
Adapté d'une pièce de théâtre écrite en 1897 par le dramaturge russe Anton Tchekov, ce roman graphique marque par son découpage et ses couleurs crépusculaires. La campagne russe se montre ça et là au fil de cases alternant natures mortes et d'autres illustrant la fuite inexorable du temps. Le calme bucolique est cependant rattrapé par l'homme agissant tel un envahisseur avec des arbres coupés, des animaux morts et une atteinte générale sur ce biotope fragile représentée par cette datcha isolée en pleine verdure avec des occupants se livrant à un brouhaha infernal ! L'auteur réalise ses planches avec des cases serrées, centrées sur un dialogue ou un jeu de regards, l'immersion dans le théâtre est pleinement réussie. En revanche, c'est verbeux et les litanies des protagonistes nous perdent par moments. Toute l'agitation autour du vieillard et sa charmante épouse est prétexte de querelles en tous genres, de messes basses et de discussions longues et peu intéressantes parfois. Rémy Benjamin ajoute à la pièce un parallèle écologique en illustrant les ravages de l'homme sur la nature, comme la vieillesse peut le faire sur les corps. Les couleurs chaudes agissent comme un brasier sur les coeurs et sont prêtes à enflammer la végétation environnante, à l'image de la couverture menaçante et rougeoyante. C'est bien illustré avec des jeux de regards soutenus mais bien trop redondant par ces textes omniprésents, mais fidèles à la littérature russe et ses imposants écrits.
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