Comme d'habitude c'est avec un plaisir non dissimulé que j'ai attaqué la lecture de ce tome 6 de Donjon Parade. Les auteurs nous ramènent entre le T1 et le T2 de l'époque Zénith pour une trentaine de planches tout en humour et en déconne.
La chose qui frappe l'esprit en ouvrant l'album ce sont les dessins. Alexis Nesme, qui prend la suite de Manu Larcenet, nous livre ici, dans un style très différent, des tomes précédents, des planches superbes, hautes en couleur et bourrées de détails. C'est vraiment de la folie furieuse. Et quand parfois il n'y a qu"une case sur toute la planche... Ça en jette ! Et je ne parle pas uniquement du sang qui dégouline ou qui gicle. C'est beau...
Et ensuite on déroule la 1ère planche et on attaque avec une vanne. Les habitués du Donjon reconnaîtront instantanément la méthode de communication employée (et qui m'a fait bien marrer): Le poulet lancé. Donjon Parade oblige, toute l'histoire est très axée humour potache, et ce tome n'échappe pas à la règle même si l'histoire ne manquera pas de rebondissements dans sa 2è partie. Ca va beaucoup chahuter avec les petits enfants que les parents auront laissé à Herbert en garderie pendant qu'ils sont partis piller le Donjon. Une journée comme un autre au Donjon.
Bref un Très bon Donjon Parade. L'humour est bien trouvé, les gags bien présents. La mise en place est superbe. L'action et les retournements de situations nombreux. Les auteurs font même très fort car ils arrivent à caser beaucoup des personnages habituels : Herbert bien sur, Marvin, mais aussi Grogro, Jean Jean, Horus, Alciade.... Et je ne vais pas tous les cités, mais je trouve que les placer dans l'histoire sur 30 pages, c'est fortiche. Et sympa pour le lecteur qui prendra plaisir à les retrouver. Ca fait presque hommage. Espérons que ce ne soit pas le dernier Parade.
Un petit rattrapage pour ce manga dont les tomes sont respectivement sortis en janvier et août 2020, le 3eme étant prévu pour la fin du mois.
Mauvaise herbe, c’est une histoire sombre d’une jeune fugueuse et une critique de la société japonaise. Une société où les services sociaux ne peuvent pas s’occuper d’une adolescente par manque de place et de personnel, où elle est obligée de choisir entre rester dans sa famille qui la maltraite et fuguer en se débrouillant seule avec le peu de moyen dont elle dispose
C’est aussi la vie de ce policier, démuni pour lui venir en aide, bloqué par les limites des règles établies.
C’est donc une histoire dure, prenante, où les personnages se débattent, cherchant une seconde chance et le droit de vivre heureux. Un manga fort et saisissant.
Golden sheep fait partie de ces livres où il ne faut pas s’arrêter à la couverture.
Tsugu revient dans la ville où elle a grandi après 6 ans d’absence, elle recontacte ses amis de primaire en espérant que leurs relations seront les mêmes. Si au premier abord tout semble parfait, on découvre vite que la vie a fait son chemin, laissant ses marques et ses blessures.
On pense que son retour va créer un bouleversement dans l’ordre des choses et qu’elle va foncer dans le tas pour régler tous les problèmes. Et bien non, elle-même est dans une situation familiale compliquée et elle se trouve prise au dépourvu face à la situation de ses amis. Elle décide donc de fuguer avec l’un deux, pour aller ailleurs, juste parce que le monde est grand et qu’ils ne sont pas obligés de rester là.
C’est un récit d’adolescents qui vont devenir adultes, une histoire d’amitié et d’amour. C’est une histoire où l’on apprend à vivre avec ses joies et ses déceptions. Et même si certains sujets sont difficiles, comme le harcèlement, le tout est traité avec une certaine légèreté et une dose d’humour. C’est un manga fort mais pas oppressant où l’on a hâte de lire la suite.
Parmi les albums Nobi Nobi !, une grande partie est destinée à l’apprentissage des enfants ou comment leur expliquer les petites choses du quotidien. D’autres, sont plus orientés contes avec leur part de philosophie. Ils méritent qu’on s’y attarde car il y a vraiment de très beaux albums. Chasseurs d’aurore est le dernier en date.
Dans la ville de Coupelune, la maladie de la mélancolie gagne du terrain, les gens en meurent. L’empereur atteint doit à tout prix être guéri, une rumeur dit que voir une aurore boréale pourrait être un remède ! Mune, petite fille atteinte de cette maladie part avec son chat pour en capturer une, en chemin, elle va faire équipe avec June, fils du plus grand explorateur du pays, qui veut montrer à son père qu’il est à la hauteur.
