Issei, lycéen, se retrouve à devoir cohabiter du jour au lendemain avec son nouveau beau-père qui est une licorne ! Cette licorne peut se transformer en humain et il prend alors l’apparence d’un bel homme blond (un étranger pour les japonais).
Au travers de situations plus ou moins humoristiques, l’auteur parle des familles recomposées, de l’acceptation des étrangers (sujet assez sensible au Japon), des différences de cultures et d’éducation, des problèmes de voisinage… Ici, comme on a affaire à une licorne, tout est un peu extrême : du foin au petit déjeuner, du repassage avec les sabots, une boisson préparée avec une corne…
C’est une one shot divertissant et drôle, on peut réfléchir aux thèmes abordés ou on peut tout simplement en profiter sans se poser de questions. En tout cas, c’est une lecture rafraichissante qui vous fera passer un bon moment.
Le manhua (manga chinois) est composé d’une histoire principale, de 2 bonus autour de ces personnages et de 2 autres petites histoires d’amour.
C’est la rencontre d’une jeune humaine désespérée, harcelée et voulant se suicider avec une sirène, amoureuse d’un humain qui va être la trame de l’histoire. Au travers d’un marché où chacune va apporter son aide à l’autre, l’auteure va explorer les sentiments humains : l’amour, l’amitié, l’envie, la haine… Si la présence d’une sirène amène un peu de fantaisie, la trame n’est pas forcément originale et finalement, les sentiments sont les mêmes quelle que soit l’espèce. Les deux bonus sont plus axés sur les croyances autour des sirènes et sur les personnages secondaires.
Si le manhua n’est pas désagréable à lire et dégage une certaine mélancolie avec de belles illustrations de début de chapitres, il manque d’un peu de développement sur certains aspects : le 1er bonus est particulièrement fouillis alors que c’est celui qui parle le plus des légendes autour des sirènes. Le thème n’est pas assez exploité et au final que l’un des 2 personnages principaux soit une sirène n’apporte pas grand-chose à l’histoire.
Bon mieux vaut tard que jamais, j'ouvre cette chronique car si nous sommes nombreux à l'avoir lue, je n'ai pas trouvé la trace d'une chronique sur 1001bd, hors ce serait dommage de ne pas garder une trace de cette excellente BD parue en juin 2020.
Dur de la présenter après coup, puisque si vous suivez la BD d'un peu près vous avez déjà du en entendre beaucoup de bien.
Trêve de bavardages pour ma part j'ai adoré. L'histoire et le propos sont d'une rare intelligence, parlant de sujets de société importants et actuels avec une mise en abîme réussie. La plus belle réussite étant qu'on se passionne autant pour l'histoire et le destin de notre héroïne et des personnages secondaires que pour le propos de fond, l'un ne diluant pas l'autre. Le propos est en plus humaniste, progressiste et positif, et ce ne sont que des compliments dans ma bouche. Il est tellement triste qu'Hubert nous ai quitté, car il laisse indéniablement un grand trou dans le monde des scénaristes BD.
Graphiquement c'est tout en douceur et en tendresse, avec un trait expressif, des partis pris assumés et une colorisation nette et sans faille. Les représentations des différents personnages suivant leurs évolutions sont très réussie et facilement compréhensibles. Jamais grossier ou vulgaire, souvent drôle ou impertinent, si ce trait là n'est pas forcément le type de graphisme que j'admire le plus, il serait fou de ne pas en reconnaitre la maitrise ni le talent.
Messieurs merci pour cette très belle lecture.
Autobiographie d'une courgette est l'adaptation en bande dessinée du roman de Gilles Paris qui avait reçu un bon accueil du public. Le livre avait déjà été adapté pour la télévision et en film sous le titre, Ma vie de Courgette. Mais revenons à la bande dessinée, l'histoire se focalise sur Icare surnommé Courgette un enfant de neuf ans, élevé par sa mère alcoolique et violente. Suite à un regrettable accident, sa mère est morte et Courgette rejoint un orphelinat pour être pris en charge. Nous avons la vision de l'enfant ainsi que ces réflexions durant tout le titre. Cette bande dessinée est avant tout pour les plus jeunes lecteurs d'une dizaine d'année comme le garçon héros de l'histoire. On suit les aventures de ce jeune qui reprend une vie normale dans l'orphelinat où il est placé. Au niveau dessin, Camille K. réalise des planches qui vont très bien avec le thème et le genre. La dessinatrice ajoute même quelques cases dessinées de façon enfantine dans certaine planche.
Autobiographie d'une courgette avait trouvé son public en roman donc je suis sûr que la bande dessinée attirera autant de jeunes lecteurs.
