En fantastique Joe Hill aura à travers Locke & Key définitivement marqué de son empreinte le monde de la bd et plus largement je pense celui de la littérature. Reprenant à son compte, sans travestir ni copier les inspirations Lovecraftiennes, il a su les utiliser au mieux pour servir magnifiquement ses récits, qui à travers le prisme du Fantastique nous parle avant tout de nous. Toujours imaginatif et créatif, nous embarquant avec poésie et terreur pour un voyage dans l'imaginaire finalement cohérent et diablement pensé, Joe Hill ne cesse de m'émerveiller. Les doubles sens philosophiques, un féminisme puissant et construit, des réflexions classiques mais éternelles ne cessent ainsi de venir enrichir nos lectures. Cette fois-ci ce sera donc à travers ce recueil de nouvelles sur les origines et donc l'âge d'or de la famille Locke que nous allons replonger dans cet univers.
Je le dis tout de suite, si le précédent one shot de nouvelles m'avait parfois laissé sur ma faim, celui-ci est simplement indispensable. J'en connais notamment parmi vous, que l'épisode crossover avec Sandman va titiller sévèrement. Seul bémol, l'une des nouvelles (assez courte) était déjà présente dans l'édition Hi Comics de Locke & Key : Ciel et Terre. Pourquoi donc l'avoir édité sur les deux volumes au lieu d'un seul ? A mon humble avis il y a deux raisons à cela : la première est que la thématique de cette nouvelle s'inscris éditorialement sur les 2 tomes naturellement. La seconde moins noble est pécuniaire, si on enlevait Open the Moon de Ciel et Terre, il ne restait plus assez de nouvelles pour faire une édition séparée, même enrichie du travail bibliographique et de reportage présent en fin d'album. Quand à sa présence dans ce recueil L'âge d'Or, elle est indispensable pour nous donner les clefs de la narration. Vous l'aurez compris, si Ciel et terre s'avère du coup complètement dispensable, sa meilleure nouvelle étant désormais aussi présente dans L'âge d'or, ce dernier se révèle lui juste complètement indispensable. Que vous soyez fan de Locke & Key ou de Sandman.
Le dessin de Gabriel Rodriguez ne cesse de m'impressionner car je vous l'avoue très très honnêtement, à l'ouverture du comics pour la première fois, il m'a clairement donné envie de le refermer. Sauf qu'une fois habitué, le niveau de détail, l'expressivité des personnages et des situations, la puissance de l'imaginaire et des mises en scènes fait que vous oublierez très vite vos goûts pour faire face à l'universalité d'une oeuvre majeure : on en reconnait la puissance évocatrice, que l'on aime ou non.
Je profite d'ailleurs de cette chronique pour remercier avec émotion mon dealer libraire de l'époque qui à ma question piège "si je dois ressortir avec une seule bd à lire absolument vous me conseillez quoi" m'avait simplement fait partir avec deux tomes de Locke and Key. Merci.
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