Après la trilogie Valhalla hotel, le dessinateur Fabien Bedouel continu en solo la série avec Valhalla bunker. On retrouve dans ce deuxième tome du deuxième cycle, la même équipe, quelques années plus tard. Malone sort juste de prison, El Loco rencontre du succès avec la production de heavy metal, le shérif de Flatstone est devenu président des États-Unis et le jeune joueur de tennis de table s'est lancé dans la réalisation de films x. Toute cette étrange galerie de personnes doit collaborer une nouvelle fois ensemble pour combattre une menace venant des descendants des nazis. L'histoire est bien déjantée et les dialogues sont bien trouvés, avec beaucoup d'humour même dans les situations les plus catastrophiques. La partie graphique est excellente surtout lors des phases d'action assez spectaculaires pendant les fusillade avec l’impact des balles sur les bâtiments et autres.
J'ai passé un agréable moment de lecture, on reste dans la continuité de la première trilogie et c'est parfait.
 

Ouvrir un ouvrage de l'artiste multi-tâches Fanny Michaëlis, c'est l'assurance de faire un voyage métaphysique bercé par les rondeurs de son trait au crayon à nul autre pareil ! Peu de mots, un dessin épuré alternant des représentations parfaitement reconnaissables et logiques avec des images que le test de Rorschach n'aurait pas renié. Elle invente le concept de métaphore visuelle dessinée dans des pages où haut et bas peuvent s'inverser et où l'on peut deviner d'autres symboles ou représentations insérés selon le blanc ou le noir. Ainsi ce qui peut s'apparenter à un visage peut laisser deviner une toute autre représentation, voire même laisser le lecteur imaginer ce qu'il le souhaite. Déstabilisant par moment, je dois bien avouer avoir perdu le fil dans cette narration particulière suivant l'évolution d'une jeune fille dans sa famille puis la société au sens large du terme. Comment va t'elle redresser cette tête et trouver sa place dans ce monde ? Notre héroïne des temps modernes va vivre ses expériences, certaines fondatrices, d'autres complexes et laissant des traces immuables. Le monde est une jungle, il appartient à chacun d'y évoluer avec son vécu et sa vision ! Un roman graphique exigeant qui nécessitera probablement une seconde lecture pour en apprécier et comprendre le contenu et ses nombreux messages cachés. 

Après un premier tome introductif se perdant par moment dans des turpitudes scientifiques, nous retrouvons Agafia sur la lune dans cette extraordinaire forêt de coraux. Ayant devancé les prévisions d'Aleksander sur sa vitesse de propagation, cette forêt va révéler aussi une atmosphère vivable sous le dôme protecteur ainsi que des humains en harmonie avec cette nouvelle nature. On devrait parler plutôt de "transhumanité" ou d'évolution des espèces chère à Darwin tant ces gens évoluent facilement dans cet écosystème pourvoyant à leurs besoins. Ces coraux pourraient être la solution à notre pauvre planète terre dévastée, mais cela impacterait la lune et ses habitants de rallumer l'ascenseur orbital ! Un dilemme impossible s'offre à notre pauvre héroïne subissant de plein fouet ces événements. Le scénario écrit à quatre mains gagne en simplicité et s'épargne les nombreux flashbacks du tome précédent. On suit pas à pas Agafia et ses nouveaux compagnons, on découvre cette nouvelle culture et on se demande bien quelle issue attend les protagonistes. C'est dynamique et le dessin de Lucie Castel apporte une belle expressivité aux visages, son trait à la fois simpliste et stylisé fait honneur à la forêt de coraux le tout dans un découpage vivant ne laissant guère de répit au lecteur. Suite et fin dans le tome trois, lune et terre peuvent-elles encore cohabiter en harmonie ou un sacrifice sera nécessaire ? 