Au travers de ce voyage initiatique, Mune va apprendre à affronter la vie, faire le deuil de sa mère, découvrir le monde et l’amitié…
Samantha Bailly raconte cette histoire avec beaucoup de douceur et de bienveillance. Les illustrations de Munashichi apportent de la poésie et sont pleines de détails, on s’y émerveille.
Une histoire qui plaira à toute la famille. A partir de 8 ans
Seï et Shigeru sont deux frères qui vivent en paix dans le Japon médiéval, le premier est un artiste calligraphe et le 2eme crée des origamis tellement beaux qu’ils ont l’air vivants. Mais un jour, Shigeru doit partir à la guerre, tandis qu’il se rattache à l’espoir fou de voir son vœu réalisé en faisant 1000 grues en 3 jours, son petit frère va essayer d’arrêter cette guerre, mais que dire pour y arriver et comment le dire ?
L’album sorti en 2015 a été écrit par Audrey Alwett qui est notamment co-scénariste avec Arleston sur Sinbad et scénariste de la BD Princesse Sara et il est magnifiquement illustré par Ein LEE.
Qu’est-ce qui est assez important dans notre monde pour arrêter une guerre ? La question n’est pas si simple. L’histoire permet de porter un regard différent sur le monde qui nous entoure : qu’est-ce qui mérite d’être sauvé ? Quel argument choisir ? et en même temps, elle souligne l’importance des mots et de la liberté d’expression.
C’est un album porteur de paix, qui est (hélas) toujours d’actualité quel que soit le lieu ou l’époque.
Et vous ? Qu’auriez-vous dit ?
Si je ne devais garder qu’un seul album jeunesse chez Nobi Nobi, ce serait celui-là sans hésiter
Les shojos de science-fiction sont assez rares en France pour que l’on s’y penche et n’ont pas toujours le succès qu’ils méritent. Encore une fois Akata veut nous montrer que la palette existante est bien plus variée que l’on pourrait penser.
Dans le 1er tome, Gin Toriko pose les bases de son univers et introduit plusieurs thématiques : la génétique, la maladie, l’écologie, l’évolution de l’humanité, le développement spatial… Elle met en place toute une nouvelle société régie par des règles dépendantes de la situation : comment gérer l’expansion d’une population dans les limites physiques de la cité spatiale (cocoon).
L’histoire va suivre plus précisément la vie de 4 néotènes (êtres humains améliorés ayant une espérance de vie plus longue) dont le quotidien va être bouleversé par la rencontre avec une jeune femme atteinte d’une maladie rare et incurable.
Si l’univers proposé est indéniablement riche (l’auteure a été aidée par Hironori Sahara, ingénieur aérospatial), ce premier tome est très fouillis, il regorge d’informations qui partent un peu dans tous les sens et manque d’explications. Heureusement, toute la terminologie est indiquée en début du tome 2 ! Enfin, tout devient plus clair !! Avec tout le système des « partenaires » expliqués, on comprend mieux les relations entre les personnages.
Si le tome 1 était un prologue, l’histoire commence vraiment dans le second tome, en plus des relations humaines, on découvre que toute cette société est sous surveillance constante et rappelée à l’ordre au moindre écart. Comment échapper à ce système et acquérir de la liberté quand on est considéré comme « élu » et que l’on attend beaucoup de vous ? Que préparent donc nos néotènes sous leurs airs « bien sous tout rapport » Voilà, qui devrait entretenir l’intérêt dans les tomes à venir.
Un conseil cependant, lisez la terminologie du tome 2 avant de vous lancer dans la série, cela vous permettra de mieux l’apprécier.
Après un tome 12 qui m'avait bien perdu avec tous ces héros, tous ces personnages secondaires, ennemis, menaces différentes, j'avoue que ce bon tome 12 fait du bien. On revient aux fondamentaux des tortues Ninja avec des Tortues qu'on sent clairement monter en puissance, et surtout un maitre Splinter enfin intéressant et loin de ce qu'on connaissait de lui.
Et je ne vous cache pas que cela fait du bien. Si le début du tome est assez bavard, la fin vire clairement à l'action et à l'avancée du scénario, enfin plus simple.
Rick & Morty nous revienne dans un tome 9 encore complètement déjanté, ou l'humour noir, cynique et corrosif, et la haine de l'humanite de Rick prévalent encore une fois. Certaines vannes font heureusement mouche, et vous risquez de vous marrer un paquet de fois. Et puis il y a le reste qui oscille entre le juste vaseux jusqu'au bide total. Je trouve par ailleurs que le personnage de Rick s'en sort un peu trop bien à chaque fois d'ailleurs.
Normal pour une BD d'humour tant il est difficile et délicat de faire marrer avec ce support. Reste que dans le genre, je préfère toujours certaines de mes vieilles séries de chez Fluide Glacial...
