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L'Affaire Gringos Locos


Phileas
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Je ne sais pas si vous avez entendu parler de cette affaire...
Le site BDgest m'avait appâté avec la preview d'un album qui a priori m'intéressait et qui raconte, sous le mode parodique, le fameux périple américain de Jijé, Franquin et Morris en 1948 :

[url="http://www.servimg.com/image_preview.php?i=171&u=16913139"][img]http://i41.servimg.com/u/f41/16/91/31/39/15058010.jpg[/img][/url]

Apparement, cet album ne serait finalement pas publié à la date prévue (le 27 janvier), les enfants de Jijé ayant considérer que les auteurs (Yann et Olivier Schwartz) livraient un portrait peu flatteur et mensonger de leur père.



Voici un article du[i] Soir [/i]qui en parle en détail :



[b][size="3"]Faut-il brûler les Gringos Locos ?[/size][/b]
[size="2"]COUVREUR,DANIEL[/size]

[size="2"]Page 37[/size]

[color="#242424"][font="arial, sans-serif"][left]Vendredi 13 janvier 2012[/left][/font][/color]
[b][size="2"]Bande dessinée Les héritiers de Jijé et de Franquin bloquent la sortie de l'album[/size][/b]
[size="4"][b]
[/b][/size][color="#242424"][font="arial, sans-serif"][left]Nom de djou ! [i]« Jijé, Franquin et Morris sillonnent les États-Unis et le Mexique dans une vieille Ford Hudson, dans l'espoir de se faire embaucher chez Disney… Peu d'auteurs auraient osé imaginer pareille aventure ! C'est pourtant cette histoire parfaitement authentique que Schwartz et Yann nous racontent avec humour, dans cet album historique à plus d'un titre. [/i]»

Hier soir, cette bande-annonce figurait toujours sur le site des éditions Dupuis, dont Jijé, Franquin et Morris ont écrit les plus belles pages à l'âge d'or de l'École belge de la bande dessinée. Pourtant la sortie de l'album en question, [i]Gringos Locos[/i], dont les lecteurs du [i]Soir[/i] suivent les péripéties quotidiennes depuis le mois de décembre, a été annulée en même temps que les deux expositions de planches originales prévues à Bruxelles et à Paris.
Furieux de « [i]ces caricatures inadmissibles de la personnalité de leur père », [/i]les enfants de Jijé ont sommé Dupuis de ne pas diffuser l'album. Leur porte-parole, Benoît Gillain, le fils aîné de Jijé, était âgé d'une dizaine d'années au moment de l'aventure mexicaine. Il nous a dit pourquoi cette bande dessinée ne le fait pas rire.
« [i]Les auteurs n'ont jamais connu mon père. Il n'avait rien à voir avec ce grossier personnage. L'image qu'on donne de lui est malhonnête. Derrière des faits à peu près exacts, on dessine quelqu'un qui jure tout le temps alors qu'il n'a jamais prononcé un gros mot de sa vie. Il porte un tricot de corps avec des bretelles, court parfois en caleçon : je ne l'ai jamais vu comme ça ! Il loge Morris et Franquin dans la soupente d'une hacienda et leur fait payer le couvert, lui qui était la générosité même. Dans ses rêves, il tire sur des soldats allemands. En réalité, il dessinait des panoramas quand il était à l'armée. »[/i]
Benoît Gillain ne veut pas entendre parler du droit à la parodie ni de liberté d'expression. À ses yeux et à ceux de ses frères et sœurs, [i]Gringos Locos[/i] ne trouve aucune grâce sinon celle du pilon : « [i]La parodie, c'est du langage de journalistes ! Jijé n'a rien à voir avec [/i]Charlie Hebdo[i]. Quand un collectionneur français nous a amené les planches publiées dans les journaux, la moitié de la famille a souhaité que cet album soit détruit et ne sorte jamais. Entre-temps, j'ai eu une réunion au début de la semaine avec Dupuis. L'éditeur propose d'insérer un cahier d'interviews et de droit de réponse qui serait un véritable hommage à mon père, à Morris et à Franquin. On inverserait ainsi le rapport entre le bien et le mal. Nous attendons d'en voir le contenu avant de décider de l'attitude définitive à adopter. Quant à la suite, nous ne sommes pas du tout favorables au deuxième tome imaginé par les auteurs dans lequel devrait aussi apparaître René Goscinny. »[/i]

