Gaston... Gaston Lagaffe... Ce nom évoque chez moi une partie de mon enfance. Mon papa me ramenait toujours les nouveaux albums de Gaston avec un grand et large sourire. Je pense qu'il lisait l'album dans les transports en rentrant du travail le soir avant de me les donner. Les 1er albums sont tellement abimés qu'ils ont sans doute été lus des dizaines de fois et pour les plus anciens (et les plus en morceaux), sans doute ont-ils été parcourus et torturés par des petites mains malhabiles bien avant que je ne sache lire. Il est bien possible que certains gags rappelaient la vie de bureau à mon père avec son lot d'absurdité (son activité s'y prêtait bien en plus). Il aurait sans doute lu cet album avec un grand sourire au minimum. C'est dans doute grâce à ces moments (et d'autres avec d'autres BD) que j'en rempli encore mes étagères de nos jours.
Pour resituer un peu, pour les plus jeunes (que moi), la série humoristique, de Franquin, est en gags par planche. Elle raconte globalement comment Gaston est embauché au journal de Spirou et surtout comment ses collègues, qui bouclent le magazine souvent en retard et dans la douleur, tentent de travailler et de survivre avec cet énergumène gaffeur dans leur entourage qui sait surtout éviter le travail qu'on lui confie tout en provoquant catastrophes sur catastrophes dans la rédaction avec ses activités et inventions diverses et variées.
Ce nouvel album, réalisé par Delaf qui reprend le pinceau, est bon. Très bon et même excellent. L'auteur a fait un travail remarquable sur le graphisme, le découpage, les gags, le bestiaire de Gaston, ses personnages, les lieux, l'inventaire des objets farfelus... tout. C'est dans l'esprit à tout point de vue. Même si la temporalité continue de s'ancrer dans les années 60 à 90, certains gags bénéficient d'une approche plus actuelle (le gag de l'Aïe-Phone par exemple, ou celui du vélo électrique pour n'en citer que deux). Seule la fin où, sur quelques planches, un fil rouge est repris de planches en planches pour raconter une aventurette pourrait paraitre plus innovante. Delaf semble se lâcher en effet un peu plus dans cette dernière partie et sortir du cadre imposé par le maitre (mais l'album de Gaston Globe trotter (dans mon édition, c'est le tome 19) avait déjà ouvert cette voie de l'album aventure - et de mon point de vue, ce n'était pas le plus réussi).
Alors voila... C'est bien. C'est à faire découvrir ou à redécouvrir pour soit même et son entourage. Je ne suis pas certain que les jeunes apprécient ce genre (les plus jeunes je pense que oui, ca peut passer, les ado hummm... vous me direz dans les commentaires... mais ce n'est tout simplement pas leur époque).
Vieux de la vieille, en tout cas... Ne boudez pas votre plaisir, si vous avez aimé Gaston, la reprise est plus que réussie. 🙂 🙂 🙂
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