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La Fille du professeur


Monfreid...
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LA FILLE DU PROFESSEUR

Par Guibert et Sfar


Résumé : Londres, début du siècle. La fille du professeur sort pour la première fois avec son petit ami. Ce rendez-vous banal va faire se succéder : course poursuite, meurtre, enlèvement, procès… tout ça pour une histoire d’amour. Comme si aimer une momie de plus de 3000 ans pouvait poser problème.

Avis : Quelle bonne idée cette réédition !
Les premières pages instaurent un rythme lent par un dialogue d’amoureux en pleine bluette, Sfar introduit le personnage de la momie comme si de rien n’était. Une introduction fleur bleu dynamitée une page plus tard à grand coup de thé (les institutions anglaises rendent fous). Va suivre une aventure trépidante où chaque case réserve son lot de surprises et de coups d’éclat. Renouant avec les feuilletons d’antan, l’auteur nous livre une suite d’action plus improbable et rocambolesque les unes que les autres. Ces loufoqueries subsistent grâce à un sens aigu de la dynamique d’action. Les dialogues font mouche. Par leur clarté et leur efficacité, ils donnent une crédibilité aux personnages. Les répliques rendent compte de la façon de réagir particulière des protagonistes quelque soit la situation à laquelle ils font face. Cette pratique permet à Sfar d’éviter de trop longues présentations ou poses qui nuiraient aux mécanismes internes de l’histoire. Les héros se définissent donc plus par des réactions qui leur sont propres plutôt que par des prises de décision. De ce fait, la grande force de cet album réside dans sa fluidité ; les « rebonds » y sont gérés de formidable manière. Il y a un véritable passage de relais entre chaque action.
Dans ce maelström incessant, l’auteur réussit l’exploit de glisser des moments plus oniriques s’offrant ainsi, non pas des pages de répit, mais une véritable zone de turbulence symbolique propre à dérouter le lecteur. Que faire, en effet, de ces pyramides, de ces poissons venus de nulle part sinon les accepter comme de possibles recours fantastiques à cette histoire de fou. Par ce mélange permanent entre un « train d’enfer » et de la contemplation, Sfar ne rend pas son récit bancal au contraire il augmente notre plaisir.
Et le dessin n’est pas en reste. Guibert joue le jeu du « faisons entrer le burlesque dans un monde réaliste ». Les personnages sont incarnés par des postures qui leur sont propres. Imhotep IV par exemple à un port de tête hautain dont il ne se départit jamais. La grâce de l’héroïne tient dans son visage et sa taille laissant au dessinateur l’opportunité de la faire réagir sans avoir besoin de la « déformer » ou de « l’exagérer ». Les visages ou plutôt leurs expressions sont tendus vers un souci d’efficacité souligné par une simplicité d’apparence. Il maîtrise à merveille sa palette et met en lumière plus qu’il ne colorise. On passe d’un ocre « prattien » et apaisant à un bleu onirique en passant par un vert marécageux. Chaque nuance venant, fort à propos, consolider et affirmer les changements de tons de l’histoire. Il y a donc un mariage abouti entre une gestuelle qui ponctue chaque rebondissement et un classicisme des plus romantiques qui posent sur ce récit un cadre honorable.
Pour finir, on s’aperçoit que le décalage constant que crée cette BD chez le lecteur en fait tout le charme.

Bien à vous,
Monfreid...
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Sur l’album, on peut lire : "Trente siècles les séparent....et pourtant, ils s'aiment ". A travers cette phrase, on comprends que cette bd ne passe pas inaperçue.

Le scénario de Sfar est, en effet, très original et un soupçon déroutant. Oui je m'explique : dans le récit, les gens n'ont pas l'air étonné de voir des momies se balader dans les rues de Londres. Euh.... ! :shock: ( ??? )
A part ce détail assez surprenant, nous avons droit, ici, à une histoire au ton frais où il s'y dégage beaucoup de poésie. Les personnages sont présentés avec ironie et dérision. Certains d'entre eux sont vraiment craquants. (J’ai beaucoup aimé la reine Victoria qui est vraiment hilarante )
Le récit nous parle d'une histoire d’amour, théoriquement, improbable. Sous ces apparences tragiques, il se dégage de cette bd un humour subtil et très british.

Au niveau du dessin, Emmanuel Guibert développe un trait tout à fait raffiné. Une finesse qui donne beaucoup d'éclat à cet album. (Liliane , l'héroïne , est superbe ( page 33 , case 4 )
Les couleurs sont évidemment très belles également. Les tons pastels et parfois jaunit accentuent encore plus l'ambiance " Victorienne " de cette bd.