Suite et fin de cette aventure de science-fiction librement inspirée par les romans de La nuit des temps de René Barjavel ou bien encore la Sphère d'or de Erle Cox. Ce thriller d'anticipation laisse progressivement place à une histoire de science-fiction autour du personnage féminin découvert à l'intérieur d'un sarcophage. En effet, elle communique par télépathie avec Roy mais aussi avec tous les autres personnages à travers une technologie qui utilise l'eau pour projeter des vidéos d'un monde étrange ou alors de la Terre. Phillipe Gauckler laisse les lecteurs se faire leur propre idée du monde d'origine de la femme du sarcophage. En parallèle, l'auteur continue de donner la vision des indiens plus proche de la nature que les hommes de pays technologiquement avancé. On lit l'histoire sur plusieurs niveaux entre l'action présente, l'action passée et l'action dans le monde inconnu.
Les dessins de Phillipe Gauckler sont absolument magnifiques surtout sur les doubles planches de vision et décors du monde extraterrestre. Les teintes sont de bleu avec les couleurs en directes pour un rendu très immersif. Un cahier graphique termine l’album avec des citations et des esquisses et doubles d’illustrations pour le plaisir des yeux.
Kebek est un diptyque très intéressant dans le développement de l'intrigue qui change d’autres titres du même genre en bande dessinée.
Celui là quand il est arrivé, ma chérie s'est jetée dessus. Me demandez pas pourquoi, ce n'est pas comme si elle ne voyait pas passer beaucoup de livres, de romans graphiques ou de bd à la maison...
Mais elle a choisi celui-ci et l'a dévoré d'une traite aussi tôt. Avec une petite larmichette à certains moments et complètement absorbée.
Alors moi je n'ai pas lu le livre dont c'est l'adaptation, mais quand elle me l'a enfin rendu et que j'ai pu le lire, j'ai été scotché comme elle. Evidemment les problématiques évoquées ici sont plus de l'ordre du féminin, mais cela n'en rend pas moins sa lecture indispensable aussi aux lecteurs masculins.
Oui ce chœur des femmes est une claque magistrale, une belle histoire qu'il serait dommage de rater en 2021 car je ne suis pas sur que nous retrouverons une lecture aussi marquante cette année. L'adaptation d'Aude Mermilliod m'a parue sans failles, juste et transmettant ce qu'il fallait d'émotions. J'ai adoré le lire, et je ne peux que vous le recommander, que vous soyez ou non une femme ou un médecin.
Un tueur professionnel de génie va devoir se faire discret et passer un an à vivre comme quelqu’un de normal. Le début du manga nous montre notre homme en pleine action, histoire de bien comprendre ses compétences en la matière, la suite nous permet de mieux cerner son caractère. Et c’est bien là le problème, quand on a quelqu’un qui ne vit que pour son métier, il va lui être difficile d’agir normalement. Son attitude suspicieuse, sa force hors norme, son manque de sociabilité sont autant de défauts quand on veut passer inaperçu.
Bien entendu, l’arrivée de ce personnage dans une autre ville ne va pas plaire à tout le monde et toute la difficulté pour lui, va être de ne pas faire de vague. Il y a de l’action, de l’humour, des flingues et des yakuzas : une ambiance de pègre locale bien rendue.
Un bon point côté graphisme car contrairement à beaucoup de mangas, l’auteur fait l’effort de remplir toutes ses cases même s’il s’agit parfois que d’’une trame de fond, il ne se laisse pas aller à la facilité. Et Pika, nous offre une édition de qualité avec une jaquette réversible !
Un bon premier tome dynamique, sur les 22 que compte la série, à suivre.
En voilà une jolie surprise ! Si le manga débute assez classiquement avec un groupe d’amis collégiens dans une petite ville de province où il n’y a pas grand-chose à faire, il prend une autre tournure à partir du chapitre 2.
Quelques mois ont passé et Keiko qui a été absente pour cause d’hospitalisation prolongée découvre que ses amis ont changé. C’est comme si elle était passé dans une autre dimension. Elle va chercher à comprendre ce qui s’est passé et essayer de sauver leur amitié.
Si on a l’impression au début d’être dans une tranche de vie sympathique et déjà vue, on est vite happés par le récit : les personnages étant tour à tour narrateur, on voit ainsi la situation de différentes manières. Celles qui nous paraissaient un peu fades de prime abord montrent une forte personnalité et une forte détermination.