C'est une curieuse fable que nous livre Joseph Delhomme avec cette société futuriste ! Dans cet univers dystopique, tout se fait par obtention d'un permis. Vous devez donc passer un certain nombre d'épreuves afin d'y parvenir, le tout dans un environnement sentant bon la propagande sur fond de dictature. Où comment le "wokisme" est poussé à son paroxysme dans cette société égalitaire avec un jusqu'au-boutisme sans précédents. On y suit la trajectoire de Liz et Denis, évoluant dans ce culte social. Denis embrasse ces idéaux mais Liz se pose des questions, et d'avantage lorsqu'elle découvre sa grossesse avant l'obtention du précieux sésame permettant la gestation. Dans l'urgence ils s'inscrivent à la formation et cela passe par un couple de retraités assimilés à des grands-parents formateurs. Situations cocasses, avec mises en situation parfois burlesques sont au programme pour les futurs parents. On rit, jaune parfois à la vision de ces hommes, équipés de prothèses mammaires afin "d'allaiter" le nourrisson factice, le tout dans une humeur débordante de joie et d'allégresse ! On ne sort pas indemne de cette lecture, elle pourra poser des questions aux pro et anti wokes, tout en les confortant dans leurs idées je le crains. Je ne vois guère de juste milieu dans cette parodie sociale si ce n'est le message d'espoir en toute fin d'album 😉 Océane Jeanty réalise des planches soignées et colorées dans une ligne claire agréable et détaillée. Les personnages sont reconnaissables et bien expressifs étant données les nombreuses situations cocasses auxquelles ils font face. Une auteure à surveiller. 

Ce one shot au cœur des ombres se déroule juste après la fin du premier film Avatar. Le scénariste Jeremy Barlow va jouer son intrigue sur la nouvelle condition de Na'vi du héros et son acceptation dans les différentes tribus. Cet album est une histoire inédite et développe l'univers étendu d'Avatar. D'ailleurs, un autre album est attendu avant la fin de l'année avant la sortie du prochain film. Jake Sully accepte de relever un défi pouvant remettre en compte son statut de chef. L'histoire est classique mais permet aux amateurs de la série de replonger dans Avatar. Tous les éléments qui ont fait le succès des films sont présents dans cet album avec beaucoup d'action. Au niveau des planches, Josh Hood livre des dessins où l'on reconnaît bien les protagonistes avec des décors travaillés. L’album se termine sur quelques illustrations en bonus.

Cet album va permettre aux lecteurs impatients de se retrouver sur Pandora avant de retrouver le troisième film.

Dans la série jeunesse "nouvelle signature", Casterman nous offre une jolie histoire pleine de bons sentiments, avec un soupçon de fantastique. Le scénariste John Moore imagine un monde où l'on peut invoquer le fantôme d'êtres disparus à l'aide d'une fleur. C'est dans ce contexte que l'on fait la connaissance de Damian, ayant perdu sa mère jeune et vivant chez son grand-père. Il doit aussi s'intégrer dans un nouvel établissement scolaire et chacun sait que ce n'est pas aisé, le lycée étant intraitable à ces âges ! Ne trouvant pas sa place, il décide d'acheter une de ces fameuses fleurs des absents dans le but d'échanger avec feu sa mère et peut-être accepter ce deuil pour avancer dans la vie. Le hic étant qu'il va se tromper de stèle et invoquer une jeune fille nommée Saskia au caractère bien établi et dont la mort est encore à ce jour inexpliquée. Cohabitation forcée et difficile, enquête à deux, échanges de secrets, de sentiments inavoués, de cette relation inattendue va naître une amitié riche d'enseignements et de révélations ! Des masques vont tomber et Damian va enfin pouvoir sortir de cette torpeur adolescente mais non sans péripéties, vous le découvrirez dans ces pages illustrées aux fortes influences "manga" de Neetols. Peu de détails dans les cases, le dessin va à l'essentiel, centré sur les personnages et leurs interactions. Une vitesse d'exécution au diapason avec l'histoire qui présente un postulat de départ intéressant mais se perd en chemin avec une trop grande quantité de thèmes abordés. Deuil, adolescence, orientation sexuelle, harcèlement scolaire et sur les réseaux sociaux, secrets de famille, c'est bien trop pour une fin brutale et manquant de profondeur.