Les couleuvres de Tijuana

Isabelle Franquin, la fille du créateur de Gaston, nous a téléphoné pour dire qu'elle ne s'était pas encore fait de religion sur cet album mais qu'elle jugeait cette « [i]polémique excessive[/i] ». Francine Morris, la veuve du père de Lucky Luke, dont le scénariste Yann nous assurait-il y a quelques mois avoir recueilli les confidences et les anecdotes, ne s'est pas exprimée sur la question.
François Deneyer, le biographe de Jijé, se dit résolument « [i]pour la liberté de la presse et de l'édition[/i] », mais estime que les auteurs et l'éditeur auraient dû « [i]prévoir une préface ou un avertissement en préambule de cette bande dessinée parodique[/i] ».
Quoi qu'il en soit, Dupuis et sa maison mère, Média Participations, ne peuvent prendre le risque économique de se fâcher avec les ayants droit d'une brochette de héros parmi les plus populaires de l'histoire de la bande dessinée. Yann et Schwartz risquent donc d'en faire les frais et d'être forcés d'avaler quelques couleuvres de Tijuana s'ils veulent être autorisés à poursuivre l'aventure des [i]Gringos Locos[/i].
Dommage, il y a du [i]Gainsbourg vie héroïque[/i], de l'[i]Amadeus[/i] et du [i]Great Balls of Fire [/i]dans ces [i]Gringos Loco[/i]s. Les héros de Yann et Schwartz n'ont pas peur du ridicule et c'est justement ce qui les grandit.

[/left][/font][/color]
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J'ai trouvé un article un peu plus récent, toujours dans Le Soir.
La fille de Franquin se montre plus sévère que dans le précédent article.

Quant à la parution de l'album... elle pourrait se faire, peut-être, si Dupuis accepte d'y ajouter, je cite "un cahier de droit de réponse où les ayants droit de Jijé et d'André Franquin donneront leur point de vue sur cette aventure sous une forme encore à déterminer. Des négociations sont en cours entre Dupuis et les ayants droit. Entre-temps, la sortie de l'album et les deux expositions des planches originales ont été annulées".


L'article :

[color="#242424"][font="arial, sans-serif"][left]
[b][size="3"]Isabelle Franquin nous écrit à propos des « Gringos Locos »[/size][/b]
[size="2"]DANIEL COUVREUR[/size]

[color="#5B5B5B"][size="2"][b]jeudi 19 janvier 2012, 10:18[/b][/size][/color]