En résumé, si je devais qualifier cet album, je dirais qu'il est poétiquement surréaliste.
Je vous le conseille si vous voulez goûter d'autres saveurs !
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Rien à rajouter si ce n'est que la nouvelle couverture est SUPERBE.. rien que pour ça je risque de la rcheter..
Il y a particulièrement une scène qui m'avait frappé, au niveau dessin, lorsque je l'ai lue la première fois: la scène où la fille du professeur sort sous la pluie.. on dirait que la planche elle-meme est humide, trempée par la pluie.. tant de beauté en une case ou deux.. Je sais, c'est anecdotique, mais c'est une de ces petites raisons qui fait que j'adore cette BD...
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CITATION(mesoke)
dites... vous qui savez tout... y a t'il une raison précise à cette réédition?


En général c'est pour des raisons commerciales et ça marche .
La preuve : sans cette réedition on aurait peut-être pas ouvert ce topic et de plus, si j'ai bien vu , tu l'as acheté toi aussi.
En résumé , cela donne une deuxième vie à cette bd . Et avec une couv aussi belle on ne peut que l'aimer :wink:

( Fin de la parenthèse )
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Une autre raison à ce genre de réédition, il n'y a plus d'albums qui sortent sous le label "Humour de rire". La nouvelle collection "Expresso" inaugure un tournant dans les collections de chez Dupuis. Une nouvelle collection de prestige qu'il faut agrémenter et pour cela, il faut des albums de qualités.

La Fille du Professeur entre dans cette option de choix. Le scénario et le dessin nous offrent une histoire d'amour atypique, mais ô combien édifiante et pleine de grâces! Là aussi c'est tout simplement beau et le rythme assez lent instauré par Sfar ne fait que renforcer la charge émotionnelle qui se dégage des personnages.
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Achetée et lue, cette BD m'a laissée mi-raisin : certes le dessin est excellent, mais le scenar me parait un peu rop gentillet, voire limite pa crédible. Sur la planete Ganja Power, les auteurs se sont perdus dans les méandres d'une histoire d'amour sur fond d'archéologie romanesque.

Bref, lu en 20 min, avec le sentiment désagréable de rester sur ma faim...
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:lol2: :lol2: :lol2:

c'est tt de mm un peu top artistique pour cette feuille, que je ne lis plus :mrgreen:

En fait c'est la fin que je trouve pas terrible... trop capilotractée, d'autant plus que l'ultime vignette sombre dans un classisme (par le theme et non le graphisme, chatoillant à souhait du début à la fin) qui m'a profondément déçue.. :snif: :snif:
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Ah! ça j'ai oublié de dire que c'était romantique!!!

shame on me:

"hé les gars c'est romantique"
laugh.gif

je pourrais être d'accord avec toi...si je n'avais pas trouvais que cet album était interressant dans son devellopement "entre deux eaux" soit ni naif (chiant) soit dramatique (sambre!)...mais vraiment un ton de feuilleton d'antan...un peu à la poe (les aventures d'arthur gordon pym!).
ce qui est loin d'être un exercice facile! et ce qui est original dans le monde de la BD!

En fait je trouve que le recourt à un certain "premier dgré " est bien gérer et ma fait passer un bon moment!

See U,
Monfreid...
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j'ai mis un peu de temps avant de la lire cette BD, j'ai attendu le moment propice. Lovée dans mon canapé, enveloppée dans ma couette douillette et le chat sur les genoux et là, j'ai savouré. Oui c'est romantique, c'est mignon, c'est doux, c'est sucré et surtout c'est beau! Les dessins sont superbes, une impression de sanguine. Voila, j'ai ronronné de plaisir en lisant "la fille du professeur" et mon chat aussi!
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ben je l'ai pris pasque je trouvais la couv' tres belle
l'interieur est du meme acabit
sinon, pour l'histoire, c'est originale, meme si on est supris au depart, on a l'impression d'arriver au milieu d'une scene, mais c'est le genre de truc que j'aime bien
apres tout, les persos ont une vie en dehors de l'album smile.gif
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  • 2 weeks later...
  • 3 months later...
J'ai adoré, bien sûr, mais j'aimerais vraiment en savoir un peu plus sur les auteurs, le scénariste aussi bien que le dessinateur, je les adore ts les 2, si vous savez si ils ont fait qqch d'autre avant La Fille Du Professeur, dites-le moi que j'aille vite me le procurer !!! :wink:
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CITATION(Scarlett)
J'ai adoré, bien sûr, mais j'aimerais vraiment en savoir un peu plus sur les auteurs, le scénariste aussi bien que le dessinateur, je les adore ts les 2, si vous savez si ils ont fait qqch d'autre avant La Fille Du Professeur, dites-le moi que j'aille vite me le procurer !!!  :wink:


