Je ne vais pas vous faire l'injure de vous présenter Rahan, le fils des âges farouches car il s'agit tout simplement d'un incontournable de mes découvertes de bd quand j'étais enfant.
Ici, cette intégrale vous propose 543 pages de lecture pour moins de 40€ regroupant les 27 premières histoires courtes parues de Rahan dans Pif Gadget dès le début de l'année 1969. Autant je trouve souvent les noir et blanc et les grosses intégrales un peu superflus, autant là sur les dessins de Rahan il faut bien reconnaitre que pour mettre en valeur le travail de Chéret c'est très réussi.
Le format un peu encombrant est aussi bien choisi puisque dus à leur format de parutions, les premières histoires sont assez courtes. Il est donc intéressant de les voir gagner en complexité et en profondeur au fil des pages et de ne pas rester frustré par une nouvelle trop vite lue.
Bref si vous n'avez pas déjà de Rahan dans vos bibliothèques ou que vos enfants ne connaissent pas, foncez. Au pire, vous au moins vous passerez un très beau moment 🙂
Et voici le second tome de cette trilogie d'aventure teintée de fantastique sur fond de montée du nazisme et du début de la seconde guerre mondiale avec en toile de fond évidemment le penchant pour les théories mystiques et les recherches archéologiques menées par l'Ahnenerbe pour le compte des Nazis.
Ma première chronique n'avait pas montré un grand enthousiasme pour cette série, inspirée d'un ouvrage que je ne connaissais pas. Il faut cependant bien reconnaitre que comme sur Arkham Mysteries parut récemment Richard D Nolane fait des merveilles au scénario en nous livrant une aventure fantastique réussie dont le rythme maitrisé et l'ambiance sont un point fort. Il faudra toutefois faire attention à nous livrer une conclusion propre dans le dernier tome pour ne pas nous laisser sur une déception.
Côté graphique c'est très chouette et relativement inspiré, et cela colle plutôt bien à l'histoire tout en restant dans le style un peu universel des productions estampillées Soleil. A noter quand même l'irrégularité de certaines cases, dont des visages parfois un peu figés.
Amateurs de fantastique, d'aventure et de seconde guerre mondiale, je ne peux que vous le recommander.
En ces derniers jours de Noël et de fêtes de fin d'année, j'ai des goûts simples et nostalgiques ^^
Avant d'attaquer le dernier tome de Black & Mortimer j'ai donc relu les 3 tomes du secret de l'Espadon, que je n'avais pas relu depuis quelques décades.
C'est une expérience à la fois curieuse et agréable, il faut se souvenir que la 1ère publication a été réalisée en épisodes dans le journal de Tintin en septembre 46 (non, je ne me souviens pas personnellement, wikipédia le fait pour moi, je ne suis pas si vieux quand même, mais oui ça ne me rajeunis pas...). J'ai lu ces épisodes pour la 1ère fois dans mon enfance, car mon cousin "du bout de la rue" les avait tous - jusqu'au 3 formules du professeur Sato 1er tome donc - et était un fan inconditionnel. Je n'avais pas souvenir de tous les détails de l'histoire, seulement d'une machine merveilleusement technique qui avait la main haute sur ses ennemis et triomphait alors de ses ennemis au point de gagner la guerre.
De ce découpage en chapitres et en 2 grosses parties (même si l'édition moderne est constituée de 3 tomes), je retiens que la 1ère partie est surtout une suite de péripéties au scénario facile, n'ayons pas peur de le dire. Le découpage en chapitre imposant sans doute à l'époque et en quelques pages de présenter des aventures à toute vitesse au détriment parfois de la logique et avec la facilité du hasard. En tout cas le côté aventure est et dépaysement est bien présent. C'est une lecture agréable avec de belles planches au graphisme typique de Tintin et très carré. EP Jacobs ayant été le 1er assistant d'Hergé, et le style de l'époque étant la ligne claire, ceci explique sans doute cela. La narration serait sans doute un peu plus fluide de nos jours et moins bavarde. Mais du coup les bases du style B&M étaient posées, et seront reprises comme canon dans les albums sortis par les auteurs ayant poursuivis la série après sa mort.