L'éditeur Casterman lance une section "comics" avec l'adaptation française de "What's the further place from here" des auteurs américains Matthew Rosenberg et Tylor Boss. Intitulé "C'est où le plus loin d'ici", cette histoire aux faux airs de "Seuls" (édition Rue de Sèvres) nous transporte dans une Amérique post-apocalyptique dénuée d'adultes. De grandes artères dépeuplées, sans vie, des façades de bâtiments vétustes et vides d'occupants, ou du moins presque vides ! Car en effet, des bandes d'ados résident encore en ces lieux souffrant des affres du temps, dont la jeune Sid et ses rêves d'ailleurs ! Peu après sa mystérieuse disparition, sa troupe d'amis est en émoi et décide de mettre en place une équipe partant à sa recherche. On découvre ainsi la grande galerie de protagonistes mais aussi les interactions entre eux telles que les peurs, les sentiments cachés, les non-dits etc.... La disparition de Sid va agir en élément déclencheur de nombreuses révélations, mais aussi de conflits à venir. Car si notre troupe d'ados semble à peu près normale, attendez-vous à de sacrées découvertes lors des rencontres de l'équipe de secours ! Matthew Rosenberg imagine à quoi pourrait ressembler une société peuplée d'enfants et d'ados sans ordre ni repères et cela donne des tributs assez curieuses 😉 Ajoutez à cela de mystérieux "gardiens" à l'apparence terrifiante et une peur de devenir adulte tel le syndrome de Peter pan; vous commencerez à imaginer le monde que nous livre l'auteur américain. Tyler Boss réalise des planches aux encrages profonds dans un style proche des travaux de David Mazzuchelli mais aussi de Mike Mignola. Il agrémente son dessin d'un découpage innovant et dynamique donnant de la profondeur à cette histoire plutôt mystérieuse. Prévus en 3 tomes, attendez-vous à de bons moments de lecture car les ouvrages sont copieux en pagination 🙂 . 

Murder Falcon est déjà paru initialement en septembre 2020, aujourd'hui les éditions Delcourt nous proposent une nouvelle édition agrémentée de nombreux bonus. On retrouve en fin d'album toutes les couvertures alternatives des versions des comics américain, avec l'explication des disques de métal dont elles font références. Plusieurs planches encrées et des illustrations noir et blanc ou en couleurs sont ajoutées à cette version. Murder Falcon conviendra avant tout aux amateurs de musique heavy metal. En suivant le parcours d'un groupe de musique séparé suite à un drame survenu dans la vie du guitariste. L'intrigue commence avec ce dernier affrontant un monstre démoniaque armé seulement de sa guitare et dès qu'il en joue le Murder Falcon apparait pour massacrer tout sur son passage au rythme des notes de musique. Huit chapitres composent cet album avec beaucoup d'action pour ces super-héros du métal devant refermer une faille ouverte sur notre monde donnant accès aux démons. Daniel Warren Johnson gère le scénario et la partie graphique avec beaucoup de maitrise. Les scènes d'action s'enchainent à toute vitesse pendant que les derniers membres du groupe trouvent leur créatures guidées par leur instruments de musique pour combattre des monstres énormes.
Murder Falcon est un titre sans prise de tête avec des héros atypiques où l’on ressent à chaque page que Daniel Warren Johnson s’amuse beaucoup sur ce titre.

Nouvel édifice dans la collection Pataquès avec des animaux détournés dans leur quotidien sur des histoires de Pierre Mortel. Le personnage principal est un lapin classique mais veut hanter son territoire en hurlant à la lune toutes les nuits. Il aime penser qu'il terrorise tous les autres animaux et se fait appeler le lapin des Baskerville. Toutes les histoires courtes tiennent sur une planches ou deux maximum. D'autres animaux sont de la fête avec une limace et un escargot drogués aux champignons ou fumant les carottes du lapin, un énorme poussin pleure sa mère que les autres ont mangé, un renard est bloqué sur une branche d'un arbre et d'autres animaux caricaturés sont de la partie pour des histoires loufoques. On sourit sur plus d'une centaine d'histoires, tout en se demandant pourquoi avec ce titre, il n’y aucune référence à Sherlock Holmes ou l’univers de Arthur Conan Doyle détourné. Les dessins et les couleurs sont d'Anais Dumas dans un style très minimal dans la représentation des animaux, sans réel décors.
Le lapin des Baskerville est un album gentillet avec de l’humour léger autour d’une dizaine d’animaux voulant changer de condition sans y parvenir.