Joann Sfar

Joann Sfar est né le 28 août 1971 à Nice, où il passe une maîtrise de philosophie et suit des cours de peinture. Il entre ensuite à l’école des Beaux-Arts de Paris, où il fréquente les cours du département morphologie. Il fait rapidement paraître un feuilleton en noir et blanc dans la revue Lapin de l’Association, dans laquelle il publie toujours régulièrement. Sa maîtrise de la narration graphique et ses inspirations hétéroclites lui permettent tout aussi bien de développer une fiction extravagante que d’utiliser la BD pour une démonstration philosophique. Aussi exubérant que ses personnages, Sfar est bien loin d’être un solitaire. Sa rencontre avec Pierre Dubois lors du festival de Hyères donne naissance à la série Petrus Barbygère, avec pour volonté affichée de «faire quelque chose de bizarre», tout en traduisant son admiration pour des artistes tels que Jérôme Bosch, Bruegel, Jacques Callot, et l’illustrateur anglais Ronald Searle. Il développe une activité de scénariste sur des séries telles Les Potamoks, Troll ou encore Donjon avec Lewis Trondheim. Toutefois, ils décident d’inverser les rôles pour une suite à la série initiale. Baptisée Donjon Crépuscule, elle débute sa numérotation au numéro 101. Sfar dessine en collaboration avec Manu Larcenet la dernière série Donjon intitulée Donjon Parade. Donjon Monsters invîte un dessinateur différent par album ; vont s’y essayer : Mazan, Menu, F’murr... Découvrez Donjon Potron-minet avec Christophe Blain et vous saurez presque tout. Cette série-puzzle amuse beaucoup le duo Trondheim-Sfar, ce dernier avouant qu’il fait de la BD «avant tout pour épater les copains». À Angoulême en 1998, avec un autre copain : Emmanuel Guibert, La Fille du Professeur reçoit le Prix Goscinny et l’Alph-Art Coup de C¦ur. En 1999, Joann reçoit le prix Jacques Lob, attribué par un jury d’auteurs, pour l’ensemble de sa production ! Il cumule les prix puisqu’il a reçu le prix du meilleur scénario à Sierre et à Saint-Malo, et celui du meilleur album jeunesse pour Merlin. Sans parler des nominations... Quel succès !


Sa bibliographie est ici

Emmanuel Guibert

Après un bas de Lettres, Emmanuel Guibert se dirige vers l'école Hourdé puis les Arts Déco pour entamer de longues études... de six mois.
Happé par le monde professionnel, il entreprend son premier album, Brune, qu'il mettra sept ans à achever tout en découvrant le monde professionnel de l'illustration et le story-board pour le cinéma.
De sa rencontre avec l'Association naîtra une suite de récits aussi riches qu'étonnants dans le magazine Lapin. Son emménagement dans l'Atelier des Vosges (place des Vosges à Paris) lui font côtoyer des gens aussi divers que Frédéric Boilet, Emile Bravo, Christophe Blain et Joann Sfar.
C'est avec ce dernier qu'il décide de se lancer sur les traces d'une facétieuse momie égarée dans les rues de Londres à la fin du siècle dernier (La fille du Professeur) aux éditions Dupuis.
En mai 2000, il sort le très remarqué "Capitaine Ecarlate", sur un scénario de David B. dans la collection Aire Libre de chez Dupuis.


Sa bibliographie est ici

Voilà :wink:
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"Le Capitaine Ecarlate était intéressant, sans plus.
En revanche "La Guerre d'Alan"(2 volumes) est le travail que Guibert dit le plus aboutit et réussit jusqu'à présent.
Il est vrai que la biographie d'un soldat américain vu par Guibert et réalisée d'après une vrai rencontre et amitié est véritablement touchante et même émouvante.
Tout en sobriété et dans une teinte sépia Guibert fait avancer son récit comme un journal intime. C'est très beau, je vous le conseille à tous.

A noter également que la revue érudite "9ème Art " a consacré un dossier/interview riche et stimulant sur Mister Guibert.


<<The Argonaut 2004>>
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  • 7 months later...
Je garde un souvenir assez désagréable de cette bande dessinée...

C'est vrai que l'histoire est originale et que les dessins sont très beaux mais, malgré cela, je me suis plutôt ennuyé à la lecture de cette bd...

J'ai lu avec attention, j'ai suivi les rebondissements mais si ça m'a ennuyé, je crois que c'est parce que ça n'a pas provoqué d'émotion particulière chez moi...
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