Le Soir du 13 janvier faisait écho au mécontentement des familles de Jijé et de Franquin dont la vie d'artiste est parodiée, en même temps que celle de Morris, dans « Gringos Locos », la BD de Yann et Schwartz actuellement prépubliée dans notre journal (lire en page 37). Nous avions contacté Isabelle Franquin pour rendre compte de sa position et des raisons pour lesquelles elle s'opposait à la publication de l'album. Au téléphone, elle nous a parlé d'une « polémique excessive », tout en refusant de s'exprimer davantage. Elle nous a proposé une rencontre avant de nous envoyer une lettre de mise au point, dont nous publions ci-dessous les éléments clés.[/left][/font][/color][color="#242424"][font="arial, sans-serif"][left]
[color="#5E1A00"][size="2"]J[/size][/color][i]'ai été une des premières à réagir au sujet de cette affaire, le 8 décembre 2011 pour être exacte et à exprimer des réserves sur le scénario de Yann. Ce dernier prétend s'être documenté : il avait, semble-t-il, longuement parlé avec mon père et retranscrit ses propos le plus discrètement possible, il avait été voir Morris pour corroborer le témoignage recueilli (…), il a été voir un des enfants de Joseph (Jijé) pour lui demander des informations ( …), il a déjeuné avec moi (me racontant des anecdotes très drôles que je ne connaissais pas et que j'ai retrouvées, médiocrement exploitées, dans les premières pages de cette « chose »). Sachant cela, il est légitime de songer que Yann va mener son récit dans les faits et dans l'esprit de ce qui s'est passé. Il est logique et humain qu'il brode aussi sur ces faits et qu'il y apporte sa touche personnelle mais, en aucun cas, il ne peut dénaturer à ce point les personnages qu'il évoque et l'esprit qui les a animés. Or c'est ce qu'il fait d'une manière incompréhensible et très destructrice : aucun des enfants de Joseph et moi-même ne reconnaissons nos proches, on ne comprend pas les liens qui les rapprochent tout au long de ce périple, ni pourquoi ils restent ensemble… On ne peut pas dire que leurs traits de caractère soient caricaturés, ils sont dénaturés à des[/i] [i]milliers de lieues de ce qu'ils étaient réellement ! Ce récit, par là même, est boiteux et est en train de desservir l'image, la mémoire de ces personnes et (j'insiste sur ce mot) l'esprit qui les animait. Cela dit, le mal est fait… la question est : comment réparer ? Comment rétablir la vérité sur ces personnes alors qu'elles sont «fixées» comme personnages de BD dans cette histoire qui ne leur ressemble pas… (…) C'est pourquoi nous avons pensé qu'il fallait que les enfants de Joseph, moi-même et d'autres témoins de cette époque ou proches de Joseph (Jijé) puissions témoigner et prendre la parole dans l'album pour remettre plus efficacement les pendules à l'heure. Interdire la parution du livre eût été vain, inutile et surtout inintéressant. [/i]»Pour parler clair, Isabelle Franquin rejoint donc la position de la famille Gillain et attend aujourd'hui de l'éditeur, Dupuis, l'ajout d'un cahier de droit de réponse où les ayants droit de Jijé et d'André Franquin donneront leur point de vue sur cette aventure sous une forme encore à déterminer. Des négociations sont en cours entre Dupuis et les ayants droit. Entre-temps, la sortie de l'album et les deux expositions des planches originales ont été annulées.

[/left][/font][/color]
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Je ne connais pas toute l'histoire, n'ayant grapillé que des infos par-ci par-là... dont j'ai hélas du mal à me souvenir car je les aies lues il y a très longtemps.
C'est pourquoi j'étais curieux de lire cet album (même avec ses petits arrangements avec la vérité).

Mais bon... déjà, trois auteurs de BD franco-belge parmi les plus fameux qui se retrouvent en Amérique et au Mexique en sillonnant une partie du territoire, notamment dans des décors de western, ça vaut son pesant de cacahuètes.
Et probablement en maniant un anglais assez approximatif.

En plus, quand on pense qu'ils étaient partis demander du boulot chez Disney.
C'est le genre d'uchronie qui laisse "rêveur" ou plutôt me fait un peu cauchemarder car dans ce cas, je me demande ce que serais devenus certains classiques de la BD franco-belge de l'époque.
Rappelons que Jijé dessinait Spirou en 48 (avant ou après le séjour américain ? Je ne sais plus), que la reprise (et quelle reprise !) par Franquin date de 1950.
Quant à Morris, le premier album de Lucky Luke date de 1949 ([i]La mine d'or de Dick Digger[/i]). On est en plein dans cette période.
Bref, si ces trois auteurs étaient entrés chez Disney (même temporairement), auraient-ils pu suivre la même trajectoire ? Celle-ci aurait pu être retardée dans le meilleur des cas ou, dans le pire, suivre un chemin différent.
Qui sait ?

En tout cas, j'aimerais pouvoir trouver un récit détaillé de ce séjour, authentique et bien documenté.
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