Bien que Junji ITO ait une volonté de faire des histoires libres de tout engagement politique, il met parfois le doigt sur certains travers de la société et les pousse à l’extrême. L’histoire de l’école décomposée repose donc sur un constat actuel : l’utilisation des excuses publiques par les japonais, une pratique allant grandissant selon l’auteur et sur une question simple « que se passerait-il si les excuses devenaient démoniaques ? ». Quant au titre, c’est un hommage au mangaka Kazuo Umezu que Junji ITO considère comme son maître spirituel avec une référence à l’une des œuvres les plus connues de Umezu : l’école emportée (je vous le conseille si vous ne l’avez pas déjà lu).
On suivra donc la vie quotidienne d’une fratrie dont l’ainé, le frère s’excuse à tout bout de champ et la cadette terrorise le voisinage à coup de grimaces et propos effrayants. Bien sûr si l’accent est porté sur le poids des mots voire le lavage de cerveau, le contexte de la situation est ailleurs et prend tout son sens à la fin du livre. Contrairement à un certain nombre d’histoires de l’auteur qui plonge le lecteur dans une situation absurde sans connaître les tenants et aboutissants, l’école décomposée propose un scénario complet avec une explication à la situation. Et la fin est particulièrement bien réussie.
Mon petit bémol serait sur la préface : écrite par le duo d’illustrateurs Fortifem, elle est un peu trop sophistiquée et artistique, bien qu’intéressante avec un point de vue que je ne partage pas complétement, elle est compliquée et difficile à comprendre par le tout-venant. Un dernier conseil avant de vous lancer dans la lecture : éviter de lire le manga avant le repas !
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