Bon... lu. (et admiré chaque planche et chaque case).
Et c'est effectivement de la bombe.
Sur tous les plans : graphisme, narration (posée), psycho, relation avec le Joker. Assez séduisant en fait ou plutôt vu comme tel par Harleen et c'est peut-être le seul détail qui m'a fait tiqué dans l'album car, dans la vision fantasmatique de Harleen, le Joker me fait un peu penser graphiquement à ces personnages masculins de mangas romantiques un peu efféminés mais bon... encore une fois, c'est le résultat de la vision déformée de la jeune femme éprise. Et, heureusement, ça ne concerne pas toutes les planches 😉
En fait, je n'avais pas fait gaffe mais Stjepan Sejic, c'est l'auteur de l'excellent comics érotico-sado-maso féministe Sunstone (je n'ai lu que le tome 1 pourtant) et, en fait, ça se sent et ça se voit. Déjà, sur le plan thématique, le rapprochement est évident. Mais aussi dans le traitement.
Je veux dire que, de la même manière où Sejic transcendait un Sunstone que l'on pouvait croire a priori racoleur et superficiel et qui s'est avéré tout au contraire bigrement intelligent, finaud, psychologiquement très fouillé, à la narration assez virtuose et graphiquement très attrayant, hé bien il réitère cet exploit avec Harleen.
On est vraiment a des années-lumière de la Harley Quinn d'Amanda Conner et encore plus éloigné de la Harley de Margot Robbie.
En fait, Harleen, c'est tout simplement l'album qui manquait. Un peu le Killing Joke pour le Joker : l'album "introspectif" de référence d'un(e) vilain(e) du Bat-Verse.
A peine sorti et déjà une référence.
C'est aussi intéressant de se sentir enfin concerné par le personnage de Harleen/Harley sur le plan humain et émotionnel, alors que jusqu'à présent elle n'était traitée que comme une bombasse déjantée que je trouvais amusante mais complètement creuse.
Même Catwoman n'a jamais eu droit à un traitement de ce genre : Catwoman à Rome approfondissait un peu le perso mais sans être vraiment un chef-d'oeuvre non plus. Et la série Catwoman du DC Renaissance, après un bon premier tome qui laissait espérer un truc un peu consistant, sombrait ensuite dans la routine et le conventionnel.
Harley aura attendu longtemps avoir d'avoir SON album de référence.
C'est chose faite pour moi.
5 étoiles aussi.
A quand l'équivalent pour ses deux "copines" : Catwoman et Poison Ivy ?