Il était une fois où les hommes et les dinosaures auraient vécu ensemble ; la vocation de l’album n’est pas d’être un documentaire sur l’ère préhistorique, malgré quelques informations absolument vraies sur ces vieux animaux préhistoriques. Et Stéphane Sénégas, déjà connu et reconnu -notamment- pour ses Pirateries, choisit de nous plonger ici dans un tout autre univers. L’auteur détourne donc les noms des dinosaures dans un récit plaisant, plein d’humour et de tendresse, où Silex, un jeune petit homme habillé en peau de bête, prend son courage à deux mains et part chasser les plus gros des dinosaures pour prouver à sa famille sa valeur et gagner ainsi quelques centimètres dans l’estime des siens…
Et comme toutes ces graines d’homme en devenir, Silex passera trois épreuves, affrontera trois méga dino et fera montre, trois fois, de sagesse. Un « Little Big Man » avant l’heure. Le récit est efficace, usant pertinemment de la répétition, et souvent drôle.
Un petit regret peut être simplement sur l’articulation entre les trois péripéties de Silex et les trois citations d’Horace, de Plutarque et d’Esope, qui, me semble-t-il, aurait pu être plus cohérente ou plus resserrée. L’idée de ponctuer « la quête » de Silex par des proverbes d’un poète, d’un philosophe et d’un fabuliste de l’antiquité et de mettre ces sages mots dans la bouche des oncles bienveillants et expérimentés de notre petit « Trois pommes », reste très intéressante parce qu’elle apporte au récit sa caution d’autorité morale dont Silex -et nos jeunes lecteurs- peuvent ensuite s’emparer à leur façon. C’est à travers les yeux d’un enfant que nous entrons dans cette « quête », que nous suivons cette aventure initiatique et ce court récit fonctionne ainsi très bien et tout simplement pour nos petits lecteurs.
L’album est aussi remarquable par ses belles illustrations parfaitement équilibrées, dont le trait est fin et précis, dans une alternance de dessins pleinement et justement colorisés et d’autres, plus simplement crayonnés. L’expressivité des personnages leur donne presque la vie. Alors quand il s’agit de gros dino pleine page qui sont représentés par notre illustrateur, les yeux de nos jeunes lecteurs s’écarquillent indubitablement très grand, dans un mélange de surprise, de fascination et de frisson.
Certaines pages sont des planches de bande dessinée sans paroles, dont le style, différent du reste qui illustre le récit, fleurte avec le trait de Masashi Tanaka dans son fameux manga, Gon. Et là encore dans ce récit d’images, l’on peut être fasciné par la façon dont Stéphane Sénégas rend les mouvements et les émotions pourtant sans réalisme aucun. Un très beau travail d’illustrations !
Un album pour les 3-6 ans.
Commentaires recommandés
Il n’y a aucun commentaire à afficher.
Rejoindre la conversation
Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.