Ursula Le Guin a écrit Le Sorcier de Terremer en 1968, il a été suivi depuis par d'autres romans. Je l'ai lu, pour ma part, durant mon adolescence (il y a un donc un bon moment). Bien avant les lectures fleuves qui constitueront les aventures d'autres grands sorciers que seront Gandalf (paru en 1954) et Dumbledore (1997) pour ne citer qu'eux. Si les détails de l'aventure se sont perdus dans ma mémoire désormais lointaine, les bons souvenirs de cette expérience y sont restés. Cette oeuvre est devenu un classique de la fantasy.

Le sorcier de Terremer est l'histoire d'un enfant, archimage en devenir, qui va devoir trouver, petit à petit, sa place dans le monde et son véritable moi intérieur. A la manière d'une quête initiatique, nous allons suivre, depuis ses jeunes années, en passant par sa formation dans une école de magie, ses premières aventures et péripéties. Cela peut sembler commun ces dernières années, mais c'était très novateur à l'époque.

La magie et le monde décrit restent uniques à ce jour. Le monde est éparpillé en iles, ce qui permet une grande variété de situations et de peuples rencontrés. Le pouvoir magique repose intimement sur la connaissance des noms des choses et des êtres. Son exercice implique des effets parfois néfastes. Et il faut conserver un équilibre en tout.

L'adaptation BD proposée ici, par Fred Forham, est très fidèle et c'est avec une véritable part de nostalgie que j'ai littéralement dévoré cette adaptation. La lecture est fluide, et les planches sont de véritables œuvres d'art de peinture. Je regrette cependant quelques planches qui paraissent assez sombres, mais elles font du coup contraste avec les planches lumineuses, comme si les ombres et la lumière s’affrontaient au fil des planches et de l'aventure. La BD comportent également un bon nombre de passages contemplatifs du plus bel effet.
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Nouvelle parution pour la rentrée littéraire de l'éditeur Jungle avec ce très familial Les Wood ! On y suit les aventures de trois enfants membres d'une large famille recomposée, Olive la petite soeur avec Taïga et Laslo  ses deux aînés. Ce sont eux qui rejoignent Olive lors d'une garde alternée, non sans trainer des pieds à cette perspective. Ils ne s'entendent pas entre eux et daignent encore moins manifester un quelconque intérêt à Olive bien trop éloignée de leurs âges. Bientôt une bien banale promenade dans les bois environnant va côtoyer le fantastique lorsqu'ils se retrouvent projetés dans un univers parallèle et magique. Le hic étant qu'à leur arrivée dans ce monde, la petite Olive a disparu, mais ils font la rencontre d'un être curieux nommé Jasmin. La course poursuite peut commencer, car l'horloge tourne et avec elle la fenêtre de sortie vers leur monde ! Ils devront donc comprendre cet univers et ses coutumes tout en retrouvant leur soeur, ils découvriront en Jasmin un ami et un soutien important dans leur entreprise.  Le lecteur va ainsi découvrir aux côtés de Taïga et Laslo cette forêt "alternative" peuplée d'être fantastiques et du peuple de Jasmin composé de castes. Passage de l'adolescence avec toutes les peurs qui vont avec comme le changement du corps, les liens familiaux et la peur du futur, mais aussi d'autres thématiques comme la nature et l'écologie; Gwenola Morizur effectue de nombreux parallèles entre les deux mondes. Elle ajoute des annexes en fin d'album avec des notions de botanique mais aussi une recette de crêpes et des jeux. Priscilla Bourgeat réalise sa première BD en tant que dessinatrice et nous propose un dessin numérique standardisé aux couleurs chatoyantes, qui ravira les jeunes lecteurs. 