Au travers de ce récit, on découvre aussi la triste réalité des campagnes. Les adolescents pensent à leur avenir, avec des rêves de grandes villes, d’un autre quotidien, et ils se retrouvent rattrapés par leurs situations familiales et le dépeuplement de la province.
Laissez-vous tenter par ce diptyque rafraichissant aux personnages sympathiques, soutenu par un graphisme soigné notamment sur les paysages et autres arrières-plans.
Concernant l'éditeur, ChattoChatto vient de fêter ses 3 ans d'existence et a sorti 7 titres dont Frankenstein family 💓 , carciphona ou dragon metropolis
Les éditions Delirium débutent la publication des titres de Michel Fiffe, un auteur américain de comics de la culture underground. Avec ce titre je viens de découvrir un nouveau genre, nommé le body-horror. Ce terme est bien explicite et donne une bonne idée de ce qui va nous attendre dans Panorama. L'introduction, nous plonge dans le vif du sujet avec un jeune homme qui après avoir fait une chute vertigineuse croise une bande de trois jeunes. Dès l'affrontement on prend pleinement conscience du genre avec le cops du héros qui ne déforme, se transforme, s'allonge pour combattre les trois adversaires. La première impression est de voir le corps du héros se liquéfier sur le sol, c'est assez dingue. Le trait de Michel Fiffe met bien évidemment très en avant ces métamorphoses spectaculaires avec son style graphique très nerveux. Les dessins sont en noir et blanc pour les 3/4 de l'album dans un style se rapprochant des plus grands dessinateurs de la scène comics. Progressivement on comprend que le héros subit les changements de son corps à cause de son anxiété. Il est évident que ce titre réserve beaucoup de surprises du début à la fin et ne laisse pas indifférent le lecteur.
Panorama est visuellement spectaculaire mais possède aussi une histoire assez folle et originale à souhait. Les éditions Délirium annoncent en fin d'album la parution prochainement de Copra l'œuvre culte de cet auteur sur des super-héros. Je ne manquerai pas cette prochaine sortie.
Il va falloir que j'arrête de dire du bien des parutions Rue de Sèvres où vous allez me taxer de partialité.
Mais il faut bien reconnaitre qu'ils font du super boulot. Ce Alicia, j'aurais pu passer quinze fois devant sans jamais le prendre, le thème du Ballet me laisse plutôt indifférent et la couverture et le format graphique me laissait à penser à une oeuvre centrée là dessus.
Sauf que ce Alicia est bien plus que cela. Car à travers une biographie romancée d'une fabuleuse danseuse de ballet cubain, c'est toute un pan de la vie cubaine qui nous est raconté. En choisissant très justement de porter son histoire non pas simplement sur le portrait d'Alicia mais aussi sur le parcours de jeunes et de familles actuelles, les auteurs ont fait un pari gagnant.
J'ai eu la chance d'aller à Cuba il y a quelques années, un petit peu en immersion et assez loin de la carte postale de tourisme servie habituellement, et j'ai retrouvé ce Cuba qui n'a cessé de me désorienter et de me questionner. A travers une histoire, celle de la Prima Ballerina Assoluta Alicia, on découvre l'Histoire de Cuba de ses dernières années, puis les histoires de jeunes cubaines.
Le dessin tout en finesse et la mise en couleur plein de douceur de cet album ont magnifié l'intelligence du propos, qui entre féminisme engagé, portrait de femme surprenante et loin des clichés, et jeunesse impatiente nous livre une galerie d'histoires et de personnages sublimes.
Si vous êtes déjà allé à Cuba je ne peux que vous conseiller cette oeuvre qui livre une vision sans manichéisme de ce Pays au destin hors du commun. Si vous n'y êtes jamais allé, laissez vous tenter par cette BD, elle ne vous renverra probablement pas le même écho, mais qui sait, elle vous donnera peut être l'envie d'aller approfondir cette découverte.
Le tome 1 de cette biographie de Jeremiah Johnson m'avait laissé sur une déception et ne tournons pas autour du pot trop longtemps ce second tome confirme malheureusement mon impression sur cette série.
Entendons nous tout de suite, c'est très loin d'être mauvais et globalement la note reflète celle d'une série correcte de western sous forme de biographie. Et c'est probablement déjà bien.
Mais il y avait matière à faire tellement mieux que je ne peux m'empêcher de penser que Soleil est passé à côté de son sujet car les auteurs sont tout de même loin d'être des inconnus. Jean Pierre Pecau et Fred Duval au scénario c'est quand même sensé être du très haut niveau, de même Jack Jadson qui nous vient de l'univers comics et notamment de la galaxy Marvel ce n'est pas un nouveau venu. Hors il y a je trouve plusieurs carences problématiques sur cette série. Tout d'abord le dessin n'a pas vraiment fonctionné sur moi, parfois beau, parfois anecdotique, parfois dur à appréhender, le traitement des émotions sur les visages m'a laissé de marbre. Et il faut dire à sa décharge que le scénario concocté sur la base de l'histoire réelle de Jeremiah Johnson n'a pas aidé le dessinateur. C'est simple : le personnage de Jeremiah n'existe pas à travers toute la bd qu'il traverse comme une ombre vengeresse. Seuls les trop rares personnages secondaires apportent un peu d'intérêt mais c'est bien trop peu. Cette histoire ou bd nous laisse indifférent, et c'est bien ça le drame, vu la matière première extraordinaire que nos auteurs avaient sous la main.
Dommage. Jeremiah Johnson est loin d'être une mauvaise BD, mais au cinéma, là où beaucoup se rappellent du Jeremiah Johnson de Sydney Pollack, en BD ce western là ne nous laissera guère de souvenirs.
La collection Métamorphose est décidément pleine de belles découvertes et d'originalités. Ce Livre des Merveilles ne fait pas exception à cette règle notamment grâce au travail graphique de Vincent Froissard très original qui met particulièrement en valeur les paysages et les ambiances de cet Orient fantasmé de Marco Polo.
L'histoire elle nous réserve quelques belles surprises et nous fera voyager dans l'imaginaire avec tendresse et bienveillance.
Pffffff, rarement une bd m'aura fait aussi radicalement changé d'avis que ce Elles. Pour être sincère avec vous, je ne l'avais même pas demandé aux éditions Le Lombard au début. Je ne me sentais clairement pas intéressé et je pensais que cette BD n'était juste pas faite pour moi.
Et puis la grosse communication des éditions Le Lombard sur le sujet, et le nom de Kid Toussaint au scénario (entre autres), dont Pos' nous rabâche ici régulièrement tout le bien qu'il pense de son travail m'ont convaincu de me laisser tenter.
Heureusement.
C'est frais. C'est beau. C'est intelligent. C'est fait pour des ados, et c'est bien fait. Et les adultes le liront aussi avec intérêt et plaisir.
J'ai vraiment besoin de vous en dire plus ? On ferme Elles avec un goût de trop peu, on trouve que finalement la pagination est un peu courte, alors même que vous venez de lire 96 pages. Certes elles sont petites, mais quand même.
Elles traite d'un sujet complexe, sans démagogie ni simplisme, avec bienveillance et intelligence. Et humour parfois. Tout est bien dosé.
Pour la partie graphique, quand l'argument de vente de l'éditeur est : " par l'auteur aux 300000 abonnés sur Instagram", habituellement je fuis. Mais là on est devant un pixar en image. Oui ce n'est pas nécessairement mon style préféré, mais cela fonctionne formidablement bien avec le propos et la colorisation est juste top.
Petit bémol d'une demi étoile, car j'attends la confirmation de l'intelligence du scénario avec la suite... M. Toussaint ne nous décevez pas.
Voilà une BD intéressante par son approche. Après en avoir bouffé avec l'effondrement, l'apocalypse Zombie, le virus meurtrier, la pandémie mondiale, vu finalement toujours sous un prisme d'une humanité devenant très sombre, voici un auteur qui prend le parti pris inverse. L'épreuve va rapprocher et non diviser.
Bon je vous vois venir, et le taxer d'être naïf. J'avoue que je doute fortement de cette hypothèse, mais il faut reconnaitre que celle-ci reste étayée, et puisque nous sommes dans la fiction, et bien, pourquoi pas. Cela a le mérite de nous présenter une situation trop connue par les amateurs du genre mais sous un prisme radicalement différent.
Le dessin de Benjamin Jurdic colle bien à la philosophie de cet ouvrage, assez loin des standards habituels horrifiques ou angoissants du genre et nous livre un dessin tout en rondeur et en bienveillance pour ses personnages.
La note ne grimpera malheureusement pas pour moi, car parfois la BD pêche par certains excès. Certaines situations et réactions des personnages sont un peu caricaturales et n'ont pas vraiment fonctionné pour moi. L'enchainement des situations/décisions m'a aussi paru parfois un peu tiré par les cheveux ou mal amené, suffisant probablement pour le public ado visé, mais je pense que les ficelles seront un peu grosses pour les adultes. Dommage, mais après tout c'est aussi un tome d'introduction, et le vrai intérêt résidera dans les solutions/situations qui vont être avancées dans le tome 2. Laissons donc aux auteurs le bénéfice du doute.