Cet aspect "scénario facile et le hasard" qui fait bien les choses disparaît (presque) complètement dans la 2nde partie qui est beaucoup plus technique et explicative avec la visite guidée de la base secrète de l'Espadon et toute une série de technologies folles de l'époque jusqu'au combat final. Cette partie me rapproche, à titre personnel d'on à marché sur la lune, ou il y a bon nombre de descriptions technologiques également. L'aventure est alors mieux construite, plus logique, rentrant plus dans la partie SF. Elle est également plus fluide à lire du coup.
Le secret de l'Espadon, a désormais peu de chance de plaire aux plus jeunes je pense mais reste néanmoins à lire en ayant bien présent à l'esprit le contexte de l'époque, et fait bien partie du patrimoine Franco Belge historique de la bande dessinée moderne. L'Espadon reste pour moi une aventure extraordinaire qui m'aura fait rêver à plus d'un titre/
PS j'ai mis éditeur Dargaud, mais c'est de nos jours Black et Mortimer Edition.
Vlad enchanté d'avoir retrouvé ses souvenirs d'aventure d'enfance.
Avez-vous déjà entendu parler de l’expérience de Stanford, l’expérience de Milgram ou encore de la troisième vague ? Ce sont des expériences sur la psychologie sociale ou comment les êtres humains se soumettent et obéissent dans certaines circonstances. Les résultats sont stupéfiants, effrayants même. C’est sur un principe de ce genre que le manga est construit : dans un lycée, la hiérarchie des élèves est déterminée par un jeu, dans chaque classe, les élèves doivent trouver une carte, celui qui trouve celle du roi devient le maitre de la classe et tout le monde doit lui obéir, celui qui a celle du joker devient la cible et le souffre-douleur de tous les autres.
Et là, où c’est effrayant, c’est qu’en « ayant le droit » selon ces règles, les élèves se laissent aller à tous genre de comportements. Et quand un changement arrive (départ ou arrivée d’un membre) et que les cartes sont redistribuées, ils n’hésitent pas à retourner leur veste. Mais dans ce lycée, certains sont bien décidés à passer outre ces règles, arriveront-ils à être assez nombreux pour changer la situation ?
Si le thème est très intéressant, le manga reste un yaoi avec une grande part de scènes de sexe, l’histoire est propice aux abus et sur les 5 tomes déjà sortis, beaucoup de passage s’attardent sur les relations particulières entre 2 personnages. Ceci dit, au fur et à mesure de ces petites histoires, des élèves prennent conscience des injustices et de leur privation de liberté.
Sur l’intérêt global de l’histoire je mets 4 par contre ce tome est un peu une transition où la trame principale avance peu d’où le 3.5.
Décidément la collection Noctambule de chez Soleil n'en finit plus de m'épater.
Après un Dernier souffle exaltant et original, cet Empire Falls Building vient tout simplement prétendre au titre de la BD la plus originale, osée, et créative de l'année.
Je ne vous spoile pas, mais l'idée des calques est vraiment une réussite, dont le seul bémol est leur sous exploitation, on ne voulait plus.
Pour le reste entre le dessin terriblement touchant et émotionnel de Tommy Redolfi et l'histoire toute en poésie, en finesse, en ouvertures et en atmosphère de Jean-Christophe Deveney, cet Empire Falls Building est un Ovni que certains aimeront lire et découvrir tandis que d'autres ne dépasseront pas la dixième page... Impossible de rester indifférent je pense.
Si en plus vous êtes fans d'architecture, alors je serais plus clair : vous devriez la lire.
Je fustige régulièrement les éditions soleil pour leur manque de créativité mais il faut bien reconnaitre qu'ils font un très solide boulot sur leur gamme Noctambule. J'espère simplement que cette gamme trouvera son public.