Le scénariste Laurent Queyssi est un romancier et traducteur, il est spécialisé dans les œuvres de Philip K. Dick dont il a écrit la biographie pour la bande dessinée. Avec Mundus, Queyssi nous propose une aventure de science-fiction très prenante qui se déroule sur plusieurs univers parallèles. Cette thématique est très tendance actuellement au cinéma avec les super-héros mais aussi en bande dessinée. La particularité de Mundus est de nous faire voyager dans des univers d'œuvres fictionnelles à partir de l'univers principale des trois jeunes héros. Ces derniers vont traverser un portail par accident suite à une panne électrique criminelle causée par une bombe. L'histoire nous entraine dans plusieurs monde de fiction avec des problématiques à résoudre même quand les héros retournent dans leur monde. Alors Laurent Queyssi pousse la réflexion de son intrigue jusqu'à penser que les héros eux-mêmes pourraient vivre dans un monde fictif comme ceux dans lesquels ils ont déjà voyagé. Pour la partie graphique, Oriol Roig réalise des planches de grande qualité avec un trait très dynamique. L'album se termine sur un cahier graphique et toutes les étapes de la construction d’une planche depuis le texte jusqu'à la mise en couleur.
Une fois de plus l'édition de l'album est très soignée, les éditions 404 Comics peaufinent leur album pour notre plus grand plaisir. Les amateurs de SF seront séduit par cette nouvelle série.
Petit coup de pouce à une toute petite maison d'édition nommée "L'oreille qui voit". Elle publie en auto-édition un Road movie complètement déjanté nommé Road Rage.
Si on sent le côté "premier album" dans le tracé avec des alternances de cases très réussies et de cases trop vite faites, l'histoire est elle très sympa et aurait mérité plus de page. L'univers à la Mad Max, le héros qui ressemble à celui de Scumbag ou les aliens bikers, il y a de quoi faire un vrai univers avec plus de pages.
Si cette auto édition reste chère au vu du nombre de pages et comparé aux standard du secteur, votre investissement permettra de soutenir de tout petit auteurs.
Dur de classer cet ovni de la bd. Humour ou Histoire ? C'est indéniablement réussi des deux côtés. On sourit souvent, et le travail de documentation et d'histoire sur cette période pas franchement connue de l'histoire est remarquable. Après Un général, des généraux, Nicolas Juncker nous montre une nouvelle fois son talent dans cet art délicat de faire rire en faisant réfléchir. Aussi irrévérencieux, voir plus scandaleux que la bd que je viens de citer, son Dragon Dragon reste une lecture que l'on savoure avec panache.
Seul bémol pour ma part, je ne suis toujours pas un amateur du travail graphique de Simon Spruyt, et si ici son trait fonctionne plutôt bien, je vous avoue que ce n'est clairement pas pour moi le point fort de la bd.
Attention d'ailleurs, cette bd est à réserver aux adultes, et à ceux que l'homosexualité ne dérange pas, le Dragon Dragon étant généreux par nature. Pour les amateurs de la petite comme de la grande Histoire, qui veulent rire en réfléchissant, et apprendre en s'amusant, je ne peux que vous recommander ce tome 1 dont j'attends la suite avec impatience.
Ce tome conclut les intrigues des Tortues autour des ultroms et des tricératons avec une "fin" aux cycle des problématiques aliens sur terre. On est assez loin des meilleurs tomes de la série, cet arc ne m'ayant finalement que peu convaincu, mais cela reste une lecture qui sera agréable à tous les fans des tortues. A noter que seuls 3 chapitres sont consacrés à la fin de cet arc, le 4ème et dernier chapitre, dessiné par Michael Dialynas pour le coup étant une nouvelle dans l'univers des tortues centrée sur Maitre Splinter.
J'espère que la suite nous recadrera un peu sur des aventures des tortues plus classiques dans leurs enjeux. A voir.
Quand le scénariste de Elles s'associent au dessinateur de Klaw on ne peut que s'attendre à une nouvelle série jeunesse de qualité.
Et disons le tout de suite, Masques assume sans fausse note. Le dessin de Joël Jurion est au niveau de ce qu'il a fait sur Klaw avec peut être une colorisation plus subtile qui n'est pas pour me déplaire même si j'ai toujours un peu de mal avec ses visages parfois un peu trop appuyés. Mais c'est une question de style, et sincèrement difficile d'imaginer un jeune ado ne pas aimer ce dessin. Le scénario de Kid Toussaint est lui très efficace, finalement assez sobre, ne nous perdant pas dans des mystères trop opaques ou des explications trop fouillies, le dosage est indéniablement bon, et signe de grande maitrise.
Alors pourquoi je ne suis pas plus emballé que cela ? Simplement car l'histoire a pour le moment un peu trop air de déjà lu. Je n'ai pas ressenti l'excitation que j'ai pu avoir en lisant la forêt du temps par exemple, sur le même type de bd jeunesse fantastique. Reste que la base de ce tome 1 de Masques peut permettre au tout de prendre un peu plus d'ampleur et de nous réserver des surprises. Ce Masques est indéniablement une des séries jeunesse avec lesquelles il faudra compter.
Après la nouvelle édition de The Cape, l'adaptation en comics de la nouvelle fantastique de Joe Hill s'attaquant au mythe du super héros, voici la parution de la réédition du préquel de The Cape sur les origines de la nouvelle principale. On plongera avec ce récit dans l'horreur de la guerre du Vietnam et le combat du père du héros de The Cape. Récit fantastique aux relents d'Apocalypse Now et de Voyage au bout de l'enfer, The Cape est un comics qui comme son grand frère se lit d'une traite à un rythme vraiment soutenu. Reste que le côté remarquable du scénario de l'original est ici du coup un peu éventé ce qui nous retire un peu du plaisir de la découverte et de la fraicheur.
Graphiquement le dessin de Nelson Daniel qui s'occupait seulement des couleurs sur The Cape est un peu moins prenant et expressif au niveau des personnages que celui de son homologue Zach Howard mais il reste dans l'ambiance et la lignée directe de The Cape donc pas d'inquiétude de ce côté là.
Au final pour ceux qui ont lu et aimé The Cape je ne peux que vous conseiller cette lecture, qui si elle n'est pas un indispensable, permet de renouer sérieusement avec le plaisir du comics original. Pour ceux qui n'ont pas aimé The Cape, inutile de réessayer avec ce one shot préquel, les ingrédients sont sensiblement identiques.