Les amateurs, et ils sont nombreux seront cependant ravis une fois de plus. Les allergiques à l'humour noir et corrosif devront faire un grand détour. Je ne sais pas si c'est le digne héritier de South Park, mais cette série m'y fait directement penser depuis longtemps. Ce qui doit plutôt être bon signe.
Vous l'avez compris, j'ai réessayé et même si j'ai pris un peu de plaisir à la lecture il faut bien le reconnaitre, cette série se rapproche vraiment trop pour moi du côté obscur régressif de la BD pour m'intéresser sur plus long terme. Pour ceux qui ne savent pas encore, les épisodes en crossover Donjon & Dragon sont un peu plus accessibles je trouve.
Nous retrouvons ici, nos compères habituels (Vlad, Pacman, Héléna, Baxter et Martin, Dario Fulci, Thundercat...) dans la suite qui se situe en ligne droite du tome 14. Et même si Travis (une fois encore) ne va pas être présent beaucoup, car pas tout à fait sur le même arc scénaristique, on ne l'apercevra qu'au début de l'album, l'action va être efficace de bout en bout et l'histoire bien avancer.
Quelques tomes pourraient d'ailleurs très bien constituer un spin off consacré à des opérations spéciales de Vlad et son équipe... Je serais preneur à titre personnel. 🙂
Tome 15, série longue donc, et pourtant je suis toujours aussi fan et enthousiaste, je dois l'avouer. Un nouveau tome, dans le monde très cohérent, développé par les auteurs (Carmen ou Travis) est toujours très attendu. Nous avons ici un tome orienté action qui ne laisse pas le scénario sur place pour autant, et une somme d'enjeux assez conséquents trouve ici leur suite dans le déroulement de l'album. Avec des chapitres très bien trouvés là encore. C'est véritablement du bonheur de lire cet album pour tout dire. La lecture est fluide, les enchaînements sont bons, les visuels sont extraordinaires.
Les planches sont en effet très belles, les phases d’action sont très bien rendues. Action qui restera lisible d'un bout à l'autre de l'album. Et tout cela se passe sur un arrière plan de technologies futuristes, qu'on reconnaîtra d'autant plus qu'elles existent déjà dans la vie de tous les jours. Le futur des assistants vocaux par exemple. Ces passages m'ont rappelé un vieux film (non pas si vieux que ça quand même, mais 1993 tout de même: Demolition man, avec Sylvester Stallone et Sandra Bullock). Ce film utilisait comme ressort humoristique le décalage du héros avec les technologiques quotidiennes du futur. C'est un peu le cas ici, même si, hélas (ou pas d'ailleurs), il n'y a pas les 3 coquillages... 🙃
C'est très drôle, c'est ironique, et c'est une fois de plus, très bien trouvé. 😄
La grosse grosse part d'action de l'album, pour poursuivre ma comparaison cinéphile, pourrait faire écho ici à La sage Jason Bourne, qui comporte des scènes d'action extraordinaires également. Même sur des planches entières à certains moments. Tout cela passe très bien et reste très lisible. On trouve aussi des scènes de hack de notre ami Pacman, pour nos amis informaticiens, et là aussi, c'est très lisible.
Bref, un excellent tome 15 ! Scénario solide et intelligent, monde futuriste très cohérent avec background réaliste. Superbe réalisation et mise en page, grosse lisibilité malgrè les choix osés pour les scènes d'action. Travis reste, à mon sens, la meilleure BD d'action, et ce depuis très longtemps déjà, avec ses séries sœurs.
Bon, j'avoue que je ne suis plus vraiment dans la cible, mais vu qu'il me tombe sous la patte, pourquoi ne pas lire ce dernier tome de Boule et Bill (le 41, c'est dire), que je lisais pendant mon enfance ?
Ben parce que je ne suis plus dans la cible justement... Du coup autant pour les enfants, ça fonctionne encore pas mal (quoi que pas sur tous visiblement ^^), autant pour les adultes c'est plus compliqué, mais ce n'est pas déplaisant pour autant. C'est juste que le format, identique depuis la reprise, empêche sans doute des innovations vraiment marquantes. Le format 1 gag par planche avec les membres de la famille typique est donc de retour pour de nouvelles aventures, avec un petit air de déjà vu quand même.
Et comme je le disais plutôt, c'est loin d'être déplaisant, ça rappelle clairement les albums d'antan avec les runnings gags habituels. Mêmes couleurs, même dessins, mêmes gags en fait. Donc la formule est bien identique à celle de Roba, de mes jeunes années. Mais c'est dommage de ne pas actualiser un peu le format avec des gags plus de notre époque peut-être, au moins dans la vie de tous les jours, même si Boule et Bill fait partie depuis bien longtemps désormais, des BD intemporelles.
Au final un album très conforme à ce qu'on attend d'un Boule et Bill, qui fera sourire les adultes de temps à autres. Un album qui ne démérite pas.