Suite des aventures de Loup Blanc et Jacques de Lestac en train de voyager en terre inconnue où les soldats anglais et français s'affrontent en amenant divers tribus indiennes dans leur conflit. A la lecture d'Ohio, on remarque les similitudes avec le récit le derniers des Mohicans, se déroulant sur la même période historique, peu connue ou traitée. Les hurons s'associent avec les soldats français pour combattre alors que les iroquois sont alliés avec les anglais. Fred Duval en expert de récit historique nous propose une histoire prenante. Les planches de Brada sont de grandes qualité pour dépeindre cette période, beaucoup de passage dans ce deuxième tome se dréoulent de nuit. Les combats sont bien orchestrés mais parfois difficiles à suivre dans la pénombre en pleine forêt.
On se s’ennuie pas avec cette trilogie Ohio la belle rivière, les rebondissements sont nombreux et l’on apprend autant que l’on est surpris avec les révélations. Toutes les scènes d’action nous ramènent à cette rivière où les conditions de vie n’étaient pas facile avec les européens aux méthodes sauvages utilisant les indiens pour mener leur guerre. 

Sorti en janvier, le premier tome de Bestia et son univers original nous avait surpris ! L'auteur français Corc nous dévoilait une histoire aux influences nombreuses dans un trait aux forts accents de manga. Cette suite tonitruante comblera les amateurs du premier opus, Jacquie va découvrir de bien sombres secrets la concernant mais pas seulement ! De nombreuses révélations vous attendent sur son passé mais aussi sur l'apparition même de ces animaux aux proportions de kaijus. Elle poursuit sa quête avec Kevyn et sa bande pour tenter de sauver la cité, car l'éclipse annonciatrice de l'arrivée imminente de LA Bestia se rapproche dangereusement. Vous retrouverez le style dynamique de Corc dans ces pages, du mouvement, de la vitesse dans les actions, tout va très vite au point de donner l'impression de lire un feuilleton animé. Son sens du découpage est remarquable, cela donne beaucoup d'intensité au récit. Il distille le suspens savamment pour nous mener vers un dénouement final explosif. Il se permet même de conclure cette histoire en laissant une porte ouverte vers de nouvelles aventures pour nos héros Jacquie et Kevyn. On découvre certes l'origine des "bestias" mais on ne sait pas grand chose de cet univers post-apocalyptique et ce qu'il se cache derrière les murs de la cité des Cécropias. Saluons l'effort de l'éditeur en proie à de grandes difficultés financières pour assurer la sortie de ce second tome, les amateurs du premier seront comblés. Une bonne suite concluant de façon magistrale cet arc narratif. A suivre...

Après un one shot sur le général Patton, le deuxième tome de la série les maitres de guerre se penche sur une autre époque plus ancienne avec Attila. Jean-Pierre Pécau est une fois de plus au scénario de cette série historique sur les grandes figures. Les maitres de guerre est un peu la version masculine des reines de sang aux éditions Delcourt également. L'album débute alors que les deux frères, Attila et Bleda sont les deux rois des Huns. Le format en un tome permet d'avoir des albums condensés et très chargés en action et évènement. On ne s'ennuie pas un seul moment et l'album se termine sur un cahier historique comme souvent maintenant sur ce genre de récit historique. Les planches de Dragan Paunović sont de grande qualité, d'ailleurs l'auteur a travaillé aussi sur la reine de sang La Kahina. Les scènes d'action sont bien découpées et rythmés.
La couverture d’Attila est bien représentative de ce qui nous attend à la lecture, avec beaucoup de guerre menée par Attila le fléau des empereurs. Au final, ce personnage était un grand stratège pour son époque et il a réussi à prendre des cités imprenables. Les amateurs de récits historiques seront contenté par ce tome. 
 

L’auteur Yusaku Sawada a voulu que sa BD ait une dimension Queer, voulant défendre la communauté LGBTQIA+ mais il précise cependant que cela reste avant tout une aventure de super-héros destinée à un large public. Alors qu’en est-il vraiment ?

En ce qui concerne la partie super-héros, on a une population qui a évoluée, avec l’apparition de certaines personnes dotées de pouvoirs. Ils sont appelés vulgairement « métas » et ne sont pas forcément bien acceptés par la population. Deux groupes métas se ont créés pour défendre leur droit, l’un prônant la violence plus que l’autre. Tout ce contexte n’est pas sans rappeler les X-Men que ce soit dans la mutation des gènes ou dans les interactions métas/ humains.

L’aspect Queer est plutôt discret. Certes, on a des personnages utilisant le pronom iel, des homosexuels et lesbiennes mais ce n’est pas mis en avant. Quant aux problèmes qu’ils rencontrent comme le harcèlement, la solitude, le deuil, ils ne sont pas propres à cette communauté. Les autres thématiques comme l’acceptation de soi et des autres, l’amitié, la confiance sont aussi très présents. La majorité des évènements sont liés à leur différence en tant que métas.

En voulant faire le ménage dans les étages, Hyeon-Su découvre que la femme monstre-bébé s’est transformée en cocon. Ne sachant pas ce que cela signifie, il hésite à la tuer, c qui n’est pas le cas d’un des nouveaux venus. Hélas, l’attaque du cocon alerte tous les monstres des envions qui se dirigent tous vers l’immeuble. En même temps, de plus en plus d’habitants commencent à se transformer, est-ce la fin de l’humanité ?

On voit que l’on se rapproche de la fin (il ne reste qu’un seul tome à sortir), le rythme s’accélère pour préparer le grand final mais ce sont surtout des explications qui arrivent ! Des explications un peu complexes pour les plus jeunes mais comme de toute façon la série est réservée à un public mature, ce n’est pas un problème ;). Ceci dit il reste encore des informations à acquérir pour bien comprendre les choix de Hyeon-Su et peut-être en retirer une certaine philosophie…

Rendez-vous au dernier tome !

Noah a un désormais un rival bien établi en la personne de Justin. Il a enfin pris conscience de ses sentiments et cherche un moyen de savoir si c’est réciproque. De son côté et suite à son malaise, Raeliana a tout avoué à Heika, il pense que cela vient d’un problème de lien entre l’âme et le corps. Tous les deux vont mener des recherches sur une ancienne religion qui manipulait les âmes en espérant bien trouver une solution. Elle commence donc par chercher à en savoir plus sur la véritable Raeliana et notamment ce qu’elle cachait.

L’histoire prend plusieurs autres tournants et devient de plus en plus intéressante. On sort de l’environnement mariage, romance, rivalité et on arrive dans un côté un peu plus mystique : pourquoi l’âme de notre héroïne est arrivée dans le corps de Raeliana, qu’est de venu cette dernière et quelles sont les conséquences sur ce monde ?

Il y a aussi l’arrivée de Béatrice, l’héroïne du roman, qui n’est pas du tout là où elle aurait dû être mais qui semble bien avoir l’intention de retourner au scénario original !!

Le côté fantastique et l’aspect thriller se renforcent pour notre plus grand plaisir. Une série qui se bonifie et que l’on prend plaisir à lire !

Ça y est, les choses sérieuses commencent.

La guerre en Kilihito et Kyôranki est lancée avec les anciens de Kilihito bien décidés à reprendre leurs trônes.

Et pour nous, le niveau de dureté monte d'un cran. Les combats de rue avec les points uniquement laissent place à une véritable guerre à l'arme blanche voir plus.

Ce qui est excellent dans ces tomes c'est le rôle donné à notre héros. Tatsuya doit aiguiller entre les deux gangs sans prendre parti à la guerre pour ne pas mettre sa famille et sa probation en porte-à-faux. Sans trouve des situations assez coquassent entre les différents combats de cette guerre sans merci. Tatsuya se trouve logiquement un peu en retrait par contre donc les fan devront ronger leur frein.

La fin du tome 12 est intense nous laissant dans l'expectative sur un personnage assez centrale de Kihilito.

Vivement la suite !

Voici le deuxième tome des histoires courtes de science-fiction de Boichi contenant six histoires et des commentaires de l’auteur. Si les deux premières reprennent les codes de la science-fiction (invasion de la Terre par une espèce menaçante, survie dans une station orbitale), la troisième mélange SF et mysticisme comme si Alien rencontrait les cavaliers de l’apocalypse.

Mais c’est surtout la 4e histoire « Il était là » qui m’a marqué le plus ! Derrière son apparente simplicité : un camionneur continuant à faire son travail du mieux qu’il peut à l’heure où les robots remplacent les hommes dans leur métier ; on trouve un récit où il y a une forte réflexion sur la place de l’homme dans le monde, et plus particulièrement son utilité. Le personnage principal cherche constamment à prouver qu’il est utile et qu’il fait des taches que les robots ne font pas ; jusqu’à ce que la technologie le rattrape mais aussi la vieillesse.

La majorité de ces courtes histoires ont été réalisées comme préquels à des potentielles séries. Hélas, les projets n’ont pas toujours abouti mais cela permet de voir la diversité de l’auteur et également son efficacité à poser rapidement les bases d’une histoire. Un ouvrage intéressant à découvrir.

Japon, années 50. Après la seconde guerre mondiale : le pays est occupé par les américains qui ont établis des bases, les relations sont plus ou moins tendues et nombreux sont ceux qui ne voient pas d’un bon œil les liens entre les deux pays. Mais chacun doit vivre et le commerce est indispensable ainsi que les distractions. C’est ainsi que Seishirou rencontre Jim. Ce dernier a des intentions romantiques envers Sei qui compte bien se servir du soldat américain pour améliorer ses conditions de vie.

Le contexte historique de cette histoire est très important. Il faut comprendre que les relations sont du même genre qu’entre français et allemands pendant l’occupation : avoir des liens, même commerciaux, s’est forcément frayer avec l’ennemi pour beaucoup de gens. En plus de cela, les relations homosexuelles étaient mal vues ; jusqu’en 1962, être gay aux USA est un crime. A cette époque, le Japon est encore très ancré dans ses traditions et dans l’honneur, un jeune, même adulte se doit de se soumettre à l’autorité familiale.

C’est pourquoi cette romance est intéressante car au milieu de toutes ses barrières et interdits, Sei et Jim se rapprochent et doivent prendre des décisions importantes pour le futur. Un manga à lire !

Il y a quelques années maintenant on avait découvert Tatsu, le yakuza homme au foyer dans La voie du tablier ; aujourd’hui je vous présente Ken, bras droit du clan Washio, qui est devenu fan de K-pop et surtout d’un chanteur particulier Jun ! Mais Ken n’est pas un simple fan, c’est le fan ultime, celui qui est prêt à dépenser des milliers de yens pour obtenir les goodies exclusifs, celui qui n’a pas honte d’aller au concert au 1er rang en brandissant un éventail personnalisé ou qui fait la queue pour serrer la main de son idol au milieu des toutes les groupies !!

En plus de nous montrer des facettes des fans et de leurs actions (réseaux sociaux, achats, discussions…) on découvre d’autres aspects inédits que seuls les plus passionnés font comme organiser un anniversaire pour leur idol en invitant tout le clan !!

Le récit parle aussi de la carrière des idols et des valeurs des clans de yakuzas mais c’est surtout l’aspect humoristique qui marque et c’est réussi car j’ai rigolé plus d’une fois !!! Et aussi surprenant que cela soit, le mélange k-pop / yakuza fonctionne très bien et la situation, bien que loufoque, est tout à fait crédible.

Alors savourez les dialogues (bravo pour la traduction !!), profitez du graphisme particulièrement savoureux surtout que les yakuzas ont des vraies têtes de gangsters, et passez un bon moment 😆

Philia est une jeune prêtresse qui possède un pouvoir peu commun : elle peut lire les souvenirs et les pensées des êtres vivants. Pour cela, elle doit établir un contact yeux dans les yeux de plusieurs secondes avec la personne concernée ou reprendre son apparence originelle pour parler aux végétaux. Car si d’habitude, Philia ressemble à une enfant de dix ans, elle en a dix-huit en réalité. C’est à cause de ce don que le grand prêtre l’envoi en mission : rejoindre le troisième prince qui vient d’éliminer ses deux frères et qui fomente une rébellion, pour tenter d’arrêter la guerre.

Voici un titre de romantasy qui nous sort un peu de ce que l’on lit ces derniers temps : point de réincarnation ni de régression à l’horizon !! Par contre, il y a une prophétie en marche. Un point intéressant car faut-il contrer une prophétie ?? Dans les régressions, l’héroïne change l’avenir car elle connaît le futur mais dans ce cas particulier, doit-elle faire de même ?

Bon ça on le découvrira plus tard, de toute façon, ce n’est pas l’objectif de Philia. Elle préfère rester tranquillement dans son coin bien qu’elle sache que cela ne sera pas toujours possible d’autant plus qu’elle semble cacher des secrets liés à son passé.

Le graphisme est assez intéressant, d’un côté on a un dessin très rond, joyeux même quand il s’agit de Philia et de son environnement et de l’autre, dès qu’elle doit régler des problèmes ou qu’elle est en contact avec des personnes qui ont besoin d’aide, tout devient beaucoup plus sombre avec l’utilisation de couleurs froides. Cette dualité permet de donner une certaine profondeur à l’histoire et nous donne vraiment envie d’en savoir plus. À découvrir et à suivre !

Lugh est parti au secours de sa belle, pour cela il doit affronter un combattant ayant des compétences de rang S. Rusant pour y parvenir, il simule également la mort de Dia. Cette dernière devient officiellement Claudia Tuatha Dé, la petite sœur de Lugh. Le héros étant enfin apparu, la nouvelle fratrie accompagnée de Tarte, se rend à l’académie des chevaliers royaux d’Alvan où ils passeront les deux prochaines années.

Les aventures de Lugh se poursuivent : il n’a pas oublié son objectif premier qui est de se débarrasser du héros, mais en le côtoyant et en apprenant plus sur lui, ne risque-t-il pas de changer d’avis ? Si l’histoire est bien menée avec un bon dynamisme et assez d’événements pour ne pas que l’on s’y ennuie, on ne pourra que remarquer que certains classiques du manga de fantasy et notamment d’isekai sont encore et toujours présents alors qu’ils ne sont pas forcément nécessaires… Bon, je parle de l’aspect harem. Pourquoi faut-il toujours que le héros soit entouré de plusieurs jeunes filles qui craquent pour lui ??? En tant que lectrice j’avoue que Lugh est classe mais il pourrait aussi avoir des compagnons masculins !!

Le manga est toujours aussi sympathique et distrayant, on apprécie que notre héros ne soit pas surcheaté et qu'il ne doit sa force qu'à son travail (en grand epartie tout au moins). À suivre

Un beau jour Hiyama, le garçon le plus populaire du lycée, se rend compte qu’il éprouve des sentiments pour l’un de ses camarades de classe et prenant son courage à deux mains, lui demande de sortir avec lui. L’heureux élu est Hasegawa, un garçon discret qui fait partie du club de jardinage.

Bon alors, l’histoire ne se déroule pas tout à fait dans l’ordre où j’ai fait le résumé, il y a un retour en arrière pour comprendre pourquoi ces deux garçons, qui ne semblent rien avoir en commun, se sont retrouvés ensemble.

Le manga est doucereux, c’est gentillet, plein de naïveté, sans trop d’originalité et sans trop de dynamisme. C’est une romance d’été qui prend son temps mais qui est agréable à lire. Un peu comme lorsque l’on farniente au soleil, on prend à la lecture, un peu de baume au cœur et une dose de bien-être.

Takeru et Yu se sont coordonnés pour faire de Yu un super héros, il s’est pris un certain nombre de coups lors de sa première expérience. Takeru lui fabrique donc un costume de super héros, plus pour limiter les dégâts que pour le montrer vu qu’il est invisible !! Il vient au secours d’une jeune femme lors de violences domestiques et cela lui rappelle sa propre mère mais devant la réaction de la femme, il doute de ses actions. De son côté, Takeru retrouve son meilleur ami et finit par lui parler de son pouvoir.

 Ouah !! Ça c’est du développement de scénario qui fait plaisir ! De la profondeur, des personnages complexes oscillant entre le bien et le mal, une réflexion sur l’utilisation de pouvoir et surtout une maitrise du sujet ! l’auteur a bien potassé avant de faire la série et il a pensé à des utilisations de l’invisibilité qui ne me serait même pas venues à l’esprit ! Je suis en admiration devant l’intelligence et peut-être le machiavélisme de certains personnages !

La série gagne en complexité tout en restant très fluide, et le thriller prend place. Comment Takeru va-t-il bien pouvoir se sortir de cette situation ? J’ai hâte de lire la suite !