui se couche. "
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L'un des plus connus, mais aussi l'un des plus beaux... Merci Ildera!!! biggrin.gif

Aprés si je devais encore citer l'ami Baudelaire, ce serait des bribes, 3-4 vers fulgurants de beauté...Mais bon pour changer, je me lance dans Vian; peut être parce que le morbide chez l'un et l'autre se rejoint... Et que ces quelques vers achevant son poème "Je mourrai d'un cancer de la colonne vertébrale" définissent bien ce que j'attend de la vie en ce moment...

Je mourrai rongé vivant
Par des vers, je mourrai les
Mains attachées sous une cascade.
Je mourrai brûlé dans une incendie triste.
Je mourrai un peu, beaucoup,
Sans passion mais avec intérêt
Et puis quand tout sera fini
Je mourrai.


Nan, c'est pas déprimant, ni négatif!!! Moi je n'y vois que de la joie et le bonheur de vivre...
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CITATION(morkai)
CITATION(Bob-Morane)
Grrrrrr ca me rappele mon Bac de Français ça!! laugh.gif


C'est le gros problème de la poésie... :roll:
On nous em****e tellement avec ça au lycée, à décortiquer chaque ligne, savoir pourquoi la virgule change le sens, pourquoi l'auteur a mis "le", et non pas "un",..... qu'on peut arriver à saturation et ne plus pouvoir en voir certains ! :evil: :evil:
Cependant, lorsqu'on prend du recul (et le temps aide... :wink: ), on redécouvre la beauté du poème...


Tout à fait d'accord!! c'est claire que quand on lit ca pour le plaisir ca passe beaucoup mieu!

Pour la petite histoire, je ne suis heureusement pas tombé dessus au bac de Français!! (donc j'ai eu une bonne note tongue.gif )
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LN ==> :grosbisous: :grosbisous: alos là, bisous frais comme l'eau des torrents de montagne, et vivifiants comme l'air des cimes !! biggrin.gif


moi au bac, ça remonte maintenant, j'avais eu "à une passante"... :roll:


Ô toi que j'eusse aimé, ô toi qui le savait...


j'adore celui là !!...
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Hihihihi... qu'ils sont rafraichissants ces bisous tout doux...

Bon je sais pas si t'aimes Valery, moi pas trop mais je dois reconnaître qu'il a écrit un poème qui me retourne sur l'amour et l'absence... Spéciale dédicace pour toi mon Shaaton :wink: bon je l'avais déjà mis dans le précédent topic mais il est trop beau alors zou!!

Les Pas

Tes pas, enfants de mon silence,
Saintement, lentement placés,
Vers le lit de ma vigilance
Procèdent muets et glacés.

Personne pure, ombre divine,
Qu'ils sont doux, tes pas retenus!
Dieux!... tous les dons que je devine
Viennent à moi sur ces pieds nus!

Si, de tes lèvres avancées,
Tu prépares pour l'apaiser,
A l'habitant de mes pensées
La nourriture d'un baiser,

Ne hâte pas cet acte tendre,
Douceur d'être et de n'être pas,
Car j'ai vécu de vous attendre,
Et mon coeur n'était que vos pas.
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Il est superbe, j'en ai des frissons dans le dos !

allez, un petit de Senghor... pour l'Amour des femmes, Noires ou pas, et pour toi chère Hélène ! :wink:



Femme nue, femme noire
Vétue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
J'ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu'au coeur de l'Eté et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d'un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein coeur, comme l'éclair d'un aigle
Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais
lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du
Vent d'Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l'Aimée

Femme noire, femme obscure
Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l'athlète, aux
flancs des princes du Mali
Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta
peau.

Délices des jeux de l'Esprit, les reflets de l'or ronge ta peau qui se moire

A l'ombre de ta chevelure, s'éclaire mon angoisse aux soleils prochains

de tes yeux.

Femme nue, femme noire
Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l'Eternel
Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les
racines de la vie.
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  • 2 weeks later...
CITATION(morkai)
CITATION(Bob-Morane)
Grrrrrr ca me rappele mon Bac de Français ça!! laugh.gif


C'est le gros problème de la poésie... :roll:
On nous em****e tellement avec ça au lycée, à décortiquer chaque ligne, savoir pourquoi la virgule change le sens, pourquoi l'auteur a mis "le", et non pas "un",..... qu'on peut arriver à saturation et ne plus pouvoir en voir certains ! :evil: :evil:
Cependant, lorsqu'on prend du recul (et le temps aide... :wink: ), on redécouvre la beauté du poème...

Hélène, :grosbisous: :grosbisous: :merci: :grosbisous:
...pour ton "recueillement"!
Je vais me mettre à relire "les fleurs du mal", et tout ça par ta faute!! smile.gif

Je vais m'y remettre aussi...
C'est clair, il faudrait interdire purement et simplement l'étude de la poésie au bac. Un poème c'est un rêve fragile, pas un cadavre qu'on dissèque...
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Concenrant Baudelaire, les éditions Petit à Petit on sortis un collectif regroupant une quinzaine de ses poèmes illustrès en BD par, entre autre, Supiot, Duprat, Alfred, Obion...

La référence exacte : poèmes de Baudelaire en bandes dessinées aux éditions petit à petit.

Je le conseille à tous, que que vous aimiez ou pas la litérature de Baudelaire tellement c'est bien fait (perso, la litérature française c'est pas mon truc mais là ça m'a fait relire ces quelques poèmes smile.gif ).
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ce Topic s'intutulle Beaudelaire, mais j'interprete les points de suspension comme un appel aux poémes d'autres auteurs ....
En voici un, enfin plutôt un extrait (histoire de ne pas vous assommer), d'un poeme ultra connu, ultra ancien mais qui me touche à chaque fois, par sa beauté ...

Ronsard

Ode à Cassandre

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.

(...)
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mesoke, moi aussi j'aime beaucoup ce poeme. smile.gif
D'ailleurs, si tu ne connais pas, je te conseille une chanson de Francoise Hardy, sur le meme sujet, la duree de vie d'une rose. Tres jolie et melancolique. "mon amie la rose" je crois qu'elle s'appelle...
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Voici donc un style différent de Baudelaire, issu des Petits poèmes en prose ( le spleen de Paris ), Les fenêtres:


"Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n'est pas d'objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu'une fenêtre éclairée d'une chandelle. Ce qu'on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie.
Par-delà des vagues de toits, j'aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec presque rien, j'ai refait l'histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelque fois je me la raconte à moi-même en pleurant.
Si c'eût été un pauvre vieil homme, j'aurais refait la sienne tout aussi aisément.
Et je me couche, fier d'avoir vécu et souffert dans d'autres que moi-même.
Peut-être me direz-vous: « Es-tu sûr que cette légende soit la vraie?» Qu'importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m'a aidé à vivre, à sentir que je suis et qui je suis."

L'un de mes préférés de ce recueil :